Léonarda: nouvelles manifestations de lycéens après les vacances de la Toussaint (le huff’+politis)
Les lycéens et étudiants prévoient de manifester de nouveau mardi 5 novembre et jeudi 7 novembre partout en France contre les expulsions de jeunes étrangers scolarisés, illustrées par l’affaire Leonarda, jugeant que François Hollande n’a pas répondu à leur revendication d’une autre politique migratoire. Les organisations lycéennes UNL et Fidl et étudiante Unef réclament le retour de la collégienne rom Leonarda Dibrani, 15 ans, expulsée le 9 octobre du Doubs vers le Kosovo après avoir été remise à la police lors d’une sortie scolaire, et le retour de Khatchik Kachatryan, 19 ans, lycéen à Paris expulsé le 12 octobre vers l’Arménie.
« Une situation pas différente de celle sous Nicolas Sarkozy »
Leonarda est « un symbole, il y a eu une effervescence médiatique et politique autour de son cas, mais il y a tout un tas de jeunes scolarisés qui sont expulsés », note Mathieu Landau, porte-parole de l’Unef. « Les mobilisations ont révélé un ras-le-bol des lycéens et des étudiants face à une situation qui n’est pas différente de celle qu’on avait sous Nicolas Sarkozy », ajoute-t-il.
Avant les vacances de la Toussaint, des milliers de lycéens ont défilé plusieurs jours, essentiellement à Paris, et bloqué l’entrée de quelques établissements.
Face à l’émotion suscitée par l’interpellation de la jeune Leonarda dans le cadre scolaire, le chef de l’Etat est monté en première ligne le 19 octobre pour proposer à la collégienne de revenir étudier en France mais sans sa famille (ses parents et cinq frères et soeurs), une demi-mesure qui a provoqué un tollé au sein même de sa majorité.
C’est une « proposition choquante », estime l’Unef. François Hollande « ne règle pas la situation de Leonarda et il n’a pas évoqué Khatchik », critique Yvan Dementhon, président de l’UNL. Après avoir hésité, Leonarda a finalement assuré ne pas vouloir regagner la France sans ses parents, qui ont déposé un recours pour obtenir un titre de séjour.
(…) Le président Hollande avait également estimé que l’école devait être « préservée ». Une circulaire a été adressée aux préfets, durcissant l’interdiction faite aux forces de l’ordre d’intervenir dans le cadre scolaire et périscolaire lors des expulsions d’étrangers en situation irrégulière. « Plutôt qu’une sanctuarisation de l’école, on attend une sanctuarisation de la scolarité, c’est-à-dire que tout jeune, mineur ou majeur sans papiers scolarisé, doit pouvoir rester en France pour finir ses études avec sa famille », dit Yvan Dementhon. L’UNL, l’Unef, la Fidl et le Réseau éducation sans frontières RESF (collectifs de parents, d’enseignants, d’élus et de militants), qui avait médiatisé l’affaire Leonarda révélée par le Parti de gauche, appellent à défiler mardi pour exiger « l’arrêt immédiat » des expulsions de jeunes en cours de formation.
Appel à « une semaine d’actions » En outre, la Fidl appelle à « une semaine d’actions » (distributions de tracts, rassemblements, AG…) à partir de lundi et à une deuxième manifestation jeudi, selon Juliette Chilowicz, secrétaire générale. « Il y a des expulsions d’enfants scolarisés mais on n’a pas toujours l’info », dit Juliette Chilowicz, soulignant que « la mobilisation des lycéens a commencé le 7 octobre pour Khatchik puis l’affaire Leonarda est venue se greffer là-dessus ». « Deux jeunes en peu de temps, c’est insupportable ».
La Fidl refuse « une France recroquevillée sur elle-même » et réclame « un changement radical de la politique migratoire ». L’UNL pourrait aussi se mobiliser jeudi « si le gouvernement ne répond pas au plus vite aux revendications des jeunes et si elles ne sont pas satisfaisantes », avertit Yvan Dementhon. « L’affaire Leonarda est passée. Il ne se passe pas grand-chose sur les forums. Les vacances ont cassé la dynamique », constate de son côté Véronique Reille-Soult, spécialisée dans la surveillance de l’opinion en ligne.
Le HuffPost/AFP | Publication: 03/11/2013 12h25 CET | Mis à jour: 03/11/2013 12h25
Les lycéens de nouveau mobilisés contre les expulsions (Politis)
Peut-être 70 lycéens (ou jeunes). Environ 150 gendarmes mobiles, avec des boucliers levés, accompagnés d’une quinzaine de fourgons. Les forces de l’ordre n’ont pas lésiné sur les moyens ce matin, boulevard Voltaire, dans le 11ème arrondissement de Paris.
Les lycéens l’avaient annoncé avant de partir en vacances : la semaine du 4 novembre sonnerait la reprise des manifestations contre les expulsions.
Pas de bonnet rouge mais des capuches noires. Certains ont même remonté les cache-nez. D’autres font le V de la victoire devant les appareils photos. « Charonne-Charonne », répète l’un au téléphone. Le cortège rejoint Nation, lieu de convergence des lycéens mobilisés dès ce lundi. Avant des manifestations annoncées plus importantes pour demain mardi, avec notamment les parents d’élèves et les enseignants. « Les meufs, on y est, on y est », s’écrie une jeune fille en courant derrière.
Certains sont partis de la place de la République. Au moment où le ministre de l’Education, Vincent Peillon, recommandait de ne pas bloquer les lycéens sur France Inter, les lycées Turgot, Maurice-Ravel, Charlemagne, Paul-Valéry et Dorian annonçaient déjà des blocages.
« Nous sommes tous, des enfants d’immigrés ! », « Stop aux expulsions ! ». Les lycéens veulent une loi sécurisant les jeunes sans papiers ou dont les parents sont en situation irrégulière, et ce, qu’ils soient scolarisés, étudiants, en formation.
Pendant les vacances, des familles ont été expulsées, notamment à Montreuil (93) au 56, rue Irène et Frédéric Joliot-Curie. Parmi elles, 18 enfants, pour la plupart scolarisés dans le quartier. Hébergées dans un gymnase d’abord, elles se sont vues proposer des solutions d’hébergement très éloignées des établissements scolaires et pour 15 jours seulement. Reprendre le chemin de l’école pourrait leur coûter 15 à 20 euros de transports par jour. Six hommes, dont plusieurs pères de familles, ont été emmenés au centre de rétention du Mesnil-Amelot. Leur audience doit se tenir dans la journée. Par Ingrid Merckx – 4 novembre 2013
http://www.politis.fr/Les-lyceens-de-nouveau-mobilises,24356.html