06 janvier 2017 ~ 0 Commentaire

pesticides (le télégramme)

pesticides
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L’aboutissement d’un combat
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«C’est le bel exemple d’une loi qui valide une démarche citoyenne ». Arnaud Clugery, chargé de mission d’Eau et Rivières, se félicite, en ce début d’année, de l’entrée en vigueur de la loi qui limite une dernière fois l’usage des pesticides avant une interdiction totale pour les particuliers en 2019.
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Il reste pourtant quelques îlots de résistance.
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Depuis le 1e r janvier, les collectivités ont l’interdiction d’utiliser des pesticides pour désherber les trottoirs et autres places publiques. Les herbicides restent autorisés pour les terrains de sport et cimetières. Depuis lundi également, les particuliers ne peuvent plus se fournir en désherbants chimiques en libre-service dans les jardineries.
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Ces nouvelles dispositions ne sont qu’une étape avant la disparition des produits phytosanitaires des rayons dans deux ans.
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Les deux angles d’attaque des pesticides sont illustrés par des « labels » : le prix Zéro Phyto décerné par le conseil régional aux communes qui ont banni l’usage des pesticides depuis 2009 et la Charte « Jardiner au naturel » qui concerne les jardineries.
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« En Bretagne, nous avons été les premiers touchés par les pesticides, nous sommes les premiers à réagir, constate Arnaud Clugery, d’Eau et Rivières.
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Il n’est pas étonnant que la loi qui arrive aujourd’hui ait été portée par le sénateur breton Joël Labbé ». « Ces décisions résultent de la démarche Bretagne Eau Pure de 1992, continue-t-il. Elle a conduit aux chartes du désherbage communal. Aujourd’hui, nous sommes dans cette dynamique positive ».
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La question des cimetières Dans les collectivités, la lente progression de la démarche volontariste Zéro Phyto illustre la difficulté de la transition. Depuis 2009, seules 192 communes bretonnes ont obtenu le prix Zéro Phyto, soit 15 % du total. Bizarrement, le Finistère est le moins dynamique.
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En Cornouaille, on compte seulement six communes : Esquibien, pionnière en 2010, Pleuven (2011), Crozon (2012), Laz (2014), Pont-Croix (2015) et Ploeven (2016). « Nous sommes zéro phyto depuis 2008, explique Christian Rivière, le maire de Pleuven.
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L’aménagement du bourg a intégré cette question. Nous avons bitumé des trottoirs qui étaient auparavant ensablés. Nous utilisons beaucoup plus de paillage sur les parterres. Évidemment, dans les lotissements, on voit plus d’herbes dans les interstices du bitume. On nous dit parfois que cela fait sale. Mais c’est un choix. Nous en parlons souvent dans le bulletin communal. Je me déplace sur le terrain, j’explique. Quand un particulier utilise un désherbant, par exemple, sur son talus en bord de voirie, nous lui envoyons un courrier d’alerte ».
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«Le problème est le cimetière. Nous avons essayé plusieurs techniques alternatives pour désherber les allées mais nous sommes revenus à la binette, ce qui donne plus de travail. Cet- te année, avant la Toussaint, nous avons organisé un nettoyage citoyen. Une vingtaine d’ha- bitants se sont déplacés. Pour l’avenir, nous réfléchissons à un engazonnement des allées».
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« Quand l’équipe de foot perd c’est la faute à la pelouse » « Nous n’utilisons pas de pesticides sur le terrain de foot. Quand l’équipe gagne il n’y a pas de problème, quand elle perd c’est la faute à la pelouse », sourit le maire. En octobre dernier, une délégation quimpé- roise s’est rendue à Pontivy commune Zéro Phyto, pour étudier la manière dont elle se passe de pesticides sur les 33 terrains de football enherbés (dont un d’honneur) depuis 2013.
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Une formation nécessaire Un gros travail pédagogique est donc nécessaire, car tous les espaces publics ne pourront être traités à l’identique. « En décembre dernier, nous avons organisé une formation pour les personnels communaux, explique Thomas Picheral, chargé du dossier pour l’Ouest-Cornouaille. Nous nous sommes aperçus que dans les petites communes, il y avait parfois un déficit d’information, mais partout on a commencé à réduire les pesticides ». « Nous remarquons que dans les communes littorales qui ont une pression touristique, c’est plus compliqué », ajoute Charly Rio, de la Maison de la Bio.
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05 janvier 2017 Ronan Larvor
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