04 juin 2023 ~ 0 Commentaire

gauche anti-mélenchon (le télégramme)

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À Montpellier, la gauche anti-Mélenchon veut passer à la vitesse supérieure et offrir une « alternative »

De nombreuses personnalités de gauche, opposées à la ligne Nupes de Jean-Luc Mélenchon, sont réunies à Montpellier pour tenter d’offrir une alternative.

La gauche anti-Mélenchon est réunie, ce samedi, à Montpellier, pour tenter d’offrir une alternative à la ligne pro-Nupes défendue par le patron des socialistes, Olivier Faure. Mais certaines de ses figures nourrissent leurs propres ambitions et pourraient se retrouver en concurrence.

Ce raout est organisé par le courant Refondations de Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, premier secrétaire délégué du PS et principal opposant à Olivier Faure. À la tribune, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, la maire de Paris, Anne Hidalgo, celui de Montpellier, Michaël Delafosse, l’ex-candidat à la présidentielle Benoît Hamon… L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS, n’a pas fait le déplacement, mais s’est exprimé en vidéo.

Stratégie parlementaire contre la réforme des retraites, affaire Quatennens, élections européennes : depuis sa douloureuse naissance, en mai 2022, l’union de la gauche Nupes a surtout offert le spectacle de ses divergences. Et les initiatives se multiplient pour tenter de fédérer ceux qui critiquent l’accord conclu entre La France insoumise, les socialistes, les écologistes et les communistes.

Mi-mai, l’ex-premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a organisé un rassemble-ment de la social-démocratie. Samedi prochain, Bernard Cazeneuve,  qui lance son propre mouvement, la Convention, sera en meeting à Créteil. Nicolas Mayer-Rossignol veut, lui, peser de l’intérieur du PS avec Anne Hidalgo, Carole Delga ou Michaël Delafosse. Mais beaucoup nourrissent, à des degrés divers, des ambitions nationales. « À terme, ils seront tous candidats les uns contre les autres », analyse-t-on dans l’entourage de Faure.

« À un moment, il faudra une incarnation »

« Je ne crois pas du tout qu’il y ait de la concurrence », répond Lamia El Aaraje, co-présidente de Refondations. « À un moment, il faudra une incarnation, mais aujourd’hui, toutes ces initiatives, c’est un enrichissement ». À Montpellier, il s’agit « de travailler sur le fond », pour « élargir le rassemblement de la gauche, l’approfondir et l’équilibrer », ajoute Nicolas Mayer-Rossignol. Il affirme avoir convié « toutes les sensibilités de gauche », y compris plusieurs responsables de LFI qui ont tous décliné, tout comme Olivier Faure.

Ce dernier a même, selon plusieurs proches de Nicolas Mayer-Rossignol, appelé certains invités pour qu’ils se décommandent. Mais le député Philippe Brun, proche du patron des socialistes et présent sur place, dément avoir été découragé de venir.

Pour Lamia El Aaraje, le patron du PS aurait, en tout cas, dû se déplacer. « Cela aurait été l’occasion de dire que les dissensions du congrès de Marseille étaient terminées ». « Un premier secrétaire ne devrait pas être un premier sectaire », abonde le maire de Rouen. L’entourage d’Olivier Faure rétorque : « Quand tu te fais insulter toute la journée, est-ce que tu as envie d’aller les voir ? ».

Il faut « rassurer les gens »

Belle prise de guerre, Benoît Hamon, qui n’avait « pas reparlé dans une enceinte socialiste depuis 2017 », justifie sa présence : « Vous êtes un courant du PS avec lequel il faut parler et commencer à poser les bribes de ce qui pourrait, demain, nous amener au succès ».

Refondations, qui pèse 30 % au sein du PS, « est dans une dynamique » car l’opinion publique associe Olivier Faure « aux outrances de Jean-Luc Mélenchon », estime l’ex-eurodéputé socialiste Lièm Hoang-Ngoc, un temps rallié au tribun Insoumis. Il faut « rassurer les gens, proposer un programme crédible, mais pas social-libéral ».

Carole Delga, qui réclame un projet « désirable », s’enthousiasme : « Nous allons de nouveau savoir débattre, dans les différences, mais avec respect » et « d’égal à égal », lance-t-elle dans un tacle à la Nupes, dominée par LFI. Anne Hidalgo reconnaît que le PS « ne va pas bien du tout ». « Mais, avec Refondations, nous lui redonnons de l’énergie par le travail ».

Michaël Delafosse savoure : « La gauche de la raison n’a pas dit son dernier mot ». Au menu, des ateliers et plénières sur l’unité de la gauche, la social-écologie, la promesse républicaine ou l’Europe, l’un des principaux sujets de tension avec Olivier Faure, qui veut discuter d’une liste commune avec LFI aux élections européennes de 2024.

« Faure sème le trouble. Il y a une forme de soumission à LFI », déplore le maire de Bourg-en-Bresse, Jean-François Debat, alors que les européennes doivent permettre de « modifier le rapport de force » au sein de la Nupes.

03 juin 2023

https://www.letelegramme.fr/

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