Archive | A gauche du PS

23 février 2025 ~ 0 Commentaire

Allemagne (élections)

Elections allemandes : Heidi Reichinnek, sauveuse surprise du parti Die Linke

La formation ancrée à gauche progresse au Parlement, lors du scrutin du 24 février, grâce à une figure émergente qui n’hésite pas à appeler les Allemands à monter «sur les barricades» contre l’extrême droite.

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Heidi Reichinnek, en campagne pour les législatives du 24 février 2025. (Olaf Krostitz/ROPI-REA)

Heidi, c’est un drôle de prénom pour faire une révolution. Avec son grand tatouage de Rosa Luxemburg bien visible sur le bras gauche et l’interdiction des milliardaires comme slogan, le tableau est parfait.

«Résistez contre le fascisme dans ce pays. Aux barricades !» a-t-elle lâché à l’assemblée fédérale (Bundestag) pour dénoncer la fin du «cordon sanitaire», l’alliance symbolique il y a trois semaines pour un texte sur l’immigration entre les conservateurs de la CDU et l’extrême droite d’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui n’avait aucune chance d’être adopté.

Un parti donné pour mort début janvier

Dans une campagne marquée par des candidats pâlots et mal-aimés, la figure montante de la politique allemande a redonné de la couleur aux débats. C’est la grande surprise de ces élections anticipées, où les sondages n’ont pas bougé d’un poil pendant trois mois.

Heidi Reichinnek, 36 ans, tête de liste de la gauche de la gauche (Die Linke), a réussi l’exploit de sauver son parti qui était, encore début janvier, donné pour mort. Trois semaines avant le scrutin de dimanche, les intentions de vote ont doublé, et le parti aurait obtenu plus de 8% selon les sondages de sortie des urnes, bien au-delà de la barre fatidique des 5 % nécessaires pour entrer au Bundestag, où quatre députés…

CDU/CSU

    • 211 sièges

      Friedrich Merz
      29 %
    •  dans Antifascisme
      AfD

      142 sièges

      Alice Weidel
      19,5 %
    •  dans Antiracisme
      SPD

      116 sièges

      Olaf Scholz
      16 %
    •  dans Europe
      GRÜNE

      98 sièges

      Robert Habeck
      13,5
  • Die Linke

    62 sièges

    Heidi Reichinnek, Jan van Aken
    8,5 %
  • FDP

    0 siège

    Christian Lindner
    4,9 %
  • BSW

    0 siège

    Sahra Wagenknecht
    4,7 %
  • party_anonymous_light
    Autres

    1 siège

    3,9 %
 Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin

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22 février 2025 ~ 0 Commentaire

Ce dimanche élections en Allemagne

 

Ce dimanche élections en Allemagne dans A gauche du PS

A propos des élections du parlement allemand du 23 février. Par Rémy Victor.

I/ Quelles coalitions peuvent se former pour donner un gouvernement, et pour mener quelle politique ?

Les élections au Bundestag qui ont lieu dimanche prochain, 23 février, vont probablement permettre à ce qui serait l’équivalent en Allemagne des composantes du NFP d’obtenir une majorité relative : parti social-démocrate (SPD, 110 sièges), Verts (Grüne, 90 sièges) et La Gauche (Die Linke, 50 sièges) obtiendront sans doute ensemble de l’ordre de 250 sièges, contre environ 200 pour le parti chrétien-démocrate (CDU). Le parti d’extrême-droite qui affiche des slogans de l’époque nazi, l’AfD, gagnerait environ 140 sièges. Le parti rouge-brun de Sarah Wagenknecht (BSW), structuré façon LFI, s’il franchissait la barre des 5% nécessaires pour avoir des élus au parlement, obtiendrait autour de 40 sièges.

La démocratie allemande est néanmoins un régime parlementaire cherchant à former des coalitions à majorité la plus stable possible, et le parti social-démocrate s’inscrit depuis les débuts de la RFA dans une logique de collaboration de classe.

La SPD a en effet formé à de nombreuses reprises des coalitions avec la CDU ou avec le FDP (le parti libéral, comparable en France à l’UDI / au Modem). Tous les sondages actuels indiquent néanmoins que le FDP n’entrera cette fois-ci pas au parlement, pour la première fois de son histoire. Mais même s’il parvenait contre toute attente à dépasser les 5%, le FDP restera en tout état de cause dans l’opposition : il ne serait pas une force d’appoint suffisante pour que la CDU puisse se passer du SPD, et le SPD refusera de se réinscrire dans une coalition avec le FDP, dans la mesure où c’est ce parti qui a fait voler en éclats la coalition menée par le SPD, et que c’est cette politique du FDP qui a entraîné le vote de défiance vis-à-vis d’Olaf Scholz et la convocation de nouvelles élections. C’est d’ailleurs parce que le FDP est tenu pour responsable du chaos politique actuel en Allemagne qu’il s’est effondré dans les sondages.

Le plus probable est donc qu’au sortir des prochaines élections, une traditionnelle grande coalition soit formée (CDU-SPD), c’est d’ailleurs celle que les directions de ces partis, restées cordiales entre elles dans les débats de la campagne électorale, souhaitent explicitement.

Il n’est cependant pas sûr que la CDU et la SPD aient ensemble assez de députés pour avoir la majorité absolue : les sondages hésitent à ce niveau, la majorité serait courte. Les forces d’appoint qui entreraient en considération seraient donc : die Grünen, ou bien le BSW (Alliance Sarah Wagenknecht)*.

*A moins que la CDU cherche à former une coalition avec l’AfD, ce qui reste dans l’immédiat inenvisageable en Allemagne, et ce en dépit de la campagne extrême-droitière menée par la CDU ces dernières semaines, et malgré aussi le fait qu’une proposition de loi – visant au durcissement de la politique migratoire – portée par la CDU ait réuni une majorité de suffrages au parlement grâce aux voix de l’AfD, ce qui a été considéré en Allemagne comme un fait extrêmement grave qui a brisé un tabou, et déclenché des manifestations de protestation de plusieurs millions de personnes pendant plusieurs semaines. [note du rédacteur]

Malgré un début de campagne électorale marqué par la volonté affichée par la CSU (le petit frère bavarois de la CDU) de refuser toute coalition avec les Grünen, – la tête de turc (procès en « wokisme ») à la fois de la droite, de l’extrême-droite allemande et du parti rouge-brun de Wagenknecht -, la CDU/CSU affiche dans son programme l’objectif de décarbonation de l’Allemagne à l’horizon 2045, objectif partagé avec les Grünen. (Seule Die Linke se montre plus ambitieuse, en promettant une politique permettant de l’atteindre dès 2040).

Ces dernières années, les positions de la CDU, de la FDP et des Grünen étaient largement convergentes en ce qui concerne la livraison d’armes à l’Ukraine, notamment dans le débat sur la livraison des Taurus (l’équivalent des Scalps ou des Storm shadows, les Taurus allemands ayant néanmoins une portée deux fois plus grande que leurs homologues français et britanniques), la CDU, la FDP et les Grünen ayant vigoureusement prôné la livraison des Taurus, là où le chancelier Olaf Scholz et une majorité au sein du SPD s’y opposaient.

Même si les élections régionales en Thuringe (ex-RDA) ont vu la formation d’une coalition CDU-SPD-BSW, cette configuration inédite semble moins probable au niveau fédéral. Les Grünen ont en effet une plus longue expérience de coalition avec la CDU, comme par exemple en Bade-Wurtemberg. Au niveau fédéral, il a souvent été question dans la presse de l’éventualité (vue d’un bon œil par les directions des Grünen et de la CDU) de la formation d’une coalition CDU-Grünen en guise d’ersatz de l’attelage traditionnel CDU-SPD.

Néanmoins, la pression du contexte international pourrait, si la bourgeoisie allemande se montrait prête à accepter une logique de vassalisation vis-à-vis de Trump et de Poutine pour préserver au moins mal ses intérêts, donner lieu à la formation d’une coalition CDU-SPD-BSW au niveau fédéral (le BSW étant pro-poutinien).

II/ Die Linke, le Phénix renaît de ses cendre : bâton merdeux ou arme dont peut se saisir la classe ouvrière allemande ?

Un autre fait marquant de cette campagne électorale, mais qui concerne cette fois-ci la composition et la nature de l’opposition parlementaire, est la remontada du parti Die Linke. Rappelons brièvement que ce parti est issu de la fusion entre l’aile gauche du SPD opposée aux réformes néolibérales de Schröder (le WASG, dirigé par Oskar Lafontaine) et les restes du parti « d’union » socialiste est-allemand, l’ancien parti stalinien de RDA qui s’est renommé PDS (Partei des Demokratischen Sozialismus ) après la chute du Mur. Il s’est donné une fondation baptisée au nom de Rosa Luxemburg pour afficher sa prise de distance vis-à-vis du stalinisme et assurer son rayonnement international. Die Linke a été confrontée à une crise majeure avant les dernières élections européennes, lors desquelles le parti a implosé, la moitié de ses députés au Bundestag ayant rejoint le BSW, sous l’égide de Sarah Wagenknecht, épouse d’Oskar Lafontaine. Le BSW a drainé l’essentiel de l’arrière-garde stalinienne restée au chaud dans Die Linke après la réunification.

Menacée de ne plus avoir de représentant au Bundestag, Die Linke a mené une campagne réaxée sur le social (les militants trotskistes proches de l’ex-SU, organisés en son sein – et influents – multipliant les papiers appelant à adopter une orientation « lutte des classes »). Elle est apparue comme le principal rempart contre la dérive extrême-droitière dans le contexte de la course à l’échalote à qui affichera la politique migratoire la plus répressive, qui a vu la SPD se vanter d’avoir adopté et appliqué des lois et politiques plus restrictives que la CDU alors qu’elle était au gouvernement.

Le parti Die Linke a enregistré en l’espace de quelques semaines plus de 10 000 adhésions, majoritairement des trentenaires qui sont immédiatement entrés en campagne en participant aux porte-à-porte déployés à grande échelle par le parti. Die Linke est ainsi créditée de 7 à 8% des voix dans les derniers sondages. Auprès des classes moyennes, le parti apparaît également, du point de vue de l’ambition écologique, plus crédible que des Grünen qui n’ont fait qu’avaler des couleuvres et errer de compromission en compromission dans leur gouvernement de coalition avec le SPD et les libéraux du FDP, qui a toujours cherché à freiner leurs ardeurs, le chancelier Olaf Scholz ayant souvent arbitré en faveur du FDP, partenaire à qui il fallait donner plus de gages pour que la coalition n’éclate pas. Les renonciations et les reniements n’auront cependant pas suffi. Et le FDP est sommé par Scholz de quitter la coalition sur fond de blocage sur l’adoption du budget par le FDP. Celui-ci avait prévu de rompre de manière imminente selon son propre timing mais a été surpris de se faire évincer par un chancelier qui avait senti le coup venir et pris les devants en fin politicien.

Malgré le départ en masse des staliniens pour rejoindre les horizons qu’ils croyaient plus porteurs du BSW (cependant certains bureaucrates ayant senti le vent tourner font désormais le trajet en sens inverse), les positions de Die Linke en matière de politique internationale demeurent vacillantes, dans un numéro d’équilibrisme entre la tradition pacifiste allemande qui se fait l’allié objectif (l’idiot utile) du campisme pro-Poutine, et la conscience dans certaines fractions de Die Linke ( dont une partie, mais une partie seulement, des représentants de la branche allemande de l’ex-SU, elle-même traversée par cette contradiction) de l’enjeu démocratique majeur que représente le soutien à la résistance ukrainienne.

21/02/2025.

https://aplutsoc.org/Allemagne

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13 février 2025 ~ 0 Commentaire

Trump

Santa Claus standing on sea beach with arms raised.

« Femme », « climat »… Trump interdit des mots dans les articles scientifiques

Les scientifiques étasuniens doivent désormais bannir tout un lexique environnemental et social de leurs travaux, sous peine de risquer la perte de financements. Un basculement dystopique qu’elles et ils racontent, stupéfaits.

« Je n’arrive pas à croire que j’écris ceci depuis les États-Unis. » Le 10 février, Alessandro Rigolon épanche son désarroi sur le réseau social Bluesky. Pour conserver une subvention, le professeur en urbanisme à l’université de l’Utah doit supprimer le mot « climat » du titre de ses travaux. Un infime aperçu de la liste du vocabulaire interdit dressée par le président Donald Trump.

Le 29 janvier, à Washington, son secrétaire aux Transports a autorisé une série de mesures visant à abroger les politiques « woke », portées sous l’ère Biden. En clair, ordre est donné aux agences fédérales d’identifier et d’éliminer tous les programmes, politiques, activités, règles et ordres promouvant l’activisme climatique. Et les accords de financement de la recherche n’échappent pas à l’épuration.

« Leur plan est d’utiliser l’IA [intelligence artificielle] pour détecter les mots et les contenus interdits dans tous les projets financés par le gouvernement fédéral », poursuit Alessandro Rigolon. Le chercheur précise avoir été averti par courriel qu’il est désormais déconseillé d’inclure, dans une demande de subventions, des mots comme « changement climatique », « émissions de gaz à effet de serre » ou « justice environnementale ».

« Femme », un mot interdit

Baptisé « l’abrogation Woke », ce mémorandum ne concerne pas uniquement l’écologie. Les questions d’équité raciale, de genre, de diversité et d’inclusion figurent aussi dans la liste noire du républicain climatodénialiste. Sur Bluesky, l’alternative principale au réseau social X d’Elon Musk, des scientifiques de tous domaines témoignent de leur stupéfaction.

Professeure en psychologie à l’université de Californie du Sud, Darby Saxbe a publié une liste de près de 120 mots-clés à bannir, allant de « préjugé » à… « femme ». Ce document lui a été transmis par un responsable de la National Science Foundation, une agence dotée de 9 milliards de dollars (8,7 milliards d’euros) annuels, destinés à soutenir la recherche scientifique.

« Il s’agit d’une guerre contre la science »

« Il est impossible de concevoir une étude sur les humains sans utiliser au moins un des termes figurant sur la liste des interdictions, écrit-elle. Cela signifie que la recherche biomédicale, la recherche sociale et les neurosciences sont désormais gelées aux États-Unis. » À ses yeux, « il s’agit d’une guerre contre la science ».

D’après un document interne cité par le Washington Post, les demandes de subventions n’entrant pas en conformité avec ces décrets feront l’objet de « mesures supplémentaires ». En d’autres termes, elles pourraient être soumises à des modifications ou à des résiliations partielles, voire totales.

Sous couvert d’anonymat, une chercheuse a raconté au Guardian avoir dû emprunter de l’argent à ses parents pour payer son loyer, à la suite de l’annulation de son financement. Le journal britannique précise toutefois qu’un juge de la cour de district de Washington a émis, le 3 février, une ordonnance de restriction temporaire bloquant la mise en place de ces gels.

Erreur 404

Au-delà de frapper le portefeuille, la chasse aux sorcières du milliardaire new-yorkais consiste aussi à supprimer toute référence à la crise climatique des sites internet fédéraux. De la Maison Blanche au ministère de la Défense, des onglets autrefois consacrés à la question affichent désormais le message d’erreur « 404 Not Found ».

Doctorant à l’université Duke, Tyler Norris a ainsi remarqué la suppression de ses travaux sur l’interconnexion des réseaux électriques, initialement publiés sur le site du ministère de l’Énergie. Une façon pour l’administration Trump de s’éviter toute concurrence dans la promotion des combustibles fossiles. Même son de cloche du côté du climatologue David Ho, en quête de travaux sur les cycles du carbone océanique.

« Un vol aux proportions astronomiques »

« J’aimerais bien avoir ne serait-ce qu’une estimation de ce que toutes ces données perdues ont coûté aux contribuables pour être développées, et ce qu’elles nous coûteront à l’avenir en raison de leur absence, a déploré sur Bluesky la docteure en biologie à l’université de Washington, Meade Krosby. Il s’agit d’un vol aux proportions astronomiques. »

Et la bataille débute à peine, prévient dans les colonnes du Guardian Gretchen Gehrke, de l’Environmental Date & Governance initiative, un réseau de surveillance indépendant : « Nous devons nous attendre à une nouvelle campagne massive de suppression d’informations. »

https://reporterre.net/

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11 février 2025 ~ 0 Commentaire

Dérives (Reporterre)

vous vois

Destructions d’espèces protégées : l’État « ouvre la porte à toutes les dérives »

Le projet de loi d’orientation agricole discuté au Sénat prévoit que seules les atteintes jugées intentionnelles aux espèces protégées pourront être sanctionnées pénalement. Un recul très grave, selon les écologistes.

Loutre, hérisson, mésange bleue, androsace des Alpes… Ces espèces protégées n’en auront peut-être bientôt plus que le nom. Après avoir été adoptée par l’Assemblée nationale en mai 2024, la loi d’orientation agricole est en cours d’examen au Sénat.

Son article 13, introduit par amendement par le gouvernement, prévoit que seules les atteintes « intentionnelles » ou consécutives à une « négligence grave » aux espèces protégées seront passibles de poursuites pénales.

Après les attaques contre l’Agence bio et l’Office français de la biodiversité (OFB), cette mesure constitue une nouvelle offensive contre l’environnement de la part des sénateurs Les Républicains, avec l’appui du gouvernement.

Cette disposition est « un permis de détruire la biodiversité »

Que se passera-t-il si cet amendement est adopté ? En distinguant les « atteintes intentionnelles » aux espèces protégées des « actes de bonne foi », cette disposition est « un permis de détruire la biodiversité », dénonce Laure Piolle, chargée des questions agricoles à France Nature Environnement (FNE) : il faudra prouver que la destruction de la nature a été volontaire et réfléchie pour condamner le contrevenant. Or, en droit, prouver que la personne avait l’intention de tuer une espèce est très difficile.

« La plupart du temps, la destruction de l’espèce est un dommage collatéral », ajoute Laure Piolle. Quant à la négligence grave, celle-ci est très rare, « ce sont les négligences simples comme les imprudences ou les manquements à une obligation de prudence qui sont retenues ».

« L’une des pires régressions en matière de droit de l’environnement de ces dernières années »

Ainsi, « en cas d’atteinte aux espèces protégées ou à leur habitat, cet article remplace les poursuites pénales par une sanction administrative d’une amende de 450 euros maximum ou un stage de citoyenneté », résume Laure Piolle. Si un agriculteur tue une mésange bleue après avoir taillé une haie, utilisé un pesticide ou épandu du lisier, il faudrait prouver que c’était intentionnel, ce qui est quasiment impossible et il ne risquerait donc aucune poursuite.

Pire, le texte ne concerne pas uniquement les agriculteurs mais tout le monde. « Si un industriel pollue une rivière, il pourra plaider qu’il ne l’a pas fait exprès et ne sera pas condamné », dit Laure Piolle. Même chose pour un chasseur qui abattrait une espèce protégée qu’il aurait confondue avec une espèce gibier ou un particulier qui provoquerait la mort d’un hérisson après avoir répandu des produits pour éliminer les rongeurs sur son terrain.

« Cette mesure met en danger toute la biodiversité, c’est l’une des pires régressions en matière de droit de l’environnement de ces dernières années, déplore Laure Piolle. Le gouvernement envoie un message d’impunité : puisqu’il n’y a pas de sanction, c’est la porte ouverte à toutes les dérives. »

Les personnes qui porteraient atteinte à des espèces protégées comme la mésange bleue seraient bien moins susceptibles de répercussions judiciaires, déjà rares aujourd’hui, si cette loi était adoptée telle quelle. © P-O. C./ Reporterre

À l’instar de FNE, 38 associations de protection de l’environnement ont publié une pétition contre cette mesure, qui a déjà recueilli plus de 40 000 signatures.

Si la réglementation actuelle punit la destruction d’une espèce protégée d’un maximum de cinq ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende, « ces condamnations sont rares, dans la grande majorité des cas, le contrevenant est seulement convoqué par l’Office français de la biodiversité (OFB) », dit Arnaud Gossement, avocat spécialiste en droit de l’environnement. Selon le débat parlementaire, en 2022, seuls 136 agriculteurs ont été impliqués dans une procédure en lien avec le droit de l’environnement.

Un article contraire au droit européen ?

Cette disposition est surtout une « fausse promesse faite aux agriculteurs car l’article 13 de la loi d’orientation agricole est contraire au droit européen », affirme Arnaud Gossement. La destruction des espèces protégée et de leur habitat est encadrée par la directive européenne du 11 avril 2024 qui précise que ce délit peut être sanctionné, même lorsqu’il n’est pas intentionnel.

Or, en vertu du principe de hiérarchie des normes, le droit européen prime sur le droit national. Ainsi, « cet article pourra être attaqué par une association environnementale devant le Conseil d’État qui n’aura d’autre choix que d’appliquer le droit européen », pressent-il.

« L’État répond de manière démagogique aux problèmes des agriculteurs »

Pour Arnaud Gossement, « avec cette mesure, l’État répond de manière démagogique aux problèmes des agriculteurs. Ce dont ils ont besoin avant tout, c’est d’être mieux accompagnés, pas de bénéficier d’une sorte d’impunité ».

Mais pour le sénateur écologiste Daniel Salmon, « en réintroduisant la notion de négligence grave pouvant conduire à une sanction pénale, les sénateurs Les Républicains ont fait en sorte que le texte soit difficilement attaquable au niveau européen ». Selon lui, « tout va dépendre de quelle version sera finalement adoptée par les sénateurs ». Le texte devrait être voté par le Sénat le 18 février, soit quatre jours avant l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris.

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11 février 2025 ~ 0 Commentaire

Librairie

 

Des clients et des soutiens de la librairie Educational Bookshop, où sont affichés les slogans “Liberté pour tous” et “De la rivière à la mer”, après la perquisition menée par la police israélienne, à Jérusalem-Est, le 10 février 2025.
Des clients et des soutiens de la librairie Educational Bookshop, où sont affichés les slogans “Liberté pour tous” et “De la rivière à la mer”,

La police israélienne a effectué une descente dans la célèbre librairie Educational Bookshop à Jérusalem-Est (un secteur de la ville occupé depuis 1967 puis annexé par Israël), saisissant une sélection de livres, arrêtant ses deux propriétaires et les traduisant en justice, rapportent ce mardi 11 février plusieurs médias palestiniens et internationaux.

Mahmoud Mouna, propriétaire de la librairie, et son neveu, Ahmed Mouna, ont été arrêtés dimanche soir pour suspicion de “trouble à l’ordre public” et “incitation” au terrorisme.

Lors de l’audience qui s’est tenue ce mardi 11 février au tribunal de Jérusalem (voir ci-dessous les images diffusées par la chaîne Al-Jazeera), la représentante de la police, Ortal Malka, a affirmé que “huit livres de la librairie […] répondaient aux critères d’‘incitation’ [au terrorisme], sans préciser lesquels”, rapporte le webzine israélo-palestinien + 972, sachant que “la plupart des livres ne sont même pas écrits en arabe et que la clientèle de la librairie est principalement internationale”, précise le média.

“Parmi les livres saisis, selon un communiqué de la police publié après le raid, se trouvait un livre de coloriage pour enfants intitulé From the River to the Sea [“Du fleuve à la mer”, un slogan politique palestinien considéré par les Israéliens comme un appel à la destruction d’Israël], de l’illustrateur sud-africain Nathi Ngubane”, ainsi que des œuvres de Noam Chomsky, Ilan Pappé et Banksy, détaille + 972.

Une boutique renommée

Fondée en 1984, Educational Bookshop est considérée comme l’une des principales librairies du Moyen-Orient. Elle est fréquentée par les journalistes, les chercheurs, les diplomates et les touristes pour sa vaste collection de livres sur la politique et l’histoire d’Israël et de la Palestine en anglais, en arabe et dans d’autres langues. Elle accueille également régulièrement des événements publics tels que des signatures de livres, précise le webzine.

La perquisition et l’arrestation des deux libraires ont suscité une vague d’indignation en Palestine et à l’international, dans un contexte politique tendu, alors qu’Israël mène une offensive musclée en Cisjordanie et que le cessez-le-feu à Gaza semble menacé, après l’ultimatum lancé par le président américain, Donald Trump.

L’essayiste américain Nathan Thrall, lauréat du prix Pulitzer et auteur d’Une journée dans la vie d’Abed Salama. Anatomie d’une tragédie à Jérusalem (traduit en français et sorti chez Gallimard en janvier 2024), a déploré ces arrestations. “Cela fait partie d’une politique de longue date visant à écraser toute affirmation perçue du nationalisme palestinien à Jérusalem-Est […]. Ils ont pris tout livre portant le nom de ‘Palestine’”, a-t-il regretté auprès du correspondant de la BBC.

Malgré cet épisode, la librairie a rouvert, et de nombreux habitués s’y sont rendus pour témoigner de leur soutien.

https://www.courrierinternational.com/

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11 février 2025 ~ 0 Commentaire

LFI (NPA)

 

L’Avenir en commun de LFI : appuis réels et vraies limites

Il y a quelques jours, La France insoumise présentait la nouvelle version de son programme « l’Avenir en commun », confirmant ainsi que les Insoumis se préparent à une amplification de la crise et une possible présidentielle anticipée.

Sans surprise, c’est Jean-Luc Mélenchon qui a introduit mardi 28 janvier la conférence de presse présentant la nouvelle mouture du programme insoumis. Façon de montrer à touTEs que cette mise à jour s’inscrit dans le cadre de la préparation de la campagne présidentielle… du candidat Mélenchon.

« Montrer que nous sommes prêts », a-t-il insisté. Si LFI a raison d’anticiper tous les scénarios (jusqu’à un départ anticipé de Macron), la première limite est d’ancrer l’issue de cette crise de régime, de cette faillite démocratique dans laquelle l’extrême droite va aussi chercher à s’engouffrer, sur le seul terrain institutionnel, avec les urnes comme quasi-unique débouché.

De l’Union populaire à la Nouvelle France

Sur le fond, le « nouveau » programme balaye 831 mesures (143 de plus qu’en 2022) autour de quatre chapitres : faire la révolution citoyenne ; l’harmonie des êtres humains entre eux ; l’harmonie des êtres humains avec la nature ; ordonner le monde. Un enrichissement s’appuyant sur l’activité parlementaire de ces dernières années, de l’élaboration au sein de l’Institut La Boétie ainsi que des groupes et livrets thématiques de LFI.

Autour du thème de « La nouvelle France »(qui succède donc au mot d’ordre précédent de l’« Union populaire »), on retrouve des éléments programmatiques pour une gauche rompant avec les canons du libéralisme : planification écologique, relance des services publics, mesures pour lutter contre la pauvreté et l’accumulation indécente des ultra-riches, défense d’une économie au service des besoins sociaux, instauration de la 6e République (Assemblée constituante), défense des libertés, lutte résolue contre l’extrême droite, avec en focus des mesures contre la concentration capitalistique des médias ou en faveur de la régulation de l’espace numérique mondial…

La « Révolution citoyenne » comme horizon stratégique

Autant de mesures politiques qui sont des points d’appui pour tracer les contours d’une rupture sociale et démocratique, mais qui pour l’essentiel ne pourraient être mises en application que dans le cadre d’un bras de fer important avec les classes dominantes. Pour le coup, la limite de l’exercice est donc bien dans ce que « L’Avenir en commun » ne dit pas.

Dans sa présentation du 28 janvier, Jean-Luc Mélenchon évacue la question stratégique : « le cœur de la méthode du mouvement insoumis c’est la révolution citoyenne, [...] une révolution par les urnes », se vantant même qu’avec la motion de censure contre Barnier, « c’est la première fois qu’une formation de gauche radicale parvient à renverser un gouvernement de droite sans tirer un seul coup de fusil et sans monter un mètre de barricade ».

Mélenchon et LFI ne tirent pas les leçons des expériences du mouvement ouvrier. À l’heure en particulier de la finance autoritaire et d’une fuite en avant dont on ne connaît pas l’issue, les classes dirigeantes ne laisseront pas mettre en œuvre des mesures remettant un tant soit peu en cause leur pouvoir à décider de nos vies et à nous faire payer la crise multidimensionnelle de son système.

Aussi, comment penser appliquer une politique de rupture sans s’appuyer sur la mobilisation la plus massive de notre camp social, sans peser collectivement pour se hisser au rapport de forces nécessaire ?

Contre Macron au service du Medef, la droite et l’extrême droite, la construction dans l’unité d’un front de la gauche sociale et politique au service des luttes de notre camp reste le moyen d’imposer un programme de rupture qui par définition ne peut être enfermé dans les institutions actuelles. Dans la gauche radicale, le débat doit continuer.

Manu Bichindaritz

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10 février 2025 ~ 0 Commentaire

Palestine

israel

La Palestine face à la vague d’extrême droite

Après seize mois de guerre génocidaire d’Israël contre la bande de Gaza, il est difficile de faire des prévisions crédibles sur ce qui va se passer au Moyen-Orient, à l’échelle régionale.

De nombreux éléments d’incertitude persistent, tous découlant de l’agression israélienne contre Gaza, le Liban et la Syrie après la chute du régime de Bachar al-Assad.

En revanche, il est malheureusement trop facile, en s’en tenant aux faits sur le terrain, d’établir le bilan dramatique de cette longue et tragique période pour les Palestinien·nes, en premier lieu ceux de Gaza, mais aussi ceux de Cisjordanie.

L’offensive de l’extrême droite

Il ne fait aucun doute qu’un élément crucial, notamment depuis l’accord de trêve entré en vigueur le 19 janvier dernier, est l’existence de deux gouvernements d’extrême droite, en Israël comme chez son principal allié et complice dans cette guerre, les États-Unis. Bien entendu, ce constat ne signifie pas que des gouvernements moins extrémistes n’auraient pas, eux aussi, cherché à « clore » la question palestinienne, en soutenant de facto les ambitions expansionnistes et coloniales d’Israël.

Cependant, l’entrée en vigueur de la trêve semble difficilement pouvoir ouvrir la voie à des négociations crédibles.

Certes, la mise en scène orchestrée par le Hamas à Gaza lors de la libération des otages vise à montrer que l’objectif premier affiché par Netanyahou, « l’éradication du Hamas » dans la bande de Gaza, a échoué. Mais il ne faisait aucun doute, dès le 8 octobre 2023, que cet objectif était inatteignable.

Des vents contraires

La férocité de l’agression israélienne, y compris contre les pays voisins, a clairement démontré qu’Israël a voulu exploiter trois facteurs favorables.

Le premier est lié aux choix de l’administration Biden, et maintenant de celle de Trump II, auxquels s’ajout la montée de l’extrême droite et des courants réactionnaires dans de nombreux pays, qui favorisent les projets coloniaux israéliens.

Le deuxième facteur est la faiblesse du « front de la résistance », à savoir l’illusion que l’Iran et ses alliés (la Syrie de Bachar al-Assad, le Hezbollah libanais, les forces chiites en Irak et les Houthis yéménites) interviendraient plus activement en faveur des Palestinien·nes. En réalité, malgré leur implication limitée, Israël n’a pas hésité à porter un coup fatal au Hezbollah, ce qui a accéléré la chute du régime fantoche d’Assad en Syrie. À cela s’ajoute une constante historique de la question palestinienne : l’hypocrisie des pays arabes, qui se contentent de déclarations grandiloquentes, sans conséquences réelles. Cela pourrait cependant changer avec la dernière idée de Trump : « transférer » (c’est-à-dire expulser) les Palestinien·nes de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie, sous prétexte de la reconstruction d’une bande de Gaza détruite à 85 %.

Le troisième élément est le rassemblement de la société israélienne autour du gouvernement après le 7 Octobre. Les manifestations massives qui secouaient Israël avant cette date pour s’opposer au tournant autoritaire de Netanyahou n’ont jamais remis en question la politique israélienne envers les Palestinien·nes. Après le 7 Octobre, les critiques à l’encontre du gouvernement se sont concentrées sur le sort des otages et, à l’exception d’une minorité courageuse, elles n’ont pas contesté les principaux axes de la propagande justifiant ce génocide.

Compte tenu de ces éléments, il est malheureusement probable qu’à l’expiration de la première phase de la trêve, la campagne militaire israélienne reprenne, impliquant cette fois-ci directement la Cisjordanie. Ce qui se passe ces derniers jours le confirme.

Dans ce contexte très sombre, deux éléments restent porteurs d’espoir :  la détermination, démontrée une fois de plus, du peuple palestinien à ne pas abandonner sa terre, et la grande ampleur du soutien internationale à sa lutte.

Ces deux facteurs sont déterminants pour poursuivre une lutte indispensable, non seulement pour les Palestinien·nes, mais pour nous tou·tes.

Le 2 février 2025 10 février 2025 par Cinzia Nachira

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10 février 2025 ~ 0 Commentaire

Pouagat Lidl

Pouagat Lidl dans A gauche du PS

           Les grévistes devant l’entrepôt de PLOUAGAT

A l’appel de l’intersyndicale composée de quasiment tous les syndicats présents dans la SNC LIDL France, à l’exception de l’UNSA, la grève a été très bien suivie. Plus de 4 000 grévistes selon La CGT. Des magasins fermés voir en mode service minimum.

La direction de la SNC LIDL qui n’a de commerçante que le nom a les yeux braqués sur les seuls résultats financiers, la fameuse « performance ».

Dans ce cadre, il n’est pas étonnant que les NAO 2025, en clair les négociations annuelles obligatoires achoppent sur de minables augmentations de salaires, l’ouverture généralisée des magasins le dimanche matin. 

L’exemple d’Auray qui fait parti de la DR 15 est significatif, le magasin ouvre…sans clients. C’est cela la « performance » LIDL… 

Le turn over des salariés dans le nouvel entrepôt de Plouagat n’est surement pas du au hasard non plus.

La dégradation des conditions de travail, le raz le bol a surement pesé sur l’engagement dans la grève. Le prochain round de négociation nationale a lieu vendredi prochain. 

Le mouvement de grève peut il rebondir, s’étendre, se renforcer? 

Les salarié-e-s de LIDL ont défié la famille Schwarz. Dieter Schwarz reste assez largement la plus grosse fortune d’Allemagne. Il faut taper dans sa caisse.

Correspondant comité Nathalie Le Mél 

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09 février 2025 ~ 0 Commentaire

Leonid Plioutch

 

Leonid Plioutch dans A gauche du PS

Ces mathématiciens qui firent plier le Kremlin – INÉDIT – Lundi 10 février à 20h30 sur LCP.

Tiré du bulletin du 9 février du Samizdat 2

Le 15 janvier 1972, lors de son arrestation à son domicile ukrainien, Léonid Pliouchtch est un inconnu de 33 ans. Mathématicien, communiste, il appartient à un petit groupe de défenseurs des droits de l’homme dans la très peu démocratique URSS de Léonid Brejnev. Mais, saisi par sa femme Tatiana, un comité de mathématiciens français, animé par Laurent Schwartz, premier médaillé Fields français, parvient à fédérer des centaines de collègues à travers le monde pour demander sa libération.

Lorsqu’éclate l’affaire, à l’Ouest, on ne connaît des opposants soviétiques que le dissident Sakharov, père de la bombe soviétique, bientôt Nobel de la Paix ; ou encore Soljenitsyne, auteur de L’Archipel du Goulag. Mais grâce au « Comité des mathématiciens » et à la ténacité de Tatiana Pliouchtch, discrètement aidés par des trotskistes de l’OCI, le cas Pliouchtch devient un tel symbole qu’il va amener le PCF, sommé de prendre position, à prendre ses distances avec l’Union soviétique.

 dans Histoire
Pierre Juquin accueillant Leonid Pliouchtch.

Ce documentaire réalisé par Mathieu Schwartz, petit neveu de Laurent Schwartz, repose sur le témoignage inédit et exclusif de Tatiana Pliouchtch, la femme de Léonid, mais aussi sur celui de Michel Broué, cheville ouvrière du comité des mathématiciens, de Pierre Juquin, alors au comité central du PCF, de Laurent Mauduit, ancien trotskiste, ou de Bernard Guetta, alors au Nouvel Obs.

·         Réalisé par : Mathieu Schwartz

·         Image : Gabriele Buti et Daphné Turpin

·         Montage : Marie Luquet-Courbon

·         Durée : 57′ / Année : 2024

·         Coproduction : Tournez s’il Vous Plaît / LCP-Assemblée nationale

Diffusions :

  • Lundi 10 février à 20h30
  • Lundi 17 février à 00h30
  • En replay sur LCP.FR et la chaîne YouTube de LCP

Suivi d’un débat présenté par Jean-Pierre Gratien

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08 février 2025 ~ 0 Commentaire

plougasnou

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