Redon (FR3)
Cela peut surprendre… Redon, ville inondée il y a quelques semaines, a rassemblé samedi 22 février plus de 2 000 personnes qui appellent à préserver les ressources en eau. Toutes demandent à limiter l’utilisation des pesticides, notamment dans le secteur agricole.
« Si aujourd’hui c’est l’eau qui nous rassemble, c’est parce que tout d’abord la ville est née dans l’eau et que polluer l’eau est un long suicide collectif ». Un discours choc pour dire la colère. Des défenseurs de l’environnement mais aussi des agriculteurs et les fédérations de pêcheurs en rivière de trois départements, tous décidés à renforcer les règles qui protègent les captages d’eau potable. Car le constat est alarmant : selon l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, moins de 8% des cours d’eau du bassin de la Vilaine sont en « bon état écologique ».
Moins de 8% des cours d’eau en « bon état écologique »
Tous espèrent renforcer leur protection face aux pollutions industrielles et agricoles. « On est ici aujourd’hui pour lutter contre les pesticides sur les zones de captage. On retrouve encore des pesticides qui sont interdits et qui ont été épandus il y a plus de 20 ans. Mais il y a des solutions à adopter rapidement », affirme une manifestante.
« Avec les inondations, tous les produits, les traitements qui ont été mis dans les champs, ils sont partis où ? », questionne un Redonnais.
« Le taux de cancers actuellement, c’est bien dû à l’environnement »
De son côté, Denis, ancien ouvrier agricole dont le cancer de la prostate a été reconnu comme maladie professionnelle, redoute un retour en arrière concernant l’utilisation des pesticides : « Tout ce qui est en train de se passer au niveau des lois d’orientation agricole, ce n’est pas bon pour la santé environnementale, ni pour la santé des citoyens. Et les taux de cancers qu’il y a actuellement, ce n’est pas dû au vieillissement de la population, c’est bien dû à l’environnement ».
Protéger la Vilaine et ses affluents, voilà l’objectif. De nouvelles règles sont actuellement débattues, en vue de les intégrer au schéma d’aménagement et de gestion de l’eau. Un document important, soumis au vote des élus locaux et des chambres d’agriculture auprès desquelles ces manifestants veulent peser.
(Avec Myriam Thiebaut)