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14 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

Michelin mis en cause pour des atteintes aux droits humains en Inde (Bastamag)

Michelin mis en cause pour des atteintes aux droits humains en Inde (Bastamag) dans Altermondialisme no-michelin-factory

Au moment où le groupe supprime des emplois en France, Michelin s’apprête à ouvrir une nouvelle usine en Inde, avec exonérations fiscales et dérogations du droit du travail à la clé. Ce qui provoque la colère des communautés locales, qui se voient aussi privées d’une partie de leurs moyens de subsistance. La CGT et plusieurs ONG indiennes et françaises dénoncent une violation des « principes directeurs de l’OCDE », qu’une multinationale est censée respecter en matière de responsabilité sociale. Mais les milieux patronaux et le gouvernement français semblent enfermés dans une vision rétrograde de la responsabilité des entreprises.

C’est l’un des principaux investissements de Michelin à l’étranger. Localisée près du village de Thervoy, dans l’État du Tamil Nadu, une nouvelle usine de pneus pour poids lourds sera la plus importante de Michelin en Inde, avec 1 500 employés. Mais les conditions dans lesquelles le site a été octroyé à l’entreprise française sont dénoncées par une alliance inédite de mouvements locaux, d’ONG et de syndicats français. Le site industriel se situe sur le territoire traditionnel d’une communauté d’intouchables – les dalits – transformé en « zones économiques spéciales » : des zones franches au statut extraterritorial où, pour attirer les investisseurs, les entreprises multinationales bénéficient de conditions juridiques et fiscales extrêmement avantageuses et de dérogations au droit du travail.

Les autorités indiennes ont donc préparé le terrain. Selon les associations locales, environ 6 000 villageois se sont vus brutalement priver de leurs moyens de subsistance : 456 hectares de forêts abattus (l’équivalent de la moitié du Bois de Vincennes à Paris), assèchement des sources en eau et dégradation des zones de pâturages pour le bétail. Bien que la loi indienne reconnaisse théoriquement les droits coutumiers de ces communautés, dans la pratique cette reconnaissance ne pèse pas lourd face aux appétits des élites économiques et politiques. Les protestations des villageois ont été réprimées dans la violence. Plusieurs manifestants ont été emprisonnés ou font l’objet de poursuites judiciaires.

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14 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

On entre clairement dans une nouvelle phase du mouvement ouvrier chinois (Essf)

On entre clairement dans une nouvelle phase du mouvement ouvrier chinois (Essf) dans Altermondialisme honda-china-strike
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Henri Wilno – Pourquoi ce film centré, comme son titre l’indique, autour du «  réveil ouvrier  » en Asie  ? Cela tranche avec les descriptions misérabilistes qui présentent les travailleurs d’Asie comme une masse exploitée sans grande perspective… Michaël Sztanke –L’idée était de faire un documentaire au plus près des ouvriers pour montrer le développement d’une conscience de leurs propres intérêts, notamment en Chine. Dans ce pays, il y a un changement de mentalité chez les ouvriers  : ils prennent conscience qu’ils ont des droits qui doivent être respectés. Malgré un régime répressif qui refuse toute perspective d’un mouvement ouvrier indépendant, il y a un début d’organisation des ouvriers de base surtout dans le sud de la Chine. Ils sont souvent aidés par des avocats, des ONG plus ou moins clandestines ou basées à Hong Kong.Les jeunes ouvriers, nés dans les années 90, n’ont pas le même rapport à l’entreprise et au travail que leurs parents. Ceux-ci étaient arrivés des campagnes et sont restés des déracinés, isolés en permanence, avec comme projet de retourner dans leurs campagnes. Les jeunes, eux, viennent en ville pour rester  : ils se considèrent comme des urbains, leur avenir est là et ils veulent améliorer leurs conditions de vie et de travail. Il faut noter aussi l’importance d’internet et des smartphones  : ces jeunes sont connectés et s’envoient des messages en permanence, ils échangent ainsi des informations sur ce qui se passe dans les différentes usines.

C’est un facteur d’optimisme  ; on entre clairement dans une nouvelle phase du mouvement ouvrier chinois après les réformes économiques et la forte croissance de la production  : celle de la construction de l’autonomie ouvrière et de la formation d’organisations qui représentent ces ouvriers. Cette étape s’accompagne d’interrogations sur les formes d’organisation à développer  : faut-il construire des syndicats indépendants ou bien réformer les syndicats officiels de l’intérieur  ? Certains pensent que cette deuxième option serait plus efficace et présenterait moins de risque de répression Ceci dit, la Fédération syndicale chinoise reste étroitement subordonnée au régime.

On peut être étonné que l’avocat «  aux pieds nus  » de Shenzhen présenté dans le film semble agir pratiquement au grand jour pour organiser des syndicalistes.

Dans le cadre du système répressif, il y a des «  zones grises  ». Des choses peuvent être tolérées pendant un temps mais la situation peut se retourner du jour au lendemain. Les autorités locales peuvent alors se durcir  : fermer les locaux utilisés, fermer des cabinets d’avocat, voire emprisonner ceux-ci. En fait, tant qu’il n’y a pas d’effet «  boule de neige  », il y a une certaine tolérance. La répression arrive quand les autorités jugent que ces initiatives ont trop d’écho, quand des grèves ou des émeutes éclatent.

En fait, le premier objectif poursuivi par ces initiatives est d’aider les ouvriers à obtenir de vraies négociations collectives sur leurs revendications. La grève vient ensuite s’il y a refus des patrons. Parfois, ceux-ci font alors des concessions  : des grèves sont, à des degrés divers, victorieuses. Parfois, avec l’assistance de la police, les patrons choisissent la répression en visant les leaders ouvriers, licenciés, voire emprisonnés. L’attitude des autorités n’est pas tout fait la même quand il s’agit d’entreprises étrangères ou chinoises (d’État ou privées). Dans les entreprises chinoises, la répression arrive plus vite. Il y a plus de marge (au départ des mouvements, tout au moins) dans les entreprises étrangères.

À propos des entreprises étrangères, on peut s’interroger sur l’impact sur la situation des ouvriers des initiatives prises dans le cadre de la «  responsabilité sociale des entreprises  » (RSE) et aussi des contrôles chez les sous-traitants. Disons que ça ne peut pas faire de mal, mais que l’efficacité réelle est limitée  : les inspecteurs annoncent souvent leur passage à l’avance, ils peuvent être corrompus, etc.

Le film porte aussi sur le Cambodge et le Bangladesh. Au Bangladesh, un dirigeant syndical dit que comme les syndicats ne peuvent agir dans les entreprises, il y a des mouvements ouvriers spontanés. C’est ce qui est en train de se passer en ce moment  ?

C’est exactement ça. Le secteur textile est le fer de lance des exportations du Bangladesh. Le gouvernement fait tout pour y attirer les investissements étrangers ou développer la sous-traitance en tirant profit de la hausse du coût du travail en Chine. Et ça marche  ! Dans ce cadre, les syndicats sont interdits d’entrée dans les usines textiles. Quand la situation devient insupportable, les ouvriers se révoltent et manifestent, comme c’est le cas ces dernières semaines.

La liberté syndicale a l’air plus grande au Cambodge, mais cela n’a pas l’air d’effrayer beaucoup les investisseurs étrangers…

Le Cambodge est encore un cas différent. Il y a pléthore de syndicats, ils sont divisés et pas assez représentatifs des ouvrières. Ces femmes viennent des campagnes, elles travaillent dur, envoient de l’argent chez elles et n’ont pas spontanément confiance dans les syndicats qui sont animés par des hommes. Les syndicats organisent des mobilisations, qui peuvent remporter quelques succès. Mais les investisseurs chinois (qui délocalisent au Cambodge pour payer des salaires plus faibles), sud-coréens, taïwanais, savent qu’ils sont en position de force, car des masses de gens sont prêts à prendre les places.

En 2006, vous avez publié avec Aurore Merle un livre sur les étudiants chinois. En 1989, ceux-ci ont joué un rôle important. Que peut-on dire sur les aspirations des étudiants chinois maintenant  ?

En-dehors des enfants des privilégiés, s’ils sont à l’université, c’est parce que leurs familles se sont saignées pour qu’ils y accèdent. Certes, certains sont critiques vis-à-vis du gouvernement, mais la plupart n’aspirent qu’à réussir individuellement. Les études commerciales, la gestion et l’informatique sont valorisées. Ils souhaitent souvent poursuivre leurs études à l’étranger pour éventuellement revenir en Chine en «  conquérants  ». On est effectivement loin de 1989, d’autant qu’ils savent que la répression a été dure. Certains commentateurs pensent que l’avenir de la Chine dépend des «  classes moyennes  ». En fait, le futur du pays dépend aussi beaucoup des ouvriers et du développement de leur organisation. Enfin, il faut noter la prégnance du nationalisme en Chine, pas seulement chez les étudiants, mais aussi chez les ouvriers  : on peut critiquer durement le gouvernement mais pas la Chine…

Propos recueillis par Henri Wilno SZTANK Michaël, WILNO Henri  10 octobre 2013

Entretien. Michaël Sztanke est grand reporter et réalisateur de films documentaires. Sa dernière production, Asie, le réveil ouvrier [1], porte sur trois pays d’Asie (la Chine, mais aussi le Cambodge et le Bangladesh) et montre des travailleurs en mouvement, qui prennent conscience de leurs propres intérêts et s’organisent. Michaël Sztanke publiera en janvier prochain un livre sur un militant syndical chinois Han Dongfang, mon combat pour les ouvriers chinois (éditions Michel Lafon) sur lequel nous reviendrons.

Notes:

[1] Les militantEs qui souhaitent l’utiliser peuvent se le procurer auprès de Baozi Prod  : www.baoziprod.com * Publié dans : Hebdo L’Anticapitaliste – 212 (10/10/2013). http://www.npa2009.org/

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article30034

 

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09 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

Toxic Somalia, l’autre piraterie (RI)

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Connaissez-vous le Puntland ?

C’est une région de l’ex Somalie à l’extrémité de la corne de l’Afrique, indépendante de fait après l’éclatement de l’État post-colonial somalien en 1991. Exclus du « concert des nations » les habitants du Puntland sont, au fil de leurs vicissitudes, rarement mentionnés dans les médias occidentaux… A tel point que, lorsque le tsunami de décembre 2004, ravagea les côtes de la région et déposa sur ses plages des centaines de fûts de déchets toxiques, ladite « communauté internationale » ignora complètement la détresse de la population côtière. Il a fallut l’apparition, l’année suivante, d’une piraterie locale très active, pour que la presse occidentale s’intéresse à cette terre.

Or ces nouveaux flibustiers sont, à l’origine, des pêcheurs spoliés de leur gagne-pain, car l’éclatement de l’État somalien a attiré d’autres prédateurs, autrement redoutables : flottes de pêche usant de méthodes industrielles illicites, mafias sous-traitant le « stockage » des déchets toxiques de l’Occident en les immergeant dans l’océan, dégazages, etc…

Ainsi ceux que l’Occident aime à qualifier de « pirates », justifiant par ce vocable l’envoi toujours plus massif de flottes de guerre dans cette région où transite 90% du commerce maritime mondial, sont considérés par la population locale comme des gardes-côtes. La mer est « vide », la population souffre de maladies « mystérieuses », de déformations congénitales, personne d’autre ne peut les défendre contre ceux qui pillent et empoisonnent leurs ressources.

Du 14 au 18 octobre, se déroulera au parlement de Bretagne, à Rennes, le procès en assises de trois somaliens capturés par l’armée française lors du raid lancé contre la prise d’otage du voilier le Tanit en 2009, ils sont poursuivis pour « détournement de navire, séquestration et détention arbitraire en bande organisée ». Rappelons que lors de cette opération l’armée française a tué deux somaliens ainsi que le skipper lorientais Florent Lemaçon. Chloé Lemaçon, a du batailler longtemps pour que l’armée reconnaisse sa responsabilité dans la mort de son mari.

Aujourd’hui il est possible de déporter des somaliens à mille lieues de chez eux, de les faire croupir en geôle des années, avant de les traduire en justice. Par contre les procédures entamées à l’encontre des responsables du trafic illégal de déchets toxiques et radioactifs vers les côtes désolées du Tiers-monde ont toujours été interrompues malgré des dossiers à charge très bien fournis. Que ce soit ici ou là-bas qui sont véritablement les « pirates » ?

Au Papier Timbré jeudi 10 octobre 2013 à 20h30 (39 rue d’Echange)

http://www.rennes-info.org/Projection-du-reportage-Toxi

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04 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

Au delà des individus, un système et des institutions leur permettant d’agir et les encourageant à le faire (Cadtm)

Au delà des individus, un système et des institutions leur permettant d’agir et les encourageant à le faire (Cadtm) dans Altermondialisme dette

 

FMI et Banque mondiale ou l’immunité pré-construite des « hommes exemplaires ».

Comme l’indiquent, en introduction, Pauline Imbach et Damien Millet : « Les grands médias font la part belle à ces deux institutions. Impos-n sible de les critiquer, de remettre en cause leur action, encore moins leur existence. Tout se passe comme si elles faisaient partie d’une autre dimension, où leurs échecs répétés et les graves dégâts qu’elles provoquent ne peuvent leur être imputés. Elles jouissent d’une légitimité intrinsèque et sans limite. Jamais leurs dirigeants ne sont poursuivis en justice car ils bénéficient d’une immunité pour les faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Depuis leur création en 1944, la Banque mondiale et le FMI n’ont fait l’objet d’aucun procès malgré des violations répétées des droits humains ».

Des conséquences désastreuses pour les populations de leurs décisions (Aminata Traoré dans sa préface écrit : « Les potions du FMI et de la Banque mondiale ne sont pas seulement amères, elles sont souvent mortelles ») : non responsables par définition ; des conflits d’intérêts : non concernés par définition ; des soutiens aux violations des droits des êtres humains : non coupables par définition ; des montages de dettes illégitimes ou odieuses : non responsables par définition, etc…

Eric Toussaint nous présente le parcours édifiant d’un de ces hommes exemplaires : Jacques de Groote. Au delà du parcours détaillé, de la longue liste des faits dans lesquels est impliqué le personnage, l’auteur fait aussi un rappel sur le droit international et les dettes contractées dans le cadre de la colonisation, et plus généralement sur les dettes illégitimes et odieuses.

Dans sa postface, Jean Ziegler indique sur ce sujet : « La dette extérieure constitue une arme de destruction massive. Elle soumet les peuples, détruit leurs velléités d’indépendance, assure la permanence de la domination planétaire des oligarchies du capital financier » et « Le garrot de la dette extérieure empêche les pays les plus démunis de réaliser les investissements minima dont leur agriculture a urgemment besoin ».

Éric Toussaint revient aussi sur les financements du gouvernement rwandais avant le génocide des Tutsis, ou supposés tels, et de nombre d’Hutus opposants : « Dans ce contexte, il est fondamental de s’interroger sur le rôle des bailleurs de fonds internationaux. Tout laisse penser que les politiques imposées par les institutions financières internationales, principaux bailleurs de fonds du régime dictatorial du général Juvénal Habyarimana, ont accéléré le processus conduisant au génocide. Généralement, l’incidence négative de ces politiques n’est pas prise en considération pour expliquer le dénouement dramatique de la crise rwandaise. Seuls quelques auteurs mettent en évidence la responsabilité des institutions de Bretton Woods, qui refusent toute critique à ce sujet »

Un court aperçu des choix de ces institutions, et du rôle de Jacques de Groote, en soulignant l’absence de tout contrôle démocratique et l’irresponsabilité pénale attribuée : « soutien de la BM et du FMI à la politique spoliatrice des puissances coloniales jusqu’aux indépendances, et ce en flagrante contradiction avec la charte des Nations Unies, de Groote y participe du côté de la Belgique qui domine le Congo « belge » jusqu’en juin 1960 ; déstabilisation et écartement de Patrice Lumumba (la Belgique est impliquée dans l’assassinat de l’ancien premier ministre congolais en janvier 1961) ; soutien à la dictature de Mobutu des années 1960 jusqu’au début des années 1990, de Groote a conseillé Mobutu et son gouvernement ; soutien de la BM et du FMI au régime du général Habyarimana au Rwanda des années 1980 au début des années 1990, de Groote a conseillé le gouvernement rwandais ; rappelons que les dictatures de Mobutu et d’Habyarimana ont été coupables de violations systématiques des droits humains et de crimes contre l’humanité.

La liste doit être complétée : application systématique de l’agenda néolibéral avec la généralisation des politiques d’ajustement structurel afin notamment de rembourser une dette odieuse et/ou illégitime, et de mieux ouvrir les économies des pays endettés aux intérêts des grandes sociétés privées transnationales, de Groote y participe en tant que directeur exécutif à la BM entre 1975 et 1991 et au FMI entre 1973 et 1994 ; vaste programme de privatisations dicté par le FMI et la Banque mondiale qui a bénéficié à une poignée d’individus et à quelques grandes entreprises privées, les privatisations ont été souvent liées à des fraudes et à des escroqueries comme le dénonce la justice suisse dans le cas de la privatisation de la mine MUS. S’ajoute dans le cas de Jacques de Groote un conflit d’intérêt manifeste car alors qu’il était encore directeur exécutif du FMI, il a perçu d’importantes sommes pour les aides qu’il a apportées au secteur privé. Il faut relever que le FMI et la Banque mondiale n’ont décidé aucune sanction, aucune mesure pour faire face à ce conflit d’intérêt, la Belgique, représentée par de Groote dans ces institutions, non plus ».

En attendant la sentence judiciaire en Suisse contre Jacques de Groote, un livre très utile, à lire et faire connaître. Et au delà de la personne, des personnes, il convient de faire le procès public des deux institutions, de leurs dirigeants et de leurs donneurs d’ordres. « Dans cette affaire la cupidité se mêle, de manière révoltante, à la violation des droits humains fondamentaux. Les institutions responsables restent jusqu’ici intouchables et leurs dirigeants croient bénéficier d’une impunité scandaleuse. Il est grand temps d’y mettre fin ! Il faut donc obtenir à la fois que les fonctionnaires du FMI et de la BM soient redevables devant la justice pour les actes posés dans l’exercice de leurs fonctions et que les institutions en tant que telles rendent compte devant la justice pour les multiples violations des droits humains auxquelles elles se sont livrées, et continuent de se livrer, au Nord comme au Sud. » 3 octobre par Didier Epsztajn

Très belle postface de Jean Ziegler. Eric Toussaint : Procès d’un homme exemplaire Avant propos d’Aminata Traoré

Editions Al Dante, 2013, 88 pages, 9 euros

http://cadtm.org/Au-dela-des-individus-un-systeme

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01 octobre 2013 ~ 0 Commentaire

Muzillac, le paysan militant René Bodiguel est décédé (OF)

Muzillac, le paysan militant René Bodiguel est décédé (OF) dans Altermondialisme affiche_paysans_travailleurs_larzac_1973

Engagé dans plusieurs combats, dont celui des paysans du Larzac, le paysan de Muzillac René Bodiguel est décédé hier, lundi 30 septembre.La discrétion de René Bodiguel était aussi grande que son engagement.

Paysan de Muzillac, René Bodiguel s’était engagé auprès des paysans du Larzac qui défendaient leurs terres, dans les années 1970. Militant, il était contre l’agriculture intensive. En 1965, il avait choisi de poursuivre l’activité de ses parents, éleveurs de vaches laitières, sans s’agrandir. « Je ne voulais pas entrer dans ce système de consommation effréné », expliquait-il, dans nos colonnes, le 6 janvier 2012.

Au Larzac Dans les années 1970, il a fait partie du mouvement des paysans travailleurs, devenu ensuite la Confédération paysanne, dont René Bodiguel a été longtemps responsable départemental. En 1974, ce paysan antimilitariste est parti défendre les paysans du Larzac, qui se battaient pour garder leurs terres menacées par un projet d’agrandissement de camp militaire.

Son dernier combat a été contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. René Bodiguel s’est éteint lundi, à l’âge de 74 ans, des suites d’accidents vasculaires cérébraux. Un hommage lui sera rendu jeudi 3 octobre à 14 h 30, au centre culturel du Vieux Couvent à Muzillac. Nécrologie mardi 01 octobre 2013

http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Muzillac.-Le-paysan-militant-Rene-Bodiguel-est-decede_40771-2234300-pere-bre_filDMA.Htm

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27 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

FMI et Banque mondiale : l’heure du bilan (Cadtm)

FMI et Banque mondiale : l’heure du bilan (Cadtm) dans Altermondialisme fmi

En 2014, la Banque mondiale et le FMI auront 70 ans d’existence. En octobre 2013, elles tiennent comme d’habitude leur réunion annuelle à Washington. De nombreuses organisations, dont le CADTM, appellent ensemble à une semaine d’action contre la dette illégitime et les institutions financières internationales qui se déroulera à l’échelle internationale du 8 au 15 octobre 2013 |1|.

  • 1) Depuis leur création en 1944, la Banque mondiale (BM) et le FMI ont soutenu activement toutes les dictatures et tous les régimes corrompus du camp allié des États-Unis.
  • 2) Ils piétinent la souveraineté des États en violation flagrante du droit des peuples à disposer d’eux-même du fait notamment des conditionnalités qu’ils imposent. Ces conditionnalités appauvrissent la population, accroissent les inégalités, livrent les pays aux transnationales et modifient les législations des États (réforme en profondeur du Code du travail, des Codes miniers, forestiers, abrogation des conventions collectives, etc) dans un sens favorable aux créanciers et « investisseurs » étrangers.
  • 3) Bien qu’ils aient détecté des détournements massifs, la BM et le FMI ont maintenu, voire augmenté, les montants prêtés aux régimes corrompus et dictatoriaux alliés des puissances occidentales (voir le cas emblématique du Congo-Zaïre de Mobutu après le rapport Blumenthal en 1982).
  • 4) Ils ont aidé par leur soutien financier la dictature d’Habyarimana au Rwanda jusqu’en 1992, ce qui a permis de quintupler les effectifs de son armée. Les réformes économiques qu’ils ont imposées en 1990 ont déstabilisé le pays et exacerbé des contradictions latentes. Le génocide préparé depuis la fin des années 1980 par le régime d’Habyarimana est perpétré à partir du 6 avril 1994, faisant près d’un million de morts chez les Tutsis (et les Hutus modérés). Par la suite, la Banque mondiale et le FMI ont exigé le remboursement de la dette contractée par le régime génocidaire.
  • 5) Ils ont soutenu d’autres régimes dictatoriaux de l’autre camp (Roumanie de 1973 à 1982, Chine à partir de 1980) afin d’affaiblir l’URSS avant son implosion en 1991.
  • 6) Ils ont soutenu les pires dictatures jusqu’à ce qu’elles soient renversées. Exemples : le soutien emblématique à Suharto en Indonésie de 1965 à 1998, à Marcos aux Philippines de 1972 à 1986, à Ben Ali en Tunisie et à Moubarak en Égypte jusqu’à leur renversement en 2011.
  • 7) Ils ont activement saboté des expériences démocratiques et progressistes (de Jacobo Arbenz dans la première moitié des années 1950 au Guatemala aux sandinistes au Nicaragua dans les années 1980 en passant par Salvador Allende au Chili de 1970 à 1973).
  • Huit) La Banque et le FMI exigent des peuples, victimes des tyrans qu’ils financent, le remboursement des dettes odieuses que ces régimes autoritaires et corrompus ont contractées.
  • 9) De même, la Banque et le FMI ont exigé de pays qui ont accédé à l’indépendance à la fin des années 1950 et au début des années 1960 qu’ils remboursent les dettes odieuses contractées par les anciennes puissances coloniales pour les coloniser. Cela a été notamment le cas en ce qui concerne la dette coloniale contractée par la Belgique auprès de la Banque mondiale pour compléter la colonisation du Congo dans les années 1950. Rappelons que ce type de transfert de dettes coloniales est interdit par le droit international.
  • 10) Dans les années 1960, la Banque mondiale et le FMI ont soutenu financièrement des pays comme l’Afrique du Sud de l’apartheid et le Portugal qui maintenait sous son joug des colonies en Afrique et dans le Pacifique alors que ces pays faisaient l’objet d’un boycott financier international décrété par l’ONU. La Banque mondiale a soutenu un pays qui en avait annexé un autre par la force (annexion du Timor oriental par l’Indonésie en 1975).

26 septembre par Eric Toussaint Lire la suite

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26 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Une rébellion mondiale, mais toujours en manque de projet

Une rébellion mondiale, mais toujours en manque de projet dans Altermondialisme jacquerie

l faut écouter ce que nos ennemis disent de nous – de nos mouvements et de nos luttes. L’hebdomadaire britannique The Economist, qui se veut à la fois un porte-parole et un think-tank au service du capital globalisé, vient de se pencher sur ce qu’il considère comme une nouvelle vague de radicalisation de portée historique.

Son édition du 29 juin 2013 la compare à trois grands mouvements du passé : les révolutions de 1848, Mai 68, les révoltes de 1989 à l’Est de l’Europe ; tout en signalant une différence notable – le fait que le mouvement actuel ne soit pas circonscrit à certaines régions du monde mais ait d’emblée un caractère planétaire.

Un rapport de son Intelligence Unit (unité de recherche), diffusé en juillet à ses abonnés, s’efforce d’analyser cette situation plus en profon- deur. Mettant en évidence une « méfiance généralisée » à l’égard des pouvoirs en place, il identifie trois types différents de mouvements : ceux dont le ressort est d’abord démocratique – comme dans le monde arabe et en ex-URSS –, les « nouveaux mouvements sociaux » du type de celui des Indignés ou de Occupy, et les mobilisations plus « traditionnelles » qui prédominent en Europe de l’ouest (de la Grèce à la France) et en Amérique latine.

Dans le même temps, il met en évidence leur racine commune : « la toile de fond de la récente vague de protestations est la crise de 2008-2009 et ses conséquences ». Et précise : «  Des révolutions arabes aux mouvements Occupy, il y a eu ces deux dernières années une forte augmentation des protestations populaires. La récession économique, la faim, la pauvreté, la répression politique et la corruption ont toutes concouru à nourrir la contestation sociale. Bien sûr, ces sources universelles du mécontentement humain seront toujours de puissants leviers de changement politique.

Mais il semble aussi que l’on observe une nouvelle tendance à travers l’émergence de mouvements de contestation diffus et dont les axes sont moins clairs. Ceux-ci s’organisent souvent de façon lâche, mobilisent rapidement à travers les réseaux sociaux et, ce qui est le plus important, manquent d’un programme ou d’objectifs cohérents. Plutôt que de s’engager dans le débat politique sur les alternatives au statu quo, ces mouvements de contestation d’un type nouveau semblent surtout exprimer une désillusion envers les élites politiques et du monde des affaires. »

Des « rebelles sans cause » ? En même temps qu’il alerte son public, The Economist Intelligence Unit entreprend de le rassurer. Si le mécontentement et l’instabilité sont généralisés, les mobilisations en cours pâtissent en effet du manque criant de projet alternatif. C’est « le paradoxe d’une contestation sans politique », où «  la plupart des nouveaux mouvements évitent délibérément l’idéologie (…) peuvent être capables d’identifier ce qu’ils rejettent, mais pas d’articuler clairement ce qu’ils veulent ».

Or, « des mouvements de contestation qui ne définissent et ne clarifient pas leurs objectifs, en ne construisant pas des organisations afin de lutter pour eux, ne peuvent que tourner court. Plus encore, en désavouant la politique, ils permettent aux pouvoirs en place de se réorganiser en préservant le vieux système politique. »

On aurait donc affaire à « des rebelles sans cause » – c’est le titre du rapport –, une contradiction dont la situation égyptienne offrirait aujourd’hui la plus haute expression. Dans ces conditions, « il y aura probablement d’autres troubles dans les semaines et mois à venir, et d’autres gouvernements risqueront de tomber, mais dans la plupart des cas les protestataires de la nouvelle époque ne représentent pas une menace sérieuse pour le statu quo. »

Avec ses mots, ses déterminations et ses préconçus, cette étude met le doigt sur le grand problème auquel nous sommes confrontés. Les luttes ne manquent pas et, face à une crise du capitalisme sans perspective de solution, elles ne sont pas prêtes de s’arrêter. Tôt ou tard, elles viendront embraser aussi les vieux pays développés d’Europe. Mais plus de vingt ans après la chute du stalinisme, les travailleurs manquent toujours d’un horizon politique et social alternatif. Il est significatif que The Economist écarte de ses comparaisons historiques la vague révolutionnaire déclenchée par Octobre 1917.

Il est bien sûr impossible de savoir quand et comment cette crise de la perspective socialiste pourra commencer à se résoudre. En tout cas, on a une nouvelle fois confirmation que les plus grands mouvements de lutte, par eux-mêmes, n’apportent pas de solution. Ils sont à la base de tout et il est vital d’y participer pleinement, mais en y défendant de façon systématique l’objectif d’une autre société et les moyens d’y parvenir. Pour doter la rébellion de la « cause » qui lui fait encore défaut…

Par Jean-Philippe Divès Mercredi 25 septembre 2013 Publié dans : Revue L’Anticapitaliste n°46 (septembre 2013)

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17 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Ouzbékistan: des observateurs étrangers dans les champs de coton (CI)

Ouzbékistan: des observateurs étrangers dans les champs de coton (CI) dans Altermondialisme cotton_crimes_header_v2

Comme chaque automne, de nombreux Ouzbeks vont être contraints de participer à la récolte du coton.
Mais, cette année, le pouvoir va autoriser la présence d’observateurs étrangers dans les champs. Une première dans le pays. Pour la première fois, cette année, sous la pression de la communauté internationale et des marques de textile qui boycottent le coton ouzbek dont la récolte mobilise le travail des enfants, Tachkent [capitale du pays] a autorisé l’accès aux champs aux représentants de l’Organisation mondiale du travail, rapporte le site d’information sur l’Asie centrale Fergananews.

Comme tous les ans à cette saison, « marchands, banquiers, médecins, infirmiers, artisans, boulangers, fonctionnaires, professeurs, étudiants, écoliers”, les Ouzbeks sont tous mobilisés pour la campagne nationale de récolte du coton. L’Ouz- békistan est l’un des grands producteurs de cette fibre précieuse. Ceux qui refusent cet enrôlement encourent le licenciement ou l’exclusion de l’université. Cependant, il est possible de s’offrir les services d’un mardikor (journalier). Les 7 000 marchands du plus gros marché alimentaire de Tachkent devront débourser 550 dollars [415 euros] chacun « pour financer leur absence sur les champs de coton ».

Les travailleurs forcés ont interdiction de communiquer avec les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme et les étrangers. En cas d’interview « inévitable », il leur est suggéré d’affirmer qu’ils travaillent « bénévolement pour aider leur patrie à renforcer son économie ». Au total, deux millions et demi de personnes (sur une population totale de 30 millions) vont participer à la récolte pour réaliser le plan fixé à 3,5 millions de tonnes de coton, en soixante jours. Courrier international 17 Septembre 2013

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10 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

L’or du Pérou attire de nouveaux conquistadors (Bastamag)

L’or du Pérou attire de nouveaux conquistadors (Bastamag) dans Altermondialisme arton3221-2bce4

Ce sera l’une des plus grandes mines d’or du monde: le projet Conga, mené par l’entreprise états-unienne Newmont, dans laquelle BNP Paribas a investi via une filiale au Luxembourg. Le gigantesque projet minier risque de priver les populations locales de leurs ressources en eau. Et suscite de fortes mobilisations réprimées par les forces de l’ordre péruviennes… formées par la gendarmerie française. Un projet qui entache le mandat du président, Ollanta Humala, élu grâce à un programme de défense des paysans et du petit peuple. Reportage.

« La mine va nous faire mourir à petits feux. On aura de l’argent, mais plus d’eau. » Luciano est venu vendre ses gâteaux et son pain sur ce marché, à quelques encablures du village de Sorochuco, à 3 000 mètres d’altitude, dans la région de Cajamarca, au Pérou. Avec ses mots, il résume le sentiment général qui domine ici, au pied de la future mine, au milieu des pommes de terre en tout genre, des bananes, des cochons, chevaux, moutons et chapeaux typiques de la région. Un mode de vie ancestral est menacé, l’équilibre de toute une région.

En cause, le projet Conga, une mine d’or à ciel ouvert. Elle serait la plus grande d’Amérique Latine, voire du monde. 3 000 hectares de terre exploitée, au sommet des Andes péruviennes, entre 3700 et 4200 mètres d’altitude. Cinq lagunes seraient vidées. Soit pour récupérer l’or présent sous ces réserves d’eau, soit pour y entreposer les 90 000 tonnes de terre extraites quotidiennement, avec tout l’éventail des produits chimiques utilisés pour l’extraction.

De quoi faire le bonheur de la holding Yanacocha, la lagune noire en langue Quechua, constituée par l’entreprise péruvienne Buenaventura (43,65%), IFC, une filiale de la Banque Mondiale (5%) et surtout Newmont Mining Corporation (51,35%), une entreprise états-unienne basée à Denver, qui figure en bonne place dans le portefeuille d’actions de la BNP Paribas, à travers un fonds d’investissement basé au Luxembourg, BNP Paribas Investment Partners Luxembourg [1]. Selon les prévisions de la holding, à l’horizon 2017, 200 tonnes d’or et 180 000 tonnes de cuivre seront extraits chaque année. L’exploitation durera une vingtaine d’années. Ce que n’avait pas prévu Yanacocha, c’est que des milliers d’habitants de la région de Cajamarca, où est implantée la mine, allaient se mobiliser. Et ne rien lâcher, malgré les pressions et répressions, les manipulations, et selon certains, la corruption.

« Le président Humala sera jugé pour ses crimes. » Avec ses 25 000 habitants, la ville de Celendin, au pied des montagnes, est en apparence tranquille. Mais sur les murs, les inscriptions « Agua si, Oro, no ! » ou « Conga no va » (De l’eau, oui, de l’or, non, ou Conga ne passera pas), indiquent qu’il y a seulement un an, Celendin était le théâtre d’une forte mobilisation. Une grève générale, entre le 31 mai et le 3 juillet 2012, a débouché sur l’état d’urgence décrété par le président péruvien, Ollanta Humala. Bilan : cinq morts, dont deux à Celendin, en juillet 2012, sous les tirs des forces de l’ordre. Depuis, le projet Conga a été suspendu. Officiellement.

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08 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Rostrenen Chiapas, le 20 septembre

Rostrenen Chiapas, le 20 septembre dans Altermondialisme 1234978_158030557724591_177664337_n

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