02 octobre 2024 ~ 0 Commentaire

Ouragan (Reporterre)

Après le passage de l'ouragan Hélène, Trump et Harris éludent la question climatique

Atlanta, Géorgie (États-Unis), correspondance

Après le passage de l’ouragan Hélène, Trump et Harris éludent la question climatique

Après le passage et les 110 morts de l’ouragan Hélène aux États-Unis, les candidats à l’élection présidentielle cherchent à tirer profit de la catastrophe. Sans pointer du doigt la responsabilité du changement climatique.

Des centaines de personnes sont encore portées disparues. Quelques jours après l’arrivée de l’ouragan Hélène sur les côtes de la Floride jeudi 26 septembre, le bilan est considérable dans le sud-est des États-Unis. Il a touché terre en catégorie 4, sur une échelle de 5. À mesure qu’il progressait vers le Nord, il a rétrogradé en « tempête tropicale », mais les conséquences en ont quand même été désastreuses.

Plus d’une centaine de personnes sont mortes dans les États de Floride, de Géorgie et de Caroline du Sud, ainsi que dans le Tennessee et la Caroline du Nord. De nombreuses routes ont été coupées, des quartiers inondés, et des villes presque détruites. Dans certaines régions, les opérations de secours cherchaient encore ce lundi 30 septembre, par tous les moyens possibles, à accéder aux sinistrés.

Six cents personnes étaient portées disparues le 30 septembre, selon l’administration de Joe Biden. Le président a annoncé se rendre en Caroline du Nord mercredi 2 octobre. La campagne présidentielle s’est aussi invitée dans ce déluge. Donald Trump était lundi à Valdosta, dans le sud de la Géorgie. L’État est un des plus touchés, avec la Caroline du Nord.

Des « swing states » particulièrement touchés

Les deux sont des « swing states », des États pivots, où une victoire est importante, sinon essentielle, pour les candidats. Devant des bâtiments en ruine, le candidat républicain ne cache pas sa casquette « Make America Great Again », son slogan de campagne, vissée sur sa tête. Fidèle à lui-même, il a aligné les mensonges, accusant le président Joe Biden d’être en train de « dormir », une allusion à son âge, et de ne pas avoir réagi à cette catastrophe. Il a affirmé que le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, un Républicain, « a appelé le président sans avoir de réponse ».

Le gouverneur a contesté ces faits, expliquant que le président Joe Biden l’avait appelé la veille pour lui proposer de l’aide — chaque État, dirigé par son gouverneur, est en première ligne pour gérer de tels scénarios climatiques, et l’État fédéral, dirigé par Washington, peut venir en aide avec ses ressources financières et logistiques.

Donald Trump s’en est également pris au gouverneur démocrate de Caroline du Nord, Roy Cooper, l’accusant de « délibérément ne pas aider les gens dans les zones républicaines ». « Ce qui me met en colère [c’est qu’il] sous-entend que nous ne faisons pas tout ce qui est possible. […] C’est faux et c’est irresponsable », a déclaré en réponse Joe Biden. « Notre nation est avec vous, et notre administration continuera de faire tout ce qu’elle peut », a déclaré Kamala Harris. La vice-présidente s’est également entretenue avec les autorités fédérales de gestion de telles crises.

« La crise climatique en action »

Même s’il est difficile d’évaluer la part exacte du changement climatique dans de telles catastrophes climatiques, ces événements — et leur puissance — en sont bel et bien une conséquence. « Ne vous trompez pas : les ravages inimaginables qu’on voit à travers le sud-est [des États-Unis] sont la crise climatique en action. Tant que nous maintenons le statu quo sans limites de l’utilisation des énergies fossiles, ces désastres seront plus fréquents, plus graves, et plus mortels », a déclaré le président de l’organisation environnementale Sierra Club, Ben Jealous.

Sauf qu’aucun des deux candidats n’a évoqué le changement climatique dans ses prises de paroles. Ce n’est pas surprenant de la part de Donald Trump, qui a maintes fois répété son attachement aux énergies fossiles, et son souhait d’abattre les régulations contre les entreprises polluantes. Mais Kamala Harris n’a pas davantage souligné le rôle du changement climatique. Depuis plusieurs mois, la candidate démocrate a plus que lissé son discours sur l’environnement, pour paraître moins radicale aux yeux des électeurs indécis. Reste à savoir si les personnes sinistrées, elles, en tiendront rigueur aux candidats.

Edward Maille 2 octobre 2024

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