30 mai 2013 ~ 0 Commentaire

Politique antiouvrière : Hollande a ses références (LO)

Politique antiouvrière : Hollande a ses références (LO) dans Austérité milos-zeman-300x225

Invité à Leipzig à la cérémonie anniversaire des 150 ans du Parti social-démocrate allemand (SPD), Hollande a vanté les « choix courageux » de Gerhard Schröder, ancien dirigeant de ce parti et chef du gouvernement allemand entre 1998 et 2005. Le modèle mis en place par Gerhard Schröder est caractérisé par la remise en cause des droits des travailleurs. D’ailleurs, en janvier 2012, Sarkozy s’y était référé, qualifiant Schröder « d’homme de grande qualité ».

Schröder avait commencé sa carrière politique dans l’appareil du SPD en Basse-Saxe, où se situe le siège social de l’entreprise de construction automobile Volkswagen. Il avait noué des relations utiles, notamment avec le directeur du personnel de la firme, Peter Hartz. En 2003, Schröder étant alors chancelier fédéral, Hartz s’était vu confier une commission chargée de préparer une série de quatre lois qui allaient porter son nom. La première obligeait les chô- meurs à accepter un emploi, y compris pour un salaire inférieur à l’indemnité de chômage. La deuxième instituait des petits boulots à moins de 400 euros par mois. La troisième renforçait les contrôles des chômeurs et limitait la durée d’indemnisation. La quatrième (Hartz IV), la plus tristement célèbre, a pour conséquence qu’aujourd’hui un grand nombre de chômeurs en sont réduits à toucher une indemnité de 382 euros par mois pour une personne seule, ou de 345 euros pour chaque membre d’un couple, au lieu d’une indemnité qui représentait 57 % du dernier salaire.

Parallèlement, le gouvernement Schröder a augmenté les cotisations à l’assurance maladie tout en diminuant les prestations. Quant aux retraites, leur montant a été réduit, les cotisations ont été augmentées, tandis que l’âge légal de départ en retraite est passé de 63 à 65 ans, avec un allongement prévu jusqu’à 67 ans en 2017. Au bilan, la proportion de travailleurs pauvres en Allemagne a augmenté d’au moins 20 % entre 2006 et 2010. Voilà ce qui constitue pour Hollande un exemple à suivre. Cela ne signifie pas forcément que Hollande envisage pour la France un copier-coller des attaques menées par Schröder, mais l’orientation antiouvrière est claire.

Des commentateurs se sont demandés s’il s’agirait d’un tournant dans la politique de Hollande. En réalité, il ne fait que préciser la voie dans laquelle il s’est engagé dès son élection. Des cadeaux faits au patronat à la loi qui lui permet d’imposer davantage de flexibilité aux salariés, Hollande a fait du Schröder – ou du Sarkozy – sans le proclamer. Quand Hollande cherche une référence parmi des prédécesseurs qui se sont illustrés par une politique antiouvrière, il ne fait que retirer le fard qui lui avait servi le temps d’une élection.

Jean SANDAY

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2339&id=6

PS ou SPD : deux partis qui ont tourné casaque

C’est à Leipzig, où le Parti social-démocrate allemand (SPD) vient de célébrer son 150e anniversaire, que fut fondée le 23 mai 1863 par Ferdinand Lassalle l’Association générale des travailleurs allemands, une des ancêtres du SPD. Parmi les invités de cette cérémonie figuraient François Hollande et aussi Angela Merkel, présidente de l’Union chrétienne-démocrate, la CDU (droite), actuellement à la tête du gouvernement allemand. Elle trônait au premier rang, applaudissant différents intervenants. Certains commentateurs y ont vu une préfiguration d’une nouvelle grande coalition outre-Rhin entre le SPD et la CDU, qui se profilerait à l’issue des élections prévues en septembre prochain. Que ce soit du côté socialiste (en France) ou du côté social-démocrate (en Allemagne), on est aux antipodes de l’époque où ces deux partis étaient des composantes du mouvement ouvrier, réunis dans une Internationale que les historiens et les militants politiques appelèrent la IIe Internationale. August Bebel, l’un des fondateurs du SPD, gagné aux idées de Marx et Engels, avait conclu un discours lors d’un congrès de son parti en s’écriant : « Je suis et je reste l’ennemi mortel de la société bourgeoise ! » Les temps ont bien changé.

J.S.

Sociaux-démocrates ou « socialistes » : prêts à se sacrifier pour la bourgeoisie

En Allemagne, la politique, désastreuse pour les travailleurs, du social-démocrate Schröder a été sanctionnée aux élections par une chute dont son parti, le SPD, ne s’est toujours pas remis. En 2005, alors que le SPD venait de subir des échecs électoraux à l’échelle régionale, Schröder avait choisi d’avancer d’un an les élections législatives. Schröder dut alors quitter le pouvoir mais son parti, le SPD, resta cinq ans de plus au gouvernement, comme partenaire du principal parti de droite, sous la houlette d’Angela Merkel. Celle-ci fit passer le taux de TVA de 16 à 19 %, en bonne intelligence avec son ministre des Finances qui appartenait au SPD. En 2009, le SPD dut céder la place à un gouvernement formé par les deux partis de droite. Il n’avait alors recueilli que 23 % des voix, contre 40,9 % lorsque Schröder était arrivé au pouvoir en 1998 ! En onze ans de participation gouvernementale – sept ans avec les Verts puis quatre ans avec la droite – le SPD s’était discrédité par sa politique contre les classes populaires, allant jusqu’à enregistrer son plus mauvais score depuis… 1893. De la même façon qu’en Allemagne, et vu l’aggravation de la crise du capitalisme, le PS en France est prêt à sacrifier son propre avenir pour sauver les intérêts de la bourgeoisie.

J.S.

Laisser un commentaire

Vous devez être Identifiez-vous poster un commentaire.

Rocutozig |
Tysniq |
Connorwyatt120 |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Rafredipen
| Agirensemblespourpierrevert
| Buradownchin