21 février 2025 ~ 0 Commentaire

Verts (Allemagne)

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Élections en Allemagne : où sont passés les Verts ?

En Allemagne, les Verts réussissent à mobiliser leur base pour les législatives anticipées mais peinent à convaincre au-delà. Le ministre-candidat Robert Habeck aurait-il dû davantage parler d’écologie lors de sa campagne ?

Berlin (Allemagne), correspondance

C’est à la grande salle des fêtes de Berlin-Kreuzberg que les Verts allemands célébreront la fin de leur campagne électorale et la soirée des résultats pour les législatives anticipées dimanche 23 février. En novembre dernier, la coalition menée par le chancelier Olaf Scholz (SPD, Parti social-démocrate d’Allemagne) qui unissait le SPD aux Verts et aux libéraux du FDP, est en effet tombée.

Désormais initiée au porte-à-porte et à la distribution matinale de tracts, Irène Göckeritz, entrée chez les Verts (Grünen) au mois de décembre, a toujours voté pour les écologistes, « mais sans jamais m’engager. Cependant, vu la situation actuelle en Allemagne et dans le monde, j’ai estimé que je ne pouvais plus rester les bras croisés face à la montée de l’extrême droite et à l’urgence climatique », explique-t-elle.

Les sondages placent le groupe CDU/CSU (droite démocrate chrétienne) en tête devant le parti d’extrême droite AfD. Les Verts, eux, stagnent à 14 % des intentions de vote. Soit presque exactement les 14,9 % atteints aux législatives de 2021, à l’époque leur meilleur score historique pour cette élection. Le parti réussit bien à mobiliser leur base électorale, mais sans être capables de convaincre au-delà.

Des Verts attaqués de toutes parts

Ils peuvent tout de même se réjouir : l’adhésion d’Irène n’est qu’une adhésion parmi les 42 000 nouvelles entrées enregistrées depuis le 6 novembre dernier, jour où la coalition gouvernementale tripartite a éclaté. En période électorale, le phénomène est connu. Mais les chiffres des écologistes, de même que ceux du parti de gauche Die Linke (30 000 nouvelles adhésions), sont sans précédent. Les effectifs du parti sont passés de 126 000 à 168 000 membres en quelques mois seulement.

La somme record de 12 millions d’euros de dons est aussi venue alléger un budget de campagne fixé à 19 millions d’euros, le plus élevé de l’histoire des Grünen. On ajoutera, comme point fort, l’entrée rapide en campagne du très médiatique Robert Habeck, ministre de l’Économie et de la Transition énergétique, et « candidat à la chancellerie ».

Pourquoi les sondages ne reflètent pas cet enthousiasme ? L’une des raisons se trouve dans le « greenbashing » dont les Verts sont l’objet depuis des mois de la part de paysans, des conservateurs, des libéraux, de l’AfD… Selon eux, les ministres Verts, Robert Habeck en tête, sont à peu près responsables de tout, de la crise économique en passant par l’explosion des prix de l’énergie et la vague migratoire. Le ministre-président conservateur de Bavière, Markus Söder, ne cesse de le répéter. « Je considère que les Verts sont incompétents », résume-t-il. Avec lui, il n’y aura jamais d’alliance !

L’écologie peu abordée… même par les Verts

Au fil des semaines, le vent a pourtant tourné. Parce que l’extrême droite a orienté ses attaques vers les conservateurs et leur électorat. Et parce que les conservateurs ont dû adoucir leur ton vis-à-vis des Verts jusqu’à ne pas exclure de gouverner avec eux. C’est ce qu’a admis cette semaine la tête de liste des conservateurs Friedrich Merz, bien parti pour être le futur chancelier. Il dispose d’options limitées pour construire une coalition sans l’extrême droite. Le plus probable est une alliance avec les sociaux-démocrates et/ou les Grünen.

Au-delà, les raisons du « surplace » vert ont sans doute à voir avec le contenu de la campagne du candidat-ministre. Robert Habeck a expliqué qu’il souhaitait « combler le vide laissé par Merkel au centre » et convaincre les électeurs pour qui la lutte contre le réchauffement climatique reste un thème prioritaire, quel que soit leur horizon politique, de voter pour lui.

Las, il a finalement assez peu parlé de transition écologique, écrasé entre les deux sujets phares, la politique migratoire et la crise économique. Ce n’est qu’en fin de campagne électorale qu’il a présenté un peu tardivement un « agenda pour l’avenir » centré sur la protection du climat.

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