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11 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

validisme (ucl)

handicap

Militantisme handi : Les Dévalideuses, à l’assaut du validisme

Depuis 2019, le collectif Les Dévalideuses s’attaque à faire vivre les luttes handies-féministes. En septembre dernier, les militantes ont organisé une action de blocage au métro des Invalides qui a fait grand bruit. Retour sur cette action dont l’organisation permet de mettre en avant les enjeux d’accessibilité des luttes.

Le 17 septembre dernier, les Dévalideuses organisaient une action de blocage de la station de métro Invalides à Paris, pour dénoncer l’inaccessibilité du métro parisien, et plus largement de l’ensemble de la société. Cette action s’inscrivait dans le cadre d’un week-end de séminaire des Dévalideuses, premier et pour l’instant unique moment où les membres de ce collectif, qui existe depuis plus de 5 ans, ont pu se réunir en présentiel. C’est l’occasion de s’interroger sur l’impact de l’inaccessibilité de la société, comme des milieux militants, sur les luttes antivalidistes.

Des parcours militants semés d’obstacles

Le validisme désigne l’oppression structurelle subie par les personnes qui ne sont pas « valides », c’est à dire qui ne correspondent pas aux normes de capacités physiques, sensorielles, psychologiques ou émotionnelles imposées par la société. Depuis plus de 50 ans, des militant·es antivalidistes se mobilisent pour dénoncer les discriminations et la ségrégation qu’iels subissent et faire valoir leurs droits. Pourtant, ces luttes restent peu connues du grand public.

Le validisme est par ailleurs très lié aux autres rapports de domination, le capitalisme, le patriarcat et le racisme notamment. Pourtant, alors qu’on estime à 10 % la part de personnes handies dans la population, peu d’entre elles s’investissent dans les syndicats et autres contre-pouvoirs.

C’est qu’il faut d’abord prendre conscience de tous les freins rencontrés par les militant·es handi·es, pour pouvoir s’organiser et mener des actions dans une société qui leur est particulièrement inaccessible. Comment se réunir ou participer à des manifestations quand les transports, les lieux susceptibles d’accueillir des réunions et l’espace public en général, ne sont pas adaptés aux personnes à mobilité réduite ? [1] Comment communiquer avec des outils qui ne sont pas accessibles aux personnes sourdes ou aveugles par exemple ? Comment s’organiser face à l’exploitation quand on travaille en ESAT (Établissements et services d’aide par le travail) et qu’on n’a le droit ni de se syndiquer ni de faire grève ? [2] Il faut enfin prendre conscience des risques accrus, pour les personnes handies qui se mobilisent : risques graves sur la santé par le Covid dans des espaces où les protocoles sanitaires sont abandonnés ou peu suivis, risque d’être privé·e de soins ou de la présence de son auxiliaire de vie en cas de garde à vue…

Repenser les modes d’organisation

Les militant·es antivalidistes font souvent le choix de la non-mixité, comme c’est le cas pour les Dévalideuses. Pour toutes les raisons qui conduisent les militant·es féministes ou antiracistes à le faire, mais également parce qu’un travail indispensable d’adaptation des outils, du fonctionnement et des modalités d’action est nécessaire pour tenir compte des besoins d’accessibilité de leurs membres, qui peuvent être très divers.

Les Dévalideuses, c’est actuellement une quinzaine de membres actives, et beaucoup de demandes d’adhésion laissées en attente. Pourtant la volonté de s’agrandir et de massifier est bien présente. Mais à chaque nouvelle adhésion se pose la question des besoins de la nouvelle adhérente, et du travail à accomplir pour lui rendre le collectif accessible, ce qui peut parfois conduire à des changements importants d’outils ou de modes de fonctionnement interne. L’ampleur du travail qui doit ainsi être fait est à l’image de l’inaccessibilité de la société et des milieux militants ordinaires.

Depuis les années 1970, les militant·es antivalidistes se trouvent souvent contraint·es à des actions menées par un petit nombre, qui doivent prendre un caractère spectaculaire pour pouvoir aboutir : grèves de la faim, blocages et occupations… (par exemple le 504 sit-in en 1977 aux États-Unis [3], ou les blocages de train et avion menés par Handi-Social à Toulouse en 2018 [4]).

Recette pour une action antivalidiste réussie

L’action des Dévalideuses au métro Invalides a nécessité un important travail de préparation, sur plus de 6 mois en amont. Il a fallu trouver le moyen pour qu’un maximum de monde puisse venir, se loger, et participer à l’action en minimisant les risques. Il fallait aussi s’assurer de la portée médiatique de l’action puisqu’il était difficile de pouvoir compter sur une participation de masse comme sur la possibilité de faire durer le blocage.

Et de ce point de vue, cette action a été une réussite, et un exemple inspirant. Alors que c’était une première pour le collectif, mais aussi individuellement pour la grande majorité des participant·es, tout avait été minutieusement préparé en amont : repérage et transmission d’infos sur l’accessibilité, distribution des rôles, protocole sanitaire, communication, contacts presse, … Et la presse était effectivement bien là, ce qui a permis une visibilité médiatique importante.

À cette visibilité s’est ajoutée celle sur les réseaux sociaux, espace privilégié de militantisme pour nombre de personnes qui n’ont que difficilement accès à l’espace public. Et les retombées pour le collectif sont très prometteuses : les Dévalideuses ont reçu des centaines de messages de soutien, d’encouragement et de remerciement, et presque autant de personnes se sont signalées volontaires pour participer à d’autres actions de ce type. Un nouveau défi pour ce collectif qui depuis travaille d’arrache-pied à un changement d’échelle.

L’engouement qu’a reçu cette action, en particulier parmi les personnes concernées par le handicap révèle qu’il existe une envie et un besoin importants de défendre leurs droits et de lutter contre l’oppression qu’iels subissent. À nous, dans toutes nos luttes, de travailler à ce qu’iels y trouvent leur place !

Julie (UCL Fougères) 6 décembre 2023

https://www.unioncommunistelibertaire.org/

[2] En France, 120 000 personnes travaillent en ESAT mais sont considérées comme des « bénéficiaires » et non des salarié·es. Le droit de se syndiquer et de faire grève ne leur a été accordé que récemment, en novembre 2023 dans la loi « pour le plein emploi », qui attaque par bien d’autres aspects les droits des travailleurs et travailleuses handicapé·es. Nous y reviendrons dans un prochain numéro !

[3] 150 personnes ont occupé pendant 28 jours le bureau du Ministère de la santé à San Francisco, pour exiger l’application de l’article 504 de la loi sur la réadaptation prévoyant l’obligation d’accessibilité des espaces ouverts au public.

[4] Une quinzaine de personnes handicapées ont mené plusieurs actions, bloquant le départ d’un train et d’un avion pendant quelques heures, ainsi qu’un convoi Airbus pendant 24h, pour dénoncer l’inaccessibilité des transports et demander le retrait de la loi ELAN. Iels ont par la suite été ensuite poursuivi·es et condamné·es lors d’un « procès de la honte », dans des conditions indignes révélant l’inaccessibilité de la justice.

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11 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

russie ( aplutssoc)

caca colé

Qui a besoin d’attaques « de viande » ? Andrey Cherepanov : Poutine a besoin d’au moins un million de morts.

Nous publions la chronique des événements courants en Russie, réalisée par Karel, Jean-Pierre et Robert à partir de publications de sites d’opposition russes, exprimant une réalité éloignée des communiqués de la propagande poutinienne.

Document

Source : http://www.kasparov.ru/material.php?id=657254038731C

Selon les rapports officiels de l’état-major ukrainien, au 650e jour de l’ »opération spéciale » de Poutine sur le sol ukrainien, plus d’un tiers de million de militaires russes ont déjà été tués et, au cours des deux derniers mois, environ un millier d’entre eux ont perdu la vie chaque jour, soit une moyenne d’un soldat ou d’un officier par minute et demie.

Mais il ne vaut guère la peine d’être d’accord avec l’affirmation selon laquelle des pertes aussi importantes ont été obtenues en raison de l’indifférence totale à l’égard de leur nombre du chef du Kremlin, qui, selon les expressions figurées des experts militaires, jette littéralement de la viande humaine, chassant ses concitoyens dans le hachoir à viande ukrainien.

Je crois que Poutine n’est en aucun cas indifférent, mais qu’il a un intérêt tout à fait conscient à ce que le nombre de Russes tués et grièvement blessés au cours de « l’opération spéciale » augmente le plus possible. Bien sûr, en présence d’un tapis roulant actif pour pomper les ressources de mobilisation vers le front afin de reconstituer le personnel des unités militaires souvent battues.

Cela s’explique par le fait que lorsque Poutine s’est lancé dans l’aventure militaire, il n’est pas parti de son objectif publiquement annoncé de protéger la population civile du Donbass, prétendument souffrant des « ukronazis » et d’autres absurdités, mais uniquement du désir, à la veille à l’occasion de son soixante-dixième anniversaire et du centenaire de la formation de l’URSS, pour capturer et soumettre l’Ukraine, la Moldavie, puis, en fonction de la réaction de l’Occident, les pays baltes, l’Arménie et la Géorgie.

Et s’assurant ainsi triomphalement une place dans l’histoire mondiale en tant que « rassembleur des terres russes » au lieu de la place qui lui a été préparée en tant que voleur en chef du Kremlin.

Cependant, un tel plan a échoué en raison d’une préparation incompétente de sa mise en œuvre, mais surtout grâce à la volonté et à la résistance courageuse des Ukrainiens et à l’aide du monde civilisé. Les soldats russes n’ont réussi à occuper qu’une partie de l’Ukraine.

Et maintenant, pour ne pas être connu pendant des siècles comme un perdant honteux, Poutine doit conserver les terres occupées pour la Russie, mettre fin à toute tentative des « traîtres nationaux » de les restituer à l’Ukraine pendant le reste du règne de Poutine et pour plusieurs décennies, idéalement des siècles après.

Cela peut être bien servi par un outil puissant, maîtrisé depuis la Seconde Guerre mondiale : la rhétorique du sang russe versé pour la terre « libérée ». Et plus le sang coulera, plus les prochains volumes de «livres de mémoire» avec les noms des Russes tués et grièvement blessés lors de «l’opération spéciale» seront volumineux – plus ils seront fiables.

Et pour cela, un tiers de million, voire un demi-million de morts de soldats et d’officiers russes semblent un peu minimes. Poutine a besoin d’au moins un million.

Cependant, un tel objectif en termes de morts ne sera pas atteint avec la victoire imminente de l’Ukraine par la libération complète de ses terres de l’occupation. C’est pourquoi la défaite de Poutine dans la guerre criminelle qu’il a déclenchée est d’une importance vitale et intéressante pour les Russes eux-mêmes. Du moins pour ceux qui sont capables de penser.

Andreï Tcherepanov.  10 décembre 2023

https://aplutsoc.org/

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11 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

strasbourg (débat-manif)

strasburg

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08 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

mumia abu jamal (npa)

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Paris – Projection débat en soutien à Mumia Abu Jamal

Projection du film sur l’affaire Mumia Abu-Jamal

 » TOUTE MA VIE EN PRISON « 

au Palais du cinéma “ Le Louxor ” 

Jeudi 14 décembre à 20h

170, Boulevard de Magenta, 75010 Paris – M° Barbès Rochechouart

Un débat suivra la projection en présence de représentants du Collectif Mumia, d’Amnesty International France et de l’association Ensemble contre la peine de mort.

Victime d’un procès politique et raciste dont l’iniquité a été dénoncée par la Commission des droits de l’Homme de l’ONU, Amnesty International et le Parlement européen, l’emblématique journaliste afro-américain Mumia Abu-Jamal Mumia est incarcéré en Pennsylvanie depuis 42 ans, dont 30 passés dans l’enfer du couloir de la mort.

Ce film documentaire primé de nombreuses fois lors de festivals dédiés à la défense des droits humains a été réalisé par Marc Evans et produit par l’acteur britannique Colin Firth.

Organisé par le COLLECTIF FRANÇAIS LIBÉRONS MUMIA rassemblant une centaine d’organisations et de collectivités territoriales (dont le NPA) et membre de la coalition mondiale contre la peine de mort.

Site Libérons Mumia !

https://nouveaupartianticapitaliste.org

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08 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

gaza (npa)

Crédit Photo Photothèque Rouge

Le massacre reprend, reprenons la rue ! Soutien à Gaza ! Cessez-le-feu maintenant ! Arrêt des massacres !

La reprise des bombardements conjugués aux combats au sol après sept jours de trêve a rendu la bande de Gaza plus invivable encore, et le décompte macabre a explosé. Les bombardements israéliens terrorisent de nouveau Gaza et redoublent en intensité et en fréquence. Le dernier décompte estime à plus de 15 000 le nombre de PalestinienNEs assassinéEs depuis le 7 octobre, dont au moins 6 600 enfants.

Un bilan effroyable 

Le nombre de blesséEs dépasse désormais les 40 000, et la majorité d’entre eux est confrontée à un défaut de soin compte tenu de l’épuisement des ressources sanitaires et du personnel de santé des hôpitaux gazaouis depuis déjà plusieurs semaines. Les infrastructures de santé sont sans cesse menacées, à l’image du bombardement le 2 décembre de l’hôpital al-Awda, quelques heures seulement après la fin de la trêve. Il s’agit d’un des rares hôpitaux toujours fonctionnels dans le nord de Gaza.

Massacre technologique

Toujours plus dans l’horreur, des journalistes israélienNEs ont montré que l’armée israélienne possède un système d’intelligence artificielle implacable semblant indiquer que les informations sur toutes les cibles sont connues et que le massacre de civils est assumé froidement. De la même manière, le ciblage de journalistes est un fait établi, et plus de cinquante journalistes l’ont payé de leur vie.

Réaction internationale 

Visiblement la communauté internationale n’est pas prête à peser pour arrêter ce massacre. Même si, en Israël, il y a des résistances à Nétanyahou, un sondage effectué mi-novembre indiquait que seulement 2 % de la population juive israélienne trouvait la séquence de bombardement excessive et près de 30 % ne la trouvait pas assez excessive. Ces chiffres indiquent que pour l’instant la pression des peuples doit venir de l’extérieur.

Construisons la mobilisation 

C’est la mobilisation des classes populaires dans le monde qui est la solution, la résistance palestinienne armée ne peut gagner seule. À nous de nous organiser, à la base, dans des collectifs de mobilisation pour la Palestine.

Il faut accentuer la pression sur les gouvernements occidentaux pour imposer un cessez-le-feu et l’arrêt des massacres. La quasi-totalité des opinions publiques mondiales constatent avec horreur l’entreprise de nettoyage ethnique qui a lieu sous nos yeux, à l’opposé des classes dirigeantes qui ont soutenu inconditionnellement le « droit d’Israël à se défendre ».

L’indécence de la formule a de quoi surprendre, alors qu’Israël bafoue en permanence le droit international. Nous devons soutenir des sanctions contre Israël pour interrompre le massacre en cours, pour limiter l’impunité de ce pays, pour desserrer l’étau qui entoure les PalestinienEs. Nous devons maintenir la pression sur les états occidentaux mais nous pouvons aussi presser les compagnies internationales qui soutiennent l’apartheid.

Mercredi 6 décembre 2023

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08 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

petits fours (basta)

Couverture du livre Fin du monde et petits fours

Fin du monde et petits fours. Les ultra-riches face à la crise climatique, Édouard Morena, (La Découverte, 2023).

« La jet-set climatique et ses ultrariches visent la normalisation du capitalisme vert »

Comment la « jet-set climatique » oriente-t-elle la COP28 ? Elle s’assure « que ses solutions, à base de marchés carbone paraissent comme les seuls outils ’’crédibles’’ », analyse Edouard Morena, auteur de Fin du monde et petits fours.

La « jet-set climatique » n’inclut pas seulement les ultrariches engagés sur les questions climatiques par le biais de leur fondation. Elle englobe aussi toute une nébuleuse de think tanks, cabinets de conseil, experts en communication, consultants, qui gravitent autour de ces ultrariches et participent à la normalisation du capitalisme vert.

Tout le débat qui se déroule à la COP28 sur la création d’un marché carbone mondial volontaire [1] s’inscrit pleinement dans la vision portée depuis une vingtaine d’années par les acteurs que j’étudie dans le livre. Le format même des COP – à travers les annonces et initiatives lancées en parallèle aux négociations qui mélangent à la fois gouvernements, entreprises, grosses fondations, etc. – constitue un bon indicateur de la « réussite » de ces acteurs.

La gouvernance climatique qu’ils promeuvent n’est plus seulement centrée sur les États et les accords entre États, mais sur les acteurs privés et publics par le biais de partenariats qui les unissent. Elle est fondée sur des engagements volontaires, et non pas des contraintes étatiques.

Les COP sont devenues un outil stratégique pour ces élites afin de normaliser des « ajustements réalistes » plutôt que des changements structurels ; changements qui intègrent des enjeux – pourtant essentiels – de justice sociale. Il ne s’agit pas de nier le besoin urgent de transition, mais plutôt de s’assurer que leurs solutions, à base de marchés carbone, d’engagements volontaires, d’innovation, de partenariats public-privé, d’aides massives aux entreprises, paraissent comme les seuls outils « crédibles » et disponibles pour faire face au dérèglement climatique. Ce « réalisme » là, on le retrouve aujourd’hui à la COP28.

Dépolitiser le débat

Lorsqu’on s’intéresse aux centaines de « communicants stratégiques » et autres experts en relations publiques qui gravitent autour de ce genre d’événement, on constate qu’ils travaillent souvent à la construction d’un récit de l’action climatique qui joue sur les registres de la peur et de l’espoir, sur l’urgence et l’optimisme.

Tout en mettant l’accent sur l’urgence de la situation, rapports du GIEC et exemples d’événements climatiques extrêmes à l’appui, ils insistent sur les opportunités économiques et sur le rôle positif des entreprises, des investisseurs, de Jeff Bezos, Michael Bloomberg, Bill Gates et autres entrepreneurs-milliardaires-philanthropes comme fers de lance de la transition bas carbone.

Il suffit de regarder les discours d’Al Gore – notamment à la COP28 – qui repose toujours sur le même format. Il commence par mettre l’accent sur la gravité de la situation, en montrant les images d’icebergs qui se détachent et qui renvoient à l’urgence de la situation et de la crise, avant de mettre en avant « ses » solutions en les présentant comme les seules réalistes et capables de faire face à la crise en cours.

Cette combinaison conduit à faussement dépolitiser le débat et à marginaliser des voix alternatives centrées sur la justice climatique. Elle « naturalise » les solutions centrées sur les acteurs privés, les investisseurs, les mécanismes de marché, en les présentant comme une traduction en actes de la science du climat.

Des élites favorables à la sortie des énergies fossiles

Tout en insistant sur le rôle des acteurs privés, les élites climatiques critiquent les États. Ceux-ci sont présentés, dans leurs discours, comme inefficaces et peu agiles. En parallèle, ces mêmes élites font pression sur ces mêmes États pour qu’ils soutiennent par le biais d’aides en tous genres – crédits d’impôt, subventions aux entreprises, prêts garantis… – les entreprises et investisseurs ; pour qu’ils prennent à leur charge les risques associés à la transition. Les profits éventuels, eux, sont pour les acteurs privés.

Les élites climatiques poussent à fond à la COP28 pour que l’élimination progressive des combustibles fossiles figure dans la déclaration finale. Ce qu’ils souhaitent, c’est avoir une sorte d’échéance pour la sortie des fossiles, car ce signal fort va valoriser leurs investissements dans le secteur des renouvelables et de la transition bas carbone.

De fait, j’ai le sentiment qu’à Dubaï, il y a une forme d’alignement entre élites climatiques et mouvement climat sur cette question précise de la sortie des fossiles. Mais là où il y a une différence, et de taille, c’est sur le type de transition que l’on veut.

La vision de la transition portée par les élites (et qui domine actuellement le débat climatique), met l’accent sur les marchés, les technologies, les engagements volontaires et les « milliardaires-philanthropes-sauveurs-de-la-planète ». Le mouvement climat, quant à lui, accorde une place plus centrale aux enjeux de justice : responsabilités historiques, pertes et dommages, transition juste…

Fort heureusement, cette voix alternative se fait de plus en plus entendre. En dépit des efforts des élites pour l’empêcher, on assiste à une (re)politisation de l’enjeu climatique. D’autres visions de la transition climatique que celles portées par la jet-set climatique se font entendre.

Édouard Morena
Maître de conférences en science politique à l’University of London Institute de Paris. Il est l’auteur de Fin du monde et petits fours. Les ultra-riches face à la crise climatique (La Découverte, 2023).

Edouard Morena, maître de conférences en science politique à l’University of London Institute in Paris. Propos recueillis par Sophie Chapelle 8 décembre 2023

https://basta.media/

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05 décembre 2023 ~ 0 Commentaire

palestine (genève)

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Genève – Réunion publique de solidarité avec la Palestine avec Olivier Besancenot

Soirée-débat

Quelle solidarité internationaliste avec le peuple palestinien ?

Vendredi 15 décembre · 19h
Maison des Associations
Salle Gandhi
15, rue des Savoises · Genève

À Gaza, nous assistons à une guerre à tendance génocidaire dans laquelle les principales victimes sont les enfants (en moyenne 136 par jour sont assassinés), femmes et vieillards. L’armée israélienne soumet la bande de Gaza à des bombardements d’une violence inouïe et à un blocus total qui prive la population d’eau, de nourriture, de médicaments. En Cisjordanie occupée, la population palestinienne est soumise à la violence redoublée de l’armée et des colons ainsi qu’à un bouclage du territoire.

Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, de l’arrêt de la colonisation et de la fin de l’occupation israélienne, dans le respect de l’ensemble des résolutions de l’ONU. Nous exigeons que la Suisse rompe les relations avec Israël et s’engage activement dans ce sens.

Dans beaucoup des pays occidentaux, l’alignement politique des gouvernements, multinationales et institutions avec le régime d’apartheid génocidaire s’accompagne de la répression de la solidarité. Nous devons agir. La solidarité est plus nécessaire que jamais. La lutte du peuple palestinien est notre lutte.

Quelle solidarité internationaliste avec le peuple palestinien ? Pour en parler, nous organisons une soirée-débat avec un panel de qualité.

Avec :

Olivier Besancenot, porte-parole du NPA (France) et ancien candidat à la présidentielle.

Soha Bechara, militante du Collectif Urgence Palestine et ex-détenue de la prison israélienne de Khiam.

Sahar Mohammad Khaled, militante féministe, syndicaliste et coordinatrice de la section Femmes du syndicat PWSU (Palestinian Workers Struggle Union) qui interviendra par vidéo en direct de Cisjordanie.

Joseph Daher, militant de solidaritéS et universitaire.

https://nouveaupartianticapitaliste.org/

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28 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

hollande (élections)

Dutch-Protests-1

La gauche stagne

Elections en Hollande le week end passé

La part totale des partis de gauche au Parlement national est restée à peu près la même qu’avant les élections.

Le numéro deux des résultats électoraux était une liste commune du PvdA, Partij van de Arbeid  social-démocrate et des Verts (Groenlinks).

Ensemble, ces deux partis ont gagné huit nouveaux sièges, une modeste avancée qui s’est avérée décevante.

Le centre-gauche a présenté Frans Timmermans, un ancien commissaire européen, comme candidat, tentant de le présenter comme le futur Premier ministre, quelqu’un de progressiste mais aussi d’homme de confiance pour diriger l’État néerlandais.

L’approche de la coalition PvdA et GroenLinks consistant à combiner des propositions modérément progressistes avec un air d’expertise technocratique et une orientation vers la formation d’une coalition gouvernementale avec des partis à sa droite.

Elle a eu un certain succès en attirant des voix du centre mais pas en attirant beaucoup de nouveaux électeurs vers le parti.

Gauche.

Le SP, (Parti socialiste) de gauche, a perdu quatre de ses neuf sièges. Le parti est devenu obsédé par la combinaison d’un profil de plus en plus conservateur sur les questions « culturelles » (migration, mais aussi mesures contre le changement climatique) avec des positions socio-économiques progressistes.

Les revers persistants n’ont pas suffi à convaincre le PS de changer de cap. Sa dirigeante actuelle, Lilian Marijnissen, occupe ce poste depuis 2017 : novembre 2023 a été pour elle la septième fois que le parti a connu un déclin électoral.

La dernière fois que le parti a pu se qualifier aux élections nationales, c’était en 2006, et depuis lors, le parti a perdu des dizaines de milliers de membres. L’accent mis par le SP sur la restriction de la migration de main-d’œuvre lors de la campagne électorale a renforcé le cadre de droite selon lequel les migrants en tant que tels constituent un problème, tandis que le parti a négligé de se concentrer sur ses points forts tels que le logement et les soins de santé.

Le SP a fini par perdre un grand nombre de voix au profit de la droite et de l’extrême droite. La disparition du parti radical BIJ1 (la prononciation néerlandaise signifie « ensemble ») a été une pilule amère pour l’extrême gauche.

Né notamment du mouvement antiraciste, le BIJ1 a su rassembler les soutiens de différentes composantes militantes et d’extrême gauche mais il a été déchiré par des luttes internes.

Le Parti écologiste pour les Animaux a perdu la moitié de ses sièges et a été réduit à trois sièges. Le Parti pour les Animaux a progressivement attiré un soutien croissant pour ses positions écologiques de principe, mais le parti est divisé et ne sait pas exactement comment il doit se comporter par rapport aux questions de gauche en général, et pas seulement à l’écologie. Ces derniers mois ont également été marqués par une vilaine lutte pour la direction du parti et ses divisions.

International Viewpoint

Parti socialiste

https://www.contretemps.eu/pourquoi-lextreme-droite-la-emporte-aux-pays-bas/

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23 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

le hamas (lutte ouvrière)

palestine-oppression

Le Hamas : la révolte des opprimés n’est pas son combat

Parmi la population des pays arabes et au-delà, l’opération Déluge d’al-Aqsa déclenchée le 7 octobre par le Hamas a été considérée comme une victoire historique pour celui-ci et, malgré les atrocités commises, il y a gagné en popularité.

Face à un État israélien protégé par les puissances impérialistes qui a en toute impunité expulsé, opprimé tout un peuple et perpétré des massacres, beaucoup dans le monde arabe ont éprouvé un sentiment de revanche. Avec la nouvelle guerre à Gaza et la volonté affichée d’Israël d’éradiquer le Hamas, ce parti qui est une branche palestinienne des Frères musulmans a réussi à redorer un blason terni après dix-sept ans à la tête de la bande de Gaza.

À la tête d’un mini-État

Israël a décidé d’évacuer la bande de Gaza en 2005. L’année suivante, bénéficiant de l’échec des accords d’Oslo et du discrédit de l’OLP et du Fatah, le Hamas y remportait les élections. Les dirigeants occidentaux, ne voulant pas reconnaître le succès d’une organisation qu’ils avaient classée comme terroriste, poussèrent le Fatah à remettre en cause le scrutin. Une lutte sanglante opposa alors les milices des deux organisations rivales et déboucha en 2007 sur l’éviction du Fatah de la bande de Gaza.

Le Hamas se retrouva alors à la tête d’un mini-État, avec son administration, ses impôts, son appareil militaire et de répression. Pour qu’il puisse payer ses fonctionnaires et jouer son rôle de maintien de l’ordre à Gaza, des fonds vinrent le financer depuis le Qatar et l’Iran, avec l’accord d’Israël, qui y trouvait son intérêt. « Quiconque veut contrecarrer la création d’un État palestinien doit soutenir notre politique de renforcement du Hamas et de transfert d’argent vers lui. Cela participe de notre stratégie : isoler les Palestiniens de Gaza de ceux de Cisjordanie », déclarait cyniquement Netanyahou en 2019.

Si Israël et les puissances impérialistes ont toujours présenté le Hamas comme l’ennemi à abattre, en coulisse elles n’ont jamais cessé d’entretenir des relations directes ou indirectes avec lui.

Quant aux Gazaouis, ils ont déchanté. Ils ont été confrontés aux difficultés du quotidien liées au blocus économique et militaire permanent, aux multiples guerres, au chômage qui touche 50 % de la population, aux coupures d’électricité de plus de douze heures par jour, à une eau à peine potable et à des impôts sans limite.

Même si les Gazaouis voient bien dans Israël et l’Égypte les responsables du blocus, leurs critiques n’ont pas épargné le Hamas. Ses dirigeants ont la haute main sur l’économie de l’enclave et taxent fortement toutes les activités, permis de construire, commerces même informels, cigarettes, jusqu’aux cautions de sortie de prison suite à des arrestations souvent arbitraires. Beaucoup critiquent la corruption des cadres du Hamas, qui ne semblent pas souffrir des pénuries d’électricité.

Contre les masses populaires

La population vit sous la surveillance des agents du Hamas en civil, appelés Zanana en référence aux avions de surveillance de l’armée israélienne qui volent au-dessus de Gaza. Pourtant, ces dernières années, des mobilisations ont, à plusieurs reprises, émergé par le biais des réseaux sociaux. Ainsi, en mars 2019, le hashtag « Nous voulons vivre » s’y est répandu. Pendant trois jours, des milliers de jeunes se sont mobilisés contre les impôts et la pauvreté. Pensant que les manifestations se dirigeraient seulement contre Israël et le Fatah, le Hamas a d’abord laissé faire, avant de découvrir qu’il était la cible des manifestants et de les réprimer violemment.

Depuis près de vingt ans, l’état de guerre permanent entre Israël et Gaza a permis au Hamas d’asseoir son pouvoir et de faire taire toute contestation. Cela a été aussi l’occasion de détourner des révoltes qu’il n’avait pas déclenchées et d’en tirer profit, notamment au printemps 2021, quand l’irruption des forces israéliennes dans la mosquée al-Aqsa de Jérusalem déclencha le soulèvement de toute une jeunesse.

Celle des quartiers occupés de Jérusalem-Est et celle des camps de réfugiés de Cisjordanie furent rejointes pour la première fois avec cette ampleur par de jeunes Arabes israéliens. En déclenchant alors des tirs de roquettes sur Israël, le Hamas imposa un affrontement militaire, étouffant cette révolte de la jeunesse pendant qu’Israël bombardait une nouvelle fois Gaza. En Israël même, la contestation grandissante des jeunes Arabes Israéliens face aux vexations dont ils étaient victimes était elle aussi étouffée.

La politique du Hamas ne sert pas les intérêts des masses opprimées de la région. La population de Gaza paye au prix fort ses manœuvres cyniques. Le 7 octobre, celles-ci ont sciemment conduit au bain de sang qui a coûté la vie à des milliers de civils. Il est évident que les dirigeants du Hamas savaient qu’elles entraîneraient la riposte d’Israël qui a transformé Gaza en champ de ruines.

Sa posture guerrière et son radicalisme de façade visent à s’affirmer comme le représentant exclusif des Palestiniens et à s’imposer comme seul interlocuteur auprès des grandes puissances et d’Israël, quel que soit le prix payé par la population.

Le Hamas ne veut pas être l’expression de la révolte des masses opprimées, et en réa­lité il la craint. C’est pourtant celle-ci qui peut ouvrir un avenir si elle cherche à renverser l’ordre impérialiste qui, en utilisant tous les clivages religieux, nationaux et politiques, entraîne les peuples dans la barbarie et dans des conflits sans fin.

Leïla Wahda 22 Novembre 2023

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23 novembre 2023 ~ 0 Commentaire

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Les députés européens ne vont ni financer ni construire des réacteurs nucléaires

Les supporters de l’atome se sont félicités mardi 21 novembre 2023 de voir le Parlement européen inclure le nucléaire parmi les technologies dites « vertes » ou « propres » permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Passons vite sur le caractère ridicule de ce vote : il ne suffit pas qu’une énergie émette peu de co2 pour être « verte » ou « écologique », et le nucléaire est en effet une des énergies les plus dangereuses et polluantes (mines d’uranium, production de déchets radioactifs, rejets continus radioactifs et chimiques des centrales dans l’air et dans l’eau, etc).

Rappelons aussi que la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est passée de 17,1% en 2001 à 9,2% à ce jour, un véritable effondrement qui va continuer avec la fermeture inéluctable dans les années à venir d’au moins 150 vieux réacteurs sur les 400 encore en service sur Terre : si c’est vraiment le nucléaire qui doit combattre le réchauffement climatique, celui-ci a de beaux (et chauds !) jours devant lui…

Mais ce qu’il est important de préciser, c’est que les députés européens ne vont ni financer ni construire des centrales nucléaires. Il en est de même des divers chefs d’Etat ou de gouvernement qui rivalisent ces derniers temps, à celui qui annoncera plus de futurs réacteurs que son voisin. Tous ces beaux parleurs prétendent « sauver le climat » – quand ce n’est pas carrément « la planète » ! – avec :

– de puissantes machines comme l’EPR français – ou du moins son successeur l’EPR2, prétendu « moins cher, plus sûr, plus facile à construire » –, ou l’AP1000 américain ;

– une multitude de petits réacteurs modulaires, les fameux SMR, qui doivent pulluler sur Terre aussi sûrement qu’un virus du Covid.

Or, il y a quelques jours à peine, le 9 novembre 2023, on apprenait par l’agence Reuters que l’entreprise américaine NuScale Power avait renoncé à son projet de petit réacteur modulaire, « portant un coup aux ambitions américaines d’une vague d’énergie nucléaire pour lutter contre le changement climatique« .

Il faut dire que le projet devait être pré-financé par les futurs clients – des entreprises et des collectivités locales – qui ont fini par se retirer en dépit d’une garantie de 1,4 milliard de dollars sur dix ans et une subvention de 600 millions de la part du département américain de l’énergie. En effet, le projet promis en 2020 annonçait fièrement une puissance de 720 MW pour un coût de 3,6 milliards… avant de passer à 462 MW pour 9,3 milliards, c’est-à-dire 4 fois plus cher que prévu.

Aux dernières nouvelles, l’électricité ainsi générée était projetée aux environs de 120 dollars par mégawattheure, probablement beaucoup plus en réalité, mais dans tous les cas ce serait un tarif totalement rédhibitoire : les énergies renouvelables produisent aujourd’hui une électricité abondante à un tarif 2 à 3 fois moins cher, et l’écart ne fait que s’agrandir…

Il s’agit d’un coup fatal pour l’industrie nucléaire car NuScale était le seul projet de SMR validé par les autorités américaines et, de façon générale, tous les autres projets – comme Nuward en France – vont se fracasser sur le même problème : comme annoncé par votre serviteur le 14 octobre 2021 dans une tribune publiée par Le Monde, « S’ils voient le jour, les petits réacteurs nucléaires modulaires produiront une électricité ruineuse« .

Et il est de plus en plus probable qu’ils ne voient même pas le jour. Sauf à s’adresser aux Russes ou aux Chinois ce qui est exclu pour la plupart des clients potentiels, pour la plupart situés en Europe, il ne reste donc plus à l’industrie nucléaire et ses supporters que la piste des gros réacteurs comme l’EPR français ou l’AP1000 américain.

L’un comme l’autre sont d’ores et déjà des désastres industriels et financiers. Annoncé à des dizaines d’exemplaires aux USA, l’AP1000 a été annulé presque partout, sauf en Caroline du Sud… où le chantier a finalement été stoppé et abandonné, et en Georgie où un seul réacteur a pu démarrer, avec 7 ans de retard et un coût multiplié par deux.

Quant à l’EPR, le suspens demeure à Flamanville où le réacteur est supposé démarrer en 2024 avec 12 ans de retard et un coût multiplié par cinq (selon les estimations de la Cour des comptes). Les EPR de Finlande et de Chine, mis en service avec aussi de longues années de retard, sont régulièrement arrêtés pour d’inquiétants dysfonctionnements. Quant au chantier d’Hinkley Point en Angleterre, il suit la voie de son frère français avec de lourds retards et surcoûts.

Bien sûr, EDF et les autorités françaises annoncent désormais des EPR2, « plus faciles et moins chers à construire« , mais qui peut encore croire à ces belles paroles ? Rappelons que l’industrie nucléaire française est aussi en grave défaillance sur les chantiers des réacteurs ITER (fusion nucléaire) et RJH, un réacteur de recherche dont la mise en service est désormais annoncée pour 2034… au lieu de 2014 !

Pas de chance, le RJH était prévu pour appuyer la recherche sur la prolongation de la durée de vie du parc existant, sur les EPR2, et sur les SMR ! Il arrivera longtemps après la bataille et après avoir anéanti quelques milliards de plus, mais qui se soucie de cette gabegie ?

Des macroniens aux communistes en passant par le RN, l’essentiel pour les adeptes de l’atome est de clamer qu’ils vont « sauver le climat », alors qu’ils veulent juste gaspiller dans le nucléaire les milliards qui permettraient justement de prendre les mesures nécessaires (plans d’économies d’énergie et de développement des renouvelables).

Voilà qui nous ramène aux députés européens : après leur vote ubuesque, ils s’affairent déjà à d’autres questions, incapables d’expliquer comment les industriels européens vont bien pouvoir trouver les ressources humaines et financières pour construire les nombreux réacteurs annoncés : en France même, malgré la propagande du VRP de l’atome Jean-Marc Jancovici, les jeunes ingénieurs et techniciens manquent à l’appel et, d’autre part, EDF et l’Etat français sont dans des situations financières catastrophiques.

Il est impossible de savoir si quelqu’un ou quelque chose va « sauver le climat », mais une chose est sûre, ce ne sera pas le nucléaire…

Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire
Jeudi 23 novembre 2023

https://www.observatoire-du-nucleaire.org/

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