Archive | Antiimpérialisme

29 août 2013 ~ 0 Commentaire

Films de Patricio Guzman, Tredrez Locquémeau, au Café Théodore

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Films de Patricio Guzmán

En 1973, neuf mois avant le coup d’Etat militaire, le jeune cinéaste Patricio Guzmán entreprend un tournage qui se révèlera sans précédent. « A l’époque, je voulais montrer les visages anonymes, les milliers de sympathisants et militants engagés dans la tourmente politique », explique-t-il. Sa caméra se mêle à l’effervescence chilienne de cette année fatidique, saisit au vif les témoignages, les réactions, et peint au final, à grand renfort de plans séquences, la lutte des classes comme une longue fuite en avant.

- 14h : L’Insurrection de la bourgeoisie, 1975, entrée 2€
- 15h30 : Le Coup d’État miliaire, 1977, entrée 2€
- 17h00 : Le Pouvoir populaire, 1979, entrée 2 € (les trois films: entrée 5€)

http://www.cafetheodore.fr/programme/

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29 août 2013 ~ 0 Commentaire

Contre toute intervention militaire. Soutien total à la révolution syrienne (Npa)

Contre toute intervention militaire. Soutien total à la révolution syrienne (Npa) dans Antiimpérialisme lcrdec-300x224

Le régime de Bachar Al Assad ne cesse d’élever le niveau des massacres qu’il organise contre son propre peuple.

Ainsi les bombardements récents dans des zones civiles autour de Damas, utilisant des armes chimiques, emplissent une nouvelle fois d’horreur et de rage contre l’hypocrisie des grandes puissances qui aboutit à ces crimes contre l’humanité. Le NPA tient une nouvelle fois à assurer le peuple syrien insurgé de toute sa solidarité, et de son admiration devant sa détermination à renverser un pouvoir indéfendable de tout point de vue. Nous dénonçons la complicité directe des gouvernements de la Russie et de l’Iran qui encourage les crimes d’Al-Assad.

Mais nous réaffirmons que les grandes puissances occidentales, en refusant de livrer les armes que réclament depuis tant de mois les structures collectives de lutte dont s’est doté ce peuple, portent aussi une lourde responsabilité dans la perpétuation du régime assassin, tout en contribuant au développement de courants obscurantistes religieux qui constituent un second ennemi mortel pour le peuple syrien. Main- tenant, les USA, la France et la Grande Bretagne annoncent leur volonté d’intervenir directement dans le conflit par des bombardements ciblés.

Nous refusons absolument une telle politique dans laquelle le président Hollande se met à l’avant-garde sans aucune consultation démocratique.

En effet, elle ne peut qu’avoir des effets contre-productifs, face à un régime criminel et aventuriste, qui pourrait au contraire renforcer sa propagande internationale et finalement augmenter les souffrances en Syrie.

C’est au peuple syrien de se libérer en toute autodétermination, avec toute l’aide internationale indispensable mais sans les manœuvres et interventions directes d’Etats qui défendent d’abord leurs propres intérêts.

Face à un pouvoir qui a coupé tous le ponts des compromis, le peuple syrien et ses représentants qui se battent pour la démocratie, la justice sociale, et la dignité nationale dans le respect de toutes ses composantes ne pourra transiger sur la chute du clan de Bachar Al-Assad, et le refus de toute tutelle étrangère !

Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Leucate, le 28 août 2013

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article29590

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29 août 2013 ~ 0 Commentaire

Non aux bombardements impérialistes en Syrie!

Non aux bombardements impérialistes en Syrie!  dans A gauche du PS lcrdec

Soutien au peuple syrien en lutte pour ses droits sociaux et démocratiques!

Bachar dégage !

La LCR-SAP s’oppose catégoriquement à toute intervention militaire impérialiste en Syrie, que ce soit dans le cadre de l’ONU ou à l’initiative des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et d’autres Etats.

Le peuple syrien n’a pas besoin de plus de bombes, et encore moins d’une intervention militaire au sol. Ses représentants ont toujours rejeté l’idée d’une « opération militaire étrangère libératrice ».  Il ne souffre que trop de la guerre qui lui est livrée par l’armée du régime et les milices du Hezbollah, avec le soutien sans failles de l’Iran, de la Russie et de la Chine.

Le peuple syrien a besoin d’un soutien internationaliste aux revendications démocratiques et sociales légitimes pour lesquelles il s’est soulevé pacifiquement et en masse il y a plus de deux ans, et contre lesquelles le régime a déclenché une répression féroce, puis une guerre totale, qui se solde déjà par plus de cent mille morts.

Le peuple syrien a besoin que des armes soient livrées aux forces de la rébellion qui soutiennent ces revendications et luttent sur une base non-confessionnelle, afin de se défendre contre l’aviation, les missiles Scuds, les tanks et les armes chimiques avec lesquels le régime tente de se sauver. Il a besoin de médicaments et de vivres qui commencent à manquer gravement.

Les gouvernements impérialistes ont laissé Israël employer des armes chimiques (phosphore blanc) contre la population de Gaza, et le laissent étrangler le peuple palestinien. Ils ont inventé de toutes pièces un prétexte – les armes de destruction massive-  pour s’emparer de l’Irak au prix d’un massacre. Ils ont soutenu et soutiennent encore tous les dictateurs au pouvoir dans la région. En Syrie, cela fait plus de deux ans qu’ils laissent Bachar-al-Assad massacrer impunément son propre peuple.

Le massacre au gaz qui a fait le 21 août des centaines de victimes civiles dans la Ghouta, faubourg de Damas tenu par l’opposition, a plus que probablement été perpétré par les forces du régime d’Al-Assad. La LCR-SAP partage le sentiment d’horreur et l’indignation face à ce crime. Elle accuse les gouvernements impérialistes hypocrites de l’utiliser cyniquement comme prétexte pour un exercice de musculation qui vise uniquement la défense de leurs propres intérêts. Au risque de donner du crédit à la propagande du régime et de ses alliés, qui fait passer Al-Assad pour un « résistant anti-impérialiste », et de renforcer ce dernier.

Barak Obama et les autres dirigeants occidentaux prétendent lutter pour la démocratie. Mais un de leurs alliés le plus proche dans la région est l’Arabie Saoudite, qui a récemment écrasé le mouvement démocratique au Bahrein. En réalité, l’impérialisme oeuvre en faveur d’une solution « à la yéménite », préservant l’essentiel du régime et de son appareil sécuritaire, tout en détournant l’attention de sa politique d’austérité contre le monde du travail.

Le refus des bombardements impérialistes et le rappel des mensonges américains qui ont servi à justifier la guerre en Irak ne suffisent pas à tracer une orientation de gauche face au conflit en  Syrie.  C’est ce que montre la prise de position du Front National en France contre l’intervention, par exemple.

La LCR-SAP appelle la gauche à soutenir le peuple syrien contre ses ennemis directs – la dictature d’Al Assad et ses alliés – et indirects – l’impérialisme, qui ne vise que ses intérêts propres, ainsi que le Qatar et l’Arabie Saoudite qui, à la suite du régime, veulent détourner la révolution en guerre sectaire confessionnelle.

La lutte héroïque du peuple syrien, comme celle d’autres peuples, s’inscrit dans le cadre du processus révolutionnaire en cours dans le monde arabo-musulman. Elle est à la fois civile – ce qui est trop souvent occulté dans les médias – et, par nécessité de survie, militaire. Par-delà leurs rivalités, l’impérialisme, ses alliés, la dictature de Bachar et ceux qui le soutiennent ont un objectif commun : éteindre ce feu révolutionnaire allumé dans une zone stratégique.

La lutte des peuples contre l’injustice, l’inégalité et la dictature fait trembler tous les pouvoirs établis et menace les politiques néolibérales, dans la région et au-delà. C’est cette lutte, et pas un des « camps » gouvernementaux en présence, que la gauche doit soutenir de toutes ses forces. Si elle faillit à cette tâche, elle laissera le champ libre à la réaction intégriste. Le peuple syrien résiste à cette dynamique suicidaire, mais chaque jour qui passe rajoute une couche de violence et de haine qui augmente le risque.

Pour la victoire du peuple syrien dans sa révolution pour la liberté, la dignité et la justice sociale !

Bachar dégage ! Puissances étrangères, bas les pattes !

Le Secrétariat National de la LCR-SAP le Mercredi, 28 Août 2013

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=2993%3Anon-aux-bombardements-imperialistes-en-syrie-soutien-au-peuple-syrien-en-lutte-pour-ses-droits-sociaux-et-democratiques-bachar-degage–&option=com_content&Itemid=53

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23 août 2013 ~ 0 Commentaire

Putsch, les sept gouvernements (officiellement) renversés par les Etats-Unis au XXe siècle (Essf)

Putsch, les sept gouvernements (officiellement) renversés par les Etats-Unis au XXe siècle (Essf) dans Antiimpérialisme fat-sam-imperialism

Le Guatemala, le Congo, la République dominicaine, le Vietnam, le Brésil, le Chili, et maintenant l’Iran…

Ces sept pays ont en commun d’avoir vu leur gouvernement renversé, pendant la seconde moitié du XXe siècle, par des coups d’Etat clandes-tinement soutenus par les Etats-Unis… avant d’être officiellement reconnus. Foreign Policy en a dressé la liste, sans compter les renver-sements dans lequel le rôle de la CIA est seulement suspecté.

C’est donc le cas de l’Iran, en 1953. Lundi, des documents déclassifiés ont permis de révéler officiellement ce qui était devenu un secret de Polichinelle depuis des années, à savoir le rôle actif de la CIA dans la destitution du premier ministre Mohamed Mossadegh. L’homme, qui avait eu la mauvaise idée de nationaliser le pétrole de son pays, géré par l’Anglo-Iranian Oil Company (l’ancêtre de BP), a fini sa vie en rési- dence surveillée. Sur le trône, le shah Mohammad Reza Pahlavi devint un proche allié de Washington, jusqu’à son renversement lors de la révolution islamique de 1979. Pour arriver à ses fins, la CIA a acheté des partisans de Mossadegh, des journaux américains et iraniens pour qu’ils ternissent sa réputation, et des manifestations dans les rues de Téhéran pour justifier le changement de pouvoir. Elle a aussi versé 5 millions de dollars au général Fazlollah Zahedi, ensuite nommé premier ministre. Bref, cette opération « de politique étrangère » américaine, menée sous le nom de code « TPAJAX », n’est que « l’un des nombreux coups d’Etat soutenus par les Etats-Unis pour s’établir partout dans le monde » pendant la guerre froide, qui a touché des dictateurs comme des leaders démocratiquement élus, relève Foreign Policy.

* Guatemala, 1954 : Un an après l’Iran, les Etats-Unis décident d’écarter le président Jacobo Arbenz, avec qui les relations se sont dégradées à cause d’une réforme agraire qui menaçait les propriétés de la United Fruit Company. Pour ce faire, la CIA arme notamment des rebelles et des troupes paramilitaires. Son départ sera suivi par une successions de juntes militaires au pouvoir.

* Congo, 1960 : Une intervention de l’armée belge, soutenue par les Etats-Unis, chasse du pouvoir le premier ministre Patrice Lumumba. Face à sa résistance, la CIA prend contact et soutient des personnes planifiant de l’assassiner, selon The Church Comittee, un organisme qui surveille les actions clandestines de l’agence américaine. Après une première tentative ratée d’empoisonnement, elle informe les troupes congolaises de sa localisation. Il est capturé puis tué l’année suivante.

* République dominicaine, 1961 : La CIA aide l’assassin du dictateur Rafael Trujillo, notamment en fournissant des armes.

* Sud-Vietnam, 1963 : La CIA aide des généraux qui prévoient d’assassiner le président Ngo Dinh Diem. Selon un document du Pentagone, « A partir d’août 1963, nous avons tour à tour autorisé, sanctionné et encouragé l’effort des généraux vietnamiens pour organiser un coup d’Etat. (…) Nous avons maintenu un contact clandestin avec eux au cours de la planification et de l’exécution du coup d’Etat, cherché à réviser leur plan opérationnel, et proposé un nouveau gouvernement. »

* Brésil, 1964 : Les Etats-Unis soutiennent le coup d’Etat du général Humberto Castello Branco, en poussant à des manifestations contre le gouvernement et en fournissant de l’essence et des armes « non originaires des Etats-Unis » aux partisans des militaires, qui ont ensuite gouverné le pays jusqu’en 1985.

* Chili, 1973  : Washington ne voit pas d’un bon œil l’arrivée au pouvoir du socialiste Salvador Allende, élu président en 1970. Pour l’écarter, la stratégie consiste à « faire crier l’économie » chilienne, selon les termes du président Richard Nixon, et à travailler avec des groupes fomentant un coup d’Etat. Jusqu’à celui du général Pinochet, qui sera ensuite soutenu par une campagne de propagande conduite par la CIA, « malgré la connaissance de graves violations des droits de l’homme, et notamment de l’assassinat d’opposants politiques ».

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11 août 2013 ~ 0 Commentaire

Obama, les chemisiers explosifs, les drones, les civils «collatéraux» (Al’e)

Obama, les chemisiers explosifs, les drones, les civils «collatéraux» (Al'e) dans Antiimpérialisme obama-drone-strikes-1

Et les ambassades qui ouvrent à nouveau leurs portes après le ramadan

Le mercredi 7 août 2013, la presse annonçait que, selon les responsables de tribus dans le sud du Yémen, sept membres présumés d’Al-Qaida ont été tués dans une attaque menée par un drone [1], probablement américain, ce même jour à l’aube. Il s’agissait de la cinquième attaque du genre depuis le 28 juillet. Elles avaient fait 24 morts. Le 6 août quatre hommes se déplaçant à bord d’un véhicule ont été visés par un drone. Il a été détruit par plusieurs missiles selon le témoignage d’un responsable tribal. Cette attaque est intervenue alors que les Etats-Unis ont placé leurs représentations diplomatiques en état d’alerte dans plusieurs pays du Moyen-Orient dont le Yémen. Elles seront fermées par la suite. Un grand déploiement médiatique, scénarisé, indiquant combien Obama est plus décidé, en «matière sécuritaire» (et d’espionnage de tout type), à protéger les Etats-Unis (de quoi exactement?) que W. Bush.

Le «bug» de Benghazi (dans l’est de la Libye), sous le règne d’Hillary Clinton, le mardi 11 septembre 2012, attentat contre la représentation des Etats-Unis, avec la mort de quatre fonctionnaires américains, dont l’ambassadeur, a été le déclencheur d’une contre-attaque politique publi- que.  Le système de surveillance (PRISM et Xkescore qui analysent les contenus des mails, des sites visités, etc.) et la «chasse» au terrorisme au moyen de drone existent depuis longtemps. Les «raisons officielles» de tout cela devaient être étalées au «grand jour».  Le 9 août 2013, la Maison-Blanche annonçait accroître le nombre de fermetures des ambassades dans de nombreux pays. Avec une unanimité digne du com- mandement de l’OTAN, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la France «hollandaise», l’Allemagne ont fermé leurs ambassades; il est vrai qu’au Yémen. Le Yémen, pays privilégié, avec le Pakistan, d’attaques répétées de drones états-uniens dans leur dite «guerre contre Al-Qaida». Trois, pour le seul jeudi 8 août, avec 12 morts.

Selon le Département d’Etat, en date du 5 août 2013, dix-neuf représentations diplomatiques sont fermées. Parmi les der- nières vouées à des vacances forcées on trouve celles de l’île Maurice, de Madagascar, du Burundi, du Rwanda. Le 10 août elles seront ouver- tes à nouveau, avec plus de précision horaire que les cibles attaquées par les drones. La presse anglo-saxonne s’étonne qu’au Pakistan les «me- naces spécifiques» concernent leur représentation à Lahore, une ville qui n’a pas connu d’attentat à l’opposé de Karachi, Peshawar ou Quetta. Est-ce une application erronée de la théorie mathématique des probabilités qui a conduit à cette décision?

Plus sérieusement, un journaliste, le 18 juillet 2013, rapportait cette interrogation du Yémen: «Une réponse, juste une réponse à cette question: pourquoi son fils et son petit-fils ont été tués? C’est tout ce que tente d’obtenir Nasser al-Awlaki, universitaire et ancien mi- nistre de l’Agriculture yéménite. En septembre 2011, Anwar, son fils, suspecté d’être en relation avec Al-Qaida, est tué par un tir de drone américain au Yémen. Il n’y avait ni preuve de son implication, ni crime à son actif. Deux semaines plus tard, c’est Abdulrahman, son petit-fils de 16 ans, qui est à son tour tué dans les mêmes conditions. Né à Denver, aux Etats-Unis, Abdulrahman était un adolescent américain typique: il écoutait Snoop Dogg, regardait Les Simpson et lisait Harry Potter. Il y a deux ans, Nasser al-Awlaki a écrit au président Obama pour savoir pourquoi les Etats-Unis avaient tué sans raison deux de leurs concitoyens. Il attend toujours la réponse. Il espère maintenant que les efforts de transparence promis par le gouvernement Obama permettront de l’obtenir. Dès vendredi 19 juillet 2013, Nasser al-Awlaki déposera une requête et ce sera donc à la Cour fédérale de Washington de répondre à cette demande de transparence.» Il attend toujours.

La BBC, le 8 août 2013, dans un reportage de Yalda Hakim, rapportait qu’un mécanicien, Mohamed Ahmad Bagash, vivant près de la ville de Jaar, reconnaissait qu’Al-Qaida (ou du moins ce qu’il qualifie comme tel) avait déposé des munitions dans un hôpital contre la volonté des médecins. Par la suite, «un missile tomba sur l’hôpital et Mohammed ainsi que ses deux enfants ont couru se protéger dans l’é- cole, en se cachant dans les soubassements. Mais, par la suite, l’école fut détruite par un missile présumé tiré par un drone. “C’était comme si tout le monde brûlait. C’était tout noir”, déclarait Mr Bagash. “Quand la fumée s’est dispersée, J’ai vu la jambe d’un de mes fils saigner, et ma fille était frappée derrière la tête.”»

Le récit continue: «Il sortit les deux enfants. Son fils survivait, mais sa fille âgée de huit ans a saigné à en mourir sur le chemin de l’hô- pital. “Alors qu’elle saignait, elle est devenue jaune. Elle s’est rétractée dans mes bras” dit-il.» De nombreux enfants ont été blessés dans cette seule attaque.» Selon des reportages sérieux de la BBC, dans la région du sud Yémen, si Al-Qaida est blâmé et surtout ceux qui le financent, la guerre des drones suscite plus d’ennemis étant donné les destructions matérielles et humaines provoquées par leurs missiles d’une «préci- sion» redoutable pour ceux qui en sont les victimes. Zéro mort dans les 63 bases de lancement de drones comptabilisées, en juin 2012 (plus celles installées dans divers pays, entre autres en Afrique),

Des milliers de morts et blessés dans ces pays que les guerres impérialistes, avec leurs sous-traitants régionaux, ont offert comme chaudrons favorables aux développements (politiques, militaires, religieux) d’un djihadisme,  souvent de revanche.  Djihad qui n’ap- porte rien aux populations, qui produit une autre oppression, mais qu’il ne faut pas confondre dans ses origines et ses méfaits (plus d’une fois, encouragés par les Etats impérialistes et coloniaux, comme prétendus contre-feux à des guérillas) avec une politique coloniale et impérialiste issue d’une «domination dite civilisatrice» datant de plusieurs siècles dans cette région. Dans ce sens, la revue de presse publiée ci-dessous (voir lien) démontre la réaction d’un journaliste qui tente, fort bien, de démêler l’information. (Rédaction A l’Encontre) Publié par Alencontre le 10 – août – 2013

[1] Voir à ce sujet l’ouvrage Théorie du drone. La fabrique des automates politiques. Editions la Fabrique, 2013. Grégoire Chamayou est agrégé de Philosophie, chercheur au CNRS, au laboratoire Cerphi de l’ENS Lyon. A lire au moment où tous les Etats revendiquent l’acquisition de drones. (Réd. A l’Encontre)

http://alencontre.org/ameriques/americnord/usa/obama-les-chemisiers-explosifs-les-drones-les-civils-collateraux-et-les-ambassades-qui-ouvrent-a-nouveau-leurs-portes-apres-le-ramadan.html

 

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11 août 2013 ~ 0 Commentaire

Mouvement pour la paix, rassemblement symbolique au Menez Hom (LT)

Mouvement pour la paix, rassemblement symbolique au Menez Hom (LT) dans Antiimpérialisme nagaz

Une vingtaine de militants et sympathisants du Mouvement pour la paix des comités de Brest et Morlaix se sont rassemblés hier midi au sommet du Menez-Hom pour commémorer le 68e anniversaire de la tragédie d’Hiroshima et Nagasaki. Symboliquement, ils ont choisi une nouvelle fois le Menez Hom, situé à quelques encablures de l’Ile Longue. « Le site abrite 384 bombes atomiques, soit 90 % de la puissance nucléaire française. Chaque missile représente 100 fois la bombe lâchée sur Hiroshima qui a fait 140.000 victimes », rappelle Anne L’Hénaff qui a lancé un appel au désarmement nucléaire. 11 août 2013

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/regions/bretagne/mouvement-pour-la-paix-rassemblement-symbolique-au-menez-hom-11-08-2013-2199170.php

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07 août 2013 ~ 0 Commentaire

Terreur atomique

Terreur atomique  dans Antiimpérialisme hiroshimaart

Il y a 60 ans, par les bombardements nucléaires des villes japonaises d’Hiroshima, le 6 août 1945, et de Nagasaki, le 9, les États-Unis ont voulu faire connaître aux peuples du monde entier la terrible capacité de destruction de leur nouvelle arme.

Le jour même de la destruction de Nagasaki, le 9 août 1945, le président des États-Unis, Truman, qui venait de succéder à Roosevelt, déclarait à la radio : « Nous sortons de cette guerre la nation la plus puissante du monde, la nation la plus puissante peut-être de toute l’histoire. » Au- jourd’hui, aux États-Unis, le débat sur les raisons de l’utilisation de la bombe atomique est encore censuré. Seule y prévaut la vérité officielle : il se serait agi d’amener le Japon à capituler le plus rapidement possible, pour épargner la vie de centaines de milliers de soldats étatsuniens.

Que la destruction quasi instantanée de deux villes d’importance, chacune sous l’effet d’une seule bombe, ait accéléré la capitulation du Japon ne peut être mis en doute. Que soit ainsi mis fin à la guerre qui continuait dans le Pacifique, trois mois après la capitulation allemande, non plus. Mais il est aussi certain que le Japon s’apprêtait à capituler et qu’il l’aurait fait avant si les alliés, réunis à la conférence de Potsdam au milieu du mois de juillet, n’avaient pas exigé de lui une « reddition sans condition ». Il n’avait plus, de toute façon, les moyens de continuer la guerre, après la destruction de ses forces aéronavales et les bombardements intensifs qui avaient détruit ses villes les plus importantes.

En réalité, les États-Unis étaient déterminés à utiliser les deux bombes atomiques qui venaient tout juste d’être mises au point pour en imposer l’utilisation au monde et être les seuls vainqueurs dans le Pacifique. Le 9 août, en effet, trois mois après la capitulation de l’Allemagne, comme l’avait prévu la conférence de Yalta en février de la même année, l’Urss devait déclarer la guerre au Ja- pon. Les États-Unis ne voulaient pas d’un partage de cette partie de l’Asie, comme ils avaient dû y consentir en Europe de l’Est.

Le 17 juillet 1945, en pleine conférence de Potsdam, Truman reçut un télégramme, « Babies Satisfactorily Born » (« Les bé- bés sont bien nés »), qui l’informait du succès de la première explosion atomique expérimentale aux États-Unis. Le projet Manhattan qui, depuis septembre 1942, mobilisait des milliers de scientifiques et avait donné lieu à la construction de deux énormes complexes industriels destinés à produire, l’un de l’uranium enrichi, l’autre du plutonium, venait d’aboutir. Aussitôt, un ultimatum fut adressé au Japon, le sommant de se rendre sous peine d’une «prompte et totale destruction ».

Terroriser la population Trois semaines plus tard, une bombe de chaque type était lancée sur Hiroshima (bombe à l’uranium 235) et sur Nagasaki (bombe au plutonium). Pour qu’on pût voir les effets de la nouvelle arme, ces deux cités industrielles avaient été épargnées par les bombardements que menaient de façon intensive les Superfortress (B-29) que la puissante industrie américaine fabriquait à plein régime. Le 9 mars, Tokyo avait été détruite à 60 % par un raid de ces B-29 équipés de bombes incendiaires et explosives, 84 000 habitants y avaient trouvé la mort. Une centaine de villes furent ainsi bombardées et un quart des villes japonaises détruites à 50 %. Au Japon, comme en Allemagne un an auparavant, ces bombardements visant sciemment les civils des cités industrielles avaient pour objectif de terroriser la population afin d’empêcher toute tentative de soulèvement, une fois le régime en place défait. La guerre dite « de libération » n’était en fait qu’une guerre entre impérialismes pour le repartage du monde et leur mainmise sur les peuples. Mais là où des centaines de bombes « classiques » avaient été nécessaires, une seule bombe atomique suffit.

Le 6 août, à 8 heures 15, la bombe est lâchée au-dessus d’Hiroshima. Elle explose 45 secondes plus tard. Le principe en repose sur la transformation de la matière en énergie, qui se libère sous trois formes différentes : énergie thermique, onde de choc et effet de souffle, ra- diations nucléaires. La première, qui se manifeste sous la forme d’une boule de feu d’environ un kilomètre de rayon et de plusieurs millions de degrés, puis d’une onde thermique se propageant à la vitesse de la lumière, brûle tout sur son passage : les corps humains sont pulvérisés, entièrement carbonisés et la ville entière s’embrase dans la demi-heure. L’onde de choc entraîne l’effondrement des bâtiments ; l’effet de souffle fait éclater les poumons et provoque lésions et fractures. Les radiations nucléaires entraînent la mort immédiate jusqu’à un kilomètre de distance, et une mort plus lente, plus loin, sous l’effet de ce qui apparut à l’époque comme un mystérieux « mal des rayons ». Selon les esti- mations, la bombe d’Hiroshima a tué, à la fin de l’année 1945, 140 000 personnes, celle de Nagasaki, 70 000, et des dizaines de milliers de blessés ont succombé les années suivantes.

Socialisme ou barbarie Les États-Unis venaient de faire savoir au monde quelle terrible puissance de destruction ils étaient désormais capables de lancer contre les peuples, et ils firent cyniquement de cette menace terroriste, au lendemain du cataclysme d’Hiroshima et de Nagasaki, un argument pour la paix, alors que s’engageaient des guerres meurtrières destinées à empêcher les peuples de se libérer du joug colonial et impérialiste. La course à l’arme atomique s’est dès lors poursuivie, plusieurs États entrant en sa possession. En 1954, la première bombe H, de capacité mille fois supérieure à la bombe d’Hiroshima, fut expérimentée.

L’effondrement de l’Urss a fait disparaître l’argument fallacieux de « l’équilibre de la terreur », qui était censé garantir la paix au monde. Ce qui a disparu en réalité, c’est le prétexte de la lutte contre le « totalitarisme communiste », sous couvert duquel l’impérialisme me- nait sa guerre contre les peuples, en même temps que son complice, la bureaucratie soviétique, dans le maintien de l’ordre mondial.

Aujourd’hui, c’est la «lutte contre le terrorisme» qui sert d’argument à un développement inégalé du militarisme. L’objectif, comme hier, est la mainmise des trusts impérialistes sur les ressources de la planète, l’accaparement des fruits du travail humain, dans le prolongement de la concurrence capitaliste. En 2002, dans le cadre de leur redéploiement militaire à la suite des attentats du 11 Septembre, les États-Unis ont révisé leur doctrine nucléaire, l’arme atomique cessant d’être considérée comme le dernier recours. À cet effet, les mini-nuke (« mini-bombes ») ont été mises au point. Leur puissance équivaut à celle de… 22 bombes d’Hiroshima. Socialisme ou barbarie ! L’alternative est plus que jamais d’actualité. Galia Trépère Rouge2121, 22/07/2005

http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge?id=1388

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07 août 2013 ~ 0 Commentaire

Mythes et mensonges sur Hiroshima et Nagasaki (1)

Mythes et mensonges sur Hiroshima et Nagasaki (1) dans Antiimpérialisme

Différentes thèses s’affrontent pour expliquer les motivations réelles du bombardement atomique d’Hiroshima et de Nagasaki (les 6 et 9 août 1945) par les États-Unis, les amenant ainsi à commettre un crime contre l’Humanité.

La polémique ne doit pas être considérée comme une simple querelle entre historiens: au-delà de la simple question du « pourquoi? », il y a toute l’implication qui se cache derrière la réponse. Implication très actuelle, car les États-Unis sont désormais la seule superpuissance ato- mique capable de frapper où que ce soit dans le monde et ils se doteront bientôt, avec le système de défense anti-missile, d’un outil capable de supprimer toute dissuasion nucléaire.

La thèse officielle, celle que tous les enfants étasuniens apprennent par coeur à l’école et qui, dernièrement encore, a été réaffirmée par le Sénat des États-Unis, explique que l’usage de la bombe atomique en 1945 a permis de précipiter la fin d’une guerre sanglante, de perdre moins d’argent et d’épargner des milliers de vies humaines. Le président Truman, qui prit la décision finale, affirma que son geste avait sauvé la vie de près de 250.000 « boys ». Après la guerre, dans ses « Mémoires », ce chiffre monta à 500.000 (1). D’autres ont été jusqu’à avancer des chiffres de l’ordre de 1… à 3 millions de vies épargnées! Selon les tenants de cette thèse, au cas où les troupes U.S auraient débarqué au Japon, les soldats nippons, fanatiques et partisans d’une guerre à outrance, auraient opposé une résistance suicidaire et jusqu’au-boutiste. De plus, les soldats japonais auraient été épaulés par des millions de civils tout autant fanatisés.

Cet argument est toujours repris actuellement par certains historiens: « Sans aucun doute (sic), la population civile défendra pied à pied le sol de la mère patrie. Les militaires lui confieront des explosifs, des pieux en bois. Tous les moyens seront bons pour tuer des ennemis ». Conclusion ? « Truman n’a pas le choix » (2). Le président Truman nous est ainsi souvent présenté comme un homme sensé, qui a pris une décision difficile mais juste. Et un historien bourgeois de nous le démontrer: « Des soldats américains mouraient par milliers chaque jour (?). L’apitoiement n’était pas de mise. Truman n’avait pas le choix. Sa décision lui a coûté ». (3). Il s’agit ici de l’argument « moral » de la thèse officielle qui accorde à la bombe atomique le mérite paradoxal d’avoir sauvé des vies humaines. Un autre argument nous dit que la bombe atomique a permis aux Japonais de comprendre la formidable capacité de destruction des États-Unis: « Nous détruirons complètement la puissance qui permet au Japon de poursuivre la guerre » menace Truman le 6 août 1945. Sachant cela, les Japonais n’auraient plus eu aucune raison de lutter. Autre élément corollaire; la destruction d’Hiroshima et de Nagasaki, outre l’impact psychologique de l’événement, aurait permis à l’Empereur Hiro-Hito d’imposer honorablement la paix à ses chefs de guerre « jusqu’au-boutistes ».

Face à cette série de dogmes officiels, plusieurs historiens ont osé les démonter pièce par pièce. Le premier d’entre eux, Gar Alperovitz, politologue étasunien, soutient depuis 1965 que son pays a fait usage de la bombe pour faire peur à Staline, dont les « visées expansionnistes » menaçaient les intérêts (grandissants) des États-Unis dans le Sud-est asiatique et en Europe.

500.000…1.000.000? L’argument des 500.000 (ou plus) vies épargnées ne tient absolument pas debout. Un rapport des stratèges militaires américains prévoyant le coût humain d’une invasion du japon (prévue pour le 1er septembre 45) contient de tout autres chiffres. Rédigé par le Chef d’ Etat-Major, le général Marshall, et daté du 18 juin 1945, il estime avec précision les pertes américaines à… 46.000 hommes au maximum. (4). Ce rapport, qui n’a seulement été rendu public qu’en 1985, était adressé au président Truman, celui-ci a donc sciemment menti.

Les chiffres fantaisistes du président et consorts reposaient sur l’argument que les Japonais, civils et militaires, se battraient jusqu’à la mort. Or, pour ce qui est des soldats, ce fanatisme, réel à une certaine époque du conflit, commençait à se fissurer. Alors que durant les batailles précédentes les soldats japonais se faisaient tuer sur place plutôt que de se rendre, lors de l’importante bataille d’Okinawa au mois de juin 1945, plus de 7.000 d’entre eux se sont constitué prisonniers. Du jamais vu. Suivant en cela le code d’honneur militaire japonais, bon nombre d’officiers étaient effectivement des jusqu’au-boutistes, mais une bonne partie des hommes de troupe était fatiguée des combats.

Quant aux civils, l’argument est tout simplement absurde: le peuple japonais était totalement à bout après presque 13 années de guerre (d’abord avec la Chine, puis avec les Alliés): privations, misère, faim, souffrance et mort sous les tapis de bombes largués par les bombardiers américains (plus de 21 millions de Japonais ont été d’une façon ou d’une autre touchés par ces bombardements massifs), etc. Un tel peuple n’aspirait plus qu’à la paix et l’on peut difficilement se l’imaginer fonçant droit vers des chars étasuniens avec des « pieux en bois » (5).

La Bombe et le sacrifice d’Hiroshima et de Nagasaki ont-ils au moins permis de précipiter la fin de la guerre (d’au moins un an nous dit-on) en démontrant le potentiel destructif des États-Unis? Rien de plus faux. Le Japon avait déjà virtuellement perdu la guerre car il était tout bonnement matériellement incapable de la poursuivre. Le potentiel militaire nippon était pratiquement détruit: 90% des bâtiments de la marine de guerre et de la flotte marchande reposait au fond l’océan, ce qui, pour une île dépourvue de ressources et de matières premières stratégiques indispensable à l’industrie de guerre, comme le pétrole par exemple, équivalait à une agonie rapide.

L’aviation quant à elle ne comportait plus qu’un petit nombre de pilotes adolescents,  peu instruits (du fait du manque de carburant, l’instruction était réduite au-dessous du minimum) et désespérés. La plupart n’étaient d’ailleurs plus assignés qu’à des missions suicides « kamikazes » peu rentables militairement vu la supériorité matérielle des États-Unis.

Enfin, « La défense anti-aérienne s’était totalement effondrée » (6), ce qui explique la facilité avec laquelle des impressionnantes escadres de bombardiers US pénétraient dans le ciel nippon. Ces bombardements terroristes, aveugles et coûteux en vies humaines – c’était leur but ; celui de Tokyo du 9 mars 1945 a ainsi fait plus de 125.000 morts, soit plus de victimes directes qu’à Hiroshima! – avaient complè-tement déstructuré les entreprises et la machine de guerre japonaise. Tokyo était rasée à 50%, Yokohama, le principal port du pays, à 85%, Kobe à 56%. Quarante pour-cent des ouvriers avaient abandonné leur travail pour fuir la ville et ses bombardements. Résultat, l’activité indus- trielle des 5 grands centres nerveux japonais était annihilée à un taux de 80% (7). Imaginer dans ces conditions que le Japon pouvait encore soutenir le conflit pendant une année ou plus relève donc de la pure fantaisie. Par Ataulfo Riera le Jeudi, 05 Août 2010

Voir les notes: http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=637:mythes-et-mensonges-sur-hiroshima-et-nagasaki&option=com_content&Itemid=53

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07 août 2013 ~ 0 Commentaire

Mythes et mensonges sur Hiroshima et Nagasaki (2)

Mythes et mensonges sur Hiroshima et Nagasaki (2) dans Antiimpérialisme

Une bombe sans poids

La justification de l’usage de la bombe en tant qu’argument « de poids’ pour forcer la décision du pouvoir nippon de capituler est souvent avancée. Là aussi, elle ne repose sur rien de sérieux. Dès le mois d’avril 1945 en effet, l’Empereur était persuadé qu’il fallait négocier et conclure la paix au plus vite. Durant le mois de mai, une tentative de contact entre Japonais et Américains avait eu lieu via les diplomates nippons en poste à Berne. Vu l’échec de ces démarches, la diplomatie japonaise privilégiera ensuite des négociations détournées via Moscou. Le 22 juin, alors que l’île stratégique d’Okinawa (elle était la dernière étape avant le Japon) était définitivement perdue, les démarches s’accélèrent: « l »Empereur invita le Conseil suprême de direction de la guerre à entamer des négociations officielles de paix, si possible en utilisant les bons offices de la Russie » (8).

Mais les Japonais mettaient tous leurs espoirs de paix sur les Russes sans se douter qu’à la Conférence inter-alliés de Yalta, Moscou avait promis aux Alliés occidentaux de déclarer la guerre au Japon six mois après la défaite nazie en Europe. Misant ainsi toutes leurs cartes sur Moscou, la douche froide de l’invasion de la Mandchourie occupée par l’Armée rouge le 9 août 1945 fut le véritable coup de grâce qui amena les Japonais à la reddition, et non la destruction d’Hiroshima et de Nagasaki qui, pour terrible qu’elle fut, ne provoqua pas autant de victimes ni de destructions que les bombardements classiques décrits plus haut.

Les autorités étasuniennes savaient parfaitement tout cela. Un rapport secret des services spéciaux américains (découvert en 1988) qui relate les discussions au sein du pouvoir nippon, nous apprend que « les recherches montrent que [au sein du cabinet japonais] il fut peu question de l’usage de la bombe atomique par les États-Unis lors des discussions menant à la décision d’arrêter les combats. [sans l'usage de la bombe], les Japonais auraient capitulés après l’entrée en guerre de l’URSS » (9).

Un autre fait est à mettre en lumière avec ce qui précède. Si les États-Unis tenaient tant à précipiter la fin de la guerre et répugnaient à employer la Bombe, pourquoi diable dans leur ultimatum adressé aux Japonais le 26 juillet 1945 n’est-il fait nulle part mention du futur statut de l’Empereur en cas de reddition? Lors de la rédaction de ce document (au cours de la conférence inter-alliés à Potsdam), plusieurs conseillers du président ont fait remarquer à ce dernier l’importance de cette question: les Japonais étaient prêts à se rendre à condition que les États-Unis donnent la garantie que l’Empereur, considéré comme un demi-dieu, puisse rester sur le trône. Après débat, Truman et Byrnes, son bras droit, ont finalement décidé en pleine connaissance de cause de ne pas faire mention du statut de l’Empereur dans l’ultimatum… Les Japonais, pour qui la chute de l’Empereur constituait le déshonneur suprême, repoussèrent donc sans surprise ce dernier.

Mais le 10 août, lorsque les Japonais offrent officiellement leur reddition tout en demandant que Hiro-Hito et la monarchie soient maintenues, les États-Unis accepteront sans sourciller cette demande. On peut donc se demander pourquoi il ne l’ont pas mentionné 15 jours plus tôt, ce qui leur aurait permis d’éviter d’utiliser la Bombe et de sacrifier inutilement des centaines de milliers vies humaines. La réponse est évidente, Truman et Cie savaient pertinemment que les Japonais refuseraient l’ultimatum de Potsdam et qu’ils auraient là l’occasion et la justification « morale » d’employer la bombe atomique. En vérité, comme on le verra plus loin, la plus grande crainte de Truman à cette époque n’était pas d’employer la bombe atomique, mais bien tout au contraire de ne pas avoir le temps ni l’occasion de le faire !

Il faut par ailleurs connaître certaines de ses déclarations pour se faire une idée du personnage tel qu’il fut, loin de cette fable d’un « homme torturé par une décision difficile qui lui a coûté ». Lorsqu’il apprit le succès du bombardement d’Hiroshima, Truman déclara joyeusement à ses proches: « Les gars, on leur à balancé un concombre de 20.000 tonnes sur la gueule! » (10). On est loin ici de la phrase « historique », grave et pesée que l’on pourrait attendre d’un homme sensé qui a pris un décision aussi terrible pour l’humanité. Peu de temps après, à un journaliste qui lui demande « Quel a été votre plus grand remord dans votre vie? « , Truman répondra: « Ne pas m’être marié plus tôt »! (11) On voit là combien lui aura « coûté » son choix.

Pour conclure… Quelles furent donc les véritables raisons qui motivèrent Truman et sa clique? Plusieurs facteurs entrent en compte (12) et la thèse d’Alperovitz en apporte plusieurs. Mais elle est insuffisante quant à sa conclusion. Pour Alperovitz, les Étasuniens jugeaient que les rapports de forces, à l’heure d’un nouveau partage impérialiste du monde, étaient par trop favorables à l’URSS et qu’il fallait stopper « l’expansionnisme » soviétique. La possession (et la démonstration pratique) d’une arme de destruction sans équivalent était donc un atout important aux mains des États-Unis non pas pour terminer la Seconde guerre mondiale mais bien pour entrer de plein pieds dans ce qui allait devenir la Guerre froide en menant une politique de « refoulement » de « l’expansionnisme rouge ». C’est effectivement à la conférence de Potsdam que les Étasuniens vont commencer à modifier sensiblement leur ligne de conduite par rapport à l’« Oncle Joe » comme la presse américaine appelait Staline. Et c’est justement à ce moment que Truman, qui sait depuis peu que la bombe atomique est opérationnelle, en rédigeant un ultimatum inacceptable pour les Japonais, décidait d’employer la bombe comme un atout stratégique majeur face à Moscou.

Mais l’explication donnée par Alperovitz d’une réaction motivée par «l’ expansionnisme soviétique » est plus qu’à nuancer car elle sous-entend une volonté de la part des Soviétiques de dominer et d’envahir la planète. Ce qui, lorsque l’on connaît la pratique et la nature du régime stalinien, est entièrement faux. La bureaucratie soviétique se contentait en fait de créer un glacis stratégique protecteur autour de ses frontières et sabotait par contre toute possibilité révolutionnaire en dehors de ce glacis stratégique géographiquement circonscrit – au sein duquel d’ailleurs il s’agissait avant tout de modifier les régimes sociaux et politique de manière bureaucratique, et non par le biais d’authentiques révolutions. A la fin de la guerre, les Partis communistes staliniens, aux ordres de Moscou, ont ainsi, en France, en Italie et dans plusieurs pays coloniaux, étouffés les germes ou la marche en avant de la révolution. Rappelons également que Staline s’opposa avec véhémence à la révolution chinoise de Mao. « La politique dite de refoulement (qui provoquera directement la guerre de Corée et du Vietnam) n’est pas une réplique à une prétendue politique d’expansion de Staline, mais bien le signe de la volonté des États-Unis de dominer le monde » (13). Le véritable expansionnisme était étasunien et non soviétique. La bombe atomique (et son usage sur Hiroshima et Nagasaki) était une arme politique (et elle ne peut l’être vu sa nature), c’était une arme au service de l’impérialisme étasunien afin de s’assurer le statut d’une superpuissance mondiale sans partage. Article publié dans La Gauche en août 2000

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=637:mythes-et-mensonges-sur-hiroshima-et-nagasaki&option=com_content&Itemid=53

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01 août 2013 ~ 0 Commentaire

Mali : élection en trompe-l’œil

Mali : élection en trompe-l’œil dans Anticolonialisme tintin

Du fait des délais imposés par la France pour tenir les élections présidentielles, les Maliens ont eu droit à des élections bâclées, avec un débat a minima sur les orientations politiques pour reconstruire le pays pourtant victime de la plus grave crise de son existence.
Les élections se sont tenues dans des conditions difficiles : des Maliens inscrits, mais sans leur carte d’électeur Nina (numéro d’identification nationale), d’autres avec carte, mais sans être inscrits, et enfin des jeunes qui n’ont pu se faire enregistrer… La situation a été des plus chao- tiques dans les camps de réfugiés. Au Burkina Faso, sur les 50 000 réfugiés, seulement 3 500 étaient inscrits, avec au final seulement 50 per- sonnes qui ont pu voter. Dans la région parisienne, peu de monde, dans cette nombreuse communauté malienne, a pu voter. Seuls les res- ponsables politiques occidentaux qui ont exigé ces élections dans un temps si court ont exprimé leur satisfaction. À croire que pour eux, les standards de la démocratie ne sont pas les mêmes en Europe qu’en Afrique.

La « gauchafrique » Malgré les conditions difficiles, il apparaît que les Maliens se sont rendus massivement aux urnes à l’exception de la région de Kidal au nord du Mali, démontrant leur volonté de s’emparer du futur de leur pays. Les premiers résultats, mais il faut être prudent, montrent un succès pour Ibrahim Boubacar Keita (dit IKB), un politicien bien connu au Mali puisqu’il a été pendant six ans Premier ministre du régime Alpha Omar Konaré, mais aussi président de l’Assemblée nationale. Lors de la crise, il s’est tenu soigneusement à mi-chemin entre les putschistes et les partisans de l’ordre ancien. Ainsi, cela lui a permis de ne pas apparaître aux yeux des Maliens comme le représentant direct de l’ancien pouvoir déchu d’Amadou Toumani Touré. Il a bénéficié aussi du soutien officieux de l’Imam Mahmoud Dicko, président du conseil islamique du Mali. Et pour parfaire ce profil hétéroclite, il est vice-président de l’Internationale socialiste… Après ces élections, le futur président malien deviendra donc légitime, l’ingérence française légale, la corruption florissante, bref le retour à la normale de la Françafrique… jusqu’à la prochaine crise !

Paul Martial Mercredi 31 juillet 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 206 (01/08/13)

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