Rapport INSEE : faim… de l’austérité
La crise économique n’épargne aucun domaine.
Ainsi, l’année 2013 aura été celle de tous les scandales alimentaires. Après l’affaire de la viande de cheval, le retour de la faim pour les plus pauvres d’entre nous… Il n’y a pas de hasard dans cette course à la production de plats au plus bas coût, quitte à y mettre du « minerai de viande » d’âne ou quoi que ce soit qui ressemble à de la viande : en temps de crise, le budget alimentaire des salariés se contracte. Après l’accès aux soins, l’épargne et les loisirs, c’est le budget alimentaire qui est égratigné comme le relève un rapport récent de l’INSEE sur les compor- tements de consommation, rapport paru ce 10 juillet.
De plus en plus de ménages « ne parviennent pas à faire face aux dépenses alimentaires », soit en langage de tous les jours con- naissent ou sont menacés par la faim. C’est cette part du budget que les ménages les plus modestes ont le plus réduit, 9 points entre 1979 et 2005, tandis que ces mêmes personnes reconnaissent que si leurs ressources augmentaient de 10 %, cela irait en priorité vers plus de dé- penses alimentaires (16 % des interrogés contre 11 % en 2005).
Reculs en Grèce Comme partout ailleurs, les disparités entre pauvres et riches se creusent de plus en plus : les 20 % de ménages les plus riches dépensent 2, 5 fois plus que les autres. Pas étonnant de voir le nombre de repas servis par les Restos du cœur ou la Banque alimentaire augmenter de 15 % cette dernière année, à tel point que les responsables de ces structures tirent désormais la sonnette d’alarme à chaque début d’année devant l’état de catastrophe sanitaire qu’ils ne peuvent plus assumer seuls.
Là où la crise touche plus violemment les salariéEs, les chiffres sont éloquents et montrent que partout en Europe, la faim redevient un problème de masse. En Grèce par exemple, ce sont près de 10 % des écolierEs qui sont menacéEs par l’insécurité alimen- taire, tandis que les 8 premiers mois de l’année 2012, les ventes de biens alimentaires y avaient baissé de 8, 2 %. Le véritable visage de la crise et des politiques de l’austérité, paupérisation, misère et faim, nous montrent à quel point qu’il est urgent de faire cesser ces politiques austéritaires, en France comme partout en Europe.
Thibault Blondin Jeudi 25 juillet 2013 Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 205 (25/07/13)