31 juillet 2022 ~ 0 Commentaire

turquie (4è internationale)

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Erdogan en guerre sur tous les fronts

La Turquie traverse une multitude de crises interconnectées, à l’image du reste du monde et dans le prolongement de sa propre trajectoire au cours de la dernière décennie. Afin de maintenir sa position dans cette période de crises multiples, Erdogan fait feu de tout bois : répression, guerres, chantages, négociations, ruptures d’alliances et nouvelles alliances.

Sur le front intérieur

Dans un contexte d’accroissement de la pauvreté, de perte de pouvoir d’achat et d’attaques militaires répétées au Kurdistan irakien et au Rojava, le gouvernement sait qu’il doit se montrer brutal face à toute expression publique de mécontentement.

Il sait que laisser paraître le moindre signe de faiblesse fait courir le risque de voir la contestation se propager. D’où le fait que même les manifestations locales de travailleurs sur leur lieu de travail, pour des augmentations de salaires, sont violemment réprimées par la police. Ces derniers mois, cependant, ces agressions de la police ont été accompagnées de descentes de nervis fascistes.

Au cours des violentes attaques contre la gay pride, l’encouragement fait aux groupes de l’extrême droite islamiste pour agresser les militantEs du mouvement LGBTI dans la rue, et le signalement sur les réseaux sociaux de diverses associations paramilitaires « civiles », fait aussi craindre à l’opposition qu’il pourrait s’agir là d’une sorte de stratégie pré-électorale.

Et il semble bien que ces associations paramilitaires à peine masquées – et peut-on même dire, n’hésitant pas à faire leurs démonstrations de force au grand jour – visent l’intimidation et la paralysie de l’opposition toujours plus inquiète des conditions dans lesquelles ces élections auront lieu et le rôle qu’y jouera la violence de rue.

Le retardement de la crise en Turquie se fait sur le dos de la classe ouvrière dont la vie est toujours plus dure.

Le gouvernement essaye, d’un côté, de réprimer toute opposition en terrifiant la société à coups d’arrestations, de violences policières, et en tentant de susciter une mobilisation nationale autour des guerres au Kurdistan irakien et au Rojava.

Cette stratégie du pouvoir paraît donc assez claire : dissuader par la peur toute mobilisation oppositionnelle, tenter de mettre sur pieds une forme d’aide économique avec l’augmentation du salaire minimum et une amélioration marginale des retraites, pousser à des mobilisations nationalistes dans le pays sur la base de « victoires » extérieures, et diviser l’opposition avec la création d’une opposition néo-fasciste focalisée sur les réfugiés.

Quant à elle, l’opposition venue de la bourgeoisie consiste à attendre les élections et à ne se livrer à aucune « provocation » jusqu’à l’issue du scrutin pour ensuite se débarrasser d’Erdogan sans pour autant afficher de quelconques différences politiques entre son programme et celui d’Erdogan.

Malheureusement, en l’absence d’une véritable alternative de gauche, même débarrassés d’Erdogan, on ne voit toujours pas se profiler le programme politique devant permettre à la classe ouvrière d’améliorer ses conditions de travail et sa confiance en elle-même. (Résumé)

Eyüp Özer Traduit par T M Labica pour L’Anticapitaliste

  • 1TÜSIAD (Türk sanayici ve isadamları dernegi), association des hommes d’affaires et des industriels turcs et organisation patronale la plus influente de Turquie, également active dans le lobbying européen pour l’adhésion de la Turquie à l’UE (ndt).

https://fourth.international/fr/

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