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31 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Hollande, chef du personnel, Olli Rehn, patron de «la République» (Al’e)

Hollande, chef du personnel, Olli Rehn, patron de «la République» (Al'e) dans Austérité rehnfortaoiseach

En Irlande: « Votre premier ministre » et vous n’avez pas le choix!

A ce niveau de diplomatie, c’est de l’inconscience ou de la provocation.

Dans la crise actuelle, et compte tenu de la coupure dramatique entre les peuples et Bruxelles, le ton et le détail des «recommandations» envoyées au nom de la rigueur économique par la Commission européenne – Olli Rehn – à la France ressemblent à un feu d’artifice [1] lancé dans une poudrière… Depuis des mois, on mesure à tous les niveaux, y compris dans les instances comme le FMI, qu’il existe un problème spécifiquement européen. Dans une économie mondiale plutôt en croissance, l’Europe est soit en récession, soit en panne de croissance. Le chômage y est élevé, les déficits profonds, l’endettement très lourd, et les remèdes d’austérité n’ont fait qu’aggraver le marasme.

On constate aussi, au fil des élections, que cette situation suscite un rejet inquiétant de tout ce qui ressemble à un parti de gouvernement, dès lors que ce parti entend satisfaire aux exigences communautaires, et que des partis protestataires, qualifiés de populistes, se renforcent ou surgissent un peu partout. Cet état de fait, aussi réel que les déficits, et à coup sûr encore plus dangereux pour chacun des pays et pour l’Union dans son ensemble, avait amené à un certain assouplissement. La Commission avait paru moins juchée sur ses dogmes, et avait accordé un peu de souplesse en parlant même de «nécessaire relance», ce qui avait chagriné les orthodoxes de la camisole de force. La France avait ainsi obtenu un délai de grâce de deux ans pour arriver aux fameux trois pour cent.

Et d’un coup, machine arrière. Les orthodoxes ont repris la main, si bien que les «recommandations» de la Commission, comme ils disent, ne sont plus un rappel à l’ordre et au sérieux, mais des tables de la loi. Vu de la France, le texte a l’air signé par le Président de la république Olli Rehn, et adressé à l’ad- ministrateur François Hollande. Le commissaire européen aux Affaires économiques ne parle pas seulement de la réforme des retraites, il détaille les mesures à prendre avant même qu’elles ne soient discutées par les parties prenantes. Olli Rehn veut aussi supprimer les tarifs réglementés du gaz et de l’électricité. Il dicte sa réforme fiscale. Il trouve trop élevé le Smic. Il va sur les voies ferrées pour exiger la réforme ferroviaire. Il descend jusque dans les rues pour avoir un avis sur l’avenir des notaires ou des taxis. Autant dire qu’il place les gouvernements nationaux dans une posture impossible. Soit ils s’exécutent et ils n’existent plus, ils ne sont que des collaborateurs, soit ils l’envoient bouler et c’est l’Europe, ou ce qu’il en reste, qui se retrouve en péril. (Billet sur France Culture, le 30 mai 2013 à 7h36)

Publié par Alencontre le 31 – mai – 2013 Par Hubert Huertas et Rédaction A l’Encontre

http://alencontre.org/europe/hollande-chef-du-personnel-olli-rehn-patron-de-la-republique.html

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30 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Morbihan, logement d’urgence, mobilisation pour les sans-abri (LT)

Morbihan, logement d'urgence, mobilisation pour les sans-abri (LT) dans Austérité emptydroit-au-logement-un-toit-pour-tous-cnt-lille-avec-site-web-cnt-nord-pas-de-calais-212x300 dans Crise

Des représentants de cinq associations dont Un toit pour tous, ont été reçus, hier à Vannes, par la directrice adjointe de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) et une de ses collaboratrices. Ils ont pu exprimer leurs inquiétudes face à la fermeture de places dans les centres d’hébergement d’urgence (115).

Plus que 18 places

« Le manque de moyens oblige les organismes chargés de l’accueil d’urgence des sans-abri, dernier rempart contre la grande exclusion durable, à supprimer progressivement des places », explique une porte-parole du collectif. Catherine Barquant précise que sur « 30 places dans le Morbihan, il n’y a en plus que 18 d’utilisées. Toutefois, notre entretien à la DDCS nous a rassurés quant au maintien de ces 18 places que nous craignions de voir encore diminuer. Nos interlocutrices ont également été sensibles au fait que certaines personnes sans logement n’appellent même plus le 115, faute de réponse. Or même si elles n’ont pas de place, il est important qu’elles restent en contact avec des travailleurs sociaux ». « La situation est telle qu’aujourd’hui, seules quelques femmes enceintes de plus de six mois, des personnes accompagnées de très jeunes enfants ou malades sont accueillies. Mais elles sont remises à la rue tous les matins ». La vingtaine de personnes rassemblées à Vannes soulignaient également, hier, qu’« il faut arrêter de penser qu’en n’accueillant pas les sans-papiers on va les faire rentrer dans leur pays. C’est méconnaître la situation de ces gens : on ne quitte pas tout sans une raison dramatique. Ils sont prêts à rester dans la rue plutôt que de revivre ce qu’ils ont subi chez eux ». La délégation reçue par la DDCS s’est aussi laissée dire que les mois prochains, 15 places allaient être disponibles pour la Sauvegarde 56 en faveur des demandeurs d’asile. 30 mai 2013 -

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/regions/morbihan/logement-d-urgence-mobilisation-pour-les-sans-abri-30-05-2013-2118886.php

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30 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Politique antiouvrière : Hollande a ses références (LO)

Politique antiouvrière : Hollande a ses références (LO) dans Austérité milos-zeman-300x225

Invité à Leipzig à la cérémonie anniversaire des 150 ans du Parti social-démocrate allemand (SPD), Hollande a vanté les « choix courageux » de Gerhard Schröder, ancien dirigeant de ce parti et chef du gouvernement allemand entre 1998 et 2005. Le modèle mis en place par Gerhard Schröder est caractérisé par la remise en cause des droits des travailleurs. D’ailleurs, en janvier 2012, Sarkozy s’y était référé, qualifiant Schröder « d’homme de grande qualité ».

Schröder avait commencé sa carrière politique dans l’appareil du SPD en Basse-Saxe, où se situe le siège social de l’entreprise de construction automobile Volkswagen. Il avait noué des relations utiles, notamment avec le directeur du personnel de la firme, Peter Hartz. En 2003, Schröder étant alors chancelier fédéral, Hartz s’était vu confier une commission chargée de préparer une série de quatre lois qui allaient porter son nom. La première obligeait les chô- meurs à accepter un emploi, y compris pour un salaire inférieur à l’indemnité de chômage. La deuxième instituait des petits boulots à moins de 400 euros par mois. La troisième renforçait les contrôles des chômeurs et limitait la durée d’indemnisation. La quatrième (Hartz IV), la plus tristement célèbre, a pour conséquence qu’aujourd’hui un grand nombre de chômeurs en sont réduits à toucher une indemnité de 382 euros par mois pour une personne seule, ou de 345 euros pour chaque membre d’un couple, au lieu d’une indemnité qui représentait 57 % du dernier salaire.

Parallèlement, le gouvernement Schröder a augmenté les cotisations à l’assurance maladie tout en diminuant les prestations. Quant aux retraites, leur montant a été réduit, les cotisations ont été augmentées, tandis que l’âge légal de départ en retraite est passé de 63 à 65 ans, avec un allongement prévu jusqu’à 67 ans en 2017. Au bilan, la proportion de travailleurs pauvres en Allemagne a augmenté d’au moins 20 % entre 2006 et 2010. Voilà ce qui constitue pour Hollande un exemple à suivre. Cela ne signifie pas forcément que Hollande envisage pour la France un copier-coller des attaques menées par Schröder, mais l’orientation antiouvrière est claire.

Des commentateurs se sont demandés s’il s’agirait d’un tournant dans la politique de Hollande. En réalité, il ne fait que préciser la voie dans laquelle il s’est engagé dès son élection. Des cadeaux faits au patronat à la loi qui lui permet d’imposer davantage de flexibilité aux salariés, Hollande a fait du Schröder – ou du Sarkozy – sans le proclamer. Quand Hollande cherche une référence parmi des prédécesseurs qui se sont illustrés par une politique antiouvrière, il ne fait que retirer le fard qui lui avait servi le temps d’une élection.

Jean SANDAY

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2339&id=6

PS ou SPD : deux partis qui ont tourné casaque

C’est à Leipzig, où le Parti social-démocrate allemand (SPD) vient de célébrer son 150e anniversaire, que fut fondée le 23 mai 1863 par Ferdinand Lassalle l’Association générale des travailleurs allemands, une des ancêtres du SPD. Parmi les invités de cette cérémonie figuraient François Hollande et aussi Angela Merkel, présidente de l’Union chrétienne-démocrate, la CDU (droite), actuellement à la tête du gouvernement allemand. Elle trônait au premier rang, applaudissant différents intervenants. Certains commentateurs y ont vu une préfiguration d’une nouvelle grande coalition outre-Rhin entre le SPD et la CDU, qui se profilerait à l’issue des élections prévues en septembre prochain. Que ce soit du côté socialiste (en France) ou du côté social-démocrate (en Allemagne), on est aux antipodes de l’époque où ces deux partis étaient des composantes du mouvement ouvrier, réunis dans une Internationale que les historiens et les militants politiques appelèrent la IIe Internationale. August Bebel, l’un des fondateurs du SPD, gagné aux idées de Marx et Engels, avait conclu un discours lors d’un congrès de son parti en s’écriant : « Je suis et je reste l’ennemi mortel de la société bourgeoise ! » Les temps ont bien changé.

J.S.

Sociaux-démocrates ou « socialistes » : prêts à se sacrifier pour la bourgeoisie

En Allemagne, la politique, désastreuse pour les travailleurs, du social-démocrate Schröder a été sanctionnée aux élections par une chute dont son parti, le SPD, ne s’est toujours pas remis. En 2005, alors que le SPD venait de subir des échecs électoraux à l’échelle régionale, Schröder avait choisi d’avancer d’un an les élections législatives. Schröder dut alors quitter le pouvoir mais son parti, le SPD, resta cinq ans de plus au gouvernement, comme partenaire du principal parti de droite, sous la houlette d’Angela Merkel. Celle-ci fit passer le taux de TVA de 16 à 19 %, en bonne intelligence avec son ministre des Finances qui appartenait au SPD. En 2009, le SPD dut céder la place à un gouvernement formé par les deux partis de droite. Il n’avait alors recueilli que 23 % des voix, contre 40,9 % lorsque Schröder était arrivé au pouvoir en 1998 ! En onze ans de participation gouvernementale – sept ans avec les Verts puis quatre ans avec la droite – le SPD s’était discrédité par sa politique contre les classes populaires, allant jusqu’à enregistrer son plus mauvais score depuis… 1893. De la même façon qu’en Allemagne, et vu l’aggravation de la crise du capitalisme, le PS en France est prêt à sacrifier son propre avenir pour sauver les intérêts de la bourgeoisie.

J.S.

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29 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Non aux nouvelles attaques contre les retraites !

Non aux nouvelles attaques contre les retraites ! dans Austérité medefretraite-293x300

Assez de ces affairistes ! Assez de régression sociale !

Cahuzac, Guéant, Tapie, Lagarde, Andrieux, Sarkozy… Ces dernières semaines, la vie politique est jalonnée, à droite comme à gauche, par les scandales et les affaires. Fraude fiscale pour l’un, détournements de fonds pour l’autre ou encore abus de faiblesse ou de biens sociaux… Sans parler des voyages en jet privé payés par les fonds publics, des vacances de luxe chez les amis dictateurs, les emplois fictifs ou rapports bidons ou des multiples avantages dont les financiers, les riches et leurs amis politiques jouissent en toute légalité comme les paradis fiscaux et autres…

Le fric roi

Cette collusion entre monde des affaires, l’État et les grands partis institutionnels, est au cœur de ce qu’ils nous présentent comme la démocratie, en réalité un système corrompu qui fonctionne au service des classes dominantes contre la population. Pour Guéant et ses centaines de milliers d’euros à l’origine opaque, Pour Lagarde offrant des millions d’euros à Tapie, pour Sylvie Andrieux, députée des Bouches-du-Rhône, détournant des fonds publics, ce ne sont pas des délits mais les petits et grands avantages, les combines d’un système dans lequel il est somme toute normal que la caste politique au service de la classe dominante bénéficie elle aussi de quelques privilèges. Des avantages qui ne sont que des gouttes d’eau au regard des immenses fortunes et richesses accumulées entre les mains de la petite minorité de riches qui détient l’économie et soumet l’État à ses propres intérêts.

Les richesses à ceux qui les produisent

Ce scandale est bien celui de la domination d’une minorité de possédants, financiers et patrons, qui accaparent une part sans cesse croissante des richesses produites au détriment de celles et ceux qui les produisent, de toute la population. Le gouvernement Hollande-Ayrault est entièrement dévoué à cette minorité comme le gouvernement Sarkozy-Fillon l’était. Au nom de la course à la compétitivité ou de la lutte contre les déficits, sa politique opère un transfert de richesses directement de la poche des salariés dans la poche des riches. Après avoir facilité les licenciements et la flexibilité avec la loi visant à assurer la compétitivité des entreprises, il engage maintenant une nouvelle offensive contre les retraites.

Hollande reprend la même argumentation que Sarkozy, cette fausse évidence stupide : on vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps.

Une fausse évidence qui, au moment où le chômage ne cesse d’augmenter, vise à nous faire payer les exonérations patronales. Quant aux retraitéEs, ceux qui en auront les moyens complèteront leur retraite avec des assurances privées. Les autres vivront dans la misère. Toutes les forces du mouvement ouvrier, de la gauche syndicale et politique, les travailleurs, les jeunes doivent s’unir pour organiser la contre-offensive. Et cela sans attendre, dès maintenant, sans se laisser une fois encore prendre au piège du dialogue social. Il n’y a rien à négocier, les projets de Hollande sont connus, donnons-nous les moyens de les rejeter et de faire reculer le patronat et le gouvernement.

Le 28/05/2013

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29 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Le printemps des chroniqueurs économiques (Acrimed)

Le printemps des chroniqueurs économiques (Acrimed) dans Austérité pla1

Comme nous le soulignions déjà en décembre 2012, les chroniqueurs économiques des grands médias audiovisuels sont interchangeables [1] :

ils partagent les mêmes points de vue sur « l’urgence des réformes » (forcément libérales), sur « le rôle de l’État » (forcément trop gourmand), sur « l’Allemagne » (forcément paradisiaque) et sur « la mondialisation » (forcément heureuse). Les crises à répétition, les défaillances d’un système économique et financier qui s’essoufle, l’échec des politiques d’austérité n’y font rien : les mêmes – toujours les mêmes – continuent de pérorer sans plier. Pendant que le printemps se fait attendre, les chroniqueurs économiques, eux, se font entendre… Les médias de masse (radio et télévision) ne sont pas censés jouer le rôle de prescription que joue la presse écrite qui est aussi souvent une presse d’opinion. Pourtant, dès qu’il est question d’économie, le journalisme devient commentaire. Et l’éditorialiste se transforme en partisan. Partisan de l’économie de marché, de l’économie déréglementée et de l’Europe libérale…

Les réformes, toujours…

Comme toujours, le dénominateur commun des chroniqueurs économiques est l’enthousiasme effréné pour les réformes qui se traduisent toujours par moins d’État et plus de marché. Ainsi, sur Europe 1, Éric Le Boucher donne le « la » en faisant état des chantiers qui attendent la France pour les années à venir :« réforme des retraites, baisse des dépenses de santé, recul des crédits aux collectivités locales et surtout plus de réformes structurelles pour la compétitivité. » (6 mai 2013) Pour relancer l’économie française, Nicolas Doze sur BFMTV suggère naturellement de « réduire les prélèvements obli- gatoires. » Et prévient : « ce n’est plus possible de reculer sur les trois réformes attendues et exigées par le reste de l’Europe : réforme sur le marché du travail et sa rigidité ; réforme sur les retraites ; réforme de la libéralisation des professions qui sont encore sous numerus clausus. » (15 mai) La partition est exactement la même sur la chaîne concurrente I-Télé où Jérôme Libeskind préconise donc « de dépenser moins, de taxer moins. » (17 avril) Original… Même son de cloche sur les autres radios généralistes. Le chroniqueur matinal de France Inter, Dominique Seux, s’inquiète d’un risque d’overdose de la France : « les dépenses publiques, si rien n’est fait, seront en 2014, pour la première fois, les plus élevées des 27 pays européens, au-dessus du Danemark, à plus de 57% du PIB. À ce niveau, ce n’est plus de l’aspirine, c’est de la morphine, c’est-à-dire une drogue. » (6 mai) Et sur RTL, Christian Menanteau pra- tique un copier-coller exemplaire : « Il va falloir apprendre à gérer sobrement, reformer les prestations sociales, les retraites, les allocations chômage et ça va être d’autant plus indispensable que la corde de rappel allemande ne va pas disparaître. » (6 mai) On l’aura compris, les réformes libérales sont plus que nécessaire pour tendre vers le modèle allemand.

L’Allemagne, encore…

La rigueur allemande est régulièrement donnée en exemple par les commentateurs de l’économie. Sur Europe 1, Axel de Tarlé incite François Hollande à suivre l’exemple de Gerhard Schröder – « on va voir maintenant si François Hollande aura le même courage » (24 mai) dit-il – en le conseillant sur les réformes à faire dans le cadre de l’assurance-chômage : « Gerhard Schröder en 2005 a réduit de moitié l’indemnisation du chômage à un an contre deux ans en France. Résultat : en Allemagne les entreprises payent deux fois moins de cotisations donc oui elles sont plus fortes et oui les entreprises créent plus d’emplois. Franchement, au point où il en est, François Hollande a tout intérêt maintenant à suivre cette voie qui a fait ses preuves. » Des preuves qui ne seront nullement contestées par Éric le Boucher : « On peut les soupçonner [les socialistes qui critiquent l’Allemagne] de vouloir, comme leur aile gauche, un abandon de la rigueur au profit d’un retour à la politique menée depuis trente ans d’un nouvel endettement national ou européen. » (29 avril) Mais, ajoute-t-il, « le parti au pouvoir entretient les illusions d’hier : relance des dépenses publiques et attente de la sortie de crise par les autres – par les Allemands, par l’Europe, par l’extérieur. Mais hélas, les problèmes de la France sont français, ils ne sont pas allemands, la compétitivité ne viendra des réformes qu’en France pas en Allemagne. » (29 avril) Pour que la sauce de la relance prenne, un subtil mélange s’impose : moins d’État, plus d’Allemagne et surtout un blanc-seing pour le patronat.

Les patrons, évidemment…

Le candidat François Hollande voulait encadrer les salaires des grands patrons, mais le gouvernement Ayrault est revenu à la raison : le patrons ne seront pas accablés. Le chœur des chroniqueurs pousse un « ouf ! » de soulagement. Sur I-télé, Jérôme Libeskind prend la défense des chefs d’entreprise car le moment de les incommoder est mal choisi : « Si le gouvernement avait décidé en plus de légiférer sur la rémunération des patrons, et bien, il aurait à nouveau brouillé ses relations avec les entreprises et leurs dirigeants, et ce n’est pas franchement le moment. » (24 mai) Son collègue de BFMTV, Nicolas Doze – qui avait flairé avec ce projet l’entrée des chars soviétiques dans Paris – approuve le renoncement de Pierre Moscovici : « Passer par la loi sur ce sujet, ça n’a aucun sens. Contrôler les prix, contrôler les salaires, c’est complètement fossilisé comme politique. (…) » (27 mai) Cela aurait été « une loi complètement anachronique. »

Derrière toutes ces analyses, il n’y aurait pas d’idéologie.

Tout cela résulterait du bon sens et ne serait teinté d’aucune arrière-pensée politique. Que dire alors quand Axel de Tarlé fait sa chronique sur « l’explosion abusive des arrêts maladie en dix ans » (25 avril). Pour lui cela ne fait pas de doute : il y a de « l’abus ». Pourquoi serions-nous plus malade aujourd’hui qu’il y a dix ans ? » s’interroge-t-il, avant d’insister : « Il y a de l’abus partout, y compris dans le privé ! ». Mais si de Tarlé s’était donné la peine de lire l’ensemble du rapport qu’il cite, il aurait vu que la population active vieillit, que le temps de travail s’allonge et qu’entre « 2008 et 2011, les salariés de plus de 50 ans ayant bénéficié d’un arrêt-maladie ont augmenté de 8,5 %, soit un rythme plus soutenu que celui du nombre total d’arrêts (+1,4 %) » [2]. De plus, « la durée des absences s’accroît avec l’âge : en moyenne, elle est 3,5 fois plus importante pour les salariés de plus de 60 ans que pour ceux de 30 ans.  » [3]. Que penser également de la chronique de Bruce de Galzain « l’éco du jour », sur France Inter, qui prend le parti du libéralisme, le vrai. En effet, il salue la sortie d’un livre de Daniel Tourre (membre du parti Alternative libérale) qui veut combattre les clichés du libéralisme en France : « L’ouvrage est documenté, abordable, drôle ; pas prosélyte, didactique ! Et lorsque l’on demande à Daniel Tourre pourquoi le libéralisme est tant décrié en France, il prend sa part de responsabilité : il y a bien sûr l’omnipotence de l’État-nounou selon lui, la religion de l’État-Dieu qui ne laisse pas beaucoup de place (…) » (10 mai)

Toutes ces chroniques sont construites sur le même modèle :

plutôt que d’informer sur l’état de l’économie ou du débat économique, leurs auteurs, pourtant journalistes de profession, se contentent, semaine après semaine, de faire valoir leur opinions tout en se faisant juges et prescripteurs des politiques économiques nécessaires à la France. Et dès lors que tous ces chroniqueurs professent, à quelques nuances infimes près, le même libéralisme échevelé, six semaines (seulement) de leurs élucubrations dans les médias dominants se résument à un seul et même petit refrain, monotone et entêtant, celui du marché… Et tant pis pour l’objectivité journalistique, le pluralisme médiatique et le débat démocratique !

Par Mathias Reymond, le 29 mai 2013

Notes

[1] Lire « Le chœurs des chroniqueurs économiques des ondes.

[2] Le Monde, 25 avril 2013.

[3] Ibid.

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28 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Pont-l’Abbé. Le comité de défense de l’Hôpital interpelle la députée (LT)

Pont-l'Abbé. Le comité de défense de l'Hôpital interpelle la députée (LT) dans Austérité pont-abad-300x179

28 mai 2013 à 08h57

Dans une lettre ouverte, le comité de défense des Urgences, Smur et services afférents de l’Hôtel-Dieu qui se bat pour le maintien des actes opératoires à Pont-l’Abbé, demande à Annick Le Loch, députée de la circonscription, de prendre « clairement position pour le maintien des actes opératoires ». Dans cette lettre datée du 23 mai, ce même comité lui demande d’intervenir auprès des autorités compétentes.

http://www.letelegramme.com/local/finistere-sud/ouest-cornouaille/pontlabbe/pont-l-abbe-le-comite-de-defense-de-l-hopital-interpelle-la-deputee-28-05-2013-2117353.php

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26 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Hollande, le néolibéralisme à l’œuvre

Hollande, le néolibéralisme à l’œuvre dans Austérité francois-hollande-enterre-ses-promesses-electorales

L’analyse des décisions du gouvernement actuel met en évidence l’évolution politique à droite des socialistes, y compris depuis les années Mitterrand. Les quelques mesures symboliques, comme l’abrogation de la circulaire Guéant contre les étudiantEs étrangerEs, la suppression des tribunaux correctionnels pour les mineurs et la loi sur le mariage homosexuel n’y changent pas grand-chose.
Alignement sur le Medef
Le coup de pouce promis pour le SMIC est ridicule : 0, 6 % en plus de l’augmentation légale pour partie sous forme d’avance sur l’augmentation de janvier 2013, soit une hausse de 6 centimes de l’heure ! Le décret qui ramène la retraite à 60 ans ne concerne en réalité que les personnes travaillant depuis l’âge de 18 ou 19 ans, quasiment sans interruption, qui ont cotisé tous leurs trimestres (soit au final peu de monde… et encore moins de femmes) et confirme pour l’essentiel la loi combattue dans les rues par des millions de personnes à l’automne 2010. Sans parler des maigres promesses de campagne non tenues, rien ne remet en cause les effets de la politique de Sarkozy. Les décisions néolibérales s’accumulent sur tous les sujets, en faveur des patrons et des possédants, contre les exploitéEs et les oppriméEs. Les envolées des meetings de campagne électorale contre la finance ne se traduisaient par aucune mesure dans le programme. La réalité est tout simplement l’inverse. Quand l’objectif est de réduire les déficits, concrètement, il est de rembourser la dette à ce « monde de la finance ». Quand Hollande se satisfait du pacte de croissance qui ne prévoit rien de neuf, il ne renégocie pas le traité « Merkozy ». Quand il ratifie le Pacte budgétaire européen qui instaure une obligation de déficit structurel inférieur à 0, 5 % du PIB, il inscrit dans le marbre le remboursement de la dette et l’institutionnalisation de l’austérité. Et les décisions s’accumulent : budget, ANI, loi de sécurisation de l’emploi, maintenant le dossier des retraites, tout y passe ! Ce gouvernement est bien celui du Medef, et on est bien loin des critiques sur le faible nombre de nationalisations sous Mitterrand, ou même des débats sur les effets nocifs de la loi des 35 h de Jospin…
Croyant et pratiquant…
En pratique, le gouvernement Hollande s’aligne sur les évolutions de la social-démocratie européenne. Fini pour les gouvernements socialistes la re- cherche d’un compromis entre le travail et le capital, il s’agit d’accompagner, voire d’anticiper, les transformations du capitalisme globalisé, de baisser le « coût du travail », de remettre en cause le modèle social issu de la libération. Il fait aujourd’hui en pratique le pas de la conversion néolibérale. Nous sommes dans un système d’alternance sans changement social véritable, dans lequel la différence entre la droite et la gauche s’exprime actuellement sur le « mariage pour tous » parce qu’elle n’a rien d’autre. Il faut donc rendre crédible l’idée qu’une autre politique est possible. Il n’y a pas de remède sans s’attaquer aux racines du mal : la domination du capital à travers des rapports d’exploitation et la concurrence dans la course au profit et à la rentabilité financière.

Il en est de même pour apporter des réponses à la crise écologique planétaire sans précédent dont le productivisme capitaliste est responsable : dérè-  glement du climat, catastrophe nucléaire, effondrement de la biodiversité, crise de l’eau, érosion et dégradation des sols, pollution chimique… L’urgence aujourd’hui est de construire une opposition de gauche à ce gouvernement, pour combattre la droite et l’extrême droite qui cherchent à dévoyer le mécontentement populaire pour mieux le museler. Nous nous adressons à toutes les organisations du mouvement ouvrier qui ne participent pas au gouvernement pour agir ensemble dans ce sens, en posant la question de l’alternative politique nécessaire pour sortir de la crise, un gouvernement contre l’austérité qui ne peut venir d’accords parlementaires en dehors d’un rapport de forces imposé par les luttes.

http://npa2009.org/node/37354

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26 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Les peuples unis contre la Troïka, le 1er juin à Paris Trocadéro (Ldh)

Les peuples unis contre la Troïka, le 1er juin à Paris Trocadéro (Ldh) dans Austérité 1er-juin-francais

Appel du Collectif pour un audit citoyen de la dette publique

Suite à l’initiative de citoyen-ne-s du Portugal, de Grèce, d’Espagne et et de France, nous relayons auprès des citoyen-ne-s, associations, mouvements, organisations politiques et syndicats de France, l’appel à une manifestation internationale contre la Troïka(1), le 1er juin prochain(2). Cette initiative a été lancée à Lisbonne le 26 avril dernier par des militant-es de cinq pays européens, dont le mouvement portugais « Que se lixe a Troïka » (« Que la Troïka aille se faire foutre ») qui a déjà mobilisé plus d’un million de personnes dans les rues du Portugal les 15 septembre et 2 mars derniers. Elle entre en écho avec toutes les résistances citoyennes, sociales, syndicales en cours et à venir (blockupy Francfort les 31 mai et 1er juin, Altersommet à Athènes les 7 et 8 juin…).

Partout où elle sévit déjà (Grèce, Portugal, Irlande, Chypre…), la Troïka, mise en place par les chefs d’États et de gouvernement européens, sème le chômage de masse, la misère, la pauvreté, la précarité, privatise tout ce qui peut être rentable, détruit la culture, les systèmes de santé et l’école publique. Elle condamne des hommes et des femmes chaque fois plus nombreux à l’émigration et met en concurrence pauvres et encore plus pauvres que soi. Sous son emprise, nous sommes condamnés à la récession et plongés dans le cercle infernal de l’endettement, dont nous devenons les esclaves. Là où la Troïka ne sévit pas encore, les gouvernements anticipent des mesures d’austérité, de privatisation et de démantèlement des droits sociaux.

Parce que personne ne doit rester seul-e face à la crise, nous devons exprimer partout, toutes et tous ensemble en Europe, notre refus des politiques d’asservissement des peuples. Nous – citoyen-nes, mouvements, syndicats, organisations, représentant-es de collectivités, groupes formels ou informels – appelons à répondre à cet appel à mobilisation.

Un rassemblement sera organisé à Paris, samedi le 1er juin, à 14h sur le parvis des droits de l’homme esplanade du Trocadéro

Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (Membres du collectif : Act Up-Paris, Agir ensemble contre le chômage (AC !), AITEC-IPAM, Amis de la terre, Attac, CADTM, Cedetim, Collectif national pour les droits des femmes, Collectif Richesse, Confédération CGT, Convergence SP, Coopérative DHR, Economistes atterrés, Emmaüs International, Fakir, Fédération syndicale unitaire, Finances CGT, Fondation Copernic, Indecosa-CGT, L’Appel des appels, Ligue des droits de l’Homme, Marches Européennes, Marche mondiale des femmes France, Mouvement Utopia, Réseau Education populaire, Résistance sociale, Snesup, Solidaires Finances Publiques, Sud BPCE, Union syndicale Solidaires. Soutiens : Alliance écologiste indépendante, Alternatifs, Association nationale des élus communistes et républicains, Convergences et Alternative, Démocratie et socialisme, Europe Ecologie Les Verts, Fase, Gauche anti- capitaliste, Gauche unitaire, M’PEP, NPA, Parti communiste français, PCOF, Parti de gauche, Parti pour la décroissance). Association Autogestion, FAE – Féministes pour une autre Europe, Le Mouvement de la Paix, Mémoire des luttes, Réseau Féministe « Ruptures »,Transform ! Europe, Unies-vers-elles

1. Troïka : Commission Européenne, Fonds Monétaire International, Banque Centrale Européenne

2. L’appel de Lisbonne

L’Europe subit une violente attaque du capital financier représenté par la Troïka (FMI, BCE, CE) et par les différents gouvernements qui appliquent les politiques concoctées par ces institutions qui méprisent les personnes. Nous savons que cette offensive vise à faire plier les peuples en les rendant esclaves de la dette et de l’austérité. Cette attaque concerne toute l’Europe et elle doit être également vaincue par la lutte internationale. Chacun de nous, dans chaque pays, dans chaque ville, avec ses spécificités, ressent dans ses chairs les mesures qui détruisent les droits conquis par des décennies de luttes ; des mesures qui aggravent le chômage, qui privatisent tout ce qui peut être rentable et qui conditionnent la souveraineté des pays avec la propagande de « l’aide externe ». Il est urgent d’unir nos forces pour mieux combattre cette attaque. L’appel de que nous lançons pour une manifestation internationale décentralisée circulait déjà parmi des dizaines de mouvements sociaux en Espagne, en France, en Grèce, en Italie, à Chypre, en Irlande, en Angleterre, en Ecosse, en Allemagne, en Slovénie… Lors de notre réunion d’hier, le 26 avril à Lisbonne, des camarades de plusieurs pays d’Europe ont discuté ensemble de cette proposition.

Il a été décidé par consensus international que nous descendrons dans les rues le 1er juin prochain sous le mot d’ordre : « Les peuples unis contre la Troïka ! » Ceci est le début d’un processus qui se veut décentralisé, inclusif et participatif. Nous voulons le construire collectivement en rassemblant nos forces. A partir d’aujourd’hui, cet événement du 1er juin sera diffusé à l’échelle européenne et nous invitons tout le monde à participer à cette protestation internationale contre la Troïka et contre l’austérité et pour que ce soient les peuples qui décident de leur destin. Nous faisons appel à tous les citoyens et citoyennes, avec ou sans parti, avec ou sans emploi, avec ou sans espoir ; nous les appelons à s’unir tous et toutes. A toutes les organisations politiques, mouvement civiques, syndicats, partis, collectivités, groupes informels, nous les appelons à nous rejoindre.

Nous voulons continuer à élargir nos contacts tant nationaux qu’internationaux, parce que nous sommes conscients que ce sera l’addition de nos voix qui pourra bloquer la nouvelle vague d’austérité qui est en train de se préparer. Les peuples d’Europe ont démontré à plusieurs reprises qu’ils ne sont pas disposés à plus de sacrifices au nom d’un futur qui ne viendra jamais. C’est pour cela que nous pensons que l’heure est venue pour ces peuples de démontrer qu’ils peuvent se coordonner dans la lutte et dans l’opposition à ces politiques.

Du Nord au Sud de l’Europe : prenons la rue contre l’austérité !

Source : http://www.esquerda.net/artigo/povos-unidos-contra-troika-manifesta%C3%A7%C3%A3o-internacional-dia-1-de-junho/27632

http://www.ldh-france.org/Les-peuples-unis-contre-la-Troika.html

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19 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Appel de Lisbonne

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L’Europe se trouve sous une violente attaque du capital financier représenté par la Troika (FMI, BCE, CE) ainsi que par les gouvernements successifs qui appliquent les politiques concertées avec ces institutions, méprisant les gens.

Nous savons que cette offensive vise à faire plier les peuples, les convertissant en esclaves de la dette et de l’austérité, que cette offensive parcourt toute l’Europe et que c’est pour cela qu’elle doit être défaite par la lutte internationale.

Nous toutes et tous, dans chaque pays, dans chaque ville, dans chaque foyer, avec nos spécificités, vivons dans notre peau les mesures qui ravagent les droits conquis depuis des décennies, mesures qui aggravent le chômage, qui privatisent tout ce qui peut être rentable et qui conditionnent la souveraineté des pays sous la propagande de la « dette externe ».

Ils est urgent d’unir nos forces pour mieux lutter contre cette attaque.

La convocation appelant à une manifestation internationale décentralisée a circulé parmi des dizaines de mouvements : Espagne, France, Italie, Grèce, Chypre, Irlande, Angleterre, Ecosse, Allemagne, Slovénie……

Pendant la réunion, aujourd’hui 26 avril, à Lisbonne, des militantEs de différents pays d’Europe ont débattu en commun de cette proposition.

Nous avons décidé, ce jour, par consensus international d’occuper les rues le 1er Juin.

Peuples unis contre la Troika !

Ceci est un processus décentralisé, participatif et qui unit. Nous voulons le construire collectivement en élargissant nos forces. A compter de ce jour la date du 1Er juin sera proposée en Europe en y invitant , toutes et tous, à s’unir dans une mobilisation internationale contre la Troika et l’austérité pour que ce soient les peuples qui prennent les décisions pour leurs vies.

Nous appelons les citoyenEs, avec ou sans parti, travailleursEs , sans emploi, sans espoir ou avec, qu’ils s’unissent à nous.

Nous appelons toutes les organisations politiques, mouvements sociaux, syndicats, partis, collectifs et groupes informels à ce qu’ils s’unissent à nous.

Nous voulons continuer d’amplifier nos contacts, nationaux et internationaux, parce que nous sommes conscientEs que c’est en élargissant nos forces que nous pourrons freiner la vague d’austérité qui s’approche.

Les peuples d’Europe ont déjà démontré en différents moments qu’ils ne sont plus disposés à de nouveaux sacrifices au nom d’un futur qui n’arrive jamais.

Nous croyons que le moment est arrivé de démontrer la capacité de ces peuples à se coordonner dans la lutte de rejet de ces politiques.

Du Nord au Sud de l’Europe, descendons dans les rues contre l’austérité !

Dimanche 19 mai 2013

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18 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Austérité et retraites : lourdes menaces

Austérité et retraites : lourdes menaces dans Austérité

Le 3 mai, la commission européenne a donc accepté la demande française :

un délai de deux ans supplémentaires pour ramener le déficit en deçà de 3 % du PIB d’ici à 2015. Cet objectif était l’une des mesures phares du TSCG voté en septembre par la majorité PS-EÉLV… De toute façon, chacun savait l’objectif inatteignable : dans un contexte de récession aggravée, les prévisions de déficit pour 2013 oscillent entre 3, 7 et 3, 9 %. De plus, la rigueur à outrance imposée par la Troïka commence à toucher toute l’Europe, y compris l’Allemagne. Mais attention ! « Cela ne va pas sans contrepartie », a prévenu Van Rompuy, le président du Conseil européen. O. Rehn, le commissaire européen chargé des affaires économiques, a donc exigé de Paris une série d’engagements les plus précis possible en matière de réduction des dépenses publiques, et, surtout, de « réformes structurelles » de la part de Paris. La liste précise des exigences de Bruxelles sera publiée le 29 mai. Mais leurs grandes lignes sont déjà connues.

Les exigences de Bruxelles  Pour la Troïka, les « réformes » à réaliser se déclinent selon trois axes.
Le premier consiste à accélérer la « libéralisation » du marché des biens et des services. EDF et la SNCF sont explicitement visés. L’idée de disloquer la SNCF en trois sociétés distinctes est évoquée avec insistance. Inutile de dire que dans ce cadre, le statut des cheminots, les diverses mesures de subvention du transport public voleraient en éclat. Les grandes manœuvres en cours autour de la réforme ferroviaire vont évidemment dans ce sens.
La seconde direction revendiquée par Barroso and co est la dérégulation du travail. Le vote de la récente loi issue de l’ANI est saluée par Bruxelles. Mais pour la Commission, le compte n’y est pas. L’UE préconise une révision du niveau de protection des contrats temporaires et permanents, de la législation sur les licenciements, « dissuasive » selon le patronat.
Enfin, il y a la question des retraites, à propos desquelles la Commission revendique « un ­financement pérenne ». Rehn suggère à mi-voix un relèvement à 67 ans de l’âge du départ à la retraite, actuellement de 62 ans.

La ligne de mire gouvernementale
À propos des retraites, tout le monde est prévenu : « Un effort sera nécessaire auquel devront participer tous les Français », annonce Touraine, la ministre des Affaires sociales. Effectivement, le chômage, la baisse des salaires creusent les déficits du système. Concrètement, un cocktail de mesures anti­-sociales est en gestation. Est notamment évoquée en premier lieu une nouvelle augmentation de la durée de cotisation pour accéder à une retraite à taux plein. Elle est actuellement à 41 années et demi, et il serait question de l’augmenter jusqu’à 44 annuités. La désindexation des pensions de l’inflation serait aussi en gestation (la mesure a été récemment adoptée pour les retraites complémentaires). Au-delà, des mesures « structurelles » sont en cours de discussion au sein de la commission Moreau. Celle-ci devrait rendre son rapport le mois prochain, pile pour la « conférence sociale » du 20-21 juin !

Le piège
Dans ces conditions, la prochaine « conférence sociale » gouvernement – Medef – syndicats prend une allure de mise en musique des recommandations de l’Union européenne. Cette conférence devrait être centrée sur la question des retraites. Si la faiblesse actuelle du gouvernement l’oblige à avancer avec prudence – deux mois de « concertation » sont prévus –, la direction est sans ambiguïté. Inévitablement, celle-ci accouchera d’un train de mesures anti-sociales et le rôle de la conférence consiste exclusivement à fabriquer du consensus autour des mesures envisagées. Fort justement, Lepaon (CGT) explique que « la question des retraites nécessitera une mobilisation d’ampleur des salariés ». Mais si tel est l’objectif, n’est-il pas nécessaire de refuser la collaboration avec le gouvernement, le « dialogue social » dont on a encore vu les résultats avec l’ANI ? N’est-il pas nécessaire de refuser cette pseudo-concertation ? En tout cas, dès maintenant il est clair que la bataille qui s’ouvre sur les retraites débouchera sur un affrontement avec le gouvernement si nous voulons empêcher ce nouveau recul.
Pascal Morsu  Jeudi 16 mai 2013  Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 195 (15/05/13)

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