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11 juillet 2014 ~ 0 Commentaire

Rocard, alevêque, charb… poutou (lp)

 TAFTA

100 personnalités disent «non» au traité Transatlantique

Une centaine de personnalités ont rejoint l’ appel lancé par le collectif «Stop Tafta», contre le traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe. 

Devinette : quel sujet peut réunir à la fois la comédienne Mathilda May, le politique Michel Rocard, le dessinateur de Charlie Hebdo Charb ou encore l’humoriste Christophe Alevêque? Le traité dit «de libre-échange» négocié actuellement très discrètement entre Bruxelles et les Américains et ce, depuis l’été 2013.

Dans un appel commun à l’initiative du collectif «Stop Tafta», 100 personnalités du monde du spectacle, de la politique, de l’université et des médias se prononcent ce jeudi «contre le traité de libre-échange» dit Tafta (pour Trans-Atlantic Free Trade Agreement ).

Parmi eux, de nombreux politiques comme le leader du Front de Gauche Jean-Luc Mélen- chon, les députés (EELV) Yannick Jadot et Karima Delli, le fondateur du parti Nouvelle donne Pierre Larrouturou, mais aussi les actrices Marianne Denicourt, Marina Vlady, l’écrivain Gé- rard Mordillat, l’architecte Roland Castro ou les sociologues Dominique Méda, Monique Pinçon-Charlot et Pierre Pinçon.

«Ces négociations opaques se déroulent dans le dos des peuples d’Europe et d’Amé- rique du Nord», dénoncent notamment les signataires de l’appel. «Cet accord de libre-é- change menace de mettre en péril ce qui rend nos sociétés encore vivables. C’est la raison pour laquelle nous appelons les parlementaires français et européens nouvellement élus à faire pression sur les Etats-membres et la Commission européenne afin d’interrompre les négociations du TAFTA.» (…)

«Aujourd’hui, un mouvement d’opinion est en train de naître contre le traité mais iI faut aujourd’hui amplifier le mouvement de contestation, assure Thomas Coutrot, porte-parole d’Attac. De plus en plus de collectivités territoriales, des villes mais aussi des con- seils généraux se déclarent actuellement hors-Tafta. Nous souhaitons aussi cet été que des festivals, comme celui d ‘Avignon, se déclarent hors-Tafta», poursuit-il.

Alevêque: «Tout ça se fait sur notre dos» Parmi les signataires, l’humoriste français Christophe Alevêque, que nous avons joint, joue ce mois de juillet un spectacle «Little boy» au festival d’Avignon. Il prendra la parole sur le Tafta. «Tout ça se fait sur notre dos, dans notre dos, sans aucun débat démocratique. On va être mis devant le fait accompli, ce n’était pas dans le programme de François Hollande», dénonce l’humoriste engagé. «On a l’im- pression que le marché tout-puissant est évangélique. Tout ça pour une croissance qui n’arrivera jamais!».

«Le problème, c’est que l’humain, l’environnement, la culture, la protection sociale passent derrière le marché tout-puissant, fulmine aussi Christophe Alevêque qui a monté au prin- temps un spectacle intitulé «la dette». Ce sont les marchands à qui on a donné les clés de la maison. On rajoute des clés au trousseau. Nous, on n’en a plus du tout. Il faut des gardes-barrières. Un peu de contrôle. Que l’être humain soit davantage au centre des préoc- cupations. Pour l’instant, on lui dit juste de passer à la caisse et fermer sa gueule».

Toutes et tous hors Tafta! (pétition)

L’Union européenne et les États-Unis négocient un accord de libre-échange, dit PTCI* ou Tafta*. Au-delà des États-Unis et de l’UE, cet « OTAN de l’économie » impacterait toute la planète. De nombreux autres accords sont également en cours de négociation, dont l’AECG* ou le Ceta*, entre l’Union européenne et le Canada, en passe d’être conclu.

Ces négociations opaques se déroulent dans le dos des peuples d’Europe et d’Amérique du Nord. Elles visent à établir un grand marché transatlantique qui consacrerait la domination des multinationales européennes et américaines au détriment des citoyens de part et d’autre de l’Atlantique. Sous couvert d’une hypothétique relance de la croissance, ces négociations risquent de niveler par le bas les normes sociales, économiques, sanitaires, culturelles et environnementales. Ces nouvelles normes seraient placées sous le contrôle de tribunaux supranationaux d’arbitrage privés, hors de tout contrôle démocratique.

Cet accord de libre-échange menace de mettre en péril ce qui rend nos sociétés encore vivables. C’est la raison pour laquelle nous appelons les parlementaires français et européens nouvellement élus à faire pression sur les États membres et la Commission européenne afin d’interrompre les négociations du Tafta.

Nous exigeons la mise en place d’un cadre de coopération alternatif qui permette des échanges commerciaux équitables, l’extension des droits civiques et sociaux, une alimentation saine, une santé accessible à toutes et tous, le respect de la diversité culturelle et des réponses à l’urgence écologique.

De plus en plus de collectivités locales se déclarent « hors Tafta ». Nous demandons aux élus, aux organisateurs de manifestations culturelles et aux acteurs des secteurs d’activité concernés de faire entendre leur voix en se déclarant eux aussi « hors Tafta ».

Nous appelons à une large mobilisation de la population pour faire vivre ce débat partout dans nos villages et nos quartiers, sur nos lieux de travail et d’étude et créer des collectifs locaux partout en France pour enrayer le Tafta, le Ceta, et sortir du piège des accords de libre-échange.

* Le projet de partenariat transatlantique entre l’Union européenne et les États-Unis est appelé Tafta (Transatlantic Free Trade Agreement), PTCI (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement), TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership ) ou encore grand marché transatlantique. L’accord entre l’Union européenne et le Canada est appelé AECG (Accord économique et commercial global) ou Ceta (Comprehensive Economic and Trade Agreement).

La liste des 100 premiers signataires
Christophe Alévêque, humoriste; Geneviève Ancel, Dialogues en humanité; Mariano Andor, collectif Rosia Montana; Isabelle Attard, co-présidente Nouvelle Donne; Clémentine Autain, Ensemble; Geneviève Azam, porte-parole Attac; Etienne Balibar, philosophe; Alexandra Baudelot, Laboratoires d’Aubervilliers; René Becker, président Terre de Liens ; Eric Beynel, Union syndicale Solidaires; Martine Billard, co-présidente PG; Pascal Blanchard, historien; Nicolas Bouchaud, acteur; Mona Bras, porte-parole UDB; Dominique Cabrera, cinéaste; Matthieu Calame, ingénieur agronome FPH; Amélie Canonne, Aitec-Ipam; Jean-Michel Carré, réalisateur/producteur Films Grain de Sable; Bernard Cassen, Mémoire des luttes; Roland Castro, architecte; Charb, dessinateur Charlie hebdo; Laura Chatel, secrétaire fédérale Jeunes Écologistes; Eve Chiapello, sociologue; Patricia Coler, déléguée générale UFISC; Florent Compain, président Amis de la Terre; Nathalie Coutinet, économiste les économistes atterrés; Céline Curt, avocate; Fanny Darbus, sociologue; Jean-Marc De Boni, président du directoire La Nef ; Christian De Montlibert, sociologue; ?Karima Delli, députée européenne EELV; Marianne Denicourt, actrice; Florence Denier-Pasquier, vice-présidente FNE; Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la LDH; Marc Dufumier, ingénieur agronome; Eric Fassin, sociologue; Gérard Filoche, ex inspecteur du travail; Bruno Gaccio, scénariste et producteur; Marcel Gauchet, historien, philosophe EHESS; Susan George, écrivain; François Gèze, éditeur; Gaël Giraud, économiste, jésuite; Pierre-William Glenn, réalisateur; Vincent Glenn, réalisateur; Cécile Gondard-Lalanne, Union syndicale Solidaires; Roland Gori, psychanaliste appel des appels; Bernadette Groison, secrétaire générale FSU; Claude Gruffat, président Biocoop; Jeannette Habel, co-présidente Copernic; Kadour Haddadi, chanteur de HK et Les Saltimbanks; Yannick Jadot, député européen EELV; Béatrice et Jean-Paul Jaud, réalisateurs; Esther Jeffers, économiste les économistes atterrés; Raoul-Marc Jennar, essayiste; Paul Jorion, anthropologue; Pierre Khalfa, co-président Copernic; Denez L’Hostis, président FNE; Thomas Lacoste, cinéaste et éditeur La Bande Passante; Laetitia Lafforgue, présidente Fédération nationale des arts de la rue; Bernard Lahire, sociologue; Bruno Lamour, président Collectif Roosevelt; Pierre Larrouturou, co-président Nouvelle Donne; Pierre Laurent, secrétaire national PCF; Patrick Le Hyaric, député européen PCF; Renée Le Mignot, MRAP; Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris; Annick Manteaux, Collectif stop-petrole-de-schiste-sud-77; Myriam Martin, Ensemble; Françoise Martres, présidente Syndicat de la magistrature; Margaret Maruani, sociologue; Gustave Massiah, Aitec-Ipam; Mathilda May, actrice; Dominique Méda, philosophe et sociologue; Jean-Luc Mélenchon, député européen, co-président PG; Annie-Thebaud Mony, directrice de recherche Inserm; Gérard Mordillat, réalisateur; Antonio Negri, philosophe; Frédéric Neyrat, philosophe; Julien Noé, Enercoop; Birthe Pedersen, vice-présidente Peuples Solidaires; Henri Pena-Ruiz, philosophe; Laurent Pinatel, porte-parole Confédération paysanne; Michel Pinçon, sociologue; Monique Pinçon-Charlot, sociologue; Christine Poupin, NPA; Philippe Poutou, NPA; Ignacio Ramonet, journaliste Mémoire des luttes; Frédérique Rigal, Collectif Roosevelt; Marie-Monique Robin, réalisatrice; Michel Rocard, ancien premier ministre; Christian Salmon, écrivain; Chloé Sécher, coordinatrice réseau culturel Actes if; Laura Slimani, présidente MJS; Bernard Stiegler, philosophe Ars Industrialis; Jean-Pierre Thorn, cinéaste; Louis-Georges Tin, maître de conférences; Philippe Torreton, acteur; Aurélie Trouvé, Attac; François Veillerette, porte-parole Générations Futures; Marie-Christine Vergiat, députée européenne; Patrick Viveret, philosophe; Marina Vlady, actrice; Sophie Wahnich, historienne CNRS.

Bérangère Lepetit | Publié le 09.07.2014, 18h54 | Mise à jour : 10.07.2014, 11h45

http://www.leparisien.fr/economie/rocard-aleveque-charb-100-personnalites-disent-non-au-traite-transatlantique-09-07-2014-3989219.php

Commentaire:  Faut-il avoir peur du traité de libre-échange transatlantique?

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09 juillet 2014 ~ 0 Commentaire

Virer une multinationale est un challenge extraordinaire! (basta)

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Blocage: Méga décharge en Normandie 

(…) 245. Les chiffres sont marqués sur une palissade, à l’entrée de la décharge de Nonant-le-Pin, dans l’Orne. En cette journée de la fin du mois de juin, cela fait 245 jours que l’entrée principale du site est bloquée. 8 mois que des citoyens de cette terre dédiée à l’élevage des chevaux, de renommée mondiale, refusent de laisser passer les camions de l’entreprise Guy Dauphin Environnement (GDE). Cette décharge accueilleraient chaque année 150 000 tonnes de déchets issus de l’industrie automobile pendant 17 ans.

Le 22 octobre 2013, les premiers déchets sont déversés, alors même que le Tribunal de grande instance d’Argentan exige des expertises avant le début des opérations. Le 24 octobre, les opposants décident de bloquer le site pour faire respecter la décision de droit. Depuis, ils sont une centaine à se relayer, jour et nuit. A dormir dans le camion de course. A jouer aux cartes sous le chapiteau et à regarder les matchs de la coupe du monde de football.

Parmi eux, Émilie, une robe noire et un chapeau de paille. «Après avoir vécu 8 ans à Paris, je n’en pouvais plus de la pollution, du bruit, raconte-t-elle. J’ai décidé de revenir habi- ter là où j’avais grandi. Peu de temps après, j’entendais parler de cette décharge. Ma maison familiale est à 5km. Je ne suis pas revenue vivre ici pour avoir ça en face de chez moi! Mon air va être pollué.» Émilie vient tous les jours, avant et après sa journée de travail, pour par- ticiper au blocage. La jeune femme fait partie du FRO, le Front de résistance ornais, qui rassemble des habitants de la région. «On est tous voisins, à 20 km à la ronde, explique-t-elle. On ne se connaissait pas. Les préjugés tombent. On se rend compte qu’on a tous des points communs. C’est une belle expérience humaine.»

Trafigura, au cœur des inquiétudes (…) Aux côtés de Marc, on trouve André, un ancien agriculteur qui vit à 10 kilomètres. Il a découvert l’existence du projet il y a deux ans, au cours de réunions d’informations. Dans sa vie professionnelle, André avait un peu milité pour la FDSEA, «mais jamais à fond, comme ça, pendant huit mois, presque 24h/24», dit-il. «Je participe au blocus en mémoire des Ivoiriens morts à cause de nos déchets déversés par Trafigura.» La référence à cette entreprise de négoce de matières premières basée en Suis- se, gérée par Claude Dauphin, le fils du créateur de GDE, est sur les lèvres de nombreux opposants. Trafigura est accusée de s’être débarrassée de produits chimiques toxi- ques – des résidus de pétrole et de soufre, dans le port d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, en 2004. Les fûts s’étaient retrouvés dans une décharge sauvage, intoxiquant plusieurs milliers d’ha- bitants (lire notre article). «Il est malheureux de payer de sa vie à cause des négligences d’un escroc», ajoute André.  (…) Par Simon Gouin 9 juillet 2014

Notre article sur Trafigura et Nonant-le-Pin : Dans l’ombre d’un projet polémique de méga-décharge en Normandie, une multinationale à la réputation sulfureuse

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07 juillet 2014 ~ 0 Commentaire

Ambitions chinoises, un impérialisme en constitution (Essf)

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La Chine n’est pas un «pays émergent», mais une puissance émergée.

Elle n’est pas un «sous-impérialisme» assurant l’ordre dans sa région, mais un impérialisme «en constitution». La nouvelle bourgeoisie chinoise vise à jouer dans la cour des plus grands. Le succès de son entreprise est encore loin d’être assuré, mais cette ambition commande sa politique internationale et régionale, économique comme militaire.

Les nouvelles «puissances émergentes» sont souvent regroupées sous l’acronyme de BRICS ; à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud [1]. Ces États tentent effectivement de faire bloc dans l’arène internationale, en organisant des «sommets», le 5e à Durban (Afrique du Sud) en 2013, le suivant étant prévu prochainement à Fortaleza (Brésil). Ils annoncent la création d’une banque internationale de développement sous leur contrôle, alternative à la Banque mondiale. Ils s’engagent dans la compétition avec les impérialismes traditionnels pour l’accès aux richesses, en particulier sur le continent africain.(…)

L’actuel régime chinois a (…) contribué à étendre (massivement !) la sphère d’accu- mulation du capital international, il s’est intégré à la mondialisation et à la financiarisation économique, il a légitimé l’ordre dominant en adhérant à l’OMC combattue par tous les mouvements sociaux progressistes, il a fourni aux transnationales une main d’œuvre sans droit et corvéable à merci (les migrants de l’intérieur) – toutes choses qui font partie du rôle traditionnellement assigné aux sous-impérialismes. Ce faisant, la Chine aurait pu redevenir un pays dominé comme les autres, sous la coupe des puissances impérialistes traditionnelles.

Cette possibilité était perceptible au tournant des années 2000, mais la direction du PCC et le nouveau capitalisme bureaucratique chinois en ont décidé autrement. Ils avaient la capacité de le faire grâce à l’héritage de la révolution maoïste: les liens de dépendance vis- à-vis de l’impérialisme avaient été rompus, ce qui n’est vrai d’aucun autre membre du BRICS à part la Russie – et à la différence de cette dernière, le parti au pouvoir a su piloter en continuité le processus de transition capitaliste, bouleversant profondément la structure de classe du pays [5].

Ce n’est pas pour dire que les autres États plus ou moins qualifiés de sous-impérialisme (du Brésil à l’Arabie saoudite, de l’Afrique du Sud à Israël) ne sont que des pions dans les mains de Washington. Mais la logique dans laquelle la politique internationale de Pékin s’ins- crit est qualitativement différente. Quand le Brésil envoie des troupes en Haïti, ou l’Inde au Sri Lanka, ils jouent leur rôle de gendarmes régionaux de l’ordre mondial. En Asie orientale, la Chine a engagé un bras de fer avec le Japon – ce qui n’est pas du tout la même chose – et lance ce faisant un défi aux États-Unis: déjà membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et détentrice officielle de l’arme nucléaire, elle postule à un plein statut de puissance.

Économie et stratégie Pour servir ses ambitions nouvelles, Pékin bénéficie d’une base économique bien supérieure à celle de la Russie qui dépend plus exclusivement de ses capacités militaires. La place de la Chine dans l’économie globale a cru de façon rapide, impressionnante. Jusqu’où ira cette montée puissance ? Pour Bruno Jetin, il reste en ce domaine beaucoup d’incertitudes [6].

En termes absolus, la Chine possède depuis 2010 le deuxième produit intérieur brut du monde, derrière celui des États-Unis, mais devant ceux du Japon ou de l’Allemagne. Si les tendances actuelles se prolongeaient, elle pourrait sur ce plan prendre la première place dans quelques années [7]. L’important ici n’est pas l’exactitude des calculs ou des pronostiques, mais la tendance.

La Chine représente aussi le second marché, l’un des principaux prêteurs et le premier «atelier» dans le monde; une position que la concurrence d’autres pays asiatiques à très bas coût de main-d’œuvre ne peut pas aisément entamer, car le pays possède aussi nombre d’avantages extra-salariaux. Il est plus difficile d’estimer la montée en gamme de l’économie chinoise dans le domaine de l’innovation technologique. Du fait, encore une fois, de sa posi- tion d’indépendance, vis-à-vis des impérialismes traditionnels, le régime peut négocier d’im- portants transferts technologiques, mais n’a pas encore fait un bond en avant en matière d’innovations autochtones radicales [8]. (…)

La question demeure: est-ce que le «modèle chinois» de développement capitaliste est durable? (…) Il a donné naissance à une formation sociale particulièrement inégalitaire, similaire à des pays d’Amérique latine et éloignée de celles des pays occidentaux – encore que les États-Unis sont aussi très inégalitaires et que des pays européens sont en voie de «tiers-mondisation». La corruption gangrène le pays au point de mettre en cause la mise en œuvre des orientations économiques. De plus en plus de familles très fortunées – y compris appartenant aux hautes sphères du régime – se lancent dans la spéculation et utilisent les paradis fiscaux pour échapper aux contrôles officiels. (…)

Ceci dit, pour l’heure, la politique économique internationale chinoise n’a pas pour seul but d’engranger des profits: elle vise aussi à assurer les bases d’une superpuis- sance. En terme de matières premières, la Chine manque ou va manquer de presque tout ; elle achète massivement des terres agricoles ou minières (pétrole, gaz, métaux rares…) dans le monde entier et prend le contrôle de multinationales [10]; elle s’assure une main mise directe sur la production en trustant le management de ses entreprises, mais aussi en exportant de la main d’œuvre chinoise (Afrique…) ou en recrutant de façon privilégiée des nationaux parlant le chinois (Vietnam…). Corrélativement, elle cherche à sécuriser les voies de communication intercontinentales en achetant des ports [11] ou des aéroports, en inves- tissant dans la marine marchande et en déployant progressivement sa flotte militaire à l’occasion, notamment, d’opérations contre la piraterie en haute mer. (…)

Certes, pour l’ensemble des transactions financières internationales, le yuan n’est toujours que la septième monnaie dans le monde (loin derrière l’euro) et la suprématie du dollar n’est pas prête d’être remise en cause, mais Pékin peut bénéficier des inquiétudes provoquées par la façon dont les Etats-Unis exigent un droit de regard sur les comptes en dollars dans le monde entier et imposent leur loi hors de leurs frontières sur toute transaction commerciale libellée dans leur monnaie, comme l’illustre l’affaire BNP Paribas, littéralement placée sous leur tutelle [13]. Dans ces conditions, la recherche de devises alternatives va se renforcer.

La Chine gagne aussi en galon sur un autre secteur dominé par les impérialismes traditionnels. Selon le dernier rapport du Sipri (Stockholm International Peace Research Institute), pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide, la Chine se classe parmi les cinq plus grands exportateurs d’armes, un «top 5» qui n’avait compté que les États-Unis et des Européens [14]. Avec 6 % des ventes, elle se place en quatrième place tout juste der- rière l’Allemagne (7%), dépassant la France (5%) et le Royaume uni (4%) qui glisse à la sixième place [15].

Le conflit maritime en Asie orientale C’est en Asie orientale que les tensions entre la Chine, les États voisins et les USA sont les plus vives. Ce n’est pas chose nouvelle. Washington a déployé d’énormes moyens pour endiguer la vague de révolutions amorcées dans la région autour de la Seconde Guerre mondiale. Après la conquête du pouvoir par les forces maoïste en 1949, tout un réseau de bases militaires a été constitué en arc de cercle, de la Corée du Sud à la Thaïlande en passant par le Japon (Okinawa) et les Philippines. L’éclatement du conflit sino-soviétique, quand Moscou a passé un accord nucléaire avec Washington mettant la Chine devant le fait accompli, a renforcé le syndrome de l’encer- clement à Pékin. (…)

Pékin fait miroiter l’offre d’une pax sinica qui viendrait sanctionner ces rapports de dépendance économique – mais cette politique suscite aussi des résistances sociales et nationales croissantes là où les populations sont victime du dumping commercial et de com- merce transfrontalier inégalitaire (Thaïlande), sont menacées par de gigantesques travaux d’infrastructures tels des barrages géants (projet avorté au Vietnam, suspendu en Birmanie), subissent des conditions de travail trop éprouvantes dans des entreprises chinoises (Vietnam…) ou sont chassé de leurs terres acquises par la Chine (Philippines…). (…)

Cette politique régional tous azimuts a de même un volet militaire et territorial très agressif qui souligne à quel point cette pax sinica serait inégalitaire. Pour nourrir un nationa- lisme de puissance qui remplit le vide idéologique laissé par la crise du maoïsme, pour don- ner une légitimité au régime, pour s’approprier les richesses marines, mais aussi pour ga- rantir l’accès de sa flotte à l’océan Pacifique et aux détroits du Sud-est asiatique, Pékin a déclaré sien la quasi-totalité de la mer de Chine (une appellation évidemment rejetée par les autres pays riverains). Il s’accorde des droits qui ne s’appliquent en principe qu’à une mer intérieure et non pas à un axe international de navigation. (…)

Contre le Vietnam, la Malaisie, Brunei et les Philippines, Taïwan et le Japon, Pékin prend possession ou exige l’entièreté des îles Paracel et Spratleys, de l’atoll de Scarbo- rough, des iles Senkaku/Diaoyu et étends ses propres eaux territoriales au point de ne lais- ser aux autres pays du Sud-est asiatique qu’une portion infiniment congrue. Des points de friction militaire se sont constitués à l’ouest avec le Vietnam et à l’est avec le Japon. Si dans le premier cas, des incidents très violents se sont produits, c’est dans le second qu’une escalade «contrôlée» fait monter très haut les enchères depuis que Tokyo à «nationalisé» en septembre 2012 les Senkaku/Diaoyu [17] – au point qu’en novembre dernier, la Chine a proclamé une zone d’identification aérienne englobant ce petit archipel.

Aucune puissance ne veut ouvrir aujourd’hui une véritable guerre en Asie orientale, mais de provocation en contre-provocation, de dangereux dérapages ne peuvent être exclus. Or, nous sommes dans la région la plus nucléarisée de la planète où – comme l’illustre la crise coréenne – se trouvent nez à nez la Chine, la Russie, les États-Unis et le Japon. (…)

La fin des blocs provoquée par l’implosion de l’URSS et la mondialisation capitaliste ont créé une situation de grande instabilité, et pas seulement d’interdépendance (les États unis dépendant des capitaux chinois et la Chine du marché états-unien). Washington ne peut seul gendarmer le monde et quelques «sous-impérialismes» régionaux ne suffisent pas à l’y aider: il aurait besoin d’impérialismes alliés, furent-ils «secondaires» ; mais l’Union euro- péenne brille par son impotence et le Japon ne peut encore voler de ses propres ailes. Pékin profite pour l’heure de cette situation, tant sur le plan militaire qu’économique. Mais si (si !) la constitution du nouvel impérialisme chinois se poursuit, sans crise majeure de régime, elle s’accompagnera d’une montée des tensions géopolitiques.

L’Asie orientale n’est certes pas la seule région du monde marquée par l’instabilité et une montée des conflits armés – le Moyen-Orient reste de ce point de vue la région de loin la plus «chaude» ! Mais c’est en Asie que le face-à-face entre toutes les grandes puissances s’avère le plus direct. Pierre Rousset 6 juillet 2014

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article32424

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07 juillet 2014 ~ 0 Commentaire

La bolivie autorise le travail des enfants dès 10 ans (le monde)

La bolivie autorise le travail des enfants dès 10 ans (le monde) dans A gauche du PS ob_f7526c_19-2

Travailler dès l’âge de 10 ans sera désormais autorisé en Bolivie.

Après le Sénat, le Parlement bolivien a approuvé, mercredi 2 juillet, le nouveau code de l’enfant et de l’adolescent qui prévoit de baisser, dans certains cas, l’âge minimum légal en deçà des 14 ans requis pour travailler. « Exceptionnellement, les services de défense de l’enfance « Ensorias de la Ninez » pourront autoriser les enfants et adolescents de 10 à 14 ans à travailler à leur compte et les adolescents de 12 à 14 ans à travailler pour une tierce personne, à la condition que cette activité ne nuise pas à leur droit à l’éducation et qu’elle ne soit pas dangereuse », indique le texte de loi adopté par les parlementaires, au grand dam des nombreuses institutions opposées au travail des enfants.

Dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat bolivien, Evo Morales, des ONG dont Anti-Slavery International (contre l’esclavage) et Human Rights Watch ont ainsi averti, fin janvier, des dangers que représente à leurs yeux la baisse de l’âge légal du travail. « Si les enfants de 10 ou 12 ans sont autorisés à travailler, ils vont manquer l’école et entreront sans s’en rendre compte dans le cercle vicieux de la pauvreté et de l’analphabétisme auquel il n’est pas facile de mettre fin », estiment ces organisations, qui rappellent que la Bolivie est signataire depuis 1997 de la Convention 138 de l’Organisation internationale du travail, qui fixe l’âge minimal pour travailler à 14 ans, « exceptionnellement » pour les pays en développement (15 ans sinon).

« ON NE DEVRAIT PAS LIMITER L’ÂGE DES ENFANTS TRAVAILLEURS »

(…) La version initiale du nouveau code de l’enfant était en effet bien différente. « La première version suivait de près les traités internationaux en maintenant de manière stricte l’âge minimum de 14 ans », explique le psychologue social de la Fondation La Paz, Jorge Domic, qui agit auprès des enfants travailleurs depuis plus de trente-cinq ans.

Insatisfaits, les jeunes de l’Unatsbo ont alors entamé en décembre 2013 un grand mouve- ment de contestation. Durement réprimé, celui-ci a toutefois attiré l’attention du président Morales, qui a reçu une délégation. « Cela a été un moment très important car, pour la pre- mière fois dans l’histoire du pays, ces enfants qui vivent un processus d’exclusion sociale et de marginalisation permanente ont pu être écoutés au plus haut niveau de l’Etat », salue Jorge Domic.

« CE CODE CONSTITUE UNE GRANDE AVANCÉE » 

Un nouveau texte de loi a depuis été élaboré de manière consensuelle, avec la participation de l’Unatsbo. « Ce code constitue une grande avancée », juge M. Domic, pour qui la loi doit s’adapter aux réalités nationales. En Bolivie, selon des données officielles datant de 2012, plus de 850 000 enfants travaillent, soit 17,5 % des 7 à 17 ans, la majorité (72 %) en zone rurale. (…)  « Ils veulent nous protéger mais, s’ils ne nous laissent pas travailler, comment va-t-on faire pour survivre ? », s’interroge-t-elle.

« Ces gens ne connaissent pas notre réalité. Qu’ils viennent et voient les conditions dans lesquelles on vit », s’énerve Rodrigo Medrano. Le nouveau code lui redonne cependant le sourire. « Il reconnaît notre existence », salue le jeune délégué de l’Unatsbo, qui réclame le droit des enfants à travailler dans la dignité et exige que la loi protège les plus jeunes de toute exploitation. Un dernier souci qu’il partage avec l’Organisation internationale du travail.

Chrystelle Barbier (Lima, correspondance) LE MONDE | 05.07.2014 à 10h11 • Mis à jour le 07.07.2014 à 08h20 |

http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/07/05/la-bolivie-autorise-le-travail-des-enfants-des-10-ans_4451592_3244.html

Commentaire: Et qui oserait empêcher ces braves enfants de vendre librement leurs organes si çà peut aider leurs familles?

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07 juillet 2014 ~ 0 Commentaire

Sauvons leonard peltier, prisonnier politique amérindien (l’huma)

FreeLeonardPeltierSign

Dernière chance de sortie pour le « Mandela américain »
A bientôt 70 ans, le symbole de la résistance indienne a déjà passé 38 ans derrière les bar- reaux, au terme d’un procès truqué jamais révisé. Son comité de soutien veut recruter un avocat de renom pour convaincre Obama de lui accorder, enfin, la grâce présidentielle. Ils ont deux semaines pour récolter 50 000 dollars.

Invités par le festival Mamm Douar de Saint-Nolff (Finistère), David Hill, directeur exé- cutif du Comité international de défense de Leonard Peltier (ILPDC), et Klee Benally, musi- cien, réalisateur et activiste, en ont profité pour donner, à Paris, deux conférences-concerts au « Quartier général » et à la galerie Art Roch afin de sensibiliser l’opinion française à la situation dramatique de Leonard Peltier. David Hill est l’un des ses plus fidèles amis.

Ils se sont rencontrés en 1972 au sein de l’American Indian Movement (AIM). Ce mouvement d’entraide et de protection des Amérindiens est issu de plusieurs groupes de défense des droits civiques, à une période d’émancipation des minorités et de lutte contre la ségrégation (Black Panthers, Brown Berets…). A l’époque, l’AIM est en plein essor et orga- nise des occupations spectaculaires, du quartier général du Bureau des affaires indiennes à celle de Wounded Knee, en passant par l’ancienne prison d’Alcatraz.

Toute sa vie, Leonard Peltier n’aura de cesse de lutter contre les inégalités, les injustices et le racisme encore latent envers les populations amérindiennes. David Hill égrenne des statistiques toutes plus affolantes les unes que les autres : 65 % de chômage, 35 % d’alcoolisme, une mortalité due à la tuberculose et autres maladies infectieuses pres- que 3 fois supérieure au reste de la population américaine, 7 fois plus de temps passé en prison que les autres groupes ethniques… « Je pourrais continuer comme ça pendant des heures. A travers le pays, notre peuple est toujours le plus pauvre parmi les pauvres. »

Un symbole de la résistance indienne contre l’oppression En juin 1975, alors que l’AIM lutte contre les milices d’un Conseil tribal corrompu, une fusillade éclate dans la réserve indienne de Pine Ridge (Dakota du Sud). Deux agents du FBI (Federal bureau office) et un adolescent sont tués. Leonard Peltier, l’un des leaders de l’AIM, est très vite accusé de l’assassinat des agents spéciaux. Il se réfugie au Canada où il est arrêté en février 1976. L’année suivante, il est condamné à deux peines consécutives de prison à perpétuité.

Son procès est considéré comme injuste voire truqué par de nombreux observa- teurs.  »Ils ont violé plus de 20 lois constitutionnelles dans le procès de Leonard Peltier », assure David Hill. Témoins manipulés, preuves fabriquées, documents dissimulés à la défense… Tout laisse croire que Leonard Peltier est victime d’un coup monté par le FBI dans sa guerre contre l’AIM (1). « Nous pensons que le gouvernement l’a piégé. Ils veulent main- tenir la peur pour que personne ne puisse s’exprimer. Aux Etats-Unis, on appelle ça le Coun- ter Intelligence Program », lance le président de l’ILDPC. Le « Cointelpro », un programme de contre-espionnage du FBI hérité de la guerre froide, accusé par l’AIM d’avoir orchestré plusieurs dizaines d’assassinats politiques.

Six fois nominé pour le prix Nobel de la Paix, Leonard Peltier reçoit tout au long de sa détention le soutien de personnalités comme Nelson Mandela, Desmond Tutu, du Dalaï Lama ou encore du sous-commandant Marcos, mais aussi d’institutions comme les Parle- ments européen, belge, italien, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’hom- me… Il sera même, depuis sa cellule, le candidat à l’élection présidentielle de 2004 pour le Parti pour la paix et la Liberté (PFP). Le documentaire « Incident at Oglala », produit par Robert Redford, raconte son histoire.

Leonard Peltier est aujourd’hui âgé de 69 ans, dont plus de 38 passés dans l’enfer des prisons de haute sécurité américaines. Ni les demandes de révision de son procès, toujours refusées, ni les recours en grâce auprès des présidents successifs – Clinton y était favorable mais a cédé sous la pression du FBI ; Bush a refusé -, ni les nombreuses pétitions et campagnes de soutien n’ont porté leurs fruits. Amnesty International (AI) considère qu’il ne pourra pas demander sa libération conditionnelle avant 2024. (…)

Enfermé à Coleman en Floride, l’homme souffre de nombreux problèmes de santé. Ses conditions de détention n’arrangent pas les choses : lors de son dernier transfert, il est brutalement passé à tabac par des codétenus. Malgré son état préoccupant et un compor-tement exemplaire – il peint, écrit des textes – il est placé à l’isolement. Plus grave encore, ses geôliers lui refusent l’accès, pourtant vital, à ses médicaments contre le diabète. (…)

Pour en savoir plus ou soutenir Leonard Peltier, rendez-vous sur le site de son comité de soutien : www.leonardpeltier.info Henri Le Roux Jeudi, 3 Juillet, 2014

(1) In the spirit of Crazy Horse. The story of Leonard Peltier and the FBI’s war on the American Indian Movement, Peter Matthiessen, Penguin Books, 1983

http://humanite.fr/sauvons-leonard-peltier-prisonnier-politique-amerindien-546570

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06 juillet 2014 ~ 0 Commentaire

Tisa prépare en loucedé la disparition de tous les services publics, sécu comprise…

Les cigares du Pharaon

Pendant les abrutissements foutballistiques et les sarkonneries médiatiques qui mobilisent la presse-purée et les canards-laquais, une sacrée saloperie se trame dans le plus grand secret à Genève: des tractations aussi sournoises que secrètes sur la libéra- lisation globale du commerce des services.

Ces tractations des « maîtres du monde » ont été révélées par wikileaks et relayées par L’Humanité On se souvient des luttes sévères qui ont fait échouer les accords de l’OMC (cycle de Doha) sur l’accord général sur le commerce des services (l’A.G.C.S.).

Suite à ce revers, un groupe de «maîtres du monde» se nommant entre eux  les «Really good friends» (les « vrais bons amis » !!??). Parmi ces « vrais bons amis », on trouve les cadors de la banque, de l’internet, de l’énergie, de l’assurance, entre autres, AIG Assurance, Microsoft, Oracle, Walmart, Google, Walt Disney, mais aussi Véolia et, évidemment, notre «grand ami» le Medef!

Leur but: contourner l’obstacle que constituaient les résistances de forces progressistes, de mouvements sociaux, des syndicats et de plusieurs pays en développement pour la con- clusion d’un accord global sur le commerce des services (AGCS) au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Leur finalité: permettre aux multinationales de truster, le mo- ment venu, le commerce des produits financiers ainsi que celui de tous les services sur les grands marchés transatlantique et transpacifique, dont les négociations, avancent au même moment, dans la plus grande opacité.

Concrètement, que risque-t-on? Eh bien, au nom de la libre concurrence les «monopoles d’État en matière de fonds de pension» – traduisez: les systèmes publics de Sécurité socia- le– seraient, à terme, démantelés. Même «les assurances pour calamité naturelle» se de- vraient de ne plus fonctionner sous contrôle public. Voilà pourquoi Veolia, Suez, le Medef et les grands groupes d’assurance sont partie prenante dans ces magouilles.

Quoi encore? Entre autres joyeusetés:

- l’autorisation de «produits financiers innovants» est recherchée. Ces fameux «produits financiers innovants» comme les CDS (credit defaut swaps) au cœur de la crise qui secoue le monde depuis 2008.

- les firmes Internet étazuniennes font pression pour transmettre sans réserve les données de leurs clients. En particulier celles qui sont présentes dans les systèmes dits « clouds » (nuages) qui permettent de stocker des documents hors du disque dur de l’ordinateur. (Il est vrai qu’il faut être plus kon que la moyenne pour mettre toutes ses informations dans les «clouds», c’est-à-dire les ordinateurs d’une grande firme étrangère!)

- les sociétés étrangères doivent avoir accès au marché des pays signataires exactement dans les mêmes conditions que les prestataires locaux, qu’ils fournissent ou non un service public à la population. Un géant de la fourniture d’eau ou de gaz, comme les français Veolia ou GDF Suez, aurait ainsi non seulement le droit de s’installer sur un marché tiers. Mais il pourrait aussi faire jouer une clause d’engagement au respect de la concurrence pour exiger de bénéficier de subventions d’un montant égal à celui versé par l’État en question au ser- vice public de l’eau ou de l’énergie.

- la renationalisation d’un service public privatisé, fût-il partiel, serait strictement interdit aux États signataires au nom des garanties accordées aux investisseurs. Ainsi deviendrait im- possible une re-municipalisation de l’eau décidée en maints endroits en France comme à Paris, après la gabegie et l’explosion des factures des particuliers provoquées par les re- quins de la Générale et de la Lyonnaise des eaux, qui se sont longtemps partagé le marché de la capitale française.

Cet accord veut forcer les pays à ouvrir les portes à la concurrence totale. Il vise à ren- forcer l’emprise des multinationales sur notre vie quotidienne, la politique locale, nationale et globale. L’idée est de pousser les pays à accepter la concurrence des grands groupes avec les fournisseurs domestiques. S’il était validé, cet accord empêcherait les États et les loca- lités de rapatrier certains secteurs en régie publique. Ainsi, au titre des profits perdus, les multinationales pourraient poursuivre en justice les gouvernements qui prennent ces me- sures pour assurer l’accès universel aux services essentiels. On retrouve, en pire, les horreurs de Traité transatlantique… 04 juillet 2014 |  Par victorayoli

Sources :

https://wikileaks.org/tisa-financial/

http://www.humanite.fr/laccord-top-secret-qui-doit-depecer-les-services-publics-545491#sthash.8EgCUp33.dpuf

http://www.humanite.fr/david-boys-des-pressions-inevitables-sur-les-pays-emergents-545739

http://blogs.mediapart.fr/blog/victorayoli/040714/tisa-prepare-en-loucede-la-disparition-de-tous-les-services-publics-secu-comprise

Lire aussi:

http://www.marianne.net/Au-royaume-des-aveugles-l-accord-TISA-est-roi_a239874.html

Commentaire: C’est pas une blague: une multinationale pourrait demander un dédommagement si on augmente le Smic… (Egypte)

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05 juillet 2014 ~ 0 Commentaire

Le gouvernement de polynésie veut faire disparaître le mémorial aux victimes des essais nucléaires

Marquises-Tiki-Nuku-Hiva

En d’autres temps – pas si lointains – il fallait détruire tout ce qui n’était plus conforme à l’idéologie du pouvoir en place. Partout dans le monde, livres, œuvres d’art, objets religieux, monuments ont été passés par le feu sur ordre de dictateurs avides d’effacer de la mémoire des peuples l’histoire même qui les a construits. Leur acharnement à détruire est d’autant plus virulent qu’ils tentent d’occulter tout ce qui met en cause leur propre collaboration avec l’injustice passée.

Aujourd’hui, a défaut de relever le pays, le Président du gouvernement de la Polynésie française, Gaston Flosse, et ses complices tentent une diversion en s’attaquant à la mémoire de la période du Centre d’Expérimentation nucléaire du Pacifique (CEP). Ils viennent de décider de faire disparaître le monument de la place du 2 juillet 1966, érigé aux sacrifié-es – non consentants – de milliers de victimes polynésiennes des essais nucléaires français, de leurs familles et de toutes les victimes des expériences atomiques dans le Pacifique.

Entre 1966 et 1974 : 46 essais aériens ont eu lieu à Moruroa et Fangataufa puis de 1975 à 1996 : 147 essais souterrains ont été parpétrés dans les sous-sols et sous les lagons des atolls de Mururoa et Fangataufa.

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04 juillet 2014 ~ 0 Commentaire

Faucheurs volontaires d’ogm

fauche ogm

Programme!

Vendredi 11 juillet: 21h Projection / débat Ne vivons plus comme des esclaves   
                                     En présence du réalisateur Yannis Youlountas

Samedi  12 juillet:     10h 13h Ouverture de l’AG
13h – 14h30           Accueil des nouveaux Faucheurs pendant le repas
14h30 – 17h        Ateliers
17h30 – 19h        Rencontres Juridiques en présence d’Avocats

A partir de 19h jusqu’à……Soirée festive et musicale

Dimanche 13 juillet: 9h30 Séance plénière
 
Lundi 14 juillet: Travaux Pratiques, nettoyage et rangement
 
Livinhac le Haut 12300  Aveyron   sur la D21 à 5km au nord de Decazeville
       (Latitude 44°35’28.36″N   Longitude   02°13’51.88″E)
 
A partir de quand Accueil à partir de 16h le vendredi 11 juillet
 
Contacts: Christine: 06 72 98 06 13 Daniel: 05 65 72 80 64

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02 juillet 2014 ~ 0 Commentaire

Haiti, appel à moblisation: 10 années d’occupation, ça suffit! (cadtm)

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Retrait des troupes MAINTENANT et dehors la MINUSTAH !

Appel à mobilisation: 15 octobre 2014.

Une quinzaine d’organisations latino-américaines, qui doivent être rejointes par d’autres, lancent une campagne de mobilisation entre le 1er juin et le 15 octobre 2014 pour exiger le retrait immédiat des soldats onusiens en Haïti à l’issue de 10 années d’occupation.

À la suite de la chute du président Jean-Bertrand Aristide le 29 février 2004 (qualifiée de « coup d’État »), la Mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) a été installée en «occupation militaire d’Haïti» dans l’intérêt des puissances occidentales dont les États-Unis, la France et le Canada.

L’appel à la mobilisation est lancé aussi pour mettre fin à l’impunité des troupes et exiger que l’ONU reconnaisse sa responsabilité dans les crimes commis pour que les victimes trouvent justice et réparation.

Le peuple haïtien ne mérite pas des troupes mais notre solidarité, écrivent les organisations initiatrices de ce mouvement dont la Plateforme inter-américaine des droits humains, démo- cratie et développement (Pidhdd), la Centrale des travailleurs argentins (Cta).

Des structures haïtiennes telles la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un dévelop- pement alternatif (Papda) et la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) participent à cet appel à  l’Amérique et au monde entier, aux mouvements et orga- nisations populaires à s’unir dans le cadre de cette grande campagne pour mettre fin à la Minustah en Haïti.

Dans chacun de nos pays et dans les principaux espaces d’intégration régionale, Haïti doit entendre notre voix. Ce n’est pas à cette quinzaine d’organisations de pays d’Amérique latine qu’on fera croire que la Minustah est une mission humanitaire.

Sous le prétexte de stabiliser le pays, l’objectif véritable de la Minustah est d’éviter que le peuple haïtien exerce sa souveraineté nationale et son droit à l’autodétermination. Elle sert de plus à essayer de nouvelles formes d’impérialisme et de contrôle social (…), affirment les entités.

Situation de grave crise politique et institutionnelle accompagnée d’une nette régression de la démocratie, répression violente et systématique des manifestations populaires, attaques contre les dirigeants de l’opposition, soutien à la manipulation grossière des processus élec- toraux et institutionnels et la libre entrée des capitaux transnationaux pour contrôler les espaces stratégiques de l’économie sont les résultats de ces 10 ans d’occupation.

À ce bilan négatif de la Minustah, les organisations rajoutent l’épidémie de choléra introduite en Haïti – selon plusieurs études – par les casques bleus népalais et qui a couté la vie à plus de 8 mille Haïtiennes et Haïtiens.

http://www.alterpresse.org/spip.php… Voir en ligne : http://haitinominustah.info/english/

http://cadtm.org/Appel-a-moblisation-10-annees-d

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30 juin 2014 ~ 0 Commentaire

L’exploitation des gaz de couche ouvre la porte à celle des gaz de schiste

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Si les gaz de couche étaient exploités en France, cela ouvrirait la porte à l’expéri-mentation sur la fracturation hydraulique et donc aussi à l’exploitation des gaz de schiste

En quoi ces gaz sont si différents  ?Les gaz de couche sont contenus dans les veines de charbon qui n’ont pas été exploitées. Le gaz de couche est absorbé à la surface du charbon et de ses porosités. Sans fractu-ration de la roche, on aura un débit qui suffit à estimer la ressource, et les entreprises obtien- nent donc des permis de forage pour l’exploration. Par contre, lorsqu’il s’agira de passer à l’exploitation rentable de ces gaz, on ne connaît pas pour l’instant de technique autre que la fracturation hydraulique. La société EGL tente de mettre en place une technique de forage dévié – une «fracturation light» – mais pour l’instant les essais en Lorraine sont des fiascos. Si les gaz de couche étaient exploités en France, cela ouvrirait la porte à l’expérimentation sur la fracturation hydraulique et donc aussi à l’exploitation des gaz de schiste.

Gaz de couche ou gaz de schiste, il s’agit de méthane, des gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2. Or, on voit aux États-Unis que 4 % à 8 % des gaz qui sortent des puits se retrouvent dans l’atmosphère. Ces déperditions sont inévitables puisque les molécules de méthane sont cinq mille fois plus petites que les porosités créées par les tubages en ciment. De plus, les forages créent des séismes et nul ciment n’y résiste, ce qui fait craindre le pire à long terme quant aux pertes de méthane dans l’atmosphère.

Comment réagissent les populations concernées  ?

Ces projets de forage ayant été mis en place sans aucune information à la population, quand les intéresséEs les découvrent dans nos réunions, la première réaction est souvent l’indi-gnation contre ce déni de démocratie. Constater cette union d’une partie de la population autour de la défense de leur territoire, face à un projet destructeur de l’environnement, est porteur d’espoir. Une telle lutte amène toujours une réflexion collective: pourquoi de tels projets? C’est une remise en cause du système capitaliste et productiviste. Cela prend du temps.

Et les emplois  ?

De l’aveu même du président de EGL, la société qui réaliserait le forage, on crée un à deux emplois par puits, ce qui correspond à la réalité des chiffres aux États-Unis. Agir sur les économies d’énergie : isolation des bâtiments, relocalisation des productions agricoles et industrielles…permettrait de créer bien plus d’emplois, tout en préservant l’environnement.

Et les essais envisagés en Algérie  ?

Des entreprises françaises comme Total ou GDF-Suez par exemple ont abandonné l’idée de pouvoir faire de l’expérimentation sur de nouvelles techniques en France, au vu de la réac- tion des populations, poussées par les collectifs en lutte contre les gaz de schiste et des lois de protection de l’environnement. Aller jouer à l’apprenti sorcier dans le sud algérien et met- tre en jeu une nappe phréatique albienne qui couvre plusieurs pays et alimente des centai- nes de milliers de personnes est tout à fait scandaleux (énorme consommation d’eau et pol- lution possible de la nappe). Des collectifs algériens se mettent en action pour le dénoncer et interroger leurs gouvernants sur la politique énergétique de l’Algérie: pourquoi ces entre-prises, dont les pratiques s’apparentent à de la néo-colonisation, n’opèrent-elles pas dans leur propre pays  ?

Quels convergences ici et à l’international ?

La lutte contre ces projets est globale: elle doit s’appuyer sur une volonté des populations locales d’en préserver tous les territoires. Les convergences à construire sont de deux or- dres. D’abord une convergence de toutes les luttes en France: nous ne luttons pas ici contre un projet de gaz de couche et là-bas contre 60 km d’une nouvelle ligne THT ou contre une usine à mille vaches; nous luttons contre une politique globale, basée sur la recherche d’une croissance illusoire, laissant la main aux multinationales et aux grandes entreprises à la recherche de profits au mépris des dégâts sociaux et environnementaux. Ensuite, il faut construire des solidarités internationales: nous ne voulons des gaz de schiste ni ici ni ail- leurs, ni aujourd’hui ni demain. Un réseau euro-­maghrébin est en cours de construction depuis février dernier. Une solidarité est née entre les luttes de différents pays et les col- lectifs ont par exemple interpellé François Hollande au sujet de la situation en Algérie ou dénoncé la violence contre les opposants en Angleterre ou en Pologne.

POILLY Christine Propos recueillis par Alain Jacques

Dans le Nord, un collectif de citoyens lutte contre l’exploi- tation des gaz de couche. Nous avons rencontré Christine Poilly, militante de l’asso- ciation «Houille-ouille-ouille 59/62».

http  ://houille-ouille-ouille-5962.com

* Paru dans l’Hebdo L’Anticapitaliste – 248 (26/06/2014). http://www.npa2009.org

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