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15 mars 2014 ~ 0 Commentaire

La conquête de paris par haussmann et ses ultimes séquelles (al’e)

paris

L’historien, ancien membre du Collège de France, Louis Chevalier, dans son ouvrage sur L’Assassinat de Paris, au milieu des années 1970 (Calmann-Lévy, 1977), avait parfaitement perçu le sort funeste que les différents dirigeants en charge de la capitale lui avaient réservé lors de leur passage aux affaires.

Il pointait déjà la disparition définitive du Paris historique sous les coups de boutoir des assauts répétés de la bétonisation accélérée des quartiers, la fabrication d’une fausse architecture de décor et d’un vrai urbanisme d’isolement où la rue tend à disparaître, du surgissement et du déploiement du nouveau maître invisible que constituait la circulation automobile envahissant sous-sol, sol et air, soit la mécanisation rapide gagnant sans cesse sur le pas des marcheurs, la disparition programmée de la présence ouvrière et des petits artisans en son cœur et leur exode vers des banlieues de plus en plus lointaines, voire inaccessibles et incertaines.

La parution de son ouvrage fut aussi concomitante: de la destruction du lieu de promenade des berges de la Seine au profit des voies rapides automobiles; de la destruction des Halles de Baltard qui auraient pu être reconverties, et ce au profit d’une immense fosse à marchandises et breloques baptisée «le Forum des Halles».

Là, le peuple s’y «exprime» par marchandises interposées. Il y est capturé et maintenu dans les rets de galeries semi-souterraines proposant mille et un brimborions et frusques diverses que le dernier projet de Canopée, une couverture translucide à la façon d’une raie manta, ne parviendra pas à parachever dans le sens d’un embellissement du centre de Paris. L’impossibilité, par un projet de l’esprit, de combler le trou des Halles, pourtant si souvent récuré et cureté, est d’ailleurs sympto- matique de cette impossibilité de fonder un nouveau centre d’une ville qui ne soit pas celui de l’étalage de marchandises plus ou moins frelatées, exhibées dans une débauche sans fin de magasins de fausses hardes qui tremblent de tous leurs murs sous le fracas des décibels crachés.

Un peu plus loin, dans ce qui s’appelait encore le Quartier Latin, quelques librairies, aussi peu de cinémas et encore moins de théâtres surnagent au milieu d’une myriade d’espaces lugubres de restaurations rapides et d’un étalement de magasins de fringues-kleenex et de faux cafés clinquants, sans parler du pullulement nauséabond des banques. Les années 1980-1990 n’avaient pas été très glorieuses et avaient, de fait, poursuivi un élan dévastateur originel: un opéra peu populaire et ressemblant à une vaste cocote minute; une Bibliothèque nationale de France, plate métaphore de quatre livres ouverts mais déjà obsolète et qui prend l’eau; une pyramide-ovni plantée au milieu du Louvre dont le sous-sol ressemble à un hall d’aéroport avec ses magasins duty-free; un Ministère de l’économie et des finances, enjambant en partie la Seine et faisant le rappel de la sinistre barre crypto-stalinienne d’antan.

Et pour l’avenir proche, rien de vraiment très rose: la sportivisation ou pire la stadification urbaine accélérée de l’ouest de Paris avec le Parc des Princes (bientôt rénové), le stade Jean-Bouin (construit), et surtout le catastrophique projet du Stade de Roland-Garros contre lequel agit une puissante mobilisation dans le cadre de la pétition «Sauvons les serres d’Auteuil». L’actuelle municipalité et en particulier Anne Hidalgo, adjointe au Maire pour les questions relatives à l’urbanisme sont en effet arc-boutées sur la défense absolue d’une compétition de quinze petits jours – revers liftés, ray-bans et bronzette mondaine – qui piétinera et mettra fin à un magnifique jardin.

Tous ces projets et réalisations ont poursuivi l’haussmannisation de la capitale par d’autres moyens certes plus soft qu’autrefois, mais tout aussi redoutables. Rappelons que le baron Haussmann se définissait comme «impérialiste de naissance et de conviction» et avait entrepris «l’éventrement du Vieux Paris, du quartier des émeutes, des barricades, par une large voie centrale, perçant, de part en part, ce dédale presque impraticable […] », permettant ainsi de contrôler le dangereux prolétariat parisien.

Karl Marx avait aussi compris et anticipé « […] le vandalisme d’Haussmann, rasant le Paris historique pour faire place au Paris du touriste». Le Corbusier, de son côté, se pâmait d’admiration dans son ouvrage intitulé Destin de Paris!, un livre paru en 1941 aux éditions colla- borationnistes Fernand Sorlot: « C’est vraiment admirable ce que sut faire Haussmann», « Mon respect et mon admiration pour Haussmann »…

Car Paris – et beaucoup s’en réjouissent – est devenue la capitale des touristes et du loisir loisireux. Un tourisme de masse est en effet en train d’asphyxier Paris, entre autres, avec ses cars monstrueux, moteur allumé et qui stationnent dans les rues du centre. Notre-Dame-de-Paris est prise d’assaut par les hordes de touristes bardés d’appareils en tout genre. Et ceux-là se répandent par groupes, façon troupeau ou petite meute, dans le Quartier latin qui est aujourd’hui réduit à une immense zone de restauration rapide et où les librairies ont été sommées de décamper chassées manu sportivi par des magasins de ventes de vêtements de loisir et de ballons et, où les universités ont été, elles aussi, constamment éloignées.

Walter Benjamin avait eu raison, en son temps, de souligner que «la ville de Paris est entrée dans ce siècle qui est le nôtre [le xxe siècle] sous la forme que Haussmann lui a donné». Or, elle l’est tout autant en ce début de XXIe siècle.

A quoi assiste-t-on? Tout d’abord à l’individualisation forcenée du transport (la voiture, le vélo) à défaut de transports en commun en nombre suffisant. Les lignes du métro parisien et du RER, sur lesquels sont charriés les banlieusards, sont vieilles et sursaturées et, chaque jour, des problèmes «techniques» exaspèrent davantage ceux qui les empruntent. Sans parler de la sauvagerie de ses passagers qui prennent d’assaut la rame avant de laisser descendre leurs semblables, le métro ne ressemblant en rien à ce «moment de grâce», ni à ce «lieu de charme», propos pour le moins risibles mais tenus par Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) avec une candeur de classe irréprochable.

En quelques dizaines d’années, le logement dans Paris est devenu une denrée rare à l’accès quasi impossible du fait d’une spéculation immobilière intense. Par contre, l’expulsion-éloignement est de rigueur pour les classes pauvres, sans parler des dix à quinze mille SDF, et ce au profit d’une nouvelle petite bourgeoisie fortunée arrivée sur le devant de la scène médiatique, publicitaire ou artistique (souvent les trois se combinent), de nouveaux riches issus de la finance spéculative et de nouveaux milliardaires s’implantant dans des quartiers entiers, formant les nouvelles bastilles de la richesse. La pauvreté sinon la misère est, de son côté, rejetée toujours plus loin, au-delà du périphérique, alors que l’opulence arrogante grignote l’ancien territoire des classes indigentes.

Des lieux et des événements, enfin, que d’aucuns définissent comme culturels mais aux lourds coûts financiers se développent comme champignons après la pluie. A titre d’exemple et parmi tant d’autres : le fameux «centquatre» (104), vaste hall souvent désert où virevoltent quel- ques rappeurs et artistes et où se côtoient des jeunes plutôt désœuvrés; «Paris-plages» avec son sable fin importé et l’impossibilité, bien sûr, de se baigner; «La Nuit blanche» [celle d’octobre 2014, sera la 13e édition] où Paris est livrée à d’autres artistes, sans parler des «24h du périphérique», sans doute pour nous faire tourner en rond. Bref, une culture du divertissement…

Publié par Alencontre le 14 – mars – 2014 Marc Perelman est professeur en esthétique à l’Université Paris X-Nanterre.

Quiconque subit un téléjournal français est au courant de «La Bataille de Paris» que se livre, selon la titraille des quotidiens, Anne Hidalgo (Parti socialiste et première adjointe de Bertrand Delanoé) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP). Libération a même publié un e-book à ce sujet. Sa présentation se résume à cette formule: «Quand s’est profilé le duel Hidalgo-NKM au printemps 2013, les médias du monde entier se sont rués sur cette pittoresque affiche: une brune et une blonde que tout oppose…» L’hyperbole n’est ici pas négligée. A une semaine du premier tour des élections municipales, le 23 mars, l’enfumage n’est pas que politique, il couvre aujourd’hui aussi Paris. Mais quelle capitale est au centre de cette «bataille»? (Rédaction A l’Encontre)

http://alencontre.org/europe/france/la-conquete-de-paris-par-haussmann-et-ses-ultimes-sequelles.html

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14 mars 2014 ~ 0 Commentaire

Ecosocialisme: voir la révolution en vert (al)

eco soc

Loin de l’exotisme de la misère volontaire, le projet éco-socialiste promeut une gestion raisonnée et collective de la production pour garantir une utilisation des ressources en accord avec les capacités de la planète.

La réalité du dérèglement climatique, conséquence de l’activité humaine, n’est plus contestée. Et déjà les conséquences sont importantes. Depuis 1980 le nombre d’événements extrêmes a quintuplé dans le monde et doublé en Europe. En Amérique du Nord plus de 30 000 personnes en sont mortes et 1 060 milliards de dollars ont été nécessaires pour en réparer les dégâts  [1].

La FAO pronostique «  une réduction significative des stocks céréaliers mondiaux à la clôture des campagnes en 2013 (…). La production a été affectée par la sécheresse dans les prin- cipales régions productrices, notamment les États-Unis, l’Europe et l’Asie centrale  »  [2] . Enfin une étude de 2004 prévoit la perte de 15 % à 37 % des espèces végétales et animales d’ici 2050 [3]… L’effondrement de la biodiversité pèsera sur la capacité de l’humanité à vivre et à se nourrir sur une planète dégradée.

La crise écologique conjugue empoisonnement des terres par les pesticides, défo- restations massives, sur-pêche qui vide les océans et dérèglement climatique entraînant événements extrêmes, fonte des calottes polaires, hausse du niveau de la mer, extension des zones désertiques… Au mieux, les décisions prises par les gouvernements ont été définies sur la base du protocole de Kyoto de décembre 1997 dont la mesure phare a été d’instituer un marché de «  permis de polluer  ».

Il n’y a pas de solution capitaliste à la crise Elles ont surtout créé de nouvelles opportunités de profits. Dans cette logique, le développement des énergies renouvelables ou le recyclage des déchets n’ont que freiné la croissance de la consommation des énergies fossiles. Le bilan est sans appel  : en 2010, il a été relâché 50,1 gigatonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère, soit 20 % de plus qu’en 2000. Jamais ces politiques «  écolo-libérales  » ne feront évoluer les sociétés capitalistes vers une transformation sociale et écologiste.

L’idéologie capitaliste, le conditionnement qu’elle impose à la conscience humaine (frustrations et violences provoquées par l’appropriation des richesses par une minorité, absence de solidarité, besoin de consommation sans limite, irresponsabilité individuelle…), tout comme la nécessité d’une croissance exponentielle pour conserver un semblant de stabilité, rendent impossible une solution capitaliste à la crise écologique.

Les projets révolutionnaires du XIXe siècle décrivaient déjà des processus de rupture avec le capitalisme  : socialisation des moyens de production, abolition du salariat, égalité économique, démocratie directe… Tout cela reste d’actualité et est même indispensable à la tran- sition vers une société écologique. Mais les révolutionnaires ne pouvaient anticiper la gravité de la situation écologique, ni que chaque année nous consommerions davantage de ressources naturelles que n’en produit la planète, en puisant dans «  le capital naturel de la Terre  ».

La question du modèle de développement est au cœur du concept d’éco-socialisme  : concilier sobriété en énergie, économie des ressources naturelles et capacité à nourrir, loger, habiller, soigner, éduquer l’ensemble des êtres humains, implique une rupture avec la croissance capitaliste et la consommation de masse.

Autonomie productive de chaque région La première étape est de parvenir à une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. L’exemple de la France (en 2011), où les transports en émettaient à eux seuls 28,1 % des gaz à effet de serre, l’agriculture 21 %, l’habitat et le secteur tertiaire 17,5 %, l’industrie manufacturière 18,6 %, l’industrie de l’énergie 11,7 %, indique le chemin à suivre.

C’est en premier lieu à la question des transports qu’il convient de s’intéresser  : par la relocalisation des productions, par l’autonomie productive de chaque région, le transport des marchandises sera réduit à sa portion congrue. Le transport des personnes doit aussi être complè-tement repensé. Les transports du quotidien peuvent être régulés en mettant en place des transports collectifs gratuits et généralisés, qui mettront fin au règne de la bagnole, et par une autre logique d’aménagement du territoire, combattant la concentration des populations au sein de mégapoles toujours plus dominantes.

Concernant l’agriculture, ses dépenses énergétiques sont d’abord la conséquence de la production des «  intrants  » de l’agrochimie. La généralisation d’une agriculture biologique et paysanne sera la base de cette nécessaire révolution agricole.

Les économie d’énergie alliées aux énergies renouvelables permettent de rendre les bâtiments producteurs nets d’énergie. Les grands travaux de rénovation du parc immobilier s’inscriront dans la nouvelle logique d’aménagement du territoire. Ils intégreront les nouvelles formes de sociabilité qui se construiront au sein d’une société égalitaire  : le gaspillage lié à la propriété par chaque «  famille  » de sa machine à laver, de son «  home-vidéo  », de son ordinateur, … peut être corrigé par la mise en place de services collectifs proposés au sein de chaque groupe d’habitation.

Ces équipements respecteront les nouvelles normes de production  : production cor- respondant à la satisfaction des besoins exprimés par la population et abandon de la logique de l’obsolescence programmée  [4] . La durabilité, la sobriété énergétique et le recours aux énergies renouvelables sera une obligation imposée aux producteurs. Enfin, tous les secteurs économiques néfastes (publicités, emballages…) ou ne correspondant pas aux besoins présentés par les organes d’autogestion de la société, seront abandonnés, pour économiser les ressources naturelles et pour réduire le temps de travail.

Abandon des secteurs économiques néfastes Nous n’avons aucun penchant pour l’exotisme qui voit dans le dénuement et la pauvreté un «  supplément d’âme  » à ce monde sans pitié. Dès aujourd’hui nous entendons nous battre pour que les «  riches  » consomment moins afin que les «  pauvres  » vivent mieux. Mais la solution à la crise écologique signifie un bouleversement qui ne pourra s’achever tant que les capitalistes dirigeront la société.

Notre objectif est une révolution dans les modes de vie : une baisse drastique de la con- sommation et un enrichissement de la vie sociale et culturelle, un développement des relations sociales, de la culture, de l’art, de la connaissance. La société communiste libertaire que nous appelons de nos vœux devra atteindre le point d’équilibre entre les capacités productives, les besoins des populations, et les capacités de la biosphère. Il s’inscrira dans une prise de conscience que notre existence est liée à l’ensemble du monde vivant et que notre avenir ne pourra pas se construire contre lui. L’idéologie de la domination doit être brisée pour que l’humanité retrouve un avenir.

Jacques Dubart (AL Agen)  9 mars 2014

http://alternativelibertaire.org/?Ecosocialisme-Voir-la-revolution

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14 mars 2014 ~ 0 Commentaire

Brest, quentin marchand a présenté son programme (of)

Brest, quentin marchand a présenté son programme (of) dans A gauche du PS

Quentin Marchand, tête de liste Colère de Brest, l’humain d’abord, annonce la gratuité des transports en commun. Et celles des premiers mètres cubes d’eau.

La gratuité est au centre du programme de la liste Colère de Brest, l’humain d’abord emmenée par Quentin Marchand. La gauche radicale prône notamment la gratuité des transports en commun. La mesure coûterait dix millions d’euros, financés par une hausse du versement transport et la redistribution des budgets.

La gratuité s’appliquerait aussi aux premiers mètres cubes d’eau. Une manière d’inciter à préserver la ressource. Quentin Marchand est aussi favorable à un retour à de « vrais services publics », sans délégataires de service public comme Keolis pour le transport ou Sodexo pour la restauration centrale.  Brest – 13 Mars

http://www.ouest-france.fr/quentin-marchand-nous-ne-voulons-pas-de-big-brother-et-de-ses-derives-2001038

Quentin Marchand : « Nous ne voulons pas de Big Brother et de ses dérives »

Brest – 12 Mars Trois questions à…

Quentin Marchand,

Colère de Brest ! L’humain d’abord.

Êtes-vous favorables à la création d’une police municipale ? Comment la finan- ceriez-vous ?

Nous sommes opposés à la police municipale. L’État doit s’engager pour une police nationale avec des effectifs suffisants, formés aux problématiques sociales et de proximité. Lorsque Bernadette Malgorn était au ministère de l’Intérieur sous Sarkozy, les effectifs de la police ont baissé de 25 % sur Brest. Depuis la police est soumise à une politique du chiffre. Il est temps qu’elle se recentre sur une démarche de protection des personnes et prenne en compte la dimension sociale de son activité.

La vidéosurveillance existe déjà dans les transports en commun. Faut-il l’étendre à l’espace public ?

La vidéo surveillance est chère et inefficace. Elle ne remplace pas la présence humaine. Nous ne voulons pas de Big Brother et de dérives totalitaires, les citoyens n’ont pas besoin de se sentir toujours surveillés.

Quel type de prévention pourrait être développé ?

La première insécurité est sociale : la précarité, les licenciements, le chômage et les discriminations. Les violences physiques ou morales sur les personnes ont lieu majoritairement au sein du foyer, principalement les femmes, les enfants et les personnes âgées. Il est nécessaire de mettre en place une réelle politique de protection des personnes. Il faut organiser la prévention par des campagnes d’information et la protection par des foyers-logements afin de mettre à l’abri les victimes de violence. La ville doit aussi être particulièrement ferme face à la recrudescence des agressions à caractère raciste ou homophobe. Enfin, la tranquillité dans les quartiers doit être assurée par un véritable maillage social comprenant services publics, commerces de proximités, éducateurs de rue, animateurs sportif ou socioculturel et des lieux ouverts aux jeunes l’après midi comme le soir. Nous préférons l’accompagnement et la prévention au laisser-faire et à la répression.

http://www.ouest-france.fr/quentin-marchand-nous-ne-voulons-pas-de-big-brother-et-de-ses-derives-2001038

Commentaire: Le NPA soutien la liste « Colère  de Brest » , deux de ses membres sont sur la liste: Sylvie Gourmelen et Alain Jolivet.

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13 mars 2014 ~ 0 Commentaire

Montreuil anticapitaliste et solidaire


 

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13 mars 2014 ~ 0 Commentaire

Le vert au secours du rouge (lcr.be)

r et v

Vingt-quatre millions de sans emploi en Europe.

60% de jeunes au chômage en Grèce, 50% en Espagne. Des régions dévastées, des pans entiers de l’industrie qui s’écroulent. Une société qui se défait, une misère galopante, du Zola dans nos rues. Les femmes, principales victimes, « invisibilisées » par le patriarcat. L’ordre moral qui pousse la porte de son groin…

L’impression d’une spirale régressive qui nous ramène aux années trente… Faut-il continuer à reculer en sentant dans notre dos le grand trou sombre qui se rapproche? Comment passer à la contre-offensive, en particulier sur le terrain de l’emploi, qui conditionne en fin de compte tous les autres ? Comment faire alors que la contrainte climatique est là, qui impose de réduire de moitié la consommation finale d’énergie tout en réalisant la plus gigantesque mutation technico-sociale de tous les temps : le passage en quarante ans à un système énergétique sans fossiles ni nucléaire ?

A ce point du raisonnement, le syndicaliste moyen dira: « Stop, on a assez de problèmes comme ça! Si on  vous écoute, il n’y a plus qu’à tout fermer »… Eh bien non, c’est même le contraire. Amis syndicalistes, levez le nez du guidon. Une catastrophe sociale-environnementale irréversible et d’une ampleur sans précédent se profile.

Le capitalisme en est la cause, autant que du chômage, et il est incapable de résoudre l’une et l’autre. La conclusion coule de source : osez vous saisir de cette question à votre manière, au nom du monde du travail. Vous verrez alors que le vert viendra à la rescousse du rouge, qu’il contribuera à rendre à votre combat le souffle civilisationnel et  la supériorité morale qui ont porté le mou- vement ouvrier vers ses plus grandes victoires historiques.

Isoler tous les bâtiments en Europe dans les trente ans qui viennent, c’est possible.  Faire reculer radicalement la route, généraliser des transports en commun de qualité, c’est possible. Remplacer le système énergétique fossile privé et centralisé par un système renouvelable, com- munal et décentralisé, géré démocratiquement par les collectivités, c’est possible.

Eliminer l’agro-business au profit d’une agriculture organique de proximité, c’est possible. C’est possible et ça demande des ouvriers, des paysans, des employés, des ingénieurs. Du verre, de l’acier, du ciment, des logiciels. Du savoir-faire et du savoir-prendre soin. De la parti- cipation, du contrôle, de l’intelligence, de la créativité.  La participation de tous et toutes est une condition du succès.

C’est possible à une condition : sortir de la logique du profit qui nous emmène à l’a- bîme. Partager le travail disponible et la richesse accumulée. Supprimer les productions inutiles et reclasser les travailleurs. Casser les pouvoirs capitalistes qui se sont approprié l’énergie et la finance. Il y a cinquante-cinq ans, la gauche syndicale de ce pays anticipait le déclin économique wallon en élaborant un programme anticapitaliste de réformes de structures.  Il serait judicieux de s’en inspirer pour élaborer à temps un programme européen de réformes écosociales. Quand une moitié de la population vendra des hamburgers à l’autre, ce sera plus difficile.

Publié dans « Politique », mars-avril 2014 12 mars 2014 par Daniel Tanuro

http://www.lcr-lagauche.org/le-vert-au-secours-du-rouge/

Commentaire: Comme dit Raffarin: « The red needs the green to win against the capitalist »!

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13 mars 2014 ~ 0 Commentaire

Brest andré cherblanc veut mettre l’accent sur les enjeux nationaux (cb)

communism

Le dernier candidat déclaré aux élections municipales brestoises veut porter les intérêts du “ camp des travailleurs ”.

André Cherblanc, militant de Lutte ouvrière, tête de la liste “ Le camp des travailleurs ”, se présente pour la troisième fois aux élections municipales à Brest. « Nous sommes des militants du mouvement ouvrier, des habitants des quartiers. Des révolutionnaires communistes qui contestent le pouvoir capitaliste en place et voudraient transformer la société. Ce à quoi les partis socialistes et communistes ont renoncé…» André Cherblanc et ses colistiers entendent utiliser la campagne des municipales « non pas pour obtenir des postes, mais pour relayer ce besoin d’un changement profond de la société. Les élections constituent un temps privilégié pour s’adresser aux citoyens. »

Pour le militant, les véritables enjeux ne sont pas locaux mais nationaux : la misère, le chômage, la précarité du travail… « Nous voulons imposer l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous, arrêter de faire profiter de fonds publics ceux qui ne produisent rien…(les cadeaux au patronat sans contrepartie, note du blog).  Notre participation aux élections est un moyen de rendre ces idées visibles et d’offrir aux citoyens en colère une manière de l’exprimer autre que l’abstention qui serait une forme de résignation. »

Quel regard porte-t-il sur les autres candidatures ? « Les représentants des grands partis au pouvoir favorisent les grands intérêts en place (banquiers, grands groupes…). Le Front national veut capitaliser sur le dégoût qu’ils inspirent désormais pour faire la même chose mais en pire, avec des solutions plus autoritaires et qui divisent la population. » Martine de Saint Jan

Dernière mise à jour : 12/03/2014 à 15:40

http://www.cotebrest.fr/2014/03/12/andre-cherblanc-veut-mettre-laccent-sur-les-enjeux-nationaux/

 

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13 mars 2014 ~ 0 Commentaire

Journalistes de tous les pays, informez nous! (cadtm)

Grand Marché Transatlantique : lancement d’un cycle de mobilisation citoyenne !

Du 10 au 14 mars, se tient à Bruxelles le quatrième cycle de la négociation du partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) entre l’Union européenne et les États-Unis. À l’occasion de ce nouveau cycle de négociations, de nombreuses initiatives seront organisées cette semaine par les cadres unitaires opposés au TAFTA.

Le manque de transparence et le contenu même des négociations de cet accord préoccupent les citoyen.ne.s, et des plateformes d’associations, de syndicats, d’ONG, de partis et d’organisations de consommateurs se créent partout en Europe pour mener campagne contre ce projet d’accord.

Les collectivités locales s’associent également à la dynamique : les régions Île-de-France, PACA et la municipalité de Besançon ont récemment adopté des déclarations demandant l’arrêt des négociations du grand marché transatlantique et se déclarant symboliquement « zone hors PTCI ».

Redoutant ces mobilisations citoyennes d’ampleur contre l’accord, le Commissaire européen au commerce, Karel de Gucht, a annoncé une consultation de trois mois sur le volet investissement des négociations. Mais cette consultation est loin de satisfaire aux exigences d’un vrai débat démocratique et des fuites confirment nos inquiétudes concernant le très controversé mécanisme de règlement des différends investisseur-État.

À l’occasion de ce nouveau cycle de négociations, de nombreuses initiatives seront organisées cette semaine par les cadres unitaires opposés au TAFTA, par exemple:

  • 13 mars à 10h00, à Bruxelles : rassemblement devant la DG Commerce, à l’initiative du collectif Altersommet et de D19 Des membres du collectif français seront présent.e.s à Bruxelles pour participer à ces différentes initiatives.

En France et en Europe, nous sommes mobilisés et unis pour que ce projet de traité ne puisse pas voir le jour ! Nous ne pouvons accepter que la démocratie soit laissée aux mains des entreprises transnationales et des marchés financiers. 12 mars par Collectif

http://cadtm.org/Grand-Marche-Transatlantique

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13 mars 2014 ~ 0 Commentaire

Des confédérations syndicales servent la soupe au patronat (lo)

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Les 30 milliards d’euros de baisse du « coût du travail » prévus par le pacte de responsabilité proposé par le gouvernement représentent une somme rondelette, qui va être prélevée dans les budgets publics.

Hollande et Ayrault, qui préfèrent donc donner à cette saignée quelque légitimité, ont soumis le pacte aux partenaires sociaux, c’est-à-dire au patronat et aux syndicats de salariés.

Du côté patronal, au moins, les choses sont claires : aucun engagement réel ne sera pris en termes d’emplois, aucune contrepartie ne sera en réalité accordée.

Les représentants des syndicats de salariés se sont tous rendus à la négociation, mercredi 5 mars. C’était une première compromission, car il n’y avait aucune raison de participer à un hold-up annoncé. Mais, pire, trois des confédérations – CGC, CFTC et CFDT – ont annoncé leur intention ou leur décision de signer un accord avec le patronat, avalisant les transferts de charges.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, avait pourtant dit que son organisation ne serait pas signataire si le patronat ne s’engageait pas clairement à des créations d’emplois quantifiées. Mais cette détermination n’a pas duré 24 heures.

Le patronat n’a pris aucun engagement chiffré… et la CFDT a signé. Les trois confé- dérations étant censées représenter au total 51 % des voix, le gouvernement explique maintenant qu’une majorité d’entre eux approuvent cet énorme cadeau fait au patronat, et s’assoit sur le refus de signer des confédérations CGT et FO.

Et voilà comment on peut escroquer des dizaines de milliards au profit des plus riches capitalistes et se payer ensuite le culot de parler de « responsabilité » !

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2380&id=15

Michel BONDELET

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13 mars 2014 ~ 0 Commentaire

Journal l’humanité: pour une exploitation bien de chez nous (lo)

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Face au projet d’accord économique entre l’Europe et les États-Unis, L’Humanité brandit le drapeau du nationalisme terrassé par le géant américain. Ainsi, le 14 février, sous la plume de Patrick Le Hyarick, le journal consacrait son éditorial au «marché de libre-échange transatlantique».

Selon L’Humanité, celui-ci « est l’organisation de la grande braderie des intérêts nationaux et européens (…). Le sacrifice de notre élevage et de notre gastronomie (…). La poursuite de la destruction de notre industrie, de la culture, de nos services publics et des marchés publics ouverts au pied-de-biche, jusqu’à la livraison en pâture de nos données personnelles et de nos vies intimes aux mastodontes Google et Yahoo pour nous surveiller et en faire commerce. C’est notre liberté sacrifiée sur l’autel du libre-échangisme capitaliste. » (sic)

Il n’y a certes rien à attendre de bon d’une entente entre Obama et Hollande. Mais pourquoi la protection des « intérêts nationaux », qui sont ceux des patrons français, serait-elle une garantie pour les travailleurs et la population, en France et en Europe ?

Ce ne sont pas les accords de libre-échange entre les États-Unis et l’Europe qui sont responsables des « longues et tristes files de chômeurs et de travailleurs précarisés » que décrit l’éditorial de L’Humanité, mais bien les capitalistes européens. Les petits agriculteurs ou éleveurs de porcs sont pris aujourd’hui à la gorge par des trusts de l’agro-alimentaire et de la distribution bien français. Ce sont Carrefour et Auchan ou d’autres qui les ruinent, et c’est bien la famille Peugeot qui ferme l’usine d’Aulnay et supprime des milliers d’emplois pour faire plus de profits !

Quant aux services publics, aux hôpitaux, à l’école, ils sont mis à mal pour l’instant, non par le gouvernement des États-Unis, mais par des gouvernements français et européens. Quant à notre liberté personnelle menacée, les services secrets français n’ont pas non plus attendu les services américains pour surveiller et écouter les citoyens, au plus grand mépris de leur vie intime. Mais c’est si tentant de détourner le regard. Aline URBAIN

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2380&id=44

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09 mars 2014 ~ 0 Commentaire

Les confédérations syndicales accompagnent la politique antiouvrière (lo)

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Deux ans de « dialogue social » : les confédérations syndicales accompagnent la politique anti-ouvrière de la gauche (Lutte Ouvrière)

La politique du gouvernement

S’il est un domaine, l’un des rares, où l’arrivée de la gauche au pouvoir a provoqué un changement, c’est dans celui des relations entre organisations patronales, organisations syndicales et gou- vernement, et cela visiblement à la grande satisfaction de tout ce petit monde.

L’un des reproches que les confédérations syndicales adressaient à Sarkozy et à son gouvernement était, dans la deuxième partie du mandat, de les ignorer. Dans la deuxième partie uniquement, car il faut se souvenir que le début du mandat de Sarkozy a été ponctué lui aussi d’une multitude de sommets sociaux, de rencontres entre gouvernement, syndicats et patronat. Ainsi c’est Sarkozy qui a organisé en 2009 les États généraux de l’industrie que la CGT réclamait à cor et à cri. Ainsi encore, au cours des neuf premiers mois de 2009, le leader de la CGT, Bernard Thibault, était allé neuf fois à l’Élysée. Cela lui valut à l’époque, et à juste titre, l’interpellation des travailleurs en lutte de Continental, qui n’ont pas eu cet honneur d’avoir la visite et le soutien de la direction de la confédération.

C’est à partir de 2010 que le gouvernement a imposé un autre type de relations aux syndicats. Ainsi, en pleine crise financière, la réforme des retraites de 2010 fut une démonstration, à destination des financiers et des spéculateurs, de la capacité du gouvernement à faire payer d’une manière inflexible les couches populaires. Il était alors hors de question de négocier la moindre virgule, et cela quel que soit le nombre de manifestants et de manifestations au printemps et à l’automne de cette année-là. C’est cette attitude que les confédérations syndicales et en particulier la CGT reprochaient au gouvernement, tandis que la CFDT approuvait la réforme. Et c’est cela qui justifiait les nouveaux appels à manifester des confédérations syndicales. Elles exigeaient que le gouvernement ouvre enfin de « réelles » négociations, qu’au moins il les reçoive pour discuter ne serait-ce que des à-côtés comme la pénibilité, comme elles le demandaient, sentant bien que, sur la durée de cotisation, il n’y aurait rien à discuter.

Dans ses relations avec les syndicats, le PS au pouvoir a donc adopté une attitude assez différente du gouvernement précédent. Dès la période électorale terminée, la « méthode » de Hollande, saluée avec enthousiasme par les syndicats et les organisations patronales, a consisté à les mettre au centre d’un certain nombre de décisions, au travers de l’ouverture de toute une série de négociations, à les associer à sa politique au travers d’accords avec le patronat, accords ensuite traduits en lois, les amenant ainsi à cautionner auprès des salariés la série d’attaques antiouvrières qui allait suivre. Le mandat de Hollande s’est ainsi ouvert sur la première conférence sociale, les 9 et 10 juillet 2012 – la deuxième eut lieu en juillet 2013. Lors de cette grand-messe, le gouvernement voulait, disait-il, « ériger le compromis en méthode du dialogue social ».

Lors du discours d’ouverture, Hollande disait vouloir « inscrire dans la Constitution » le dialogue social, affirmant qu’« il n’y aura pas de lois qui pourront être votées par le Parlement sans qu’il y ait eu une phase de concertation ». Bref, il donnait des gages aux syndicats : nous vous écouterons, nous discuterons avec vous, aidez-nous, soyez responsables. Mais les discussions étaient pour le moins cadrées. Rien que le menu des discussions annoncé lors de cette conférence sociale, notamment le « redressement des comptes publics » et la « détérioration de la compétitivité », laissait déjà présager de la suite.

Discuter et négocier avec le patronat et ses représentants, cela occupe les directions syndicales. Elles sont satisfaites. Elles ont l’impression de compter. Elles sont accueillies dans les salons, le gouvernement prend soin d’elles, modifie à la marge quelques textes pour que les chefs syndicaux puissent vendre tel ou tel accord à leur base. Mais qu’est-ce que cela change pour les travailleurs sur le fond, alors que le patronat, maître de l’économie, a en fait l’essentiel du pouvoir, et qu’en définitive, par cette puissance sociale et économique, c’est sa politique qui s’applique ? Pour les capitalistes, c’est tout bénéfice, car la caution de tout ou d’une partie significative des organisations syndicales contribue à désarmer et démoraliser un peu plus les travailleurs. C’est aussi pour cela que le patronat salue depuis près de deux ans la « méthode » Hollande.

Une tendance de fond Syndicats et patronat sont d’autant plus satisfaits que la multiplication des négociations au niveau national et interprofessionnel en annonce d’autres, entreprise par entreprise. Il y a une dizaine d’années, il y a eu les négociations sur le temps de travail, entreprise par entreprise, avec possibilité de déroger aux 35 heures. Puis il y a eu l’introduction il y a cinq ans des négociations annuelles obligatoires sur les salaires. Il y aura bientôt les négociations sur la « qualité de vie » au travail et la formation professionnelle. Et il y aura les négociations sur les accords de compétitivité généralisés dans le cadre de l’Accord national interprofessionnel (ANI) sur la flexibilité, de janvier 2013.

Ces négociations entre patronat et syndicats correspondent à une orientation générale qui s’impose depuis près d’une vingtaine d’années. Elles permettent en effet au patronat de limiter au minimum le cadre législatif et de remettre en cause, entreprise par entreprise, les conditions de travail et de salaire des travailleurs, d’en augmenter ainsi l’exploitation, en gagnant quasiment à tous les coups, grâce à un rapport de force d’autant plus grand que le patronat choisit le moment et le périmètre de la négociation, et qu’il pratique un chantage systématique aux licenciements.

Ces négociations permettent aussi au patronat, et ce n’est pas un détail, d’essayer de s’associer les équipes de militants syndicaux, d’en faire des « partenaires » qui serviront de relais auprès des travailleurs pour faire passer ses arguments et sa politique. L’énergie des militants syndicaux est ainsi absorbée dans des réunions sans fin, et est bien moins consacrée à l’organisation des travailleurs et à leurs luttes. De quoi donner aux représentants syndicaux les moins conscients, hors de tout contrôle réel des travailleurs, l’illusion d’être associés à la gestion de l’entreprise. Entre 1983 et 1999, le nombre d’accords locaux est passé de moins de 2 000 par an à plus de 6 000. Et en 2011 il est monté à plus de 33 000. Et tous les syndicats, s’ils sont représentatifs, signent : la CGT, qui en signe le moins, a néanmoins signé 84 % d’entre eux en 2011 là où elle existe ; la CFDT, qui en signe le plus, 93 %. Dans les entreprises, il n’est plus rare de voir les syndicats CGT suivre les consignes confédérales et signer pour 40 euros d’augmentation salariale, correspondant strictement à ce que le patronat avait décidé de lâcher.

Des organisations syndicales bienveillantes La « méthode » Hollande a donc pour but de développer la négociation, pour attacher des organisations ouvrières complaisantes et complices au char gouvernemental. Complaisantes et complices, car elles ne sont pas dupes. Ainsi, fin août 2012, le journal patronal Les Échos pouvait dire que les syndicats se déclaraient à l’attention du gouvernement « bienveillants mais vigilants ». Le journaliste signalait : « La CFDT a retrouvé son statut d’interlocuteur privilégié perdu sous Nicolas Sarkozy et veut s’appuyer sur sa proximité idéologique avec le PS pour peser de l’intérieur sur les réformes. La CGT devrait aussi continuer, comme la FSU, de s’en tenir à des critiques mezzo voce pour mieux pousser ses priorités, en particulier sur la politique industrielle. » Et, au total, les organisations syndicales ont eu la satisfaction de participer à toute une série de négociations dont la liste s’est allongée parallèlement aux attaques contre le monde du travail.

Elles ont ainsi négocié avec le patronat sur la « qualité de vie au travail », sur la formation professionnelle, sur le contrat de génération, sur les retraites complémentaires, sur les retraites elles-mêmes, et sur la flexibilité, au travers de l’ANI, signé par le patronat, la CFDT, la CFTC et la CGC. Et quand ces négociations ne sont pas prévues, elles les demandent. Ainsi, après l’annonce du « pacte de responsabilité » au début de janvier 2014, CGT, CFDT, FSU et UNSA se sont empressées de publier un communiqué dans lequel elles exigeaient non pas le retrait de ce cadeau de 35 milliards d’euros, mais que soient négociées avec elles les conditions d’attribution des aides aux entreprises. Ce qui, en soi, est déjà une approbation de ces mêmes aides et un soutien implicite à la politique gouvernementale. (…)

Conclusion Une des conséquences dramatiques de l’orientation de la CGT est la démoralisation croissante des travailleurs qui, à force de fausses mobilisations, ont l’impression de ne pouvoir rien faire. À cela s’ajoute le recul de la conscience politique et sociale des militants syndicaux, qui sont emmenés sur le terrain de la négociation et du compromis avec le patronat. Cette politique hypothèque aussi l’avenir car, même si la CGT changeait de politique, en faisant le choix, comme elle l’a fait en 1995, en 2003 et en 2010, d’essayer de mobiliser les travailleurs à un moment où le pouvoir voulait contourner les organisations syndicales, il n’est même pas certain qu’elle y réussirait.

Car il lui faudrait aller d’abord contre les idées et les pratiques qu’elle implante elle-même au jour le jour dans le monde du travail. En ce sens, en abandonnant ouvertement le terrain de la lutte de classe pour celui du compromis social et du tapis vert, la CGT hypothèque aussi son propre avenir, en ressemblant de plus en plus à une CFDT avec laquelle elle est de plus en plus en concurrence frontale, comme deux boutiquiers vendant la même camelote sur la même place. Sur le fond, la collaboration des confédérations syndicales avec le gouvernement et avec le patronat n’est que la manifestation de leur intégration croissante au capitalisme.

Les confédérations syndicales ont, et en fait depuis longtemps, renoncé à défendre les intérêts politiques et matériels des travailleurs, à organiser leurs luttes, à leur expliquer qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Mille liens humains, financiers, politiques rattachent les confédérations syndicales à la société bourgeoise et aux multiples institutions que la bourgeoisie a construites pour les y associer.

En renonçant à combattre le capitalisme, les confédérations syndicales n’ont finalement pas d’autre choix que d’accompagner la politique antiouvrière des gouvernements, de droite ou de gauche. Elles le font soit ouvertement comme la CFDT, soit honteusement, mais de moins en moins honteusement, comme la CGT. Mais elles le font. Aussi les militants ouvriers, s’ils doivent militer syndicalement pour avoir le contact avec les travailleurs les plus conscients, à la base, ne peuvent pas se contenter de militer syndicalement.

Aujourd’hui, les confédérations syndicales ne font qu’accompagner les politiques antiouvrières, mais demain, si la bourgeoisie l’exige, elles lui fourniront, comme par le passé, des ministres s’il le faut pour endiguer la montée ouvrière. C’est précisément pour cela que l’existence d’un parti révolutionnaire est vitale. Les travailleurs se heurteront inéluctablement aux bureaucraties syndicales avant de se heurter à la bourgeoisie elle-même et à son appareil répressif. Le rôle d’un parti révolutionnaire est d’offrir une politique aux plus conscients des travailleurs pour déjouer ces pièges, démasquer les faux amis, affronter les vrais ennemis. Construire ce parti, former des militants ayant la confiance du plus grand nombre de travailleurs à travers la lutte quotidienne contre l’exploitation, à l’intérieur des syndicats ou en dehors quand les tempêtes sociales les dépassent, voilà le programme des révolutionnaires.

Extraits source: Bellaciao

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