22 janvier 2022 ~ 0 Commentaire

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Présidentielle : selon un sondage, la gauche peine de plus en plus à rassembler dans les quartiers populaires

L’Ifop a publié vendredi une étude sur les intentions de vote dans les banlieues à moins de trois mois du premier tour de la présidentielle. Pas plus de 36% des voix se porteraient vers la gauche.

La gauche perd des points dans les banlieues populaires. C’est le constat principal de la dernière étude de l’Ifop pour Ecran de veilles, la revue du site GlobalWatchAnalysis, publiée vendredi. Les intentions de vote pour les divers candidats de gauche à la prochaine présidentielle ne dépassent pas 36%. Un score relativement bas si on le compare à 2012 où plus de la moitié des électeurs habitant dans les quartiers populaires avaient voté à gauche. A moins de trois mois du premier tour, le paysage plus que divisé semble déboussolé dans les fiefs historiques de cette famille politique hétérogène.

Un mouvement « cohérent avec le reste du pays », commente le géographe et cartographe, Sylvain Manternach. Cet électorat « est peut-être dubitatif devant la multiplication des candidatures, le Covid et le fait que la gauche ait un peu de mal à se raccrocher au pouvoir », poursuit-il.

La gauche voit ses territoires s’envoler au profit de l’extrême droite

La tendance n’est pas nouvelle, mais elle s’accentue. Les figures de gauche ont du mal à mobiliser dans ces territoires marqués par le chômage et la pauvreté au profit des candidats d’extrême droite. Les électeurs résidant dans des quartiers populaires seraient 35% à diriger leur vote vers Marine Le Pen , Eric Zemmour ou encore Nicolas Dupont-Aignan contre 28,4% en 2017 et à peine 21,9% en 2012, selon cette même étude.

Une partie de l’électorat cède à ces représentations très négatives sur les gens issus de l’immigration

Pour Sylvain Manternach, une partie des habitants des quartiers populaires « se retrouvent dans ce discours » national populiste. « Dans ces quartiers, il y a une population issue de l’immigration souvent assez nombreuse. Une partie de l’électorat cède à ces représentations très négatives sur les gens issus de l’immigration, sur leur rôle supposé dans la délinquance, dans le déclin de la nation ou leur peu de respect ou d’amour pour la France… Ce sont des discours qui reviennent souvent dans les rangs de Marine Le Pen », explique le chercheur.

Le vote Mélenchon résiste

Le vote de gauche, s’il n’a pas complètement disparu, se dirige progressivement vers des positions plus radicales. Ainsi, près de 26% des électeurs pencheraient pour des candidats tels que Jean-Luc Mélenchon , Fabien Roussel, Philippe Poutou ou encore Nathalie Artaud. Ils ne sont que 10% à opter pour des idées plus modérées incarnées par Yannick Jadot ou bien Anne Hidalgo .

Dans cette famille politique désunie, le candidat de la France Insoumise apparaît comme étant le plus courtisé. Plus précisément dans les quartiers prioritaires, encore plus touchés par la pauvreté. Le vote y est majoritairement ancré à gauche avec 56% des intentions et 37% uniquement pour Jean-Luc Mélenchon.

« En 2012, François Hollande réalisait des scores astronomiques. En 2017 avec l’effondrement du PS, Jean-Luc Mélenchon en a profité. Je ne vois pas de rapport à la radicalité, mais plus un vote considéré comme utile à gauche », explique Sylvain Manternach.

Selon le géographe, le discours de l’écologiste Yannick Jadot peut également être inaudible dans les quartiers populaires où les enjeux sociaux sont prédominants. « On a parlé au moment des gilets jaunes des ‘fin du mois’ contre les ‘fin du monde’, dans ces quartiers là, c’est une formule qui a malgré tout un peu de sens », affirme-t-il.

Le pouvoir d’achat en tête des préoccupations

Les habitants interrogés sur ces territoires ont généralement de fortes attentes en ce qui concernent les services publics, notamment dans le domaine de la santé au regard de la crise sanitaire du Covid-19.

Mais les électeurs se disent également préoccupés par des besoins matériels : le pouvoir d’achat, la hausse des salaires et la lutte contre le chômage. La précarité et l’éducation sont aussi prégnants à la différence des questions de sociétés (lutte contre le sexisme, le racisme et la haine contre les LGBT) qui mobilisent beaucoup moins.

Mais en troisième position arrive un thème de campagne cher à la droite et à l’extrême droite : l’insécurité. Plus de 74% des sondés se disent concernés par le sujet.

21 janvier 2022 Manon Bernard

https://www.lejdd.fr/

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