Retraites. Quatre syndicats seront dans la rue le 10 septembrev (OF)
Quatre syndicats – CGT, FO, FSU, Solidaires – ont appelé ce lundi soir à une journée de manifestations et de grèves le 10 septembre « pour ne pas laisser les propositions du Medef faire la loi » en matière de retraite.
« Ne pas laisser le Medef faire la loi » Dans une déclaration commune publiée à l’issue d’une réunion au siège de la CGT à Montreuil, les quatre syndicats appellent les salariés à se mobiliser « pour ne pas laisser les propositions du Medef faire la loi et pour imposer d’autres choix au gouvernement » sur les retraites. Ils estiment que « les premières déclarations » du gouvernement, qui a commencé une concertation avant de trancher sur une réforme à la mi-septembre, « inquiètent les salariés, les retraités et les demandeurs d’emploi d’autant que le calendrier imposé est très resserré ».
« Entendus mais pas écoutés » Ces syndicats ne sont pas convaincus par le processus de concertation lancé par le gouvernement, un marathon qui va se poursuivre en juillet. « Cela fait huit, dix, douze fois que nous répétons les mêmes choses » et « nous avons le sentiment d’être entendus et de ne pas être écoutés », affirme le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon qui regrette l’absence d’une véritable « négociation ». Les syndicats contestataires ont réaffirmé lundi soir leur refus de « tout allongement de la durée de cotisation, de l’opposition public-privé et de la sous-indexation des pensions et des salaires portés aux comptes ».
« Utile de faire pression » « La seule annonce faite par le président de la République, c’est de dire qu’il va falloir travailler plus longtemps parce qu’on vit plus longtemps : on n’est pas d’accord », dès lors « nous pensons utile de faire pression », a affirmé le numéro un de FO Jean-Claude Mailly. La réforme des retraites scelle une nouvelle fois l’unité de la CGT et de FO, les deux frères ennemis du syndicalisme français depuis leur scission de 1947. Les deux centrales avaient déjà organisé en début d’année plusieurs manifestations contre l’accord sur la sécurisation de l’emploi signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC.
Sans la CFDT M. Mailly avait mis une condition à la participation de la CFDT à la rencontre de lundi soir : « Si la CFDT est contre l’allongement de la durée de cotisation, elle peut venir, mais il faut être contre. » La centrale de Laurent Berger ne rejette pas un allongement modéré de cette durée de cotisation, à condition de l’assortir d’avancées notamment sur la pénibilité et la carrière des femmes. La CFDT estime qu’« il n’est pas opportun d’annoncer d’ores et déjà une mobilisation sur un contenu qu’on ne connaît pas ». « Fin août, il sera toujours temps de décider s’il faut une mobilisation, sous quelle forme et avec qui », selon Mme Descacq. De son côté, la CFE-CGC avait annoncé- qu’elle ne participerait pas à l’intersyndicale et ne se joindrait pas à la manifestation du 10 septembre. Les syndicats attendent aussi le texte que doit valider mardi la direction du Parti socialiste sur les retraites, élément de contribution à la réforme. Pour l’aile gauche du parti – le courant Maintenant la gauche- cette réforme n’est « ni urgente ni opportune ». Social lundi 08 juillet 2013