19 juin 2024 ~ 0 Commentaire

Garde à vue (Reporterre)

flic

Une journaliste de « Blast » en garde à vue après avoir couvert une manifestation

La reporter couvrait une manifestation menée au siège de l’entreprise d’armement Exxelia.

Une journaliste du média en ligne Blast a été interpellée le 18 juin par la police judiciaire et demeure placée à cette heure en garde à vue dans les locaux du commissariat du 11e arrondissement de Paris, indique le site d’information.

Dans le cadre d’une enquête sur les ventes d’armes en Israël, la reporter couvrait une manifestation menée au siège de l’entreprise d’armement Exxelia Technologies (ex-Eurofarad), visée par une plainte pour complicité de crimes de guerre et homicide. Cette manifestation a donné lieu à l’ouverture d’une enquête pour dégradation et intimidation par le parquet de Paris.

Risque d’« atteinte au secret des sources »

Plusieurs manifestants ont également été placés en garde à vue. En l’état, nous sommes dans l’attente de la décision du parquet quant au sort judiciaire de notre consœur.

Reporters sans frontières a réagi à cette nouvelle atteinte à la liberté d’informer : « RSF dénonce un risque d’atteinte au secret des sources d’une journaliste de Blast, dont la garde à vue a été prolongée jusqu’à [mercredi 19 juin] pour refus de remettre son portable. La reporter qui couvrait une action contre les ventes d’armes à Israël doit être libérée. »

Reporterre rappelle que l’interpellation de journalistes couvrant une action de la société civile n’est pas légale. La jurisprudence est claire, comme l’ont montré deux jugements en 2023.

Reporterre a remporté deux procès

Le journaliste de Reporterre, Alexandre-Reza Kokabi suivait en juin 2020 une action organisée par le mouvement Extinction Rebellion. Vingt-huit activistes ont pénétré sur les pistes de l’aéroport d’Orly, près de Paris, demandant l’interdiction des vols intérieurs « pour lutter contre le changement climatique ». Malgré la présentation de sa carte de presse et le fait qu’il ne s’était livré à aucun acte illégal, se contentant d’observer les activistes, le journaliste a été conduit et détenu dans un commissariat pendant dix heures.

En septembre 2021, M. Kokabi a de surcroît été condamné à payer une amende de 750 euros. Reporterre a refusé de payer et lancé une procédure devant la justice administrative. Trois ans après les faits, en novembre 2023, le tribunal nous a donné raison et a condamné l’État français.

De même, en novembre 2021, une journaliste de Reporterre, Elsa Souchay, avait couvert une action écologiste dans une usine stockant illégalement des semences génétiquement modifiées. Elle a été poursuivie en justice, et ce n’est qu’en juin 2023, après une forte mobilisation, que nous avons obtenu sa relaxe.

https://reporterre.net/

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