retraites (côté brest)
Réforme des retraites : la mobilisation se poursuit à Brest
À Brest, l’intersyndicale maintient la pression pour voir le projet de réforme des retraites abandonné. Des salariés bloquent aussi le port. Et l’AG des luttes est en action.
À Brest, l’intersyndicale maintient la pression sur le gouvernement, après le huitième acte de la mobilisation contre le projet de réforme des retraites qui, mercredi 15 mars 2023, a rassemblé 18 000 personnes dans la rue (7 000 selon la police).
Pique-nique à la gare
Ce jeudi 16 mars, alors que le projet adopté par la commission paritaire mixte, dans la soirée de mercredi, voté ce matin par le Sénat, est présenté à l’Assemblée nationale depuis 15 h cet après-midi, l’intersyndicale de Brest a organisé une nouvelle action au rond-point Henri-Rol-Tanguy, devant la gare.
De 11 h 30 à 14 h, une centaine de manifestants se sont rassemblés pour partager un pique-nique, au rythme de la musique revendicative diffusée. Bloquant la circulation sur ledit rond-point, notamment pour descendre vers le port de commerce. Générant des difficultés pour les automobilistes dans tout ce secteur du centre-ville.
La suite ? Les leaders syndicaux attendaient le résultat du vote (ou non vote) du projet de réforme des retraites cet après-midi. Une intersyndicale nationale doit se réunir dans la soirée afin de déterminer la position à adopter. Mais nous ne lâchons rien et ne lâcherons rien.
À Brest, les syndicats CGT, CNT, FSU, Union Pirate et Solidaires ont immédiatement dégainé, appelant à un nouveau rassemblement, ce jeudi à 18 h, place de la Liberté. Qu’ils justifient par ces propos : « Depuis le 19 janvier, lors de huit journées de grève et de manifestations, les salarié·es, jeunes, retraité·es, et plus largement toute la population, ont massivement exprimé leur rejet du projet de réforme des retraites porté par le gouvernement.
Le gouvernement a usé de tous les artifices constitutionnels pour que les débats parlementaires soient limités. Cette attitude relève du mépris de l’expression très majoritaire de la population et de la démocratie sociale, elle est aussi indigne que dangereuse.
Le recours au 49.3 ce soir est un nouveau déni de démocratie.
Blocage du port
La journée avait débuté avec le blocage du port de commerce dès ce matin, 6 h, par des salariés du port (de la CCI, des dockers, de Damen), à l’appel de la CGT. Il est difficile de se déplacer dans le secteur, l’accès aux rues Trischler et de Kiel étant interdit par des conteneurs et donc entièrement fermée à la circulation. Le blocage devait être levé vers 16 h.
Actions de l’AG des luttes
Dès 7 h 30, la place Albert-Ier, de l’autre côté de Brest, était également bloquée. À la manœuvre, des manifestants de l’AG des luttes de Brest (qui ouvraient d’ailleurs le cortège, la veille à Brest, lors du huitième acte de mobilisation contre le projet de réforme des retraites) qui avaient allumé des feux et installé des barricades de fortune durant une bonne partie de la matinée. Avant de se rendre également au port où le blocage est prévu pour toute la journée.
Et les manifestants de l’AG des luttes d’expliquer, dans un tract distribué aux automobilistes, pourquoi ils préconisent un blocage économique. Ils veulent, par leurs actions, « augmenter la pression sur le gouvernement afin qu’il retire sa réforme des retraites », disent que « 90% des Français sont contre cette réforme et que la majorité des Français pensent qu’il faut bloquer le pays pour enfin se faire entendre ».
Ajoutant « qu’un blocage économique fait perdre jusqu’à deux milliards d’euros par jour au patronat, qui pourrait alors faire pression sur le gouvernement afin qu’il se plie aux revendications du mouvement social ».
L’AG des luttes veut aussi « rendre concrète et visible notre ferme opposition, car manifester ne suffit plus : le gouvernement joue au sourd et fait tout pour court-circuiter la démocratie. Nous nous inscrivons dans une dynamique nationale de blocage généralisé de l’économie et de grève reconductible à l’appel de certains syndicats. »
L’AG des luttes de Brest entend aussi « rendre le débat incontournable et sensibiliser. Pour étendre le mouvement, nous entendons lier la lutte contre la réforme des retraites avec des revendications offensives telles qu’une hausse des salaires et prise en compte de la précarité étudiante. »
Yann Guénégou 16 Mars 2023