sos homophobie (côté brest)
Pour une histoire de pop-corn : un jeune homme agressé à la sortie d’un cinéma à Brest
(Le Télégramme et Ouest France disent agression homophobe)
Un Brestois, âgé de 28 ans, a été victime d’une agression, mardi 26 octobre 2021, en sortant du cinéma Multiplexe Liberté. Recevant, en prime, des propos homophobes.
Vendredi 5 novembre 2021, Yann, un Brestois, chef d’entreprise âgé de 28 ans, a déposé, dans le cadre du budget participatif de la Ville de Brest et via la plateforme dédiée, un projet visant à améliorer la sécurité dans la cité du Ponant (contactée, la Ville dit étudier la recevabilité de l’initiative).
Pourquoi ce projet ? Le jeune homme a été victime d’une agression, mardi 26 octobre 2021, en sortant du cinéma Multiplexe Liberté. « J’aimerais que la sécurité à Brest soit améliorée, j’ai donc proposé cette idée au budget participatif afin que les choses changent », explique-t-il sur sa page Facebook. L’affaire a été médiatisée hier, lundi 8 novembre, par France Bleu Breizh Izel.
Pop-corn
Yann raconte : « Le début de l’agression s’est passé devant les portes du cinéma où les trois filles, qui étaient devant nous à la projection du film nous attendaient afin de nous agresser. Elles tenaient des propos homophobes et nous ont jeté du pop-corn et du soda sur nos vêtements et au visage. » Le Brestois était accompagné de son compagnon et d’un ami et avait assisté à la projection d’Halloween kills, lors de la séance de 22h10, mardi 26 octobre.
Il poursuit : « À la fin du film, au moment de nous lever de nos fauteuils, trois jeunes filles, âgées de 17-18 ans environ, ont commencé à jeter du pop-corn au sol, qui en était jonché. J’ai trouvé cela irrespectueux, je leur ai fait une remarque en disant “Vous êtes sales”. Elles ont arrêté et ont quitté la salle, tout comme nous l’avons fait. »
Bousculé et griffé
Et c’est donc à la sortie que la situation a dégénéré : « Les trois filles nous avaient attendus et ont commencé à s’énerver parce qu’elles n’avaient pas apprécié faire l’objet d’une remarque. L’une d’elle s’est approchée de moi et a commencé par me bousculer. Elle est devenue complètement enragée et a déchiré mon polo, m’a griffé tout le torse. Mon copain est intervenu et l’a écartée. J’étais là, devant le cinéma, trempé par le soda, le torse en sang, mon polo tout déchiré ! J’ai appelé la police pour qu’elle intervienne mais personne n’est venu. »
Yann précise : « Les trois filles s’amusaient à chanter en cœur “Sales PD, tarlouzes”. Le vigile nous a demandé de partir, ainsi qu’aux filles. Nous nous sommes donc dirigés, sous le choc, vers notre voiture qui était stationnée devant le parking de l’UBO, rue Duquesne. »
« J’ai cru que j’allais mourir »
Mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là. « Alors que nous étions sur le point de partir, nous avons vu les trois filles venir en courant dans notre direction accompagnées de cinq gars. Nous avons tenté de nous réfugier dans la voiture pour nous mettre en sécurité, mais l’un des gars est parvenu à ouvrir la portière avant que je puisse appuyer sur le bouton de verrouillage. »
Le jeune brestois se trouvait au volant de sa voiture. « Le gars était fou de rage et n’arrêtait pas de me donner des coups. J’ai cru que j’allais mourir. Heureusement qu’il n’avait pas de couteau, car je pense qu’il m’aurait tué ! Heureusement, il n’a pas réussi à me sortir de la voiture. Je le repoussais avec mes pieds comme je pouvais. Je tenais mon iPhone fort dans mes mains en appuyant sur les deux boutons latéraux qui enclenchent l’appel des secours. J’ai réussi à avoir la police au bout du fil, cela a fait fuir mes agresseurs. Et la police est arrivée. »
Le Brestois a été transporté par les sapeurs-pompiers à l’hôpital d’instruction des armées Clermont-Tonnerre, à proximité, où lui ont été diagnostiqués une fracture du nez, un hématome à l’orbite de l’œil gauche et trois dermabrasions au niveau du torse, justifiant une interruption totale de travail (ITT) d’un jour. Et cinq jours d’arrêt de travail.
Bombe lacrymogène
Yann a déposé plainte au commissariat de police, dans la nuit du 26 au 27 octobre. Il en a déposé une autre auprès de l’IGPN (inspection générale de la police nationale) « parce que les forces de l’ordre ne sont pas intervenues lors de mon premier appel ».
Joint au téléphone ce jour, mardi 9 novembre, il l’affirme : « Ça va mieux. Mais ça a été compliqué. Je n’ai pas osé sortir de chez moi pendant quelques jours, je pleurais dans mon lit. Je suis retourné au cinéma la semaine dernière, jeudi, mais je n’étais pas des plus sereins. » Ce n’est pas la première fois qu’il est confronté à des violences à son encontre. « Une femme m’avait menacé avec un couteau : “Dégage, où je te bute…”, m’avait-elle lancé derrière ses lunettes de soleil. Je tremblais, j’étais en panique. » Mais les menaces en étaient restées là.
Yann ajoute : « J’ai acheté une bombe lacrymogène pour être en mesure de me défendre, au cas où… »
Enquête en cours
Pour Frédéric Davy, directeur du cinéma Multiplexe Liberté, cette agression est « déplorable. Que vous sortiez du ciné, d’un bar ou d’un resto, c’est lamentable ! » Il ajoute : « Je suis à l’entière disposition des services de police pour aider à retrouver les auteurs. »
La police nous fait savoir que « l’enquête est en cours ». Et que les bandes vidéo du cinéma devraient être analysées.
Nov 21
Lire aussi: