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Intronisation de Trump : agressivité et impopularité, record historique !
« Historique », un mouvement « sans précédent », disait Trump de sa propre élection. Ce sont bien les qualificatifs qui s’imposent pour caractériser son impopularité au moment même de son investiture et le vaste mouvement qu’il a soulevé contre lui. Jamais dans l’histoire des USA un président n’avait été aussi mal élu ( 2,8 millions de voix de moins que Clinton) et autant contesté.
« Une nouvelle vision »… menaçante
C’est devant une foule plutôt peu nombreuse, les deux tiers de celle rassemblée il y a huit ans pour Obama, que Donald Trump a prêté serment vendredi. A quelques pas des marches du capitole où il a tenu son discours, se rassemblaient ses opposants contre lesquels la police a provoqué de multiples incidents et affrontements.
« A partir d’aujourd’hui, une nouvelle vision gouvernera cette terre, America First », a été la première phrase de Trump, le slogan patriotique de sa campagne, l’axe de sa future politique. América first, c’est à dire la lutte pour maintenir et renforcer la suprématie de la classe capitaliste américaine sur le Monde.
« L’Amérique a fait la richesse de tous les autres pays [...] On a assuré la défense d’autres États qui refusaient d’assurer leur propre défense [...] Le carnage dont l’Amérique a été victime doit s’arrêter ici et maintenant. »
« Des mères et des enfants, a-t-il déclaré, sont piégés dans la pauvreté de nos quartiers défavorisés ; des usines délabrées sont essaimées comme des pierres tombales dans le paysage de notre nation ; un système éducatif, plein d’argent, mais qui laisse nos jeunes et beaux étudiants privés de savoir ; et le crime, les gangs et la drogue qui ont volé tant de vies et spolié notre pays de tant de potentiel non-réalisé ».
Promettant de mettre fin « ici et maintenant » à cette situation, il a assuré que « chaque décision sur le commerce, les impôts, l’immigration, les affaires étrangères sera prise pour le bénéfice des familles et des travailleurs américains ». Et de clamer : « Je ramènerai nos emplois, nos frontières, nos richesses et nos rêves ! »
Pitoyable démagogie qui n’a d’autre but que de justifier la pouvoir autoritaire qu’il va mettre en place en s’appuyant, au nom du peuple, sur une poignée d’oligarques de la finance et sa propre famille. « Parce qu’aujourd’hui non seulement nous transférons le pouvoir d’une administration à une autre ou d’un parti à un autre, mais nous transférons le pouvoir de la capitale Washington et le donnons à nouveau à vous, le peuple Américain. ». Poudre aux yeux pour justifier un pouvoir qui se veut sans partage.
« Nous allons ramener nos emplois. Nous allons rétablir nos frontières. Nous allons retrouver de la richesse. Et nous allons revivre nos rêves.» prétend-il s’adressant en fait… à la bourgeoisie américaine. Et à peine investi, il a signé un décret contre l’Oba-macare, symbole des années Obama. Il demande aux services gouvernementaux de «lever, reporter, décaler l’application ou octroyer des exemptions» et aussi d’accorder plus de flexibilité aux États dans la mise en œuvre des programmes d’assurance santé en développant «un marché libre et ouvert dans le cadre d’un commerce inter-États pour offrir des services de santé et d’assurance santé». Le flou le plus total sans que les Républicains au Congrès n’aient encore annoncé un projet concret pour succéder à la loi votée en 2010 et entrée en vigueur le 1er janvier 2014.
Une première attaque directe contre les paures qui en annonce bien d’autres…
Les femmes, en tête de la contestation
L’agressivité antisociale, raciste et sexiste de Trump a reçu la réponse appropriée de la « Marche des femmes », qui a rassemblé plus de 2 millions de personnes aux USA, 3 millions à travers le monde. Elle trouve son origine dans un simple appel posté sur Facebook par une grand-mère, Teresa Shook, avocate à la retraite.
Il a fait tache d’huile. Des rassemblements ont eu lieu dans plus de 400 villes des États-Unis et dans 66 autres pays, dont le Canada, le Mexique, la Grande-Bretagneou en France. Ils ont reçu le soutien des dizaines d’organisations progressistes en opposition frontale avec Donald Trump: défenseurs des droits civiques, des immigrés, des musulmans, du droit à l’avortement ou des drogues douces… des écologistes, féministes, pacifistes, homosexuels, Noirs et Amérindiens. Ils ont été un melting-pot des mécontentements.
« Make America sane again », « Not my president ! », répondaient au « Make America Great Again » des partisans de Trump. Ce vaste et profond mouvement participe au mouvement qui, à travers le monde, s’oppose à l’offensive des classes dominantes contres les travailleurs et les peuples et dont les les firmes sont parmi les premières victimes les. Il l’encourage et le renforce. La classe ouvrière a à y prendre toute sa place pour empêcher des milliardaires aventuriers et sans scrupules de prétendre parler en son nom alors qu’ils agissent au nom de leurs propres intérêts, ceux de leur classe.
Yvan Lemaître Lundi 23 janvier 2017