30 mai 2023 ~ 0 Commentaire

syriza (socialist worker)

grec

Pourquoi Syriza a-t-il échoué en Grèce ?

La disparition du parti soulève des questions sur la stratégie socialiste et les faiblesses du réformisme.

Lorsque Syriza a remporté les élections législatives grecques en 2015, la plupart des socialistes ont explosé de joie dans toute l’Europe.

Un parti qui s’était engagé à mettre fin à l’austérité avait enfin triomphé, alors que partout les patrons et les gouvernements imposaient des coupes sombres dans le sillage de la crise financière de 2008. Il semblait qu’il y avait là une stratégie alternative qui pourrait servir de phare aux peuples en lutte dans le monde entier.

L’ascension de Syriza a été l’une des expressions d’une vague massive de lutte en Grèce contre l’austérité, avec 32 grèves générales entre 2009 et 2014. Les travailleurs de la santé, les enseignants, les employés municipaux, les travailleurs immigrés, les nettoyeurs, les étudiants et bien d’autres encore ont mené des batailles épiques pendant plusieurs années.

Lors des élections de 2015, le parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND), qui avait fait payer aux travailleurs les plans de sauvetage des banquiers, n’a obtenu que 76 sièges sur les 300 que compte le Parlement.

Le Pasok, parti travailliste, qui était le parti de gauche traditionnel mais qui avait imposé des coupes budgétaires en coalition avec la ND, n’a obtenu que 13 sièges. Un nouveau terme, « Pasokification », est apparu pour décrire l’extinction d’un parti qui semblait devoir toujours faire partie de la scène politique.

En Grande-Bretagne, 27 députés, principalement de la gauche travailliste, ont signé une motion disant : « Cette Chambre salue le soutien apporté au parti Syriza en Grèce, qui s’est engagé à mettre fin à des années d’austérité et de souffrance ».

Le parti socialiste allemand Die Linke a quant à lui affiché une pancarte : « Nous partons de la Grèce, nous changeons l’Europe ».

Pourtant, en l’espace de quelques mois, Syriza a mis en œuvre des mesures d’austérité pires que celles de ses prédécesseurs de droite. Et lors des dernières élections de cette année, il a été réduit à 20 % des voix, tandis que la ND s’est consolidée au pouvoir.

Les échecs de Syriza ont redonné vie au Pasok, qui espère même dépasser Syriza lors des prochaines élections.

Dès son entrée au gouvernement, Syriza a été confronté à un défi et à un choix. Les patrons, les banquiers et les institutions européennes n’allaient pas accepter facilement un relâchement de l’austérité. Ils craignaient que les travailleurs d’autres pays ne soient incités à élire leurs propres gouvernements de gauche.

Ils ont donc traité le verdict des électeurs grecs avec mépris. Ils ont décidé d’écraser Syriza pour l’ »effet de démonstration » que cela aurait sur les autres.

Yanis Varoufakis, le directeur financier de Syriza, a déclaré que lorsqu’il a rencontré d’autres ministres de l’UE « pour engager des discussions économiques », il n’a reçu que des « regards vides ». « Vous auriez pu tout aussi bien chanter l’hymne national suédois, vous auriez obtenu la même réponse », a-t-il déclaré.

La troïka – la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international – a insisté sur de nouvelles réductions pour rembourser les dettes découlant du sauvetage des financiers. Afin de se donner une excuse pour battre en retraite, le gouvernement Syriza a organisé un référendum sur les demandes de réduction de la troïka.

Mais après une campagne populaire massive, les Grecs ont rejeté la prescription de la Troïka par un vote « OXI » de 61 %. Cela aurait dû être un signal pour rompre avec la Troïka et défier les patrons, les institutions financières et les riches.

Une telle lutte aurait nécessité un appel aux travailleurs du monde entier pour qu’ils fassent preuve de solidarité avec la Grèce et qu’ils luttent contre leurs propres classes dirigeantes.

Pourtant, quelques jours plus tard, Syriza s’est effondré et a commencé à s’attaquer à la classe ouvrière : relèvement de l’âge de la retraite, augmentation des frais de santé, coupes budgétaires dans les écoles, etc. Syriza a fait intervenir la police anti-émeute contre ceux qui protestaient.

Les reculs et les trahisons de Syriza n’étaient pas principalement liés aux opinions personnelles d’Alexis Tsipras, le leader de Syriza, ou de toute autre personnalité. Elles étaient enracinées dans une stratégie qui ne pouvait pas voir plus loin que la collaboration avec les patrons, les institutions financières et le système existant. (…)

https://socialistworker.co.uk/

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