Hôpital (Côté Quimper)
À l’hôpital de Quimper, l’absentéisme inquiète
Jeudi 25 avril, les syndicats du Centre hospitalier de Quimper dénonçaient leurs conditions du travail : absentéisme, refus de congés, matériel de qualité inférieure…
Drapeaux à la main, les syndicalistes du Centre hospitalier de Quimper Cornouaille (Finistère) affichent un air soucieux. L’arrivée de Yann Dubois à la direction en janvier 2024 laissait espérer un nouveau management.
« Nous restons sur notre faim », déplore Pascale Jacq de Sud Santé, jeudi 25 avril 2024. Ce « nous », c’est la CFDT, la CGT et Sud Santé.
Grossesses, retraites… mais pas de remplacement
Ils pointent en premier lieu le taux d’absentéisme, estimé à 10% par les syndicats. Les arrêts maladie se multiplient, sans que le personnel ne soit remplacé, relatent-ils. « Alors que les grossesses et les départs à la retraite peuvent être anticipés », fustige Pascale Jacq.
À l’Ehpad Ti Creac’h, qui dépend de l’hôpital, une aide-soignante va partir à la retraite. L’équipe passera de trois à deux personnes… pour 100 patients. C’est clairement dangereux. Laura Le Yeuc’h, Sud Santé.
De son côté, Nathalie Frémin, coordinatrice générale des soins, assure que le recrutement se fait « au fil de l’eau » : « Nous commençons à chercher une solution dès que l’arrêt maladie est annoncé. »
Depuis le début de l’année, 29 infirmières et 34 aides-soignantes ont été embauchées.
Refus de congés
Les syndicats redoutent la saison estivale, où les patients sont plus nombreux. Il a été proposé à plusieurs personnels de changer de rythme, en travaillant le jour et la nuit. « L’idéal serait d’avoir une équipe de nuit autonome. Ce serait physiologiquement mieux. Mais nous sommes obligés de réorganiser, en sollicitant le pool de remplacement », précise Nathalie Frémin.
Ce rythme casse les gens. Désormais, ils peuvent craquer pour une bêtise. Il y a beaucoup de burn-out. Pascale Jacq, Sud Santé.
Autre problème posé par les syndicats : certains employés se seraient vu refuser des congés. « C’est un raccourci, tempère Nathalie Frémin. Lors des réunions d’équipe, nous demandons aux personnels de s’organiser entre eux. Surtout lorsqu’il y a une forte demande sur la même période. »
Un matériel de moins bonne qualité
Enfin, l’intersyndicale mentionne un manque de matériel, voire une dégradation de sa qualité. Elle évoque de nouveaux changes pour les retraités, ainsi que des produits pour la peau qui provoqueraient des rougeurs.
Nathalie Frémin rappelle que ces changements sont nécessaires, afin de « respecter la réglementation sur les produits utilisés », et que ces derniers « font l’objet d’essais ».
Un tel contexte pourrait rebuter les futures recrues, à l’image des stagiaires. C’est ce que craint l’intersyndicale : « Ça risque de les dégoûter, ils ne seront pas prêts de revenir. »
Pas pour Nathalie Frémin, qui préfère voir le verre à moitié plein : « Les étudiants souhaitent revenir travailler ici après l’obtention de leur diplôme », assure-t-elle.