agriculture (gérard florenson)
Au carrefour de l’alimentation, de la santé et de l’environnement
L’agriculture n’est pas n’importe quel secteur. Au carrefour des grands défis de l’alimentation, de la santé, l’écologie et de l’occupation du territoire, elle mérite davantage qu’un salon annuel et des discours de circonstance.
L’agriculture est une activité fondamentale dans l’histoire de l’humanité. Elle fournit d’abord des denrées alimentaires, mais aussi des plantes textiles (1), des plantes ornementales et à parfum (2), sans oublier le bois de chauffage, de construction et d’ameublement. Quels que soient le nombre d’actifs et l’organisation de la production elle est indispensable à la vie humaine qui exige de se nourrir et si possible de se bien nourrir.
L’agriculture a un impact sur la santé publique au niveau alimentaire et environ-nemental. La qualité et la diversité des produits de base sont mises à mal par l’obsession du rendement et les exigences de la conservation et du transport : disparition de variétés locales et de races animales. L’abandon de variétés adaptées aux différents terroirs s’accompagne de multiples intrants censés lutter contre les maladies et les ravageurs. Les animaux d’élevage sont traités par de nombreux médicaments qui se retrouvent dans la chaîne alimentaire et parfois par des hormones augmentant leur poids et accélérant leur croissance, en dépit d’une réglementation souvent contournée.
L’abus des engrais et des pesticides provoque des maladies dont les agriculteurs sont souvent les premières victimes, avec les salariés des usines qui les produisent mais aussi les populations du voisinage. Le productivisme concentre les nuisances et les pollutions (élevages porcins et avicoles dans l’ouest, bassins céréaliers aux terres détruites par l’intensification et la monoculture).
L’agriculture modèle les paysages et participe de l’aménagement du territoire. La concentration des exploitations sur quelques bassins de production est désastreuse car elle désertifie et voue aux friches certaines zones rurales quand elles ne sont pas renvoyées à une prétendue vocation touristique. La perte d’emplois dans l’agriculture entraîne la disparition d’autres emplois liés, diminue la population des villages et facilite la suppression des services publics de proximité.
L’emploi L’agriculture occupe beaucoup moins de main d’œuvre que par le passé, dans toutes les régions du monde, même si la paysannerie reste la catégorie sociale la plus nombreuse sur notre planète.
Dans les pays développés la chute a été vertigineuse tout au long du XX° siècle : 3% de la population active aujourd’hui en France et les exploitations disparaissent au rythme de 2,5% par an. Depuis plus de 50 ans on est passé d’une paysannerie encore marquée par l’autosubsistance à un modèle marqué par la commercialisation de l’essentiel voire de la totalité de la production ; ce n’est pas d’aujourd’hui que les campagnes nourrissent les villes, mais il revient à un nombre de plus en plus restreint de producteurs d’assurer l’alimentation de l’ensemble de la société.
Moins de fermes, mais la production agricole n’a pas baissé, bien au contraire elle s’est accrue. Les gains de productivité ont été considérables et si les moyens mis en œuvre méritent d’être questionnés du fait de leurs multiples impacts cela devrait permettre à chaque être humain de bénéficier d’une alimentation suffisante et de qualité tout en permettant aux producteurs de vivre de leur travail. Ce n’est pas le cas. A l’exception de quelques milliers d’agrariens qui trustent les subventions et peuvent supporter la baisse des prix la plupart des paysans travaille de plus en plus dur pour un revenu de misère.
Le métier n’est guère attractif, les repreneurs ne se bousculent pas et les enfants choisissent d’autres professions. L’installation de jeunes issus d’autres milieux est entra- vée par le coût du matériel et du foncier et parmi ceux qui se lancent quand même beaucoup déchantent et doivent abandonner. Le nombre de faillites et de cessations d’activité augmente. Le paysan, souvent dépossédé de toute autonomie pour devenir un simple rouage de l’agro- alimentaire (3), est prolétarisé dans les pires conditions puis qu’aucune règle ne fixe son temps de travail ni son salaire (4). Si on ne pose pas ce constat pour se donner les moyens d’y remédier tous les discours sur la revitalisation de nos campagnes et le gisement d’emplois en agriculture sont vains, voire mensongers.
Le droit de vivre de son travail L’existence de quelques centaines d’agrariens millionnaires accaparant les subventions ne doit pas cacher le sort de la majorité. Les manifestations d’éle- veurs puis la publication du rapport annuel montrant l’effondrement du revenu des agriculteurs en 2016 ont révélé une situation catastrophique. Sommés de s’adapter et d’investir dans une vaine course productiviste censée compenser une baisse des prix sur lesquels ils n’ont plus aucune maîtrise, beaucoup sont écrasés de dettes, ne peuvent plus faire face aux échéances ni payer leurs cotisations sociales. Ils ne tirent plus de revenus de l’exploitation qui souvent ne survit que par le salaire du conjoint… quand elle survit car les cessations d’activité se multiplient, tout comme les dépressions et les suicides.
Pourtant exercer son métier dans de bonnes conditions et en tirer des moyens d’existence est l’aspiration de tous les travailleurs et ceux des champs ne font pas exception à la règle. Pendant des décennies les paysans ont envié la condition des ouvriers et des employés avec leur salaire régulier, le repos dominical et les congés payés, tout en com- prenant les inconvénients d’un lien de subordination à un employeur et en voulant rester leur propre patron. Ce souhait était d’ailleurs repris dans les objectifs du premier Marché Commun agricole qui préconisait de rapprocher le revenu des travailleurs de la terre de celui des travailleurs des villes.
Objectif à l’évidence non atteint malgré les progrès réalisés lors des Trente Glorieu- ses, période qui n’a pas été exemptes de crises agricoles, en matière de conditions de vie et de travail ; malgré aussi la détérioration de la situation des salariés exploités. Les agriculteurs travaillent dur, « ne comptent pas leurs heures » surtout dans le secteur de l’élevage. Beau- coup ont un niveau de qualification élevé, de technicien ou plus, mais leur rémunération horaire réelle est dérisoire, généralement inférieure au SMIC et pour certains c’est le RSA qui leur permet de ne pas crever.
Le modèle entrepreneurial, celui qui voit dans l’agriculteur un chef d’entreprise même s’il travaille seul ou en famille a fait faillite : le capital investi ne rapporte rien sinon le droit de travailler, et le travail est sous payé !
Notre exigence : un revenu garanti pour chaque actif agricole, qui ne soit pas inférieur au SMIC, celui que nous revendiquons et non la misère actuelle, pour 35 heures de travail hebdomadaire. Et cela indépendamment des prix de marché, de plus en plus volatils avec la mondialisation capitaliste. Nous défendons également le droit à une retraite décente pour les chefs d’exploitation, pour les conjoints et enfants longtemps considérés comme « aides familiaux », ainsi que pour les salariés permanents et saisonniers.
Nous n’oublions pas les salariés agricoles qui, avec ceux de l’agroalimentaire, ont une des conventions collectives les moins avantageuses. Comme leurs employeurs ils sont affiliés à la MSA, avec des retraites inférieures à celles du régime général. Quant aux saisonniers régulièrement éclatent des scandales à propos des heures non payées ou du logement. Les relations avec les employeurs, y compris les petits paysans, sont d’autant plus difficiles qu’au-delà de ce qui procède généralement des liens de subordination les patrons ont du mal à accepter que leurs salariés les plus mal lotis aient au moins un salaire assuré. Nous ne devons pas renoncer pour autant aux revendications salariales et à celles touchant les conditions de travail de salariés qui n’ont aucune responsabilité dans la crise.
Changer le système actuel d’aides et subventions Les aides et subventions constituent une bonne partie du « salaire » de l’agriculteur quand l’argent des ventes peine à couvrir les charges d’exploitation. Mais outre qu’elles sont inégalement réparties, profitant avant tout aux plus gros, ces aides retombent au final dans les poches des semenciers et autres marchands d’intrants (interdiction des semences de ferme).
Souvent elles sont captées au passage par la banque ou les fournisseurs pour éponger les dettes. De plus elles servent à justifier la baisse des prix des produits, qui ne sont plus qu’un élément du revenu, au bénéfice des transformateurs et des grandes surfaces, un peu comme la « prime à l’emploi » cautionne les bas salaires. Au départ on parlait d’ailleurs d’aides compensatoires pour les céréales.
Les subventions d’investissement privilégient les gros outils et favorisent la con- centration. On a vu ainsi les gouvernements successifs réagir à chaque crise liée à la mon- dialisation des échanges en encourageant agrandissements, fusions et restructurations « pour améliorer la compétitivité ». Dans le même temps la disparition des petites structures de pro- ximité (abattoirs, caves, moulins…) multiplie les transports et rend plus difficile la constitution des filières courtes, qu’on prétend encourager, loin encore des discours sur l’agro écologie.
Il ne s’agit pas de supprimer les aides aux producteurs (5) mais de les orienter vers un complément au revenu tiré de la vente, un « salaire social » permettant le maintien d’acti- vités agricoles sur l’ensemble du territoire, y compris les zones difficiles (6), et favorisant la transition vers des modes de production non polluants même si au départ ils paraissent moins rentables selon les critères du marché capitaliste. Il en est de même des subventions qui ne doivent plus aller aux mégaprojets mais à la revitalisation du tissu rural en privilégiant les inves- tissements collectifs et décentralisés contrôlés par les paysans eux-mêmes (7). L’intervention publique doit inciter, sans bien sûr contraindre, à aller vers des pratiques plus collectives de travail (8). Elle doit aussi faciliter l’accès au foncier.
Ejecter les capitalistes de l’agriculture Depuis quelques années des groupes capitalistes s’intéressent directement à la production, l’exemple emblématique étant la « ferme des mille vaches » qui devrait, entre la vente de lait et les produits annexes dont ceux issus de la méthanisation, enrichir des actionnaires selon le mode classique d’exploitation des salariés. Ce modèle qui n’a plus besoin de paysans est la conséquence logique de la concentration et de l’industrialisation qui exigent un niveau d’investissement que les exploitations familiales, quel que soit leur orientation, ne sont plus capables d’assumer (9).
Rejeter cette industrialisation ça n’est évidemment pas s’opposer à la mécanisation qui diminue la pénibilité du travail ; il s’agit de refuser l’application à l’agriculture d’un système qui a si l’on peut dire fait ses preuves, celui de l’entreprise industrielle capitaliste qui écrase les salariés et se soucie comme d’une guigne de l’environnement et de la santé. Pour l’élevage on peut ajouter le mépris du bien être animal, les aliments composés en fonction de leur seul coût et l’usage massif d’antibiotiques pour limiter les pertes (10). C’est pourquoi le NPA participe pleinement à la lutte contre la ferme des mille vaches et autres projets similaires.
Mais avant même de prétendre monter leurs propres fermes-usines les capitalistes étaient bel et bien présents dans le circuit, extorquant une grande part du travail paysan. En ciblant l’agro-industrie et la grande distribution, vrais groupes privés et fausses coopératives réunis, les éleveurs ont dénoncé leur responsabilité dans la crise et ont rencontré la sympathie de la population.
Il faut ajouter les marchands d’intrants qui poussent à la consommation en prétendant apporter une solution chimique à toutes les difficultés, y compris celles qui proviennent du productivisme lui-même. Exproprier et socialiser les entreprises capitalistes de l’aval et de l’amont, revenir à des coopératives à dimension humaine, gérées au bénéfice de la collectivité sous le contrôle des agriculteurs et des salariés ça n’est pas une utopie mais le seul moyen d’en sortir. L’exemple des salariés de FRALIB et de PILPA, reprenant l’outil de travail et tissant d’autres relations avec les agriculteurs, montrent que c’est possible.
Il faut bien sûr ajouter les banques à ce panorama. Quand les agriculteurs sont étranglés par les dettes il ne suffit pas d’étaler les remboursements : il faut auditer, alléger voire supprimer totalement les dettes quand les banquiers, y compris le Crédit prétendu Agricole, se sont déjà bien gavés (11). Cela fait beaucoup de profiteurs à dégager. Certes, et ça ne concerne pas que l’agriculture. Dans le même temps que nous défendons des mesures immédiates nous expliquons qu’aucune solution durable n’est possible sans exproprier et socialiser les banques, les principaux groupes industriels, l’énergie, les transports et la grande distribution.
Régulation et protectionnisme, des solutions ? La suppression des quotas laitiers, qui adaptaient l’offre à la demande, a provoqué une baisse des prix en dessous des coûts de production, d’où la colère des éleveurs. Cette crise a réhabilité les mécanismes de régulation des marchés face à une dérive libérale voulue par les industriels et la grande distribution. De ce fait certains syndicats et partis politiques ont défendu, sous diverses formes, l’idée d’un retour à la PAC des origines avec l’intervention publique (retrait et stockage des excédents, subventions aux exportations) et la « préférence communautaire » privilégiant les échanges au sein de l’Union Européenne en défendant une « exception agricole » dans les marchés mondialisés. (12).
Mais c’est l’Europe capitaliste qui a elle-même battu en brèche les protections éta- blies par le Marché Commun, ouvrant la voie à la lutte de tous contre tous y compris au sein de l’Union. C’est d’Allemagne et d’Espagne que proviennent les importations de porc (viandes et charcuterie) dénoncées par les éleveurs. Et au-delà des échanges communautaires c’est à propos des exportations sur le marché mondial que la concurrence est rude entre les pays producteurs de vin et de céréales. La France, un des principaux exportateurs pour ces productions et avec une balance commerciale agricole largement bénéficiaire (13), peut difficilement fermer ses frontières aux autres produits sans risquer des rétorsions.
Par ailleurs il ne faut pas idéaliser le passé : les quotas n’ont pas empêché la disparition de nombreuses exploitations laitières ni entravé la course aux investissements dispendieux, et les mécanismes d’intervention se sont parfaitement combinés avec l’agriculture industrielle et les dégâts écologiques. L’indispensable régulation, combinée avec une relocalisation des productions et une orientation privilégiant la qualité est incompatible avec la défense d’une prétendue vocation exportatrice, et donc avec le capitalisme qui porte le productivisme et la guerre économique dans ses gènes.
(Article proposé lors du Salon de l’Agriculture)
Notes:
(1) Dont le chanvre, le lin et surtout le coton qui occupe d’importantes surfaces dans certains pays.
(2 )Certaines sont vendues en l’état, d’autres comme la lavande sont utilisées par l’industrie. On peut ajouter le tabac aux productions agricoles non alimentaires.
(3) Le cas extrême est celui des élevages en intégration : l’entreprise fournit les aliments, les produits vétérinaires, et elle achète les animaux, fixant les prix à tous les niveaux. Le paysan, responsable de l’outil de production pour lequel il s’est endetté, est aussi dépendant qu’un auto-entrepreneur de chez Uber.
(4) D’où une certaine jalousie envers les salariés agricoles, théoriquement protégés par le code du travail.
(5) Supprimer les aides du jour au lendemain provoquerait des milliers de faillites ; le comprendre n’implique pas l’adhésion au système mais une période de transition est indispensable.
(6) Cela signifie des prix différenciés compensant les écarts structurels de rendements, dans le but de maintenir une diversité de cultures sur tout le territoire.
(7) On peut parfaitement concilier l’agriculture biologique avec un bon niveau de production, dans le cadre de fermes en polyculture élevage qui ont de multiples avantages : tracer les produits, diminuer les coûts en limitant les achats extérieurs, étaler les travaux au fil des saisons et lisser les risques liés aux monocultures (la vente d’une bonne production de lait peut compenser la baisse de revenu liée à une mauvaise récolte de blé). Plusieurs producteurs associés dans une exploitation collective bien équipée pourraient obtenir d’excellents résultats, rémunérer leur travail tout en limitant la journée de travail et en s’accordant des congés. L’exploitation collective permet de dégager du temps pour la transformation des produits, laquelle permet de rendre de la valeur ajoutée à l’agriculture.
(8) On objecte généralement l’individualisme des paysans, leur attachement à la propriété individuelle et leur souci d’indépendance. Mais la situation s’est beaucoup modifiée en quel- ques décennies : les aides publiques constituent le vrai salaire qui n’est plus assuré par des prix de vente déterminés par les industriels et la grande distribution, la majorité des terres exploitées est en location et non plus en propriété, les investissements entraînent d’énormes annuités de remboursement qui font planer la menace de la faillite et de l’expropriation. Alors, même si les mentalités n’évoluent pas vite, le système capitaliste se charge de démontrer aux agriculteurs qui, employant ou non des salariés, se considèrent comme des chefs d’entreprise, qu’ils ne sont que des prolétaires inavoués, sans convention collective et avec très peu de protection sociale. De ce fait un discours « collectiviste » aurait aujourd’hui moins de chance d’être rejeté sans être écouté, à condition de préciser que nous ne préconisons pas l’adhésion obligatoire au kolkhoze. Une bonne raison pour travailler notre programme dans ce sens plutôt que de coller aux défenseurs de la propriété paysanne privée. Malgré la brièveté de leur existence (mais plus longue que celle de la Commune) l’expérience des collectivités agricoles pendant la révolution espagnole vaut d’être étudiée.
(9) Là encore il y a trop de confusions. Le modèle largement dominant de l’exploitation familiale individuelle ou sociétaire ne se différencie de l’agriculture capitaliste que par le fait que les capitaux investis ou hérités (foncier, bâtiments, matériel) sont la propriété de la famille et pas d’actionnaires non agriculteurs (ce qui n’exclue pas les emprunts). Mais la ferme familiale n’est en rien un modèle idéal : elle peut pratiquer l’élevage industriel, abuser des pesticides, exploiter des salariés et y compris des membres de la famille.
(10) Le concept d’agriculture industrielle est employé à tort et à travers par les courants qui voient dans l’industrie le mal absolu jusqu’à rejeter la mécanisation (pourtant le désherbage mécanique évite les désherbants chimiques sans les contraintes du désherbage manuel). Dans certains pays un grand nombre de paysans ne dispose même pas d’animaux de trait : ce n’est pas un paradis perdu ! Pour autant une des caractéristiques de l’industrie, la standardisation des produits, n’améliore pas le goût de ce qui arrive dans nos assiettes ; la production artisanale conserve des avantages dans ce domaine.
(11) La Commune n’avait pas hésité à abolir certaines dettes particulières. Annuler au moins la partie des dettes des agriculteurs provoquées par des taux d’intérêts excessifs serait un pas vers le « crédit à bon marché » en faveur des paysans comme des artisans.
(12) C’est le cas de la Confédération Paysanne, du MODEF, de la Coordination Rurale mais aussi dans une certaine mesure du CNJA et de la FNSEA. Même les partis les plus libéraux n’osent pas revendiquer la dérèglementation complète des échanges agricoles.
(13) Cela concerne presque toutes les productions brutes, animales et végétales, à l’exception des agrumes et fruits exotiques, du café, du cacao et du tabac qui pèse lourd dans les importations. Le bilan est plus nuancé pour les produits transformés. Ainsi la France est excédentaire en viande de porc mais déficitaire en charcuterie.