16 novembre 1943, arrestation de Missak Manouchian par la police française (wiki)
Missak (dit Michel) Manouchian, né le 1er septembre 1906 à Adıyaman dans l’Empire ottoman, mort fusillé à 37 ans au fort du Mont-Valérien le 21 février 1944, est un poète français d’origine arménienne, militant communiste. ,Bien que principalement connu pour son rôle dans la Résistance, en particulier par la fameuse Affiche rouge, il était avant tout un intellectuel et un poète1.
Le réfugié : de la Turquie à la Syrie (1906-1925) Missak Manouchian est né dans une famille de paysans arméniens dans la ville turque d’Adıyaman. Enfant, il perd son père lors du génocide arménien de 1915, et sa mère meurt quelque temps après, victime de la famine qui s’ensuivit. Lui-même est sauvé en étant recueilli par une famille kurde (ainsi que son frère Karabet). À la fin de la guerre, il est pris en charge par la communauté arménienne et transféré avec son frère dans un orphelinat de Jounieh au Liban, passé sous contrôle français en 1918 (mandat de la SDN à partir de 1920). Là il est formé au métier de menuisier et est initié par un de ses maîtres d’école aux lettres arméniennes4.
L’immigré arménien en France (1925-1934) En 1925, Missak et Karabet débarquent à Marseille, sans doute grâce à un réseau d’immigration clandestine. Missak exerce le métier de menuisier, notam- ment à La Seyne. Puis les deux frères décident d’aller à Paris. Karabet étant tombé malade, Missak se fait embaucher comme tourneur aux usines Citroën, afin de subvenir à leurs besoins. Karabet décède ce- pendant en 1927. Missak est licencié au moment de la grande crise économique du début des années 1930. Il gagne alors sa vie grâce à des travaux irréguliers : en particulier, il pose pour des sculpteurs. Mais il s’intéresse alors surtout à la littérature et écrit des poèmes. Avec un ami arménien, Semma (ou Séma), de son vrai nom Kégham Atmadjian5, il fonde deux revues, Tchank (l’Effort) et Machagouyt (Culture), dans lesquelles ils publient des articles sur la littérature française et la littérature arménienne et des traductions en arménien de Baudelaire, Verlaine et Rimbaud. À la même époque, ils sont inscrits à la Sorbonne comme auditeurs libres et y suivent des cours de littérature, de philosophie, d’économie politique et d’histoire.
Le militant communiste et le responsable du HOC (1934-1939) En 1934, suite aux événements du 6 février, Missak adhère au parti communiste ainsi qu’au HOC (Comité de secours pour l’Arménie), correspond à « Arménie ». Le HOK a été créé le 13 septembre 1921 par le gouvernement de la Répu- blique soviétique d’Arménie pour collecter des ressources dans la diaspora, alors que l’Arménie subissait le blocus allié, en même temps que la Russie soviétique.
Le HOC a été fondé vers 1925, comme dans la plupart des pays occidentaux ayant une communauté arménienne. En 1935, c’est l’organisation de masse du PCF en direction de la communauté arménienne et la section arménienne de la MOI (Main-d’œuvre ouvrière immigrée), organisationliée à l’Interna-tionale communiste (le Komintern).
Le journal Zangou Une des responsabilités de Missak est d’être rédacteur en chef du journal du HOC, qui prend en 1935 le nom de Zangou, du nom d’une rivière qui arrose Erevan. À partir de juillet 1936, le journal agit pour la défense de la République espagnole ; Manouchian fait d’ailleurs partie du Comité d’aide aux Républicains espagnols.
La guerre et la résistance Le 2 septembre 1939, Missak Manouchian est arrêté alors que l’inter- diction du Parti communiste intervient seulement le 26 septembre, un mois après le pacte germano-soviétique. Manouchian peut cependant sortir de prison en octobre et est affecté comme engagé volon- taire dans une unité stationnée dans le Morbihan. Après la défaite de l’armée française en juin, il reste sous le contrôle des autorités à l’usine Gnome et Rhône d’Arnage (Sarthe), qu’il quitte illégalement au début de 1941 pour revenir à Paris. Il est de nouveau arrêté peu après le 22 juin 1941, date de l’invasion de l’URSS par les Allemands, et incarcéré sous contrôle allemand au camp de Compiègne. Il est libéré au bout de quelques semaines, aucune charge n’étant retenue contre lui.
À partir de 1941 puis en 1942, il est entré dans le militantisme clandestin, mais on sait peu de choses de ses activités au sein de la MOI clandestine. Il devient responsable politique de la section arménienne au cours de l’année 1941, se trouvant donc sous l’autorité du « triangle » de direction de la MOI : avec Artur London, sous le contrôle de Jacques Duclos. Un élément intéressant réside dans la familiarité durant ces années des Manouchian avec les parents de Charles Aznavour, sympathisants communistes, engagés dans la résistance dans une activité très importante, le « Travail allemand ».
En février 1943, Manouchian est versé dans les FTP-MOI, groupe des Francs-tireurs et partisans-Main- d’œuvre immigrée de Paris : il s’agit de groupes armés constitués en avril 1942 sous la direction de Boris Holban, Juif originaire de Bessarabie. Le premier détachement où il est affecté comporte essentielle- ment des Juifs roumains et hongrois et quelques Arméniens.
En juillet 1943, il devient commissaire technique des FTP-MOI de Paris; en août, il est nommé commissaire militaire, à la place de Boris Holban tandis que Joseph Epstein, responsable d’un autre groupe de FTP-MOI, est devenu responsable des Francs-tireurs et partisans pour l’ensemble de la région parisienne. Il est donc le supérieur hiérarchique de Manouchian qui, lui-même, a sous ses ordres trois détachements, comprenant au total une cinquantaine de militants. On doit mettre à son actif l’exécution (par Marcel Rayman, Léo Kneler et Celestino Alfonso), le 28 septembre 1943, du général Julius Ritter, adjoint pour la France de Fritz Sauckel, responsable de la mobilisation de la main-d’œuvre (STO) dans l’Europe occupée par les nazis. Les groupes de Manouchian accomplissent près de trente opérations dans Paris du mois d’août à la mi-novembre 1943.
La Brigade spéciale no 2 des Renseignements généraux avait réussi deux coups de filet en mars et juillet 1943. À partir de là, elle put mener à bien une vaste filature qui aboutit au démantèlement complet des FTP-MOI parisiens à la mi-novembre avec 68 arrestations dont celles de Manouchian et Joseph Epstein.
Au matin du 16 novembre 1943, Manouchian est arrêté en gare d’Évry Petit-Bourg. Sa com- pagne Mélinée parvient à échapper à la police. Missak Manouchian, torturé, et vingt-trois de ses cama- rades sont livrés aux Allemands de la Geheime Feldpolizei (GFP) qui exploitent l’affaire à des fins de propagande. Le tribunal militaire allemand du Grand-Paris juge des résistants arrêtés, dont Manou- chian, en présence des journalistes de la presse collaborationniste qui dénoncent le « cynisme » des accusés, c’est-à-dire le fait qu’ils assument pleinement les attentats qu’ils ont commis. Parmi eux, 10 sont sélectionnés pour la composition de l’Affiche rouge, où apparaît l’expression « l’armée du crime ». Le tribunal prononce 23 condamnations à mort.
Le 21 février 1944, les 22 hommes du groupe des condamnés à mort sont fusillés au Mont-Valérien, en refusant d’avoir les yeux bandés, tandis qu’Olga Bancic va être transférée en Allemagne et décapitée à la prison de Stuttgart le 10 mai 1944.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Missak_Manouchian
Salut, merci d’avoir publier cette excellent « document » mais dans l’avant dernier paragraphe « Au matin du 16 novembre… » deuxième ligne a « torturer, et vingt-trois se ses camarades sont livrés aux Allemand… » au lieu de 23 normalement ce ne serai pas 22 vue qu’il sont 23 à êtres fusiller Manouchian plus 22 sa fait 23 ?
Désoler si je me trompe;