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10 mars 2025 ~ 0 Commentaire

JLM (Le Télégramme)

Jean-Luc Mélenchon participera à un meeting contre le racisme le mercredi 19 mars 2025 à Brest.
Jean-Luc Mélenchon participera à un meeting contre le racisme le mercredi 19 mars 2025 à Brest. (Photo d’archives EPA-EFE/Ludovic Marin)

Jean-Luc Mélenchon sera en meeting contre le racisme et l’extrême droite

Le mercredi 19 mars 2025, le fondateur de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sera de passage à Brest à l’occasion d’un meeting « contre le racisme et l’extrême droite », annoncé notamment par Pierre-Yves Cadalen lors du marché de Saint-Louis, dimanche 9 mars. « Soyons-y en nombre ! », ajoute le député de Brest centre dans une publication sur le réseau social X.

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07 mars 2025 ~ 0 Commentaire

Scientifiques

 

Les scientifiques debout contre l'obscurantisme, aux États-Unis comme en France

Les scientifiques debout contre l’obscurantisme, aux États-Unis comme en France

En réaction aux attaques de Donald Trump contre la science, des chercheurs du monde entier manifestent le 7 mars. Un mouvement d’ampleur pour bâtir une science loin des « régimes totalitaires ».

Les scientifiques contre-attaquent. Vendredi 7 mars, une marche pour défendre la science est organisée à Washington et dans des dizaines de villes aux États-Unis, par le mouvement Stand Up for Science (Debout pour les sciences). Celle-ci est relayée dans de nombreux pays, dont la France.

L’initiative est une réaction à la brutale offensive contre la recherche lancée par l’administration Trump depuis le 20 janvier et son investiture à la présidence des États-Unis. Coupes budgétaires et licenciements massifs dans les institutions et laboratoires de recherche, suppression de données scientifiques, censure et filtre idéologique des financements… La violence de l’attaque a pris de court la communauté des chercheurs.

« Il y a eu un moment de sidération aux États-Unis, témoigne Olivier Berné, astrophysicien au CNRS et co-initiateur en France de la mobilisation Debout pour les sciences. Mes collègues là-bas n’osent plus s’exprimer, ils ont peur, ils ne s’attendaient pas à être attaqués à ce point-là. »

Nommer la menace totalitaire

Les multiples mobilisations prévues le 7 mars doivent permettre de dépasser ce marasme. « Des chercheurs s’organisent au niveau fédéral et à l’international, de manière spontanée et populaire. Ce mouvement est le premier et le seul grand mouvement de contestation aujourd’hui aux États-Unis », dit Olivier Berné.

Le premier objectif est de mettre des mots sur le basculement en cours. « Obscurantisme », « mise en application littérale et affolante de la dystopie orwellienne », « attaques d’une ampleur inédite depuis la Seconde Guerre mondiale », disent les divers textes de collectifs de scientifiques.

« C’est du négationnisme scientifique d’extrême droite »

« On vit un moment illibéral, avec des méthodes faisant penser à des régimes totalitaires. Même si l’on n’a pas envie de sortir ce mot tout de suite, il faut attendre de voir la réaction des contre-pouvoirs, des États fédérés, de la justice, des mobilisations dans la rue », commente Emmanuelle Perez Tisserant, historienne spécialiste des États-Unis, également initiatrice de la mobilisation en France. Et d’ajouter : « Mais lorsque Trump menace de couper les financements aux universités qui autoriseraient des manifestations, cela fait clairement penser à de l’autoritarisme, voire à du fascisme. »

Toutes les sciences ne sont pas logées à la même enseigne : les sciences sociales, les travaux sur les discriminations ou sur le genre notamment, et les sciences de l’environnement, climat et biodiversité en tête, sont les cibles privilégiées.

Lire aussi : « Femme », « climat »… Trump interdit des mots dans les articles scientifiques

« Ils cherchent à museler ou supprimer les sciences les plus critiques : celles qui alertent sur les inégalités sociales ou l’urgence écologique, et montrent qu’un changement radical de société est nécessaire », dit Odin Marc, chercheur en sciences de la Terre au CNRS, membre de Scientifiques en rébellion et du collectif scientifique toulousain Atécopol, les deux organisations soutenant la mobilisation. Il affirme : « C’est du négationnisme scientifique d’extrême droite et une dynamique de criminalisation des lanceurs d’alerte, scientifiques et au-delà. »

L’Europe sur la même pente glissante

L’appel aux chercheurs et aux citoyens à descendre massivement dans la rue vise aussi à alerter sur l’ampleur des conséquences de ces attaques contre la recherche, et à leurs répercussions mondiales. Sur le climat, par exemple, les études et les données étasuniennes sont cruciales pour la recherche mondiale, via notamment les observations de la Nasa ou le travail de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).

Or, cette dernière vient d’être victime d’une vague de licenciements massifs, tandis que Katherine Calvin, scientifique en chef de la Nasa, a été interdite de participer à une réunion du Giec, dont elle est coprésidente d’un groupe de travail.

« Les données produites par les États-Unis sont étudiées dans le monde entier. Leur suppression ou restriction d’accès serait catastrophique. Cela montre notre très forte dépendance aux États-Unis et le besoin de repenser une forme d’autosuffisance dans la production des savoirs en Europe », dit Olivier Berné.

Ce qui suppose, a fortiori, que l’Europe ne suive pas le chemin des États-Unis. C’est l’autre signal d’alarme lancé par les chercheurs : « Ce qui se joue aujourd’hui aux États-Unis pourrait bien préfigurer ce qui nous attend si nous ne réagissons pas à temps », écrivent des scientifiques dans une tribune au Monde, qui appellent à rejoindre la mobilisation du 7 mars.

Les attaques frontales contre la science, et celles politiques et médiatiques, se multiplient aussi chez nous, en reprenant la rhétorique trumpiste : face à une crise, casser le thermomètre (ou les scientifiques) plutôt que de remettre en cause le modèle dominant. En France, sur l’écologie, le gouvernement comme l’extrême droite s’en sont pris brutalement ces derniers mois aux institutions scientifiques ou aux agences relayant les messages de la recherche.

Une mécanique délétère qui vise toute tentative de discours divergeant. « On le voit encore avec la décision de justice d’annulation du chantier de l’A69 [entre Toulouse et Castres]. Plusieurs journalistes ou élus s’en sont pris aux juges ou à la rapporteuse publique avec la même stratégie que Trump : décrédibiliser toute parole qui n’est pas la leur, quitte à inonder le débat de contre-vérités », souligne Odin Marc.

Bâtir une science ni fasciste ni capitaliste

La menace est aussi plus insidieuse. Elle passe par les politiques de destruction des moyens publics de la recherche depuis des décennies. « On sous-finance depuis vingt ans l’université. Des postes disparaissent chaque année au CNRS et il y a de moins en moins de financements par étudiant. Ce désengagement de l’État de la production de connaissances, c’est l’autre versant de cette pente glissante dans laquelle nous sommes engagés », prévient Olivier Berné.

Le collectif Scientifiques en rébellion dénonce également la multiplication des partenariats public-privé, les financements par projet au cas par cas, l’application d’une politique sélective « darwinienne » dans la recherche selon les performances des équipes, qui privilégie les gros projets et une science utilitariste, au service de l’industrie. En 2024, un rapport publié par un groupe de chercheurs alertait sur l’emprise croissante des intérêts privés sur la recherche publique en France. L’époque étant aux cures d’austérité drastiques, cette dynamique pourrait encore s’accélérer.

« Réclamer la liberté académique n’a pas de sens si on ne lui donne pas de budget. Sinon, la recherche est obligée de se lier à des intérêts privés. Il faut protéger la science du politique, en sécurisant son budget et en inventant des mécanismes pour qu’elle soit davantage en phase avec les besoins de la société », plaide Odin Marc.

Conventions citoyennes, forums citoyens et autres modalités d’interaction font partie des pistes avancées par Scientifiques en rébellion pour associer la société civile aux orientations de la recherche. « Protéger la science passe aussi pour nous par une critique de ses dérives actuelles. Il faut un vrai renouveau des relations entre science et société, pour que la production de connaissances soit vraiment au service de la démocratie et des nécessaires transitions écologique et sociétale », dit le chercheur.

Ce lien avec les citoyens est d’autant plus urgent à consolider face à la vague trumpiste. « Ce qui m’inquiète le plus, c’est qu’un certain nombre de nos concitoyens ne conçoivent pas les libertés académiques comme un bien à défendre, relève Emmanuelle Perez Tisserant. Un discours populiste qui gagne du terrain considère la recherche publique comme un repère de privilégiés. Il faut mieux défendre et formuler notre vision d’une science comme bien commun, comme savoir critique qui échappe à l’injonction de rentabilité économique. Sinon, ce sera toujours trop facile de couper les financements. »

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07 mars 2025 ~ 0 Commentaire

Féminicides ( Basta)

Une manifestation des femmes avec des pancartes "Stop féminicides"
Manifestation du 8 mars 2020 à Paris. CC BY 2.0 Deed Jeanne Menjoulet 

Contre les féminicides : un combat mondial

À travers la planète, des hommes tuent des femmes et des filles parce qu’elles sont femmes et filles. Le féminicide est un phénomène mondial. De la Colombie à la Grande Bretagne, des médias disent « ça suffit » et appellent les autorités à agir.

Portrait de Rachel Knaebel
L’édito international de Rachek Knaebel. Pour découvrir notre revue de presse « Chez les indés – International », inscrivez-vous ici.

Le 8 mars, c’est la journée internationale des droits des femmes. Mais c’est tous les jours que des femmes et des filles sont victimes de féminicides. En France, en 2023, il y a eu 93 féminicides et 319 tentatives recensées. Et 135 féminicides en 2024. Mais le phénomène est, évidemment, mondial, et alerte les médias.

« Entre janvier et décembre 2024, 886 femmes ont été victimes de féminicides en Colombie, selon l’Observatoire colombien des féminicides. C’est l’année avec le plus grand nombre de cas depuis 2018 », lorsqu’un registre réalisé par la société civile a commencé, signale la revue féministe latino-américaine Volcánicas. « Les autorités colombiennes ont signalé que 44 de ces féminicides concernaient des filles », ajoute la média. Ce qui « nécessite des mesures institutionnelles urgentes pour garantir leur vie », pointe la revue.

Filles et adolescentes en danger en colombie

« La nuit du 18 janvier, la Plaza de la Libertad de Chiquinquirá, Boyacá (un département de Colombie), était remplie de ballons et de bougies blanches. Des chants demandent que justice soit faite après la disparition d’une jeune fille », rapporte le site dans un reportage. Il s’agit en de Laura Valentina Páez Velandia, 9 ans.
Elle a disparu le 16 janvier, « au milieu d’une promenade de routine ». Son corps a été découverte cinq jours plus tard. Un homme a été mis en cause et arrêté.

Autonomie mise à mal

Certaines régions du pays sont plus touchées que d’autres par ces meurtres, qui ont des effets sur toute la société. « Ces cas de féminicides représentent également une violence symbolique à l’égard d’autres filles et adolescentes, qui voient leur autonomie mise à mal lorsque leurs amies, leurs voisines ou des filles et adolescentes du même âge qu’elles se font assassiner », dit Natalia Escobar, de l’Observatoire colombien pour l’égalité des femmes.

« La violence contre les filles, les adolescentes et les femmes continue d’augmenter et les mesures institutionnelles pour la prévenir font toujours défaut », accuse aussi Volcánicas. Le cas de l’Argentine donne raison à la revue. Là, le gouvernement du président Milei a annoncé « qu’il abrogerait le crime de féminicide du code pénal, ce qui constitue un revers majeur dans la lutte contre la violence fondée sur le genre », notait une chercheuse dans la revue The Conversation fin janvier.

Des autorités qui prennent ces morts au sérieux devraient déjà enquêter précisément sur le phénomène. Et pendant des années, les données ont manqué. Le quotidien britannique The Guardian révèle ainsi cette semainequ’au Royaume Uni, près d’une femme sur dix décédée aux mains d’un homme au cours des 15 dernières années « était une mère tuée par son fils ».

Des mères tuées par leurs fils

C’est ce que montre un rapport publié début mars par une organisation de la société civile : « Les données analysant la mort de 2000 femmes tuées par des hommes depuis 2009 ont donné un aperçu sans précédent du fléau caché qu’est le matricide, avec plus de 170 mères tuées par leurs fils. »

Le rapport conclut que la mauvaise santé mentale a joué un rôle dans 58% des cas de matricide. Selon Karen Ingala Smith, cofondatrice du groupe Femicide Census, les femmes sont souvent amenées à « payer le prix » des échecs de l’État, les fils en souffrance psychique n’ayant pas été pris en charge par le système de santé et social.

« La violence masculine à l’encontre des mères est une réalité largement méconnue mais brutale, dit elle. Ce que nous voyons dans ces chiffres n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il s’agit des femmes qui ont été tuées, mais il y a bien d’autres victimes cachées qui vivent leur vie dans la détresse la plus totale. »

Les gouvernements doivent agir

Les chiffres analysés par l’organisation britannique montrent par ailleurs que sur l’ensemble des 2000 cas de féminicides étudiés, « 90 % des meurtriers sont des membres de la famille, des partenaires ou des connaissances de la victime, tandis que 61 % des femmes ont été tuées par un partenaire actuel ou ancien. Environ 80 % des meurtres ont été commis au domicile de la victime ou de l’auteur. 61% des femmes ont été tuées par un partenaire actuel ou ancien, 9% des femmes ont été tuées par leur fils, 6% par d’autres membres de la famille, 15% par d’autres hommes qu’elles connaissaient et 10% par quelqu’un qu’elles ne connaissaient pas. »

Les nouvelles statistiques sur les cas de mères tués par leurs fils « ont conduit à des appels au gouvernement pour qu’il prenne des mesures spécifiques afin de lutter contre le matricide, et d’apporter un soutien aux victimes », écrit The Guardian. Le gouvernement du Royaume-Uni, et les autres à travers le monde, entendront-ils enfin ces appels ?

7 mars 2025 Rachel Knaebel

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04 mars 2025 ~ 0 Commentaire

Allemagne (NPA)

 

Allemagne : Après les élections fédérales, résister au lieu de s’adapter !

Les résultats des élections fédérales du 23 février 2025 confirment le glissement vers la droite, qui peut être stoppé dans le pays. Au Parlement, les conservateurs de la CDU/CSU, avec 208 sièges, et les fascistes de l’AfD, avec 152 sièges, ont obtenu les positions les plus fortes. Ensemble, ils représentent une large majorité des 630 députéEs.

LAfD se considère comme le véritable vainqueur, car elle a plus que doublé ses voix, passant de 10,3 % des voix à 20,8 % aujourd’hui.

Fascisme, poussée à droite et bellicisme

Poussée par l’AfD, la question de l’immigration « irrégulière » a été au centre de la campagne électorale. Le racisme inhumain propagé de manière agressive par l’AfD a conduit à un déplacement politique massif vers la droite du « centre démocratique ». En revanche, les intérêts élémentaires de la classe ouvrière n’ont joué qu’un rôle secondaire pour ces partis — si tant est qu’ils en aient joué un.

Le « changement d’époque » proclamé par le chancelier Scholz (SPD) après l’invasion russe de l’Ukraine il y a trois ans, est également susceptible de réunir une majorité en Allemagne. Le réarmement et le bellicisme sont largement acceptés sans être contredits. Seuls les votes en faveur du BSW (Alliance Sahra Wagenknecht) et de Die Linke ont pu être considérés comme un refus fondamental de la militarisation de la société.

L’effondrement du SPD

Les partis de la coalition brisée, Ampel (rouge, orange, vert comme les feux de signalisation) sont les grands perdants de ces élections. Avec 16,4 % des voix, le SPD a enregistré de loin son plus mauvais résultat depuis 1949. Le FDP (les libéraux), qui avait provoqué les élections anticipées au Bundestag, a clairement échoué à franchir la barre des 5 % et n’est plus représenté au Parlement. Les Verts ont été les moins sanctionnés. Avec 11,6 %, ils ont tout de même obtenu le deuxième meilleur résultat de leur histoire.

Le BSW, la scission de droite de Die Linke, a raté de très peu son entrée au Bundestag. En revanche, Die Linke qui, il y a encore quelques semaines, risquait également de ne pas passer la barrière des 5 %, a obtenu son troisième meilleur résultat à ce jour avec 8,8 %. C’est plus qu’une lueur d’espoir, d’autant plus qu’il a pu gagner des dizaines de milliers de nouveaux membres, jeunes pour la plupart. Ces deux phénomènes sont dus à la polarisation politique accrue par le coup de Merz au Bundestag et à l’essor consécutif des protestations antifascistes d’environ 1,5 million de personnes (voir l’Anticapitaliste n° 741 du 13 février 2025).

Mobiliser la société et vaincre le fascisme

Merz, le « candidat à la chancellerie » de la CDU/CSU, a exclu une coalition avec l’AfD le soir des élections. Son objectif officiellement annoncé est de former rapidement une coalition avec le SPD. Celui-ci joue toutefois pour l’instant la montre afin d’affaiblir les critiques au sein du parti concernant une alliance avec la droite conservatrice dirigée par Merz.

Malheureusement, les mobilisations de masse contre le fascisme qui ont eu lieu jusqu’à présent n’ont pas encore suffi à stopper le glissement vers la droite. Le slogan « Ensemble contre le fascisme » ne portera durablement que s’il est rempli d’une perspective sociale d’espoir.

Le moment est d’autant plus venu d’« annoncer la couleur », de s’engager, de participer de manière active et organisée. Transformer cet élan en un travail politique continu dans tous les domaines de la société — dans les quartiers, sur les lieux de travail, dans les écoles et les universités, mais aussi dans les syndicats et les autres mouvements sociaux —, tel sera le grand défi.

La résistance extraparlementaire est maintenant de mise, et non l’espoir d’un « mur de feu » ou d’un « rempart » parlementaire contre l’AfD. Ce mouvement extraparlementaire devrait s’opposer au racisme, au nationalisme, au fascisme, au bellicisme et défendre les intérêts sociaux et écologiques de la grande majorité de la population.

H. Neuhaus, J. H. Wassermann

https://lanticapitaliste.org/

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27 février 2025 ~ 0 Commentaire

OQTF (Basta!)

OQTF (Basta!) dans A gauche du PS
© Aude Abou Nasr

« Je vais à l’école, je fais tout ce que la France me demande, et j’ai une OQTF ! »

Être sous OQTF, qu’est-ce que ça veut vraiment dire ? Comment le battage politique et médiatique après l’attentat de Mulhouse est vécu par les personnes concernées ? Récits de vies sous OQTF.

« Une fois de plus, ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l’origine de cet acte terroriste », a martelé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur TF1, le soir de l’attentat de Mulhouse, perpétré le samedi 22 février.

Un Algérien sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), au « profil schizophrène » et fiché pour prévention du terrorisme, a tué une personne, Lino Sousa Loureiro, et blessé plusieurs autres. « Il faut changer le droit », a soutenu le ministre de l’Intérieur. « Pour ces individus très dangereux [...] je pense qu’il faudrait une rétention. Des peines de sûreté. Pour les maintenir, tant qu’on ne peut pas les renvoyer, en centre de rétention », a poursuivi Bruno Retailleau.

L’enfermement dans un centre de rétention administrative de personnes que le pays d’origine refuse d’admettre sur son sol est inconstitutionnel – puisque sans laissez-passer consulaire, l’expulsion est impossible. « Il faut changer la loi », a rétorqué Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, sur RTL le 24 février. Avant de s’en prendre au Conseil constitutionnel qui, « plusieurs fois, malgré nos propositions, dit qu’il faut laisser ces personnes en liberté ».

Ainsi s’installe un narratif : le gouvernement serait bloqué par l’état du droit actuel, et par les instances qui le garantissent. Ainsi s’installe surtout, dans le débat public, l’amalgame entre OQTF et délinquance, largement nourri par Bruno Retailleau à chaque crime impliquant une personne sous OQTF, et repris par la droite et l’extrême droite parlementaire.

« On nous colle une étiquette »

« Quand je vois les médias, c’est comme si on incitait les gens à diaboliser les personnes sous OQTF. On leur renvoie l’idée que ce sont forcément des délinquants, des criminels. Alors que pas du tout ! On ne peut pas cataloguer des gens comme ça ! » s’indigne Lyndie, jeune femme de 34 ans, placée sous OQTF en 2022 après un refus de sa demande de titre de séjour « vie privée et familiale ». « Évidemment qu’il y a des cas, comme partout. Mais une OQTF, ça ne définit pas une personne. Moi, par exemple, j’ai un casier judiciaire vierge. Tout ce qu’on voit et qu’on entend autour des OQTF, c’est frustrant. »

Lyndie est venue en région parisienne pour ses études, après son bac obtenu au Gabon. Comme ses sœurs et leur petit frère avant elle. Ses parents sont propriétaires en France. « J’ai fait mon master, obtenu mes diplômes, travaillé dans des jobs étudiants ici. Mon papa a fait ses soins sur le territoire français. Il est décédé à l’hôpital de Pontoise, en France », déroule Lyndie. L’une de ses sœurs s’est mariée et a obtenu la nationalité française. Les deux autres sont mères d’enfants français, car nés sur le territoire français.

Malgré cela, la préfecture a refusé le titre de séjour et délivré une OQTF à Lyndie. « Ils n’ont pas pris en compte mes études, le fait que je sois héritière donc propriétaire de la maison comme mes frères et sœurs, que je suis en règle depuis 2012… Que je n’ai plus d’attaches au Gabon et que toute ma vie est ici ! » s’attriste Lyndie. « On ne me donne pas ma place là où je me sens chez moi. »

« Ils n’ont aucun projet, à part s’acharner contre les immigrés »

Alors que l’idée d’un nouveau projet de loi immigration ne fait pas consensus pour Bruno Retailleau et le Premier ministre François Bayrou, le gouvernement continue d’agiter le débat public sur les OQTF. Une réunion du comité interministériel de contrôle de l’immigration a eu lieu mercredi 26 février sous l’égide du Premier ministre. Celui-ci a entre autres annoncé que serait présentée au gouvernement algérien « une liste « d’urgence » de personnes qui doivent pouvoir retourner dans leur pays et que nous considérons comme particulièrement sensibles », et lancé un audit interministériel sur la délivrance des visas.

Les OQTF sont désormais devenues l’alpha et l’oméga de la politique migratoire. Du moins, celle affichée au grand public. « On nous colle une étiquette », regrette Mamadou Dioulde Sow, jeune homme de 25 ans, co-auteur de l’ouvrage Né pour partir (Milan, 2023). « Il y a des drames causés par des personnes sous OQTF. Mais l’immense majorité sont des personnes de bonne volonté, intégrées, qui ont envie de rester en France. » Dans son parcours, lui aussi a connu deux OQTF, en 2018 et 2024. Chaque fois annulées par un tribunal, car jugées irrégulières.

Pour rappel, le nombre d’OQTF (près de 140 000 l’an dernier) a doublé en dix ans, tandis que le taux d’exécution a diminué de moitié. « On priorise ceux qui présentent des menaces de troubles à l’ordre public », avait soutenu Bruno Retailleau dans l’émission « Complément d’enquête » du 24 janvier. L’émission rappelait pourtant que seul 1,4 % des personnes sous OQTF avaient déjà été condamnées.

Côté judiciaire, les tribunaux administratifs déclarent illégales 20 % des OQTF qui leur sont présentées. C’est pourtant la politique du chiffre qui continue d’être encouragée au travers des circulaires successives de l’Intérieur, y compris la dernière, celle du 23 janvier 2025, adressée par Bruno Retailleau aux préfets.

« La délinquance, c’est eux qui la provoquent »

« Les politiciens font ça pour ternir l’image des immigrés, pour gâcher la vie de ces personnes, sans les connaître. Ils n’ont aucun projet pour la France, à part s’acharner contre les immigrés. Pourtant, il y aurait beaucoup d’autres choses à faire », épingle Mamadou Dioulde Sow. « Ils utilisent ce mot, OQTF, pour récupérer des voix dans la population française. Les voix de ceux qui ne savent pas ce qu’est une OQTF et dans quelles circonstances c’est délivré. »

« J’ai posé la question à un policier : qu’est-ce qui motive la délivrance d’OQTF ? » se souvient Abdoul, membre du collectif auto-organisé de mineurs isolés de Tours (Indre-et-Loire), qui a organisé la semaine dernière une manifestation contre la circulaire Retailleau. « Le policier m’a dit : les OQTF, on les donne aux délinquants, aux étrangers qui font des bêtises, qui vendent de la drogue… Je lui ai répondu : et nous ? Moi je vais à l’école, je fais tout ce qu’il faut, tout ce que la France me demande, et j’ai une OQTF ! »

Et de citer l’exemple d’autres jeunes de son collectif, dont l’un d’eux était inscrit dans un centre de formation d’apprentis (CFA). Avec un patron qui l’a appuyé dans sa demande de titre de séjour. « Il s’est pris une OQTF. Il ne peut plus aller au CFA. Le patron l’a viré. Il reste là, comme ça. »

« Tout allait bien », jusqu’à l’OQTF

Depuis la loi du 26 janvier 2024, les OQTF ont une durée d’exécution de trois ans, contre un an auparavant. « Tu perds des années. Il faut être fort mentalement. Tu ne fais rien, tu ne peux pas avoir de boulot, de logement. En fait, la délinquance, c’est eux qui la provoquent », martèle Abdoul.

Mamadou Dioulde Sow témoigne aussi de cet état de détresse qui peut faire plonger. Sa première OQTF lui a été délivrée alors qu’il était encore à l’école et en alternance. Pourtant « tout allait bien ». Tant qu’il était mineur, Mamadou était pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Puis, l’OQTF, tombée à sa majorité, « a tout bloqué. Je me suis retrouvé à la rue », relate-t-il. Finis l’école, l’alternance, l’hébergement. « C’était un stress énorme. J’étais isolé, désespéré. Je ne voulais plus parler à personne. »

Lui dit que « c’est Dieu qui [l’a] sauvé » : « Il a fait que j’ai rencontré les bonnes personnes sur mon chemin. Grâce à elles, j’ai pu surmonter cette période. » Des bénévoles du Réseau éducation sans frontières (RESF) de Lyon l’accompagnent. Mais ces soutiens, tout le monde ne les a pas. Dès lors, « les OQTF poussent certaines personnes à tomber dans de mauvaises situations, à faire ce qu’elles n’auraient jamais souhaité faire », estime-t-il. « Il y en a qui sont déjà traumatisées par leur parcours, qui ont traversé la Méditerranée, se sont cachées dans des toilettes de trains, ont survécu à la rue, sont des rescapées… L’OQTF leur tombe dessus et tout repart de zéro. Cela coupe tout espoir. J’en connais plein qui ont commencé à fumer, à boire, et ça a dégénéré. »

OQTF : une plongée dans la précarité

Puisque l’OQTF bloque tous les droits sociaux, la précarité s’installe sur tous les plans. Alors qu’elle sortait d’études commerciales et de management, Lyndie s’est retrouvée à « faire du repassage chez des gens, de la garde d’enfants. C’est vraiment l’OQTF qui a fait que j’ai travaillé au noir. Je ne savais même pas que c’était possible. » Lyndie a pu compter sur l’aide de ses frères et sœurs et d’un petit ami. Heureusement, car, dit-elle, « j’étais mal payée, je pouvais à peine me nourrir, c’était vraiment pour m’acheter des choses essentielles comme des serviettes hygiéniques. Je n’imagine pas comment font des gens qui n’ont pas ces soutiens ou ne connaissent pas les rouages pour travailler au noir. »

Pour les plus vulnérables, l’OQTF est aussi synonyme de rupture dans le parcours de soin. Hawa Gakou, résidant dans les Hauts-de-Seine, a été placée sous OQTF après quinze ans de régularité sur le territoire français, dont sept avec un titre de séjour pour soins renouvelé jusque-là sans encombre. Reconnue handicapée à 80 %, en fauteuil roulant, isolée, sa situation (dont elle avait d’abord témoigné auprès du site Infomigrants anonymement) n’a fait qu’empirer depuis la réception de l’OQTF. Elle a perdu son allocation aux adultes handicapés, mais aussi son aide à domicile financée par le département.

Depuis, ses dettes s’accumulent. « J’ai trop de difficultés à payer mon loyer. À la mairie, on n’a pas pu me donner droit à une assistante sociale car je n’ai pas de titre de séjour », explique-t-elle. Surtout, « l’OQTF m’empêche de faire mes soins. Par exemple, je devais faire un hôpital de jour pour de la rééducation, mais tout a été bloqué. Alors que j’en aurais tellement besoin… ça devient difficile de me mettre debout. »

« Je veux mes papiers parce que je me sens française »

Après trois ans de calvaire et des recours judiciaires infructueux, l’OQTF d’Hawa va expirer fin février. Elle espère que ce sera le début d’une nouvelle page. Pour l’heure, « c’est tellement difficile pour moi de garder le moral, parfois je pleure. J’ai tellement peur qu’un jour ils viennent me sortir de l’appartement », confie-t-elle.

Mamadou, lui, a pu faire annuler sa seconde OQTF en justice à l’automne 2024. Avec le soutien de RESF, depuis octobre, les choses se sont arrangées : « J’ai repris l’école, je suis en alternance en BTS, dans le secteur logistique, ça se passe très bien. » Lyndie a également pu faire annuler en justice son OQTF, au bout de deux ans. Elle dispose d’une autorisation provisoire de séjour, et espère obtenir bientôt son titre.

Elle ne cesse de postuler à des offres d’emploi, mais elle estime avoir « perdu des années d’expérience : les entreprises sont assez frileuses pour me recruter », confie-t-elle. « J’ai aussi perdu du temps sur le plan de mon épanouissement. Je veux pouvoir me faire plaisir, faire plaisir à ma famille. On est des femmes : je tiens à ne plus dépendre de quelqu’un, comme l’OQTF m’y a obligée. Je n’ai pas envie d’être celle qui se marie ou a des enfants pour rester ici… Moi je veux mes papiers parce que je vis sur le territoire. Que j’y ai fait mes études. Que je me sens française. »

27 février 2025  Maïa Courtois

Cet article est publié dans le cadre de notre partenariat avec Rapports de force.

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25 février 2025 ~ 0 Commentaire

Internationalisme, campisme ( Portugal)

portugal

 Les deux identités de la gauche labellisée

La gauche conservatrice a un passé et un présent, et tous deux nous la définissent comme un projet politique : son passé est le campisme et son présent est le sectarisme.

La distinction politique entre la gauche et la droite, bien qu’elle ait eu des expressions antérieures, comme la lutte contre le féodalisme et l’esclavage, a pris sa forme moderne avec la Révolution française.

À l’époque, la « montagne » était la gauche jacobine et les alliances entre les différentes factions bougeaient de manière gélatineuse, jusqu’à ce qu’elles soient toutes écrasées par le coup d’État du 18 Brumaire et la victoire de Napoléon Bonaparte. Mais la référence à la géographie politique de la gauche et de la droite est restée.

Toutefois, cette cartographie a toujours varié en fonction des circonstances historiques : la révolution soviétique a redéfini la ligne de partage entre les deux fractions du parti social-démocrate russe, les bolcheviks et les mencheviks, et a rapproché de la première une partie des socialistes-révolutionnaires, qui étaient alors la plus grande force électorale et organisaient les masses paysannes.

La gauche allemande a également évolué : Karl Kautsky, qui était considéré comme l’héritier théorique d’Engels, s’est retiré du parti social-démocrate pour protester contre son soutien à la guerre et a rejoint le parti social-démocrate indépendant, qui comptait Rosa Luxemburg parmi ses membres (mais il est ensuite retourné au SPD). Mais depuis la création de l’URSS, une partie importante de la gauche s’est définie comme faisant partie de ce camp politique, malgré sa dégénérescence et la répression stalinienne – Staline a assassiné plus de communistes dans son pays qu’Hitler ne l’a fait en Allemagne. L’obéissance au Kremlin est devenue leur identité. C’est là l’origine du campisme.

Campisme

Un siècle plus tard, et 35 ans après la chute du mur de Berlin, symbole de la fin de ce système et début de l’éclatement de l’URSS, il peut sembler anachronique que la gauche conservatrice s’identifie à un « camp » qui n’existe pas. Pourtant, cette fantasmagorie a une histoire et elle est puissante : pour certains partis communistes, le soutien à Poutine et au régime russe relève simplement de la continuité et de la nostalgie du stalinisme et du monde bipolaire au sein duquel son pouvoir militaire et symbolique se déployait.

Cela se fait au nom de l’histoire, même si celle-ci est déjà terminée. Cet attachement peut prendre de multiples formes, y compris les plus tortueuses, comme celle qui consiste à affirmer que Poutine est aujourd’hui le chef de guerre de la lutte contre le fascisme et que cela justifie donc une certaine indulgence à l’égard de la répression à l’intérieur du pays, du traitement réservé aux droits des femmes, du fanatisme religieux, de la complicité avec les oligarques et du soutien dont ils bénéficient, et même du pillage des ressources de son propre pays.

D’autre part, les preuves sont suffisantes pour démontrer le paradoxe de ce discours opposé au fascisme avec en même temps l’engagement en faveur de la victoire de Trump, le financement de Le Pen, la relation étroite avec Salvini, le soutien à l’extrême droite roumaine et d’autres encore. S’il y a une montée des forces fascistes, le camp poutinien en est complice.

En tout état de cause, déterminer sa politique en fonction d’une obédience internationale a toujours été un piège pour la gauche. Le faire lorsque son phare est un régime autocratique et ploutocratique est encore plus bizarre et crée des contradictions insurmontables : quiconque qualifie la Chine de système socialiste de notre époque doit se taire lorsqu’une entreprise d’État chinoise achète EDP( groupe de production d’électricité) ou REN (gaz), dans une opération qui procède de son accumulation de capital à l’échelle internationale.

L’alignement sur Moscou lors de l’invasion de l’Ukraine est une autre de ces contradictions, étant donné que le président russe a explicitement indiqué sa motivation : corriger l’erreur de Lénine, qui avait accepté l’autodétermination ukrainienne au lieu de maintenir les frontières héritées de l’empire tsariste.

Outre cet enfermement dans l’obéissance au régime poutinien, le campisme a aussi des effets domino. Il implique une succession de compromis avec d’autres régimes qui ont pu être, ou peuvent être considérés comme des alliés réels ou potentiels dudit « camp ».

Dans le cas du PCP, comme dans celui d’autres partis communistes et de forces conservatrices de gauche, c’est l’un des facteurs qui a motivé le soutien à des régimes tels que celui du MPLA en Angola. Il y avait là une continuité : certains dirigeants du mouvement de libération dirigé contre le colonialisme portugais avaient collaboré avec le PCP sous le régime salazariste et avaient vécu en exil dans les pays de l’Est.

Ce lien de solidarité était une réalité historique. Cependant, les processus d’indépendance et de guerre civile ont conduit ces organisations à faire des choix, dont l’un a été l’assassinat de militants communistes à Luanda en 1977, comme par exemple ce fut le cas de Sita Valles. Même s’il n’y avait pas eu ce genre d’affaire, il était clair, surtout depuis le règne de José Eduardo dos Santos, que le régime angolais avait été transformé en un instrument destiné à protéger par la force un système d’accumulation basé sur la corruption au profit des familles dirigeantes. En fabriquant l’image d’un gouvernement progressiste, le campisme a camouflé le vol.

Le campisme a également pour résultat de protéger les régimes corrompus, en particulier lorsqu’ils se perpétuent grâce à la fraude électorale. Le cas actuel du Mozambique est une illustration de cette contradiction. Le Frelimo prétendait avoir remporté la plus grande victoire électorale de son histoire, avec 70 % des voix ; ce résultat aurait dépassé le soutien obtenu par le dirigeant le plus populaire que le parti ait connu dans son histoire, Samora Machel.

Cependant, les preuves de fraude, la dissimulation des registres électoraux et l’absence de vérification des urnes ont renforcé la certitude que les résultats avaient été falsifiés, à un moment où l’isolement du régime s’exprimait par l’ampleur des protestations populaires. Le même phénomène s’est produit au Venezuela, avec le refus de communiquer les listes électorales.

Le soutien des campistes à ces régimes a donc un prix : la gauche conservatrice accepte de renoncer au principe démocratique de la transparence électorale, ce qui n’est pas sans conséquence sur ce qu’elle peut dire dans son propre pays. Ce soutien est encore aggravé par la sympathie pour le régime chinois, qui est constitutionnellement fondé sur le principe du parti unique.

Les effets en sont considérables : si l’on veut lutter contre la poussée de l’extrême droite, renoncer à la règle démocratique et à l’exigence du respect de la sincérité du scrutin est une erreur qui fait le jeu de l’ennemi. Ce faisant, la gauche campiste dit à son peuple qu’elle se dispense de respecter les droits démocratiques qui ont été conquis par les mouvements ouvriers et populaires. Ce qui caractérise le campisme, c’est le renoncement à l’internationalisme et à la lutte socialiste et donc à la seule véritable traduction concrète de la lutte démocratique contre le fascisme.

Sectarisme

Le campisme a d’autres facettes, et je voudrais attirer votre attention sur l’une d’entre elles. Récemment, le Parti communiste brésilien a connu une scission, celle d’une faction connue sous le nom de PCB-RR (Reconstruction révolutionnaire).

Je ne veux pas entrer dans les détails de cette histoire ou de l’évolution de ce parti qui, au milieu du siècle dernier, était la force la plus importante de la gauche brésilienne. Lui aussi était un parti campiste, et Luís Carlos Prestes, son secrétaire général, lorsqu’il a décidé de soutenir le candidat du président Getúlio Vargas à São Paulo en 1945 (et qu’ils ont participé ensemble à un meeting), s’est allié à celui qui l’avait emprisonné pendant neuf ans et qui avait livré sa femme, Olga, juive et d’origine allemande, aux autorités nazies (elle est morte dans un camp de concentration en 1942).

Aujourd’hui, le PCB est un parti marginal, son candidat à la présidence en 2022 a obtenu 0,04 % des voix (au Portugal, même le MAS a obtenu 0,1 % lors des dernières élections). La scission qu’il a subie n’a aucune portée internationale, mais elle ne fait que souligner un fait : elle est née d’un débat interne mené par des influenceurs qui se servent de la communication sur les médias sociaux pour propager le sectarisme.

Vous reconnaîtrez peut-être ce schéma dans la vie politique qui vous est plus familière, où, à l’utilisation des médias sociaux à des fins de communication, se substitue la focalisation du débat politique sur une dramatisation émotionnelle au travers d’une cascade virtuelle. Ce discours toxique a pour objectif de mettre à distance les courants avec lesquels le sectaire pourrait avoir des accords occasionnels dans la lutte sociale, et quiconque a suivi la campagne des militants du PCP contre le choix du Bloc d’affronter au Parlement le discours provocateur de la droite le 25 novembre a pu se faire une idée de ce qu’est ce sectarisme infantile.

Mon propos est aussi le suivant : par nature, les discours sectaires ont besoin de se placer dans un lieu inexpugnable et c’est pourquoi ils se multiplient sur les réseaux virtuels. Ils se plaisent mieux dans un espace public qui est en fait privé et l’utilisation des réseaux favorise leur agressivité et leur discours apocalyptique, puisqu’il y est normal de crier pour attirer l’attention.

Or, si la politique se transforme en une surimpression de cris dans le monde virtuel, comme dans l’exemple brésilien ou comme dans celui de cette prolifération d’insultes le 25 novembre, elle subit une contamination par intoxication. L’espace virtuel déforme l’ensemble du discours politique et la rationalité de l’appel à la mobilisation sociale.

Il est de fait manipulé par la forme moderne du capital et, en somme, se calque sur le modèle du trafic de stupéfiants : un réseau social propose une assistance globale pour une bonne partie de la vie humaine, se constituant ainsi comme une réalité parallèle qui sélectionne des activités à haute intensité émotionnelle ; il repose sur la diffusion d’une drogue hallucinogène (les utilisateurs ont accès à des produits et à des actions qui libèrent de la dopamine, le neurotransmetteur qui nous offre le plaisir de la récompense) ; il est dominé par des entreprises géantes qui en contrôlent le trafic/commerce ; elle crée ainsi une dépendance qui prend la forme d’une anxiété et d’une perte de compétences sociales ; elle se retrouve dans de multiples moyens de divertissement, de travail et de culture, y compris l’engagement dans des systèmes qui promettent des changements dans sa vie par l’immersion dans le monde virtuel.

Cette magie institue l’individu sans individualité : le prototype de l’habitant du métavers est une nouvelle espèce, née de la marchandisation de l’attention, du tourisme dans les savoirs triviaux, de la dégradation du langage et de l’effondrement de la notion de temps. Il s’agit d’une forme d’universalisation du capitalisme, qui s’étend et subjugue tout et tous, vampirisant les émotions et les pensées. Dans ce monde, l’acteur ou l’actrice politique des réseaux virtuels est un. sectaire par nature.

Si le campisme est ce qui définit la gauche conservatrice dans le monde et si son langage est une illusion de guérilla virtuelle, il ne lui reste plus rien de ce qui fait un projet socialiste.

Francisco Louça

https://www.afriquesenlutte.org/

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25 février 2025 ~ 0 Commentaire

El Watan

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Trump et les néonazis de Tel-Aviv

On le savait raciste, suprémaciste, génocidaire, voilà que depuis sa dernière visite à Washington, où il a rencontré Donald Trump l’impérialiste qui ne cache pas sa volonté de conquérir les pays voisins des Etats-Unis, le Canada, le Mexique, Panama, son canal et même le froid Groenland, le Premier ministre sioniste, Benyamin Netanyahu, vient de dévoiler sa nature néo-nazie, arabophobe et islamophobe. Il s’est dit « prêt à finir le travail entrepris au lendemain du 7 octobre » à Ghaza, en Cisjordanie et dans le reste du Proche-Orient.

Encouragé par les propos irresponsables du Président américain, franchement impérialistes et néocoloniaux, le Premier ministre de l’entité sioniste reprend à son compte l’expression favorite de tous les Néo-Nazis d’Europe et d’ailleurs, regrettant que la « solution finale », c’est-à-dire l’extermination de tous les juifs du Vieux Continent, pensée par Adolf Hitler et tous les Nazis, n’a pas été menée à son terme.

A savoir la poursuite de l’ethnocide des juifs d’Europe jusqu’au bout, un rêve que caressent beaucoup de groupuscules et de leaders d’extrême droite européenne qui vont jusqu’à arborer les croix gammées et croix de fer des « Waffen SS » hitlériennes sur leurs poitrines et à adopter le salut nazi dans leurs meetings où ils jurent de « casser de l’Arabe et du musulman ».

Telle est la vraie nature, aujourd’hui en 2025, de ces descendants de déportés de survivants des camps de la mort de la Seconde Guerre mondiale, d’Auschwitz et d’ailleurs, transformés en génocidaires, en ordonnateurs du nettoyage ethnique des Palestiniens de Ghaza et de Cisjordanie.

A vrai dire, Netanyahu et les suprémacistes racistes de son gouvernement sont les indignes continuateurs de l’entreprise d’extermination des populations arabes de Palestine, pensée et exécutée par les fondateurs de l’entité sioniste que furent Ben Gourion, Golda Meir et autre Shimon Pérès à partir de 1947. Une déportation des Palestiniens, accompagnée d’une dépossession de leurs terres ancestrales menée par les groupes terroristes sionistes de l’Irgoun, de la Haganah, du Stern…

Des villes comme Jaffa, Haifa ou Tibériade furent vidées, par la force des armes, de leurs populations arabes et annexées au territoire attribué aux juifs par le plan de partage de la Palestine décidé par l’Organisation des Nations unies.

Entre 900 000 et un million de Palestiniens prirent ainsi les chemins de l’exil, abandonnant les terres de leurs ancêtres à jamais. Une tragédie qui allait marquer la conscience collective du peuple palestinien comme une grande catastrophe, la « Naqba ».

Tout au long de ces 77 dernières années, la politique expansionniste sioniste d’Israël a pris prétexte des guerres avec les pays arabes voisins pour étendre sa domination, par l’annexion de nouveaux territoires comme le Golan syrien et l’implantation de colonies en Cisjordanie conquises sur les terres palestiniennes où se sont installés près d’un million de colons juifs en moins de trente ans.

Tant et si bien que ces annexions territoriales ont permis l’expansion d’Israël de plusieurs milliers de kilomètres, rendant impossible la viabilité du territoire palestinien en Cisjordanie du fait même de l’implantation de colonies sionistes, accompagnée d’une politique ségrégationniste à l’égard des populations arabes palestiniennes, y compris à Jérusalem-Est.

Ainsi, un véritable Etat d’apartheid s’est mis en place depuis ces trente dernières années. Apartheid sioniste dénoncé par les organisations internationales des Nations unies et les différentes ONG humanitaires qui ont déploré les violations du droit international, à travers la poursuite du nettoyage ethnique sioniste vis-à-vis des populations arabes de Palestine.

La guerre génocidaire ordonnée par Benyamin Netanyahu et les suprémacistes racistes de son gouvernement au lendemain du 7 octobre 2023 contre les Palestiniens de Ghaza et de Cisjordanie vient d’être confortée par les propos de l’impérialiste Donald Trump qui préconise de vider Ghaza de sa population et de la transférer vers d’autres pays voisins, sans droit de retour.

Une proposition ignoble, émanant du chef de la première puissance mondiale que les sionistes israéliens ont toujours rêvé à sa concrétisation depuis plus de 77 ans. Rien de moins que la poursuite du nettoyage ethnique, mené « au pas de charge », sous le scandaleux prétexte de faire de Ghaza la riviera du Proche-Orient. Proposition applaudie à tout va par les génocidaires sionistes, il va de soi.

mardi 25 février 2025 / Réda Bekkat Tiré d’El Watan.

El Watan est un quotidien « non gouvernemental » algérien

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25 février 2025 ~ 0 Commentaire

ALLEMAGNE

 

ALLEMAGNE dans A gauche du PS

Allemagne – Après les élections législatives : refuser de se conformer !

20 % de racistes au Parlement + des manifestations de masse et Die Linke avec une nouvelle force !

« Les élections sont des événements qui se déroulent en surface. Elles entérinent soit des choix de société fondamentaux qui avaient déjà été faits, soit elles indiquent que le moment n’en est pas encore venu. » (Georg Fülberth)

La campagne électorale et le résultat des élections législatives nous montrent que :

• L’AfD, avec son racisme qui méprise et menace directement la dignité de l’être humain, a réussi à s’incruster jusqu’au « centre démocratique ». Les mobilisations de masse contre l’extrême droite sont remarquables et porteuses d’espoir, mais elles n’ont pas encore suffi pour réussir à influencer de manière significative ceux et celles qui veulent voter pour l’AfD et la CDU/CSU. Le fait que les Verts et le SPD se soient mis au diapason dans leur discours et leur politique gouvernementale ne leur a pas servi.

• Le « tournant historique » annoncé avec emphase par Olaf Scholz est lui aussi susceptible de rallier une majorité dans ce pays. L’escalade militaire et le bellicisme sont largement acceptés sans contestation. Seuls les votes en faveur du BSW et de Die Linke peuvent être interprétés comme un rejet fondamental de la militarisation de la société.

• L’administration américaine de Donald Trump et Mike Pence plonge aussi les responsables politiques allemands dans la confusion.

• Le doublement des voix pour l’AfD par rapport à 2021 n’est pas seulement une source d’inquiétude, de menace et de danger immédiat pour les migrant.e.s, les militant.e.s de gauche, les syndicalistes et les minorités. Il est aussi révélateur de l’absence d’une résistance digne de ce nom de la part de la gauche et des syndicats contre le racisme et la politique de redistribution du bas vers le haut, qui a entraîné un glissement vers la droite de la société et de la représentation parlementaire.

• Il est apparu clairement, si tant est que cela ait été le sujet de la campagne électorale, que les partis pro-capitalistes qui veulent constituer le gouvernement n’ont pas de projet crédible pour résoudre la crise conjoncturelle ni les problèmes structurels de l’industrie en Allemagne. Les intérêts de la majorité de la population ne jouent de toute façon qu’un rôle secondaire pour ces partis, si tant est qu’ils en jouent un.

• La remontée de Die Linke, que ce soit dans les urnes ou avec l’arrivée de dizaines de milliers de nouveaux membres, majoritairement jeunes, est plus qu’une lueur d’espoir dans cette situation. Cela crée une réelle possibilité de construire un projet qui s’oppose à la poussée de la droite dans les mois et les années à venir. Cela est dû à la fois à la polarisation politique accrue par le coup de force de Merz au Bundestag et à la mobilisation antifasciste massive qui s’en est suivie dans la société. C’est le moment pour beaucoup d’ « annoncer leur couleur », de s’engager, de s’impliquer activement et de manière organisée. Le grand défi sera de transformer cet élan en un travail politique continu dans tous les domaines de la société : dans les quartiers, sur les lieux de travail, dans les écoles et les universités, mais aussi dans les syndicats et les autres mouvements sociaux, ainsi que dans la rue, en organisant la résistance. C’est la résistance extra-parlementaire qui est à l’ordre du jour, et non l’espoir d’un « mur coupe-feu » parlementaire.

• Ce mur coupe-feu extra-parlementaire, il faudra le construire contre le racisme, le nationalisme, le bellicisme et pour la justice sociale, et pas seulement « contre l’AfD ».
Nous ne sommes pas seuls

Le monde tourne – c’est bien l’impression que ça donne – de plus en plus vite. Ce n’est pas en Allemagne que la roue tourne, car ici nous ne sommes qu’une partie du monde. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et le génocide en Palestine ne sont lointains qu’en apparence ; la concurrence économique mondiale peut sembler une abstraction, mais tout cela a une influence sur notre situation et constitue le fondement des choix politiques que font les dirigeants de ce pays.

L’Ukraine

Un terme va être mis à la guerre par procuration en Ukraine. L’Ukraine, sa population et ses ressources naturelles se trouvent tout simplement dans l’impossibilité de financer l’achat de nouvelles armes et de munitions. La Russie semble durablement affaiblie ; la poursuite de la guerre n’aura qu’un faible effet supplémentaire sur son affaiblissement. Il est donc temps de conclure un « accord ». Pour les Européens non préparés, la tâche consiste à garantir et à financer « la nouvelle paix ».

Gaza : nettoyage ethnique

L’expulsion de millions de Palestiniens n’est malheureusement pas une chimère. Les États-Unis comptent sur la peur de tous les régimes de la péninsule arabique et d’Afrique du Nord face à un nouveau « printemps arabe ». Si les régimes dictatoriaux locaux ne veulent pas participer à l’expulsion, ils devront payer pour une autre « solution ». Et l’appareil militaire israélien, renforcé après le génocide impuni de Gaza, est prêt à étendre l’ordre et son contrôle sur la région.

Les représentants de la « raison d’État » allemande sont unanimes

Les représentants de la « raison d’État » allemande, c’est-à-dire les partis dominants en Allemagne, s’accordent à soutenir inconditionnellement Israël et sa politique génocidaire. Cela inclut également la répression croissante contre toute forme de solidarité pro-palestinienne.

La fidélité inconditionnelle à l’impérialisme américain en matière de politique étrangère était au sens propre du terme « bon marché » tant que l’on pouvait participer au pillage mondial moyennant une modeste participation à l’OTAN.

Points de discorde pour la nouvelle coalition

Un élément important dans les marchandages autour d’une nouvelle coalition sera donc de savoir combien l’armement doit et peut coûter. Quelle part sera financée par l’endettement ? Quelle part sera financée par des coupes budgétaires ? Quels pans de l’État social seront encore davantage vidés de leur substance ? Quels investissements seront réalisés dans les infrastructures (réseaux électriques, réduction des coûts de l’énergie, transports ferroviaires, éducation et santé) et dans les secteurs dits d’avenir et la protection du climat, et quels investissements ne le seront pas ? De plus, on ne voit pas quelle stratégie sera mise en place pour restaurer la compétitivité internationale de l’industrie. Les cadeaux fiscaux et la redistribution aux entreprises et aux riches ne suffisent pas.

Le racisme s’aggrave encore

En ce qui concerne la « politique migratoire », tous les partis représentés au Bundestag, à l’exception de Die Linke, se sont mis d’accord pendant la campagne électorale pour durcir encore la répression contre les réfugié.e.s et renforcer le système de contrôle aux frontières. Pour les individus menacés d’expulsion et de harcèlement, c’est déjà une catastrophe qui met leur vie en danger. Le grand succès électoral de l’AfD laisse présager une nouvelle montée de la violence raciste de la part de hordes fascistes.

Mobilisation de masse contre l’extrême droite

Depuis quelques semaines, nous assistons à une mobilisation de masse antiraciste et antifasciste d’une ampleur sans précédent, et en même temps au choix de s’organiser de la part de dizaines de milliers de jeunes. Le slogan « Ensemble contre le fascisme » ne portera ses fruits que s’il est associé à une perspective sociale porteuse d’espoir.

Son contenu social doit être axé sur les intérêts de la grande majorité de la population. Les besoins sociaux de la grande majorité de la population sont avant tout l’augmentation des salaires et des retraites, des loyers et des prix abordables, le maintien et la création d’emplois et de places dans le système de formation, un système de santé et d’éducation efficace, le maintien et le développement des équipements et des services publics ainsi qu’une protection efficace du climat, financée par les riches bénéficiaires du capitalisme.

En parler ensemble, se mettre d’accord sur des revendications, agir collectivement pour les faire valoir, cela peut permettre de faire un pas de plus. Die Linke a misé sur ces thèmes et c’est ce qui lui a permis de se renforcer de la sorte. Ce qui montre bien que c’est la question sociale qui fait la politique de gauche.

Dans la durée, partout, ensemble

Des groupes et des comités qui travaillent dans la durée peuvent transformer des manifestations ponctuelles en un mouvement durable et présent partout. Au-delà de cela, il est important que ce mouvement essaie d’agir de manière ciblée partout où se déroule la vie sociale. À long terme, notre objectif est de susciter un soutien massif aux actions antifascistes, allant jusqu’à des grèves sur le lieu de travail et des grèves générales.

Pour peser dans la rue, nous contribuons à la formation de coordinations les plus larges possibles avec des formes d’action qui touchent le plus grand nombre, afin que le slogan « Pas de place pour les fascistes » s’applique littéralement.

Le fait que des millions de personnes descendent maintenant dans la rue pour s’opposer à la montée de l’extrême droite et au fascisme, que des dizaines de milliers de personnes rejoignent le parti Die Linke, voilà une lueur d’espoir malgré la montée de l’extrême droite. Le défi consiste maintenant à mettre en place une pratique quotidienne commune avec ces personnes qui se politisent. Cela ne fera pas disparaître les 20 % de racistes et de partisan.e.s de l’extrême droite au sein de la population. Mais cela peut encourager ceux et celles qui descendent aujourd’hui dans la rue pour s’opposer à la montée de l’extrême droite, leur donner la force de tenir bon et de continuer, ainsi qu’une perspective d’action commune et solidaire.

J. H. Wassermann

• Traduit pour ESSF par Pierre Vandevoorde avec l’aide de DeepLpro.

Source : Intersoz (ISO), 24/02/2025 :
https://intersoz.org/

https://www.pressegauche.org/

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24 février 2025 ~ 0 Commentaire

Elections allemandes (APLUTSOC)

 

Elections allemandes (APLUTSOC) dans A gauche du PS

Elections allemandes : entre deux eaux.

Ce matin les résultats, non totalement complets, annoncés des élections au Bundestag allemand sont : CDU-CSU 28,52%, 208 sièges, AfD 20,8 %, 152 sièges, SPD 16,41%, 120 sièges, Grünen 11,61%, 85 sièges, Die Linke 8,77%, 64 sièges, BSW 4,97%, pas de sièges, FDP 4,33% pas de sièges. Le taux de participation, de 83% est historiquement haut.

Les commentaires médiatiques sont axés sur la vague d’extrême droite. Elle est bien entendu réelle, mais la poussée de l’AfD correspond à ce qui était attendu : c’est évidemment une progression (11% aux Européennes, première percée), mais ce n’est plus une surprise, et le score n’a pas été dopé par Musk et J.D. Vance, qui l’ont peut-être même fait se tasser : les sondages donnaient ce score ou même un score légèrement supérieur depuis des semaines.

Alors que l’affaiblissement historique du SPD s’approfondit, le fait nouveau est la Remontada de Die Linke (5,5% aux Européennes), apparu, à son corps défendant (et c’est un enjeu qu’il soit ou non à la hauteur de cela), comme un vote de résistance aux forces anti-migrants et anti-ukrainiennes une fois la rupture faite avec le BSW, lequel, de très peu, ne franchit pas la barre des 5%.

Si le vote allemand ne constitue pas le basculement que voulaient Trump, Musk et Poutine, la carte du vote reconstitue de manière frappante la division de l’Allemagne d’avant 1989. Signalons qu’au forum du CPAC, aux Etats-Unis, auquel Bardella participait jusqu’au salut nazi de Steve Bannon, le vice-président J.D. Vance a déclaré que si l’Allemagne persistait dans la « censure » (?), les Etats-Unis retireraient leurs troupes : voila donc là une position impérialiste US suggérant le repartage de l’Allemagne en zones d’influences à Moscou, les même qu’avant 1989 !

Le probable chancelier CDU Friedrich Merz va dans l’immédiat tenter une coalition menant une politique capitaliste ne s’inscrivant pas dans les pressions de l’Axe Trump/Musk/Poutine, mais rappelons que c’est le même qui a opéré la première alliance parlementaire avec l’AfD, le 29 janvier, contre les migrants, alors que 28% des Allemands sont d’origine étrangère postérieure à 1945 (recensement de 2023).

Rien n’est donc joué et au final, ce ne sont ni un Merz ni un Macron qui résisteront à l’Axe Trump/Musk/Poutine, mais les peuples européens dont l’avant-garde est en Ukraine !

https://aplutsoc.org/

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23 février 2025 ~ 0 Commentaire

Algérie (Lutte Ouvrière)

algerie

Essais nucléaires français

Retombées coloniales au Sahara

Soixante-cinq ans après le premier essai nucléaire français dans le Sahara, le 13 février 1960, les autorités algériennes ont annoncé la préparation d’une « loi criminalisant le colonialisme français en Afrique ». Elles visent en particulier les conséquences des essais nucléaires menés par la France dans le désert algérien.

Entre 1960 et 1966, la France a mené 17 essais dans le Sahara algérien, les poursuivant même après l’indépendance de 1962. Encore aujourd’hui, des débris d’avions et de tanks et, surtout, des déchets radioactifs, qui ont une durée de vie de 24 000 ans, polluent cette zone du désert.

L’Algérie estime à 30 000 le nombre de personnes ayant subi les conséquences de ces essais. Le nombre exact de victimes n’est pas connu, car s’il est certain que les déchets et poussières radioactives provoquent des cancers et des malformations congénitales, la France n’a jamais ni organisé de suivi médical, ni mené d’enquête sérieuse, ni même fourni à l’Algérie de cartes précises des zones touchées.

En 2007, Sarkozy avait accepté la mise en place d’un comité algéro-français pour recenser les sites pollués et proposer un plan de réhabilitation, mais il n’a abouti à rien. En 2014, sous Hollande, un nouveau groupe de travail fut créé, sans plus de résultat. Un Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires en Polynésie et en Algérie a bien été lancé en 2010, mais un seul Algérien, sur 1 739 dossiers déposés, a réussi à obtenir une indemnisation. Il s’agit d’un militaire ; aucun civil n’a réussi à obtenir de reconnaissance, notamment parce que les dossiers sont très difficiles à constituer.

La remise en lumière actuelle de ce scandale par l’État algérien s’inscrit dans le contexte des tensions diplomatiques entre les deux pays, depuis la reconnaissance par Macron de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Ainsi, à l’occasion du 65e anniversaire du premier essai, l’Assemblée nationale algérienne a organisé une journée d’étude sur les « crimes nucléaires » français. Les dirigeants algériens réclament que la France fournisse toutes ses archives, qu’elle décontamine entièrement les sites touchés, qu’elle collecte et enfouisse définitivement les déchets et indemnise les victimes.

Ce serait la moindre des choses. Mais après avoir pollué le désert, rendu malades des dizaines de milliers d’habitants du Sahara, le refus des gouvernements français de rendre des comptes illustre leur mépris colonial persistant envers la population algérienne.

Claire Dunois 19/02/2025

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