Archive | A gauche du PS

10 janvier 2014 ~ 0 Commentaire

front de gauche: en temps de crise

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La crise que connaît le Front de gauche vient de connaître un nouveau rebon- dissement avec le 4e congrès du Parti de la gauche européenne qui s’est tenu mi-décembre à Madrid en présence de 300 déléguéEs.  Ce parti regroupe une vingtaine d’organisations euro- péennes dont, pour la France, le PCF et le Parti de gauche. Seuls les PC restés les plus staliniens d’Europe en sont absents, comme les PC de Grèce ou du Portugal.

Dés-union européenne. Avec l’accord du PG, le congrès a voté trois initiatives qui ne mangent pas de pain : une campagne contre le grand marché transatlantique (TAFTA), l’organisation d’un sommet pour la restructuration de la dette en mars à Bruxelles et un « forum européen des alter- natives » pour l’automne. Toujours avec l’accord du PG, 86 % du congrès a proposé Alexis Tsipras, le leader de Syriza, comme candidat à la présidence de la Commission européenne. Enfin un bureau a été élu avec des représentants de Syriza (Grèce), du Bloc de gauche (Portugal), du PCE (État espagnol), de la Gauche bulgare et de Die Linke (Allemagne).

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En revanche, le PG s’est opposé à la réélection de Pierre Laurent à la présidence du PGE, et a décidé en conséquence de suspendre sa participation au PGE jusqu’aux municipales, déclarant notamment : « la clarté de notre campagne aux européennes ne doit pas être mise en danger par la stratégie portée par Pierre Laurent de rejoindre la liste du PS aux municipales à Paris ». Pour ce dernier, « cette décision est incompréhensible pour nos camarades européens ». Même réaction chez Clémentine Autain de la FASE qui, tout en rejetant l’accord PS-PCF sur Paris, explique que pour le Front de gauche, « il n’y a pas de plan B pour les européennes ».

L’état de l’union… Pour bien comprendre cette crise, il faut rappeler que le Front de gauche est une coordination d’organisations, avec seulement quelques « indépendants » dans sa direction, et non un parti unifié comme le demandent certainEs en son sein.

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Il est composé du PCF (avec ses 8 000 éluEs), du PG avec l’orateur Mélenchon, quelque milliers d’adhérentEs et quelques dizaines d’éluEs, le PCOF, une moitié de Gauche unitaire dirigée par ­Christian Piquet (ex-LCR), et depuis peu Ensemble, regroupement qui réuni l’autre moitié de la GU dirigé par Francis Sitel (ex-LCR), la Gauche anticapitaliste (ex-LCR et NPA), Convergence et alternative (ex-LCR et NPA), la FASE (dont les Communistes unitaires), et un peu plus de la moitié des Alternatifs (l’autre moitié ayant refusé d’adhérer au Front de gauche).

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De fait, c’est bien le PCF et Mélenchon qui dominent le Front de gauche, un Front qui va se présenter aux prochaines municipales selon les villes sur des listes avec le PS ou contre lui, donc quelquefois divisé entre PCF d’un côté et reste du Front de gauche de l’autre. Mais à chaque fois, avec le même sigle !

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Le débat d’abord Aujourd’hui, le débat est assez violent et s’est envenimé suite à la prise de position du PG dans le cadre du Parti de la gauche européenne, un PG par ailleurs favorable à l’in- tervention militaire en Centrafrique à partir du moment où elle a été sanctifiée par l’ONU…

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Pour les directions, il ne s’agit pas d’une question de fond malgré les apparences. Mé- lenchon se moque des municipales et ne compte que sur les européennes où il espère remplacer Pierre Laurent comme tête de liste et « dépasser » le PS dans les urnes. Et pour le deuxième tour des municipales, c’est le silence radio, ce qui laisse entendre un accord avec le PS sous l’argument de « battre la droite ». Et déjà dans certaines villes, des sections du PG ont annoncé la couleur pour justifier de ne pas faire d’accords avec d’autres courants comme le NPA.

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Mais sentant une grande opposition des militants PCF, mais pas des éluEs, à toute alliance avec le PS, Mélenchon s’efforce de canaliser cette opposition de gauche, sans se rendre compte que même chez ces militantEs, son « style » ne passe pas…

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Mêmes compliqués, tous ces débats nous concernent car ils touchent des militantEs avec qui nous nous retrouvons souvent dans les mobilisations et qui pour la plupart sont à la recherche d’une véritable alternative anticapitaliste. Et dans ce domaine, personne n’a fait ses preuves et n’a de solution toute faite. En toute modestie, et en toute indépendance, nous apportons notre contribution politique, avec ces camarades comme avec celles et ceux qui ne veulent plus être mêlés à ces « jeux politiciens ». Alain Krivine

Hebdo L’Anticapitaliste – 224 (09/01/2014)

http://npa2009.org/content/front-de-gauche-en-temps-de-crise

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09 janvier 2014 ~ 0 Commentaire

interdiction des spectacles de dieudonné: valls se découvre antiraciste (lo)

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Le ministre de l’Intérieur Valls vient d’adresser une circulaire à tous les préfets leur demandant d’interdire les spectacles de la tournée de Dieudonné à cause de ses propos antisémites, ce qu’ils viennent de commencer à faire.

Valls saisit visiblement l’occasion de se donner le rôle de chevalier blanc, redresseur de torts, pourchassant l’antisémitisme et combattant des semeurs de haine comme le triste comique qui fait commerce – dans tous les sens du terme – des préjugés de caniveau.

Cette circulaire commence par ces mots : « La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est une préoccupation essentielle du gouvernement et exige une action énergique. » De la part d’un ministre qui, depuis qu’il est aux responsabilités, a fait de la démagogie contre les Roms un de ses principaux chevaux de bataille, l’hypocrisie et la manoeuvre sautent aux yeux.

D’autant que la politique du gouvernement socialiste, au-delà même des propos xénophobes de son ministre de l’Intérieur, ouvre les vannes au développement des préjugés racistes et un boulevard à la montée du FN et à d’autres politiciens réactionnaires.

C’est la dictature économique et politique des capitalistes sur la société qui engendre la crise, le chômage et son cortège de catastrophes, et du même coup la montée d’idées réactionnaires dont Dieudonné n’est qu’un exemple entre d’autres. Mais c’est justement cette dictature économique dont Valls et le gouvernement dont il fait partie est un des plus fidèles soutiens. Le fait de se donner le beau rôle en interdisant les spectacles de Dieudonné n’effacera pas cette responsabilité.

Pierre MERLET http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2371&id=6

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07 janvier 2014 ~ 0 Commentaire

voeux de izquierda anticapitalista

L’année 2013 vue par Izquierda Anticapitalista

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06 janvier 2014 ~ 0 Commentaire

lutte ouvrière: programme communiste et politique concrète

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Lutte ouvrière a tenu son congrès mi-décembre à huis clos.

Les textes adoptés ont été publiés dans le dernier numéro de Lutte de classe. Nous voudrions noter quelques points même si cela nous semble bien insuffisant au regard des besoins de la discussion.

Le fil conducteur de ce congrès est un souci d’auto-affirmation souligné dans le texte « Relever le drapeau de la lutte de classe du prolétariat ». Défendre les idées communistes révolutionnaires, lutter contre les pressions sociales, idéologiques, y sont au centre. Tous ceux qui défendent les idées du communisme, du marxisme connaissent ces pressions mais bien plus que de pratiquer la proclamation, peut-être que l’urgence est de donner à ces idées un contenu concret, pratique, un programme qui ne soit pas une simple référence proclamatoire mais bien l’actualisation de la perspective communiste face à un capitalisme financier en crise mondialisé.

Et on ne peut être que déçu de ne pas trouver dans le texte sur la crise de l’économie capitaliste des éléments de programme, d’une démarche transitoire, et surpris de la charge réservée à l’annulation de la dette. « Si cela est déjà arrivé quelquefois dans l’histoire récente du capitalisme mondial d’annuler certaines dettes, l’idée de généraliser cela est totalement utopique dans le cadre du système capitaliste… » Mais l’annulation de la dette n’est-elle pas un élément indispensable d’un programme pour un gouvernement révolutionnaire, un gouvernement anti-austérité ? Ou faut-il se contenter d’écrire qu’« une nouvelle organisation économique et sociale ne pourra émerger que de la destruction du capitalisme » ?

Une vision unilatérale

On retrouve cette façon unilatérale de poser les problèmes dans le texte sur la situation intérieure. LO note l’attention qu’il faut accorder à la crise du Front de gauche pour souligner, « il ne faut pas mettre l’accent sur l’  »indépendance » par rapport au PS, comme le fait le NPA. Sur ce terrain, Mélenchon est plus convaincant. Il faut toucher ceux issus du PC pour qui le mot « communisme » a encore sinon vraiment un sens, au moins une résonance. » Pour nous, la question est surtout de discuter de la nécessaire opposition au gouvernement autour d’un programme de défense des intérêts des travailleurs et des classes populaires.

On retrouve le même problème à propos des élections de 2014. « Même si une partie de ce que nous avons l’intention de dire sera ou pourrait être dit par le NPA, dans le contexte politique d’aujourd’hui nous tenons à mettre l’accent sur ce qui nous différencie, et pas sur ce qui nous est commun. Nous n’avons pas l’intention de noyer l’expression de ce que nous appelons sur nos affiches « faire entendre le camp des travailleurs » dans d’autres préoccupations, aussi dignes d’intérêt soient-elles, telles que l’écologie, la défense de minorités opprimées, le féminisme, etc. » Une façon pour le moins caricaturale de formuler nos désaccords, même s’il est positif que LO ait rompu avec l’orientation défendue lors des élections municipales de 2008, quand elle se retrouvait sur des listes d’union de la gauche, y compris avec le PS !
Pourtant, on voit bien, quand LO écrit à propos des élections européennes « nous redirons que nous sommes contre les frontières nationales et les barrières protectionnistes qui morcellent l’Europe et son économie… », que nous aurions sûrement bien des choses à dire ensemble pour combattre les pressions réactionnaires qui s’exercent sur le monde du travail. Yvan Lemaitre

http://npa2009.org/content/lutte-ouvri%C3%A8re-programme-communiste-et-politique-concr%C3%A8te

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06 janvier 2014 ~ 0 Commentaire

municipales à bordeaux: philippe poutou dirigera la liste npa (le huff’)

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L’ancien candidat à l’élection présidentielle du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Philippe Poutou sera la tête de liste de cette formation pour les municipales de mars prochain à Bordeaux, a-t-il confirmé vendredi 3 janvier.

« L’idée est de faire parler de la liste », a déclaré Philippe Poutou, 46 ans, réparateur de machines-outils de l’usine automobile Ford de Blanquefort en Gironde, qui avait obtenu 1,15% des suffrages à la présidentielle de 2012.

Philippe Poutou a ajouté que sa liste cherchera à défendre la « démocratie directe », pour que la population puisse participer aux choix de politique municipale et insistera notamment sur la problématique des logements sociaux, « alors que des milliers de logements sont vides pendant que les gens sont dans la rue ou dans des logements insalubres ».

Présent sur la liste de la LCR en 2008

Philippe Poutou, par ailleurs délégué CGT, se trouvait déjà sur la liste de la LCR à l’élection municipale de 2008, qui avait obtenu un score de 3%. Le maire UMP sortant Alain Juppé avait été élu dès le premier tour, avec 56,62% des suffrages.

Il a précisé que des discussions en vue d’une union locale entre le NPA et le Front de gauche n’avaient pas abouti car le « Front de gauche n’a pas exclu de soutenir le candidat socialiste Vincent Feltesse au second tour ».

Le député PS et président de la Communauté urbaine de Bordeaux « est plutôt quelqu’un de droitier au sein du Parti socialiste », a estimé Philippe Poutou, ajoutant que bien que n’étant pas « son ennemi juré », il était « hors de question » que le NPA le soutienne.

Le HuffPost/AFP  |  Publication: 03/01/2014 18h53 CET  |  Mis à jour: 03/01/2014 19h04 CET

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05 janvier 2014 ~ 0 Commentaire

poutou: on ne souhaite pas particulièrement que le ps se prenne une raclée

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L’ancien candidat à la présidentielle du NPA, Philippe Poutou, a annoncé vendredi sa candidature aux municipales de Bordeaux.

Il explique pourquoi au JDD.fr, en profite pour se démarquer de Mélenchon, tout en tendant la main au Front de gauche pour les élections européennes.

Pourquoi vous présentez-vous à Bordeaux?
Je n’avais pas particulièrement envie d’y aller mais c’est une occasion d’exprimer notre mécontentement. Les gens d’en bas doivent faire de la politique eux-mêmes et prendre leurs affaires en main. Il ne faut pas laisser les politiciens et les gros partis s’occuper de nos affaires. Il faut faire entendre la voix de la révolte. Du point de vue de la satisfaction des besoins sociaux, la gestion de Juppé ne nous convient pas du tout.

Vous n’avez pas pu faire une liste avec le Front de gauche?
Nous avons eu plusieurs réunions avec le Front de gauche mais nous avons eu un désaccord politique sur la question des liens avec le PS et du second tour. Au second tour, ils veulent se rallier à Vincent Feltesse, le candidat du PS. Nous, on ne peut pas critiquer les politiques nationales, la rigueur, l’austérité pour se retrouver allié au second tour avec un parti qui mène une politique contre les classes populaires.

«A Bordeaux, Juppé risque de régler le problème en un tour»

Vous trouvez Vincent Feltesse trop « droitier »?
Au PS, c’est plutôt quelqu’un de droitier. Je le connais bien, nous avons passé des années à mener bataille pour la défense de l’usine Ford. En tant que maire de Blanquefort, il nous a soutenus. Mais politiquement, c’est un adversaire, il soutient le gouvernement.

En cas de second tour Feltesse-Juppé, vous appellerez à voter Feltesse?
Juppé risque de régler le problème en un tour donc nous n’en sommes pas là, même si l’envie serait de ne pas prendre position. Quand on voit la politique menée nationalement et à l’échelle de la région, c’est très difficile de faire un choix.

Nationalement, y-aura-t-il beaucoup de listes tirées par le NPA?
C’est dur de constituer des listes. Cela va être compliqué mais on va tout faire pour pouvoir être là. A l’heure actuelle, on serait autour de 80 listes potentielles, tirées pratiquement toutes par un candidat NPA. Dedans, nous avons des configurations d’alliance avec le PG là où il est en rupture avec le PCF.

«Il n’y a quasiment aucune chance que le Front de gauche se tourne vers nous mais nous avons envoyé des courriers pour qu’il y ait des discussions»

Jean-Luc Mélenchon souhaite au PS « la raclée électorale la plus terrible ». Vous aussi?
Non. On ne souhaite pas particulièrement que le PS se prenne une raclée. Le mieux serait que le FN, la droite  se prennent une raclée. La question est de savoir comment nous, nous reprenons du poil de la bête. Ce n’est pas la défaite du PS qui va arranger nos problèmes. Le problème pour nous est d’arriver à remobiliser la population, de récréer une dynamique du côté des idées vraiment de gauche.

Aujourd’hui dans quel état est le NPA, après plusieurs vagues de départs?
Nous avons passé trois années dures. Le Front de gauche et Mélenchon ont pris une place énorme. La dynamique est passée de leur côté. On a pris des coups sur la tête, on a perdu des militants, on galère mais on espère stabiliser la situation. On sait tout le chemin que nous devons parcourir pour reconstruire quelque chose qui ait de la gueule.

Le NPA aura-t-il les moyens d’aller aux européennes?
Les élections sont un sport de riche et nous avons de grandes difficultés à avoir l’argent qu’il nous faut pour cette élection. Mais nous tenons à présent à cette élection-là. Si nous avons des listes, je serai certainement dessus. Besancenot dit un peu pareil que moi : ce n’est pas non mais nous n’en sommes pas là. Il n’y a quasiment aucune chance que le Front de gauche se tourne vers nous mais nous avons envoyé des courriers pour qu’il y ait des discussions à la fois à propos des mobilisations populaires et aussi à propos des échéances électorales. On ne ferme pas la porte même si nous sommes parfois désarçonnés par son attitude et ses grandes phrases qui ne veulent pas dire grand-chose. Arthur Nazaret – Le Journal du Dimanche

http://www.lejdd.fr/Politique/Poutou-candidat-NPA-a-Bordeaux-

samedi 04 janvier 2014

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03 janvier 2014 ~ 0 Commentaire

Je hais le nouvel an (antonio gramsci)

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Chaque matin, à me réveiller encore sous la voûte céleste, je sens que c’est pour moi la nouvelle année.
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C’est pourquoi je hais ces nouvel an à échéance fixe qui font de la vie et de l’esprit humain une entreprise commerciale avec ses entrées et sorties en bonne et due forme, son bilan et son budget pour l’exercice à venir.
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Ils font perdre le sens de la continuité de la vie et de l’esprit. On finit par croire sérieu- sement que d’une année à l’autre existe une solution de continuité et que commence une nouvelle histoire, on fait des résolutions et l’on regrette ses erreurs etc. etc. C’est un travers des dates en général. On dit que la chronologie est l’ossature de l’Histoire; on peut l’admettre. Mais il faut admettre aussi qu’il y a quatre ou cinq dates fondamentales que toute personne bien élevée conserve fichée dans un coin de son cerveau et qui ont joué de vilains tours à l’Histoire.
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Elles aussi sont des nouvel an. Le nouvel an de l’Histoire romaine, ou du Moyen Âge, ou de l’Époque moderne. Et elles sont devenues tellement envahissantes et fossilisantes que nous nous surprenons nous-mêmes à penser quelquefois que la vie en Italie a commencé en 752, et que 1490 ou 1492 sont comme des montagnes que l’humanité a franchies d’un seul coup en se retrouvant dans un nouveau monde, en entrant dans une nouvelle vie.
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Ainsi la  date devient un obstacle, un parapet qui empêche de voir que l’histoire continue de se dérouler avec la même ligne fondamentale et inchangée, sans arrêts brusques, comme lorsque au cinéma la pellicule se déchire et laisse place à un intervalle de lumière éblouissante.
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Voilà pourquoi je déteste le nouvel an. Je veux que chaque matin soit pour moi une année nouvelle. Chaque jour je veux faire les comptes avec moi-même, et me renouveler chaque jour. Aucun jour prévu pour le repos. Les pauses je les choisis moi-même, quand je me sens ivre de vie intense et que je veux faire un plongeon dans l’animalité pour en retirer une vigueur nouvelle. Pas de ronds-de-cuir spirituels.
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Chaque heure de ma vie je la voudrais neuve, fût-ce en la rattachant à celles déjà parcourues. Pas de jour de jubilation aux rimes obligées collectives, à partager avec des étrangers qui ne m’intéressent pas. Parce qu’ont jubilé les grands-parents de nos grands parents etc., nous devrions nous aussi ressentir le besoin de la jubilation. Tout cela est écœurant.(Antonio Gramsci, 1er janvier 1916 sur l’Avanti!, édition de Turin, rubrique « Sotto la Mole ») Traduit par Olivier Favier.
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03 janvier 2014 ~ 0 Commentaire

résultats étonnamment bons de candidats socialistes aux élections locales dans plusieurs villes des usa (essf)

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Les étonnamment bons résultats obtenus par les socialistes, Kshama Sawant et Ty More dans les élections aux conseils municipaux à Seattle et à Minneapolis ont attiré l’attention de la gauche et même des médias dominants. Les campagnes fortes et les grands nombres de voix obtenus – Sawant a remporté l’élection et Moore obtenu 42  % des voix dans son district – font penser que quelque chose change politiquement aux Etats-Unis.

Kshama Sawant, enseignante en économie dans un collège, membre du syndicat des enseignants et militante du mouvement Occupy Seattle s’est présentée comme candidate ouvertement socialiste [1] au Conseil de Ville de Seattle contre le démocrate Richard Conlin qui en était membre de longue date. La campagne de Sawant a reçu le soutien de quatre syndicats majeurs, d’organisations de défense de l’environnement et de nombre de personnalités de gauche. De même, Ty Moore, un ancien chauffeur de bus et organisateur de quartier, s’est présenté au Conseil de Ville de Minneapolis avec l’appui d’un grand syndicat, d’une organisation LGBT, du parti Vert et d’une organisation locale se battant contre les expulsions d’habitant·e·s. Les deux campagnes furent organisée par Socialist Alternative, organisation de tradition trotskiste affiliée au «  Comité pour une internationale ouvrière  ».

Une exception politique

Ces campagnes sont d’autant plus remarquables qu’elles sont une exception politique aux USA. Il y a plus de 100 ans qu’Eugene Debs, dirigeant du syndicat des chemins de fer s’est présenté comme candidat socialiste à la présidence des USA en 1912, engrangeant 900 000 voix, soit 6 % du total. Les partis socialiste et communiste ont présenté des candidats au cours années 1920 et 1930, mais en ne recueillant qu’un nombre infime de voix. Au milieu des années 1930, tant les socialistes que les communistes en étaient arrivés à soutenir tacitement le Parti démocrate et, à l’exception des candidatures à répétition de Gus Hall pour le PC, il y a eu peu de candidatures socialistes durant les années 1950 et 1960.

Au cours des années 1970, le Socialist Workers Party trotskiste mena de nombreuses campagnes électorales, locales, à l’échelle des Etats ou nationales, comprenant la candidature à la présidence de Peter Camejo en 1976. Des groupes maoïstes aux USA, marchant dans les traces des PC de la période des Fronts populaires, ont soutenu certains candidats democrates et ont travaillé avec enthousiasme à la campagne de Jesse Jackson, leader afro-américain du mouvement des droits civiques, qui a brigué la présidence en 1984 et 1988. Seul le petit et très sectaire Party of Socialism and Liberation a eu une présence significative à l’occasion d’élections locales.

Depuis, la gauche étasunienne a soutenu les campagnes du parti vert, principalement la campagne de Ralph Nader en 2000 qui a obtenu 2,7 % des votes. Durant les années 2000, la plupart des militant·e·s de la gauche étasunienne ont travaillé dans des syndicats et des mouvements sociaux, sans tenter de créer une alternative politique socialiste. Ma propre campagne (newpol.org/content/socialist-campaign-ohio) dans l’Ohio pour un siège au Sénat des USA a été l’une des rares exceptions. Les campagnes de Sawant et Moore sont donc un développement bienvenu.

Comment expliquer ces bons résultats  ?

Les bons résultats de Sawant et Moore dans ces élections sont significatifs du fait de la taille et de l’importance des villes en question. Seattle a 650’000 habitant·e·s avec une zone urbaine qui en comprend 3,7 millions, alors que Minneapolis a 400 000 habitant·e·s avec une zone urbaine de 3,3 millions. Seattle est une ville importante du pourtour du Pacifique avec des liens économiques avec la côte ouest des USA, le Canada et l’Asie, alors que Minneapolis est un nœud économique du Midwest qui n’est dépassé que par Chicago. Ainsi, les résultats forts de socialistes dans ces villes ont une signification nationale.

Pourquoi Sawant et Moore ont-ils si bien réussi  ? Les deux ont des personnalités engageantes et sont des activistes respectés dans leurs communautés qui ont construit de fortes organisations de campagne. Les deux ont fait campagne sur des thèmes d’importance non seulement locale, mais nationale. Sawant par exemple a appelé à une augmentation du salaire minimum de 7,25 à 15 dollars, pour une imposition accrue des millionnaires et des grandes entreprises afin de financer des emplois, l’éducation et les services publics locaux, pour l’organisation syndicale des travailleurs·euses aux plus bas salaires, pour des logements à prix abordable, pour en finir avec le profilage racial et la brutalité de la police, pour un moratoire sur les déportations et des droits civiques pour les sans-papiers et pour un financement adéquat pour des écoles publiques avec des effectifs de classes plus petits.

La perspective socialiste

Sawant et Moore n’ont pas parlé que de problèmes locaux immédiats, mais aussi de la nécessité de remplacer le capitalisme par le socialisme. Le site Internet de Sawant proclamait  : «  La seule solution c’est de se battre pour changer le système et remplacer le capitalisme, système d’exploitation dont le moteur est le profit, par une société socialiste et démocratique. Rejoignez-nous dans la lutte pour une alternative socialiste afin de libérer la planète de la pauvreté, de l’exploitation et de la guerre  !  »

On pourrait imaginer que la crise économique et sociale persistante aux USA depuis le crash de 2008, accompagnée par les programmes d’austérité gouvernementaux, a enfin suscité une réaction politique. Et il y a en effet des quartiers dans ces deux villes à haut taux de chômage et dont des centaines d’habitant·e·s ont été expulsés de leurs logements, mais Seattle et Minneapolis ne sont pas des villes aussi dévastée que Detroit par exemple. Tant Seattle que Minneapolis ont des économies fortes et diversifiées, avec des taux de chômage et de pauvreté bien en dessous des moyennes nationales. Le taux de chômage à Seattle ainsi qu’à Minneapolis est de 4,7 % seulement, alors que le taux national est de 7,2 % et qu’il est de 18,8 % à Detroit. Seattle et Minneapolis ont bien sûr leurs problèmes, mais elles sont parmi les villes des USA qui se portent le mieux.

Qu’est ce qui explique alors le bon accueil des candidatures socialistes  ? Il y a des facteurs démographiques et culturels. Les deux villes sont considérées comme progressistes ayant une culture politique tolérante. Elles ont des économies diversifiées et des secteurs industriels de haute technologie qui attirent de jeunes travailleurs·euses avec de bons niveaux d’éducation (beaucoup de geeks et de nerds). Les deux villes ont été classées par la CNBC parmi les villes les plus accueillantes pour les jeunes grâce à leurs espaces verts, leur diversité, leur lieux de fête et de loisirs, une culture artistique indépendante et encourageant la création indépendante.

Conscience de classe et contre-culture

Les succès des campagnes de Sawant et Moore s’expliquent peut-être moins par la crise économique et sociale, que par les attitudes qui se transforment de jeunes étasuniens·nes devenus bien plus critiques envers le gouvernement et les corporations, plus ouverts à la diversité raciale, ethnique et de genre et plus préoccupés par les thèmes environnementaux et par la qualité de la vie. Ce que nous voyons peut-être c’est un développement d’une conscience de classe ouvrière en même temps que le développement d’une contre-culture anticapitaliste. On a vu quelque chose de similaires dans les années 70 quand un mouvement social radical et un mouvement contre-culturel se sont développés simultanément.

Espérons que ces tendances en développement s’incarneront dans des mouvements sociaux plus militants et des nouvelles campagnes politiques socialistes plus nombreuses.

Dan La Botz http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article30745

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Note: « Socialiste » aux Usa englobe communistes, anarchistes et gauche radicale.

Les « socialistes » ou  sociaux démocrates, c’est plutôt « libéral ».

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28 décembre 2013 ~ 0 Commentaire

closer écrase le monde diplomatique (lmd)

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La publication par le ministère de la culture et de la communication du tableau des deux cents titres de presse les plus aidés en 2012 permet d’apprécier la sollicitude des pouvoirs publics envers Le Monde diplomatique.

Notre journal se classe au 178e rang. C’est-à-dire très loin derrière des publications aussi cossues et adorées des annonceurs que Le Nouvel Observateur (8e), L’Express (9e), Télé 7 jours (10e), Paris Match (12e) et Valeurs Actuelles (66e).

Plus édifiant, des titres aussi indispensables au débat public que Télécâble Satellite Hebdo (27e), Grazia (74e), Point de Vue (86e), Closer (91e), Le Journal de Mickey (93e), Gala (95e), Voici (113e), Prions en église (121e), Auto Moto (124e), Mieux vivre votre argent (131e), Détente Jardin (167e), Spirou (172e) se retrouvent devant Le Monde diplomatique

Un rapport récent de la Cour des comptes a estimé que les aides publiques repré-sentaient entre 7,5 % et 11 % du chiffre d’affaires global des éditeurs (1). Dans le cas du Monde diplomatique, qui a obtenu 188 339 euros en 2012, cette proportion est plus proche de2%. C’est dire la part décisive que prennent au financement de notre travail nos acheteurs, nos abonnés et ceux qui, chaque année plus nombreux, nous versent des dons.

L’an prochain, il est possible que nous ne figurions plus du tout dans le tableau du ministère de la culture. En effet, la moitié des aides reçues par Le Monde diplomatique en 2012 l’ont été au titre de notre diffusion à l’étranger. Or, en 2013, cette aide au développement de notre lectorat international a été divisée par cinq, passant de 95 900 euros à 18 600 euros. Ajoutons à cela le relèvement important des tarifs postaux qui va nous concerner, alors même que le président de la République vient d’en annuler l’essentiel pour les quotidiens et pour les magazines d’actualité hebdomadaires, et chacun pourra se faire une idée de l’affectation étrangement ciblée des aides à la presse. C’est-à-dire en définitive de l’argent des contribuables.

Il y a trente ans, le Parti socialiste proclamait : « Un réaménagement des aides à la presse est indispensable. (…) Il faut mettre un terme à un système qui fait que les plus riches sont les plus aidés, et les plus pauvres les plus délaissés. (…) La réforme des aides à la presse devrait également mieux différencier la nature des titres et ne pas traiter de la même façon la presse politique et d’informations générales et la presse récréative. Elle devrait distinguer, en particulier en matière d’aides postales, la presse bénéficiant d’un fort volume de publicités et celle qui en est dépourvue (2). »

Les données officielles récemment rendues publiques ainsi que les derniers arbitrages présidentiels en matière de presse démontrent que cette analyse, à laquelle nous ne pouvons que souscrire, n’a pas reçu le moindre début d’exécution. Faute de quoi, comment expliquer que Télé 7 jours ait reçu trente-huit fois plus d’argent public que Le Monde diplomatique  ?

En nous versant un don, que vous pourrez partiellement déduire de vos impôts, vous corrigerez à notre avantage cette répartition fantaisiste des sommes que l’Etat verse chaque année à la presse.

(1) «  Les aides de l’Etat à la presse écrite  » (PDF), communication de la Cour des comptes à la commission des finances du Sénat, juillet 2013. Le tableau détaillé des publications aidées se trouve page 40.

(2) Cité dans l’article de Serge Halimi, «  Nous ne sommes pas des robots  », Le Monde diplomatique, octobre 2013.

jeudi 19 décembre 2013

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26 décembre 2013 ~ 0 Commentaire

venezuela: les élections offrent un répit à la révolution (avanti.e)

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A la fin du mois d’octobre dernier, le gouvernement vénézuélien du président Maduro était au bord de l’abîme à cause de la crise économique.

Un mois plus tard, il a triomphé aux élections municipales (du 8 décembre). L’opposition voulait utiliser ces dernières afin de provoquer la destitution du gouvernement Maduro. Que s’est-il passé en un mois ? Pourquoi s’est-il produit un tel changement d’état d’esprit dans le peuple bolivarien ? Est-ce que ce résultat raffermit la position du gouvernement ?

Le triomphe électoral en quatre comparaisons

Les résultats des élections apportent de nombreux éléments à analyser, mais l’espace nous manque ici pour le faire amplement. Néanmoins, quatre éléments permettent de comprendre le résultat :

a) L’écart entre les votes en faveur du chavisme et l’opposition a été multipliée par trois à l’échelle nationale : du faible 1,8% des élections présidentielles, on passe à 6% d’écart, mais c’est encore loin des 12% d’octobre 2012.

b) Le nombre de mairies contrôlées par le chavisme passe des deux tiers du total au trois quarts.

c) Mais le chavisme n’a pas réussi à récupérer les deux principaux districts : la Mairie du Grand Caracas et celle de Maracaibo, ni les principales villes. L’opposition a marqué un point en récupérant la ville de Valence.

d) Le taux d’abstention de 41% est très élevé en comparaison avec les présidentielles, il est historiquement le plus bas par rapports aux précédentes municipales.

Impact des mesures d’urgence

La période électorale a été marquée par la crise économique et par les mesures d’urgence qui, depuis le 6 novembre, sont parvenues à freiner l’usure et la spéculation, modifiant ainsi l’état d’esprit populaire. Ainsi, alors qu’il était courant d’entendre jusqu’en octobre les chavistes dire qu’ils ne voteraient pas pour leurs candidats ou voteraient nul, à partir de la mi-novembre il y a eu un revirement de l’opinion populaire.

Pour mieux comprendre cela : novembre et décembre sont les mois où le peuple qui vit de son travail, majoritairement chaviste, profite des primes de fin d’année pour résoudre les problèmes laissés en suspens. Remplacement d’appareils domestiques, achats de vêtements pour l’année pour toute la famille, repeindre la maison… C’est une période de fête et de sentiment d’un bon niveau de vie.

Voyons comment les choses se présentaient concrètement ; si une famille avait besoin de remplacer la table de sa salle à manger, elle était confrontée au fait qu’une table similaire lui aurait coûté 120.000 bolivars, quelque chose comme 40 salaires minimums. Avec les mesures prises par le gouvernement, la même table revient à 2.500 bolivars, moins qu’un salaire minimum. C’est un cas extrême, mais il se reproduit, dans une moindre proportion, avec tous les produits. Et bien que la majorité n’ait pas directement bénéficié de ce type d’actions, le changement dans la politique gouvernementale et sa décision d’agir dans ce sens ont rappelé, pour la première fois depuis longtemps, la politique de Chávez.

La croisée des chemins est toujours là

Le ballon d’oxygène obtenu par le gouvernement se gonfle avec le résultat électoral. Mais les bases structurelles de la crise sont toujours là. Le président Maduro subit deux pressions simultanées mais opposées. La bourgeoisie cherche à élargir sa participation dans la distribution de la rente pétrolière. Pour ce faire, le gouvernement devrait remettre en cause les conquêtes des travailleurs. Le peuple bolivarien, de son côté, exige qu’on approfondisse les mesures actuelles et qu’on restaure son niveau de vie durement frappé par la crise.

Ce qui vient n’est donc pas un conflit conjoncturel. L’année 2014, où aucune élection n’est prévue, verra se produire le choc entre ces deux pressions opposées. Pour le gouvernement, le choix se résume à ceci : conclure un pacte avec la bourgeoisie ou approfondir le processus populaire. Le peuple bolivarien déploiera toute son énergie révolutionnaire pour défendre ses conquêtes. Les dés sont maintenant jetés.  23 décembre 201

Carlos Carcione est chercheur du Centre International Miranda et membre de Marea Socialiste, courrant anticapitaliste au sein du PSUV (Parti Socialiste Uni du Venezuela).

Source :
http://as.mst.org.ar/2013/12/12/venezuela-triunfo-del-chavismo-detras-de-los-numeros/

http://www.avanti4.be/analyses/article/dossier-venezuela-les-elections-offrent-un

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