pause (écologistas)
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L’Espagne demande une « pause » dans l’exploitation minière offshore et un moratoire dans les eaux internationales, estiment les députés européens.
Les Amis de la Terre, Ecologists in Action, Greenpeace et WWF préviennent que l’exploitation minière sous-marine aurait des conséquences dévastatrices pour les écosystèmes marins et la capacité de séquestration du carbone des océans.
L’Espagne rejoint un nombre croissant de pays en faveur d’un moratoire sur l’exploitation minière sous-marine.
Pour les organisations environnementales, il est urgent que le gouvernement et l’UE soutiennent le moratoire prévu par le traité mondial sur les océans qui débute le 15 août à l’ONU.
L’assemblée de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) à Kingston, en Jamaïque, a fait un pas en avant en demandant un moratoire sur l’exploitation minière en mer dans les eaux internationales, appelant à une « pause » pour stopper la progression de cette activité. Cette demande intervient à un moment critique, alors que plusieurs États tentent de forcer le début de l’exploitation minière pour qu’elle soit autorisée en 2023.
Les Amis de la Terre, Ecologists in Action, Greenpeace et WWF se félicitent de la position espagnole et demandent qu’un moratoire ferme soit promu au sein de l’ISA. Ils appellent également à montrer l’exemple et à adopter une interdiction de l’exploitation minière dans les eaux sous juridiction nationale, en excluant explicitement la possibilité d’exploitation minière dans les zones marines protégées et les zones marines d’importance écologique ou biologique.
Le début de l’exploitation minière sous-marine, avertissent les organisations environnementales, aurait des conséquences dévastatrices pour les écosystèmes marins, la capacité de capture du carbone des océans et la biodiversité de toute la colonne d’eau, y compris les populations de poissons qui font partie de l’alimentation humaine.
Pour cette raison, ils considèrent que cette déclaration pourrait empêcher l’avancée d’une exploitation sous-marine qui ne tiendrait pas compte de l’ampleur des impacts et des lacunes de l’Autorité internationale en tant qu’organe chargé de réglementer cette activité et, en même temps, de protéger les fonds marins.
L’Espagne a soutenu la proposition du Chili, également soutenue par le Costa Rica et le Brésil, de reconsidérer la règle qui obligerait à accorder les premiers permis l’année prochaine, tandis que les pays de l’Alliance mondiale des pays pour un moratoire sur l’exploitation minière sous-marine, dont Palau, Fidji et Samoa sont déjà membres, préconisent l’instauration d’un moratoire.
En septembre 2021, l’Espagne a fait partie des gouvernements qui ont soutenu la résolution de l’Union internationale pour la conservation de la nature en faveur d’un moratoire international, s’engageant à avancer vers sa mise en place. C’est ce que les organisations environnementales, la communauté scientifique, le secteur de la pêche et les parlements de Galice et des îles Canaries ont demandé par le biais de résolutions exhortant le gouvernement à prendre cette mesure.
En outre, l’industrie elle-même a rejoint ce moratoire. Les secteurs de la technologie et des véhicules électriques, investisseurs identifiés comme un segment important du marché des minéraux extraits, doutent de la viabilité de ce marché pour l’exploitation minière sous-marine et ont signé une déclaration en faveur d’un moratoire, rejoignant ainsi ceux de la communauté scientifique et des parlementaires du monde entier.
Le 15 août, la réunion visant à finaliser le texte relatif à la conservation de la biodiversité marine dans les eaux internationales, connu sous le nom de traité mondial sur les océans, débute au siège des Nations unies. Ce texte pourra protéger au moins 30% des eaux internationales de l’exploitation minière sous-marine d’ici 2030 et permettra d’avoir une vision globale de la gestion marine, et non plus sectorielle, comme c’est le cas pour l’exploitation minière, puisque l’ISA s’est historiquement attachée à favoriser le démarrage de cette industrie destructrice.
En 2023, l’Espagne deviendra membre du Conseil de la Haute Autorité des fonds marins, assumant une grande responsabilité à un moment crucial où des décisions sans précédent seront prises en termes de gravité et d’impacts potentiels à l’échelle planétaire. Le gouvernement espagnol jouera un rôle important dans la défense de nos mers et de nos océans. C’est pourquoi les organisations environnementales espèrent et souhaitent qu’il se montre à la hauteur de la situation et ne se laisse pas influencer par le zèle extractiviste.
5/08/2022