chasse (charente)
Extension d’une prison géante pour chiens « de chasse à courre » en Vendée : c’est non !
Depuis des années, nous alertons l’opinion sur le sort des chiens exploités pour la chasse à courre et la chasse en général. Considérés comme de vulgaires outils pour permettre aux chasseurs de s’adonner à leur loisir mortifère, et au-delà des blessures qu’ils peuvent subir pendant la traque des animaux, ils sont souvent parqués dans des chenils saturés de bruit, le cou enserré de colliers électriques et soumis à un fort stress. Pour vous opposer à nos côtés à l’extension de cette infrastructure, participez à la consultation publique ouverte par la préfecture !

Vénerie : des vies de souffrance pour les animaux
Les chasseurs à courre exploitent leurs chiens dans un seul objectif : faire souffrir, le plus longtemps possible, des victimes pourchassées pendant des heures, qui finiront achevées à l’arme blanche ou au fusil. Ils sèment la terreur dans les forêts, n’hésitent pas à violer la loi et poursuivre les cerfs jusque dans les villages et les propriétés privées, comme l’a révélé notre enquête de plus de trois ans.
La vie de ces chiens est un enfer, de leur naissance à leur mort. Nous l’avons montré dans le cadre de notre infiltration, ces pauvres animaux sont utilisés comme de simples instruments à disposition de leurs « propriétaires » et vivent dans des conditions insupportables, à l’image de tous les chiens « de chasse ». Livrés à eux-mêmes et quasi abandonnés dans le Lot-et-Garonne, exposés à des températures extrêmes dans le Jura, soumis à des traitements cruels dans l’Hérault, la plupart d’entre eux ne connaîtront jamais la chaleur d’un foyer et d’une famille. Et que dire des blessures ? Elles sont inévitables, quand on sait qu’ils sont dans de nombreux endroits entassés dans des espaces pas plus grands que des clapiers, contraints de vivre dans le froid et la boue, rongés par les maladies de peau, avant d’être jetés dans des camions de transport comme des objets.
En Vendée, un projet d’extension insensé
Le préfet de Vendée s’apprête ainsi à autoriser l’extension d’un « chenil », qui permettra à terme la détention de 120 individus destinés à servir de chair à canon aux veneurs. Chacun d’eux disposera en tout et pour tout d’à peine 9 m2 pour vivre. Les femelles exploitées comme reproductrices, elles, seront isolées dans une petite zone d’à peine plus de 5 m2…
On n’ose à peine imaginer la souffrance de ces animaux si sociaux, qui ont besoin d’espace, et qui finiront enfermés sans aucune possibilité de courir et sauter en dehors des moments de traque, où ils seront malmenés et soumis à tous les risques. Certains se perdront et devront passer des jours seuls dans la forêt, risquant de mourir de faim, de soif ou de se faire renverser sur les routes avant d’être récupérés, si jamais ils ont la chance de l’être. D’autres recevront les coups de fouet des veneurs et, épuisés après avoir parcouru des dizaines de kilomètres, finiront prostrés dans la boue, à deux doigts de se laisser mourir, comme nous l’avons constaté par le passé.
Nous nous opposons fermement à ce projet, et entendons bien le faire savoir à la préfecture. Pour cela, nous avons besoin de vous ! Participez à la consultation publique, en mettant en avant l’incompatibilité d’un tel projet avec le respect du bien-être de ces animaux si proches des humains ! Vous pouvez transmettre vos observations jusqu’au 7 octobre 2023 à la préfecture par mail (pref-participationdupublic@vendee.gouv.fr) ou par courrier[1]. Et en attendant, signez notre pétition exigeant que les chiens exploités pour la chasse bénéficient de la même protection que tous les autres !
[1] Préfet de la Vendée - DCPATE – bureau de ’environnement – 29, rue Delille – 85922 LA ROCHE-SUR-YON Cedex 9
lundi 25 septembre 2023
Contre l’exploitation animale, la Commission européenne recule
La révision de la législation européenne sur les animaux d’élevage a disparu de la lettre d’intention sur l’état de l’Union européenne publiée le 13 septembre 2023, alors que la Commission européenne s’était engagée à la présenter d’ici la fin de l’année.
Ce projet de révision prend sa source d’une part dans une « initiative citoyenne européenne » pour la fin de l’élevage en cage (300 millions d’animaux par an), recueillant 1,4 million de signatures en 2020 et à laquelle la Commission a accepté de donner suite, et d’autre part dans une étude d’impact réalisée dans le cadre de la stratégie « de la ferme à la fourchette », déclinaison agricole et alimentaire du Pacte vert, moins axée sur la protection animale que sur la qualité et la compétitivité des produits alimentaires.
Interdiction de pratiques nuisibles reportée
Scoop ! Cette étude révélait que nuisaient à la santé des animaux des pratiques telles que l’élevage en cage des poules, poulets, veaux, canards, oies, cailles, lapins, cochons ; les stalles pour cochons et cages de mise bas pour truies ; les systèmes d’attache pour les vaches les empêchant de s’asseoir ou de se tenir debout ; le débecquage des oiseaux, l’écornage des vaches et des veaux (avant même que la corne ne s’attache au crâne) ; ou encore l’ablation des queues des porcs ou des chiens !
La révision devait notamment inclure l’interdiction de ces pratiques, annoncée en juin 2021, aux côtés d’autres mesures visant à encadrer l’étiquetage des produits et les conditions de transport des 1,4 milliard de volailles, 31 millions de porcs, 4,3 millions de bovins et 3 millions d’ovins déplacés chaque année pour être engraissés puis tués. Le tout pour une application progressive à compter de 2027 assortie – il ne faudrait pas non plus aller trop vite – de périodes transitoires allant de 5 à 15 ans et de subventions pour aider les éleveurEs.
Pression du lobby agricole européen
Même si la Commission assure que la révision est toujours en cours, elle compose avec les lobbies et les États-membres. Le Copa-Cogeca, lobby européen des organisations professionnelles agricoles, a produit sa propre étude concluant à une baisse de la production si la révision était mise en œuvre. De son côté, la France, premier producteur agricole européen, exige l’extension des normes aux importations pour protéger la profitabilité de son marché intérieur et de ses exportations. Ces pressions produisent leurs effets, puisqu’une nouvelle étude d’impact a été commandée au motif que la précédente n’analysait pas suffisamment la balance coût-bénéfice de la réforme !
L’interdiction des cages et des mutilations serait bien sûr un progrès. Mais ici comme ailleurs, les profits du secteur agro-alimentaire priment et le capital se montre manifestement bien peu disposé à faire des concessions, ce qui illustre les impasses d’une politique aménageant les conditions de l’exploitation animale sans remise en cause de celle-ci.