Saint-Herblain, ils vont former leurs successeurs polonais… avant d’être licenciés (LT+OF)
A Saint-Herblain (44), les salariés du groupe américain Newell Rubbermaid (stylos Waterman, Reynolds, Parker…) se disent « choqués » par une mesure qui va obliger plusieurs d’entre eux, comme plusieurs de leurs collègues de Valence (Drôme), à former leurs successeurs polonais… avant d’être licenciés.
« C’est choquant pour tout le monde. Licencier des gens et leur demander de former les salariés étrangers, c’est vraiment n’avoir aucun scrupule », a déclaré, à la sortie de l’usine, Jacqueline Morisson, déléguée CGT. Derrière elle, plusieurs dizaines de salariés étaient en débrayage ce jeudi matin, devant leur usine de Saint-Herblain (44), afin de demander de meilleures conditions de départ pour le Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui va toucher une centaine de personnes du groupe Newell Rubbermaid en France.
« Ils sont exploités au même titre que nous » Les personnes qui devront former leurs successeurs polonais avant d’être licenciées sont près d’une dizaine dans la Drôme et 13 à Saint-Herblain, toutes au sein du service clients. « Le personnel n’a rien contre les salariés étrangers, ils sont exploités au même titre que nous, mais le côté humain n’a pas été pris en compte du tout. La direction a juste dit : « Si les salariés acceptent, on leur octroie une prime de 1.000 €’ », a indiqué Jacqueline Morisson. « Ça fait quatre plans de licenciement depuis 2007, c’est bien pour nourrir les actionnaires, ils pompent sur le site le plus possible jusqu’à l’épuisement. Ils feraient bien mieux de mettre de l’argent pour innover, pour développer les ventes ».
Des salariés angoissés Plusieurs salariés du service clients concernés par cette mesure de formation n’ont pas souhaité répondre à la presse, angoissés par les difficultés à venir pour retrouver un emploi. « Il y a deux ans, quand le groupe a fermé l’usine Parker à New Heaven (Royaume-Uni), ce sont des Français qui sont allés là-bas pour être formés et revenir avec les machines, et l’usine est fermée là-bas », a rappelé sur place Thierry Cormerais, délégué central CFDT. Et d’ajouter : « C’est pas une logique française, mais c’est un groupe américain et, eux, ils fonctionnent comme ça ». * Il est spécialisé dans le matériel de bureau et d’écriture. Il possède de très nombreuses marques, dont Parker, Reynolds, Waterman, mais aussi des marques d’outillage ou de matériel de puériculture comme Graco. AFP 5 septembre 2013 à 14h26