02 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Valls : il y a comme un bruit de bottes dans ce pays… (2)

 Valls : il y a comme un bruit de bottes dans ce pays… (2) dans Macronie napoleon

« Différentialisme » et totalitarisme Dans le même entretien cité plus haut, Valls croit détenir les coupables :

«  Le nouvel Obs : les mouvements islamistes radicaux exploitent-ils les agressions récentes contre des musulmans?

Valls : A l’évidence. C’est le cas de gens souvent connus de nos services et qui n’hésitent pas, comme à Argenteuil ou à Trappes, à se déplacer dans une ville dont ils ne sont pas originaires pour créer l’agitation. Il s’agit pour eux de conquérir des espaces et des esprits. On observe aussi des intérêts communs entre groupes radicaux, à l’extrême droite et dans une partie de l’extrême gauche que j’appellerai différencialiste, pour créer la confrontation. A nous de tenir bon. » Une partie de l’extrême-gauche, dont nous sommes, considère, dans la lignée de Marx et Lénine, qu’il faut abolir toute mesure policière contre toute religion et, partant, qu’il faut faire cesser la persécution insidieuse qui frappe les musulmans en France. Pour nous stigmatiser, Valls forge un néologisme : le « différentialisme ». Un néologisme dont l’antonyme pourrait être…le totalitarisme.  Nous ne nous sommes pas gargarisé, quant à nous, du « droit à la différence » qui couvrait la différence des droits entre « Français » et « immigrés », entre ceux qui ont des papiers et ceux qui n’en n’ont pas, entre les femmes et les hommes … En laïques authentiques, nous considérons tout simplement que l’Etat n’a pas à interférer sur les pratiques religieuses individuelles, les tenues vestimentaires qui s’y rapportent. Dans le cas d’une religion minoritaire (en France), cette irruption de l’Etat dans les croyances individuelles cache un racisme profond, viscéral qui n’ose pas dire son nom. C’est ce racisme d’Etat dissimulé qui encourage les agressions islamophobes que Valls prétend combattre tout en refusant de les appeler par leur nom. Simple effet de sa duplicité… Notons, par ailleurs, que même parmi ses partisans au sein du PS, des voix s’élèvent contre l’islamophobie et l’appelle par son nom. C’est le cas de L. Carvounas, sénateur-maire d’Alfortville qui, dans un courrier à l’Imam de cette commune, écrit:

« A l’instar de tous les racismes et toutes les discriminations, l’islamophobie est un fléau qui ronge malheureusement notre société. Notre République se doit de défendre les valeurs de tolérance entre les cultures, et nous ne tolérerons jamais un geste ou une parole de haine contre un musulman. La foi est un acte intime, qui ne peut servir de prétexte à une radicalisation des comportements. La République, c’est la possibilité de pratiquer sa religion librement sans subir aucune intimidation. La liberté de pratiquer l’islam en toute tranquillité, en toute sécurité. En toute fierté. » Nous sommes d’accord !

Qui « créé l’agitation » à Trappes ? Reste une question : qui a « créé l’agitation » à Trappes ? Valls répond comme auraient répondu ses illustres prédécesseurs Marcellin dans les années 70 et Pasqua dans les années 80. Nous sommes en effet ici à deux doigts de la théorie du complot international qui déploie des « agitateurs » pour déstabiliser l’Etat. Rien de nouveau sous le soleil caniculaire de Valls, donc. Malheureusement pour lui, à la lueur des faits, ce sont ses contrôles policiers à froid et « bien ciblés » (à l’encontre des musulmans) qui ont « créé l’agitation », la provocation et cette agitation provocatrice a très vite débouché sur une manifestation spontanée, au cours de laquelle un enfant de quatorze ans a été visé en pleine tête et a perdu en œil, au flash Ball. Le tout, pour faire respecter une loi que toute une partie des députés de gauche jugeaient nocive et dangereuse. Une loi contraire à l’idée que bien des démocrates peuvent se faire des « valeurs républicaines ». En effet, comme l’a écrit Carvounas : « La République, c’est la possibilité de pratiquer sa religion librement sans subir aucune intimidation. La liberté de pratiquer l’islam en toute tranquillité, en toute sécurité. En toute fierté. ». Or, à Trappes, tout commence par l’intimidation policière à l’encontre d’une femme musulmane qui pratique librement et tranquillement l’islam. A Trappes, les provocateurs, ce sont les policiers de…Valls le « socialiste » Mais, encore une fois, Valls que l’on présente ici ou là comme le « vice-président », n’a rien d’autre à proposer aux habitants des quartiers populaires que l’intimidation policière. Ni vrai travail, ni vrai salaire.

Dreux ou « le bal des faux-culs » Après l’affaire de Trappes, survient l’affaire de Dreux. Un magistrat remet provisoirement en liberté trois délinquants condamnés à des peines inférieures à deux ans de prison. Cette décision procède du bon sens : comme nombre de prisons, la prison de Chartres est surpeuplée. Il est communément admis que ce surpeuplement favorise les récidives. Dans ce cas précis, le malheureux magistrat n’a pas pris une initiative isolée. Il ne fait que différer l’exécution des peines de trois mois de prison, pour trois « petits » délinquants. Et, il le fait en stricte application de la loi pénitentiaire de 2009. Commence alors le bal des « faux-culs », selon l’expression du président de l’union syndicale des magistrats (syndicat majoritaire des magistrats, peu suspect de « gauchisme » ou « d’angélisme »/ propos cité par La République des Pyrénées http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2013/08/06/un-bal-des-faux-culs-sur-air-securitaire,1145306.php)

Ce magistrat ne fait donc qu’appliquer une loi de droite. Ce qui n’empêche pas le chef de la police de Dreux de s’insurger contre ce magistrat, soudainement accusé de laxisme. Aussitôt, Valls emboîte le pas du policier, allant jusqu’à lui téléphoner personnellement, quitte à mettre Taubira en porte à faux et à provoquer une nouvelle crise au sein de l’Exécutif. Valls n’ignore pas les dispositions de la loi pénitentiaire de 2009. Il est au fait du surpeuplement carcéral. Mais, Valls n’en a cure, il veut flatter « l’opinion publique » et ses « majorités silencieuses », il veut à son tour faire croire aux victimes d’agressions, de vols, que tout cela vient du laxisme de la justice. C’est le langage de Sarkozy et des siens expliquant l’insécurité par l’incurie judiciaire qui sape le travail des policiers. « La sécurité n’est ni de gauche, ni de droite » assène-t-il. Certes. Mais le discours de Valls sur la sécurité est un discours de droite calqué sur Sarkozy et Copé.

Un nouvel homme fort ? A ce propos, le journaliste J.M Herzog de la République des Pyrénées (cité plus haut) commente :

« Quand on se demande ce qui distingue encore la droite de la gauche, il y a un critère : quand la gauche est au pouvoir, la droite se déchaîne sans retenue pour stigmatiser son « laxisme » en matière de police ou de justice, alors qu’à l’inverse la gauche dans l’opposition n’accuse pas la droite au pouvoir d’être timide contre « le crime », mais de s’y prendre en dépit du bon sens en privilégiant aveuglément la répression sur la prévention. La polémique ouverte après la remise en liberté par le parquet de Dreux de trois délinquants arrêtés par la police faute de place dans la prison locale en est une nouvelle illustration qui serait pleinement convaincante si certains à gauche n’avaient pas cédé non plus aux facilités dont la droite est coutumière, qui consiste à soutenir les policiers contre les magistrats dès qu’un incident vient émouvoir l’opinion Valls soutient donc les policiers contre les magistrats. Cette sale démagogie ne sert qu’une cause : celle de l’autoritarisme et de l’édification d’un Etat policier tourné contre toute la population ouvrière et populaire et contre toute les libertés démocratiques, à commencer par le droit de manifester. Un Etat policier qui a également dans sa ligne de mire le principe de l’indépendance de la Justice. Il y a là de quoi paver la route des droites les plus extrêmes. Un cadeau royal au FN…

Mais, face à toute critique, Valls se cache derrière le paravent de la « république ». Mis en cause (assez timidement, du reste) par les « écologistes », le ministre de l’Intérieur s’en prend à « une partie des écologistes qui n’hésite pas à tenir un discours antirépublicain et flirte avec le communautarisme quitte à faire le jeu des extrêmes de tout bord » (cité par Le Parisien 24/07/2013). Ces « écologistes » avaient simplement noté que « l’affection proclamée du ministre de l’Intérieur vis-à-vis des Français musulmans, la veille du ramadan, ne semble pas encore totalement partagée par une partie des fonctionnaires sous ses ordres ». De tels propos seraient donc « antirépublicains » ! En fait, toute remarque, même anodine, qui pourrait porter critique, même à la marge, à l’ordre établi, représente pour Valls un danger. Toute critique du fonctionnement des institutions, selon lui, fait les « jeu des extrêmes ». Quand on entend Valls, on entend comme un bruit de bottes dans ce pays. Hollande lui emboîte le pas …

Valls veut se poser en nouvel homme fort du régime, dans le contexte de la crise de l’Exécutif et de la crise politique généralisée. Ses déclarations bouffies d’anathèmes et d’autoritarisme visent autant à intimider qu’à séduire. Intimider les salariés, les jeunes et tenter de séduire par un discours dit « sécuritaire » une partie de la population, au moment où le gouvernement ne peut promettre aucune amélioration du sort des gens et au moment où il s’attaque à l’ensemble des acquis sociaux. Valls est en réalité un pur produit de cette social-démocratie en décomposition et des institutions prétendument « républicaines » qui perdent toute attache avec la réalité. Il est l’éminent représentant du «  Pouvoir » qui perd pied. Valls, un authentique social-démocrate, autrement dit un anti-ouvrier ennemi de la classe ouvrière. Et qui sera traité comme tel le moment venu par les travailleurs. Pedro Carrasquedo, Jean-Paul Cros, Daniel Petri, Wladimir Susanj 12 août 2013

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