02 septembre 2013 ~ 0 Commentaire

Valls : il y a comme un bruit de bottes dans ce pays… (1)

Valls : il y a comme un bruit de bottes dans ce pays… (1) dans Macronie valls.gueant

L’homme se présente sous un jour volontiers ombrageux. Son propos, sous des dehors tranchants, est sentencieux. Point de salut pour ceux qui ne partagent pas son goût des valeurs dites républicaines.

Des valeurs communes à toute la classe politique, qui transcendent bien entendu ces virtuels clivages « gauche-droite ». Ministre de l’intérieur « socialiste », il est le digne descendant de Jules Moch dont la promptitude à mater les grèves ouvrières par le sang n’avait d’égal que son dévouement à l’ordre établi. Quand un gouvernement ne peut apporter aucune solution au chômage, il lui reste …la matraque. Et le bruit de bottes. Beaucoup de militants s’étonnent de voir et d’entendre des ministres sociaux-démocrates montrer des incisives autoritaires, intensifier la chasse aux sans-papiers et aux Roms, s’en prendre aux grévistes en proie aux licenciements. Ils sont tentés d’en conclure que la social-démocratie n’est plus ce qu’elle était, le gentil agneau réformiste qui se laissait rattraper par la « real-politique » et tentait de nous aménager « le moindre mal ».

Une sale tradition contre-révolutionnaire Depuis un siècle, la social-démocratie est l’agence de la bourgeoisie dans le mouvement ouvrier. En 1914, elle a exhorté les travailleurs à aller se faire massacrer et mutiler pour les marchands de canons et pour le partage du monde entre rapaces impérialistes. En France, comme en Allemagne. En 1919, elle a créé en Allemagne les corps-francs, chargés de décimer l’avant-garde ouvrière spartakiste et a assassiné Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, les deux meilleurs représentants de l’authentique tradition socialiste internationaliste en Allemagne. C’est dans ces corps-francs que s’est forgé le terrible parti nazi. En 1948, le ministre de l’Intérieur Jules Moch a fait tirer sur les mineurs de fond en grève. En 1956, le chef socialiste Guy Mollet, placé à la tête du gouvernement, a envoyé les jeunes appelés au service militaire « pacifier » l’Algérie au lance-flammes. C’est lui qui a conféré (avec les voix des députés PCF, ne l’oublions pas) les pleins pouvoirs aux généraux et colonels d’Alger, leur donnant du même coup un permis de torturer et de préparer le putsch d’Alger. Un coup d’Etat militaire qui fut, le 13 mai 1958, l’acte « fondateur » de la V ème République. Quiconque attendrait de la part de la social-démocratie de la mansuétude, de l’humanité et autre chose que de la pusillanimité et des reniements permanents tomberait vite de très haut. Manuel Valls n’est pas, comme on le dit parfois, un « socialiste de droite ». Il s’inscrit pleinement dans la sale tradition contre-révolutionnaire de la social-démocratie. Il s’inscrit dans la lignée de Noske, ce chef de la social-démocratie qui, en 1918, proclamait : «  je hais la révolution comme le pêché ».

Itinéraire d’un enfant gâté Manuel Valls ne jure donc que par l’ordre et l’autorité institutionnelle. Il occupe, sous la Vème République, un ministère clé : le ministère de l’Intérieur. Ministère de premier plan dans un Etat policier. Il est, après le chef de l’Etat et son Premier ministre, le troisième homme de l’Exécutif. La fonction créé l’organe, dit-on. Mais, dans le cas de Valls, l’homme semblait être confectionné sur mesure pour habiter la fonction de « premier flic de France ». Il naît à la politique, sur les bancs de l’Université, comme « jeune rocardien » au tout début des années 80. Rocard incarne alors, face à Mitterrand, le « parler vrai ». Un « parler vrai » qui s’oppose à toute velléité de satisfaire des revendications ouvrières « quantitatives » et qui annonce « l’austérité de gauche »… et les premières attaques contre les retraites par répartition. En 1985, il quitte la Ligue des droits de l’homme qui s’oppose alors à l’extradition par le gouvernement Mitterrand-Fabius de militants d’ETA vers l’Espagne. Cinq ans plus tard, il deviendra l’attaché de Rocard, devenu Premier ministre de son « adversaire » Mitterrand. Puis, en 2001, il est élu maire d’Evry. Dès lors, en l’homme, transparaît le policier. Partisan d’une révision de la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat (rappelant cyniquement qu’elle est « sans cesse contournée »), il proposera que l’esplanade de « sa » ville soit rebaptisée «  Esplanade Jean-Paul II » mais, au nom de la laïcité, il ordonnera la fermeture d’un Franprix Hallal. En 2007, Sarkozy lui propose de participer à son premier gouvernement, au titre de cette « ouverture » avec les « félons » du PS, Kouchner-Besson- Bockel. Valls décline l’offre. Mais, lorsqu’il se présentera aux « primaires » du PS de 2011, son programme sera la copie conforme du plan de l’UMP. Adepte de l’inscription de la « règle d’or budgétaire » dans la Constitution, de la TVA sociale et autres réjouissances réactionnaires, il obtiendra un score inférieur à celui de Ségolène Royal, soit 6%. C’est donc en pleine connaissance de ses options sarkozystes qu’Hollande nommera Valls, ministre de l’Intérieur et des Cultes.

Valls contre les droits de l’Homme Le résultat ne se fait pas attendre : en 2012, le record d’expulsions de sans-papiers est battu. Valls fait procéder au démantèlement des camps de Roms que la gauche, unanime, dénonçait lorsqu’elle était l’œuvre de Sarkozy-Guéant. Il fait extrader la militante basque Aurore Martin vers l’Espagne, dont le seule « crime » est un délit d’opinion. Sur les basques, on le voit, il a de la continuité répressive depuis 1985 ! Il fait poursuivre des gens qui manifestent « sans autorisation préalable » de la préfecture, des syndicalistes de Good Year et de PSA qui s’affrontent aux CRS. Dans les commissariats, tombent des « quotas » d’arrestations de sans-papiers, à en écœurer les pandores eux-mêmes. Dans le concert islamophobe, il est en première ligne. Comme tant d’autres, il a voté la loi interdisant le voile intégral dans la rue. Une loi qui encourage les agressions contre les femmes musulmanes. Une loi qui, comme à Trappes, met le feu aux poudres. Une loi qui, par effet de retour, nourrit la ferveur religieuse. Et maintenant, il envisage l’interdiction du voile à l’Université, au grand dam de sa collègue de l’enseignement supérieur !

Le FN au secours de Valls Islamophobe, Valls ? Ne le criez pas trop fort car, selon lui, le terme même d’islamophobie est sujet à caution. Ecoutons-le : « Je suis ministre de l’Intérieur, il ne m’appartient pas de réglementer l’usage d’un mot. Les mots ont un sens, et le terme suscite la polémique. Moi, je choisis ceux que j’emploie. L’important est de souligner une réalité : les actes racistes et xénophobes exercés à l’encontre de nos compatriotes musulmans ont augmenté de 28% depuis 2012 ! [de 31% selon cet observatoire, NDLR] Mais, derrière le mot « islamophobie », il faut voir ce qui se cache. Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile. » (http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20130731.OBS1612/manuel-valls-l-islamophobie-est-le-cheval-de-troie-des-salafistes.html) Il ajoute : « Pour les salafistes, « [l’]islamophobie » est un cheval de Troie qui vise à déstabiliser le pacte républicain. » L’islam n’est pas autre chose que la religion musulmane. L’islamophobie ne désigne pas autre chose que le racisme qui vise les musulmans et qui les vise d’abord et avant tout parce que dans leur grande majorité les musulmans sont arabes ou noirs. Il n’exprime le rejet ou la phobie de cette religion que de façon hypocrite. Valls a comme référence Caroline Fourest, qui a fait de l’Islamophobie son fonds de commerce.

A l’écoute de Valls, le FN se lèche les babines :  « Derrière le mot « islamophobie », il faut voir ce qui se cache. Sa genèse montre qu’il a été forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 1970 pour jeter l’opprobre sur les femmes qui se refusaient à porter le voile » : Tiens donc ! Enfin une once de vérité dans ce monde d’amalgame et d’instrumentalisation. » commente Louis Aliot sur le site du FN, qui poursuit : « Oui, l’emploi du terme « islamophobie » et la mise en cause infamante de tout un chacun qui critiquerait cette religion est une stratégie dans laquelle les gogos, les démagos ou les complices se retrouvent. Et d’ailleurs, le ministre vend la mèche « les salafistes l’utilisent avec un objectif bien clair : empêcher toute critique de la religion et s’opposer aux principes de la République… Pour eux, « l’islamophobie est un cheval de Troie qui vise à déstabiliser le pacte républicain.» Oui, monsieur le ministre et il n’y a pas que les salafistes sauf à considérer que ceux-ci ont colonisé, au moins idéologiquement, des associations telles que SOS-Racisme, le Mrap ou le CCIF (l’Observatoire contre l’Islamophobie). Car nous sommes poursuivis pour dire cette vérité-là ! ». Il en rajoute encore : « Et effectivement monsieur le ministre, « une autre loi s’impose à des gens qui ne sont pas de culture musulmane ». Ce n’est pas moi qui le dit ! C’est vous ! Cette autre loi n’est pas républicaine ! Il faut donc la combattre par la réaffirmation de nos principes et faire comprendre à ceux qui ne sont pas bien chez nous, d’aller tenter leur chance ailleurs ! » (à suivre)

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