Lyon : Non, les expulsions ne sont pas une solution (Mrap)
Après le drame de Lyon qui a coûté la vie à trois personnes, le Ministre de l’Intérieur appelle à « poursuivre le travail de démantèlement et d’évacuation des campements ».
Ce matin même, une trentaine de personnes ont été chassées de leurs habitations à Saint-Priest, également dans la Préfecture du Rhône. Mais quelles solutions pour les personnes concernées ? Poursuivre les expulsions sans solutions pour les personnes concernées, ce n’est que déplacer le problème. Celles qui occupaient les bureaux de l’usine désaffectée qui ont pris feu dimanche 12 mai avaient déjà été chassées d’autres lieux à la fin de l’été 2012. Les destructions de bidonvilles, à Lyon comme ailleurs, aboutissent à des concentrations, de plus en plus grandes, de personnes vivant dans des conditions de plus en plus précaires et dangereuses pour leur sécurité. Depuis l’été 2012, une circulaire interministérielle prévoit une anticipation des évacuations, un diagnostic social individualisé pour rechercher des solutions permettant de ne pas perpétuer des conditions de vie indignes et de favoriser une insertion des personnes concernées. Mais, comme l’a souligné le comité du MRAP de Villeurbanne, rien n’a été entrepris par la Préfecture du Rhône, et très peu ailleurs.
Poursuivre les expulsions sans solutions, c’est encourager la stigmatisation des personnes victimes de ce que le Ministre de l’Intérieur prétend combattre. Les habitants de bidonvilles ne cessent de réclamer l’accès à la scolarité pour leurs enfants, des mesures d’hygiène comme l’accès à l’eau, à des toilettes, à des bennes à ordure. Pour 20 000 personnes sur l’ensemble du territoire français, la question du coût ne peut se poser car quel est le coût de la politique d’expulsions ? Quel est le coût des frais de justice, puisque celles-ci sont très souvent déclarées illégales par les tribunaux ? Comment justifier que l’on maintienne les limitations de l’accès à l’emploi pour les Roumains et les Bulgares, y compris dans le cas de familles engagées dans des parcours d’ »insertion » ? Au lieu de cela, le Ministre de l’Intérieur prétend que ces familles ne veulent pas s’intégrer, faisant le lit de l’extrême droite, qui diffuse de fausses informations selon lesquelles les Rroms bénéficieraient d’indemnités journalières et propage une image diffamatoire de délinquance. Le MRAP appelle l’Etat à aborder la question des bidonvilles et des squatts par la recherche de solutions dignes et pérennes pour les personnes qui y vivent, et parfois en meurent, en concertation avec ces personnes, les associations et collectifs qui les soutiennent, les collectivités territoriales.
Paris, le 14 mai 2013
La politique anti-Roms tue !
Mercredi 15 mai 2013
Dans la nuit du 12 au 13 mai, l’incendie d’une usine désaffectée dans le 8° arrondissement de Lyon a fait trois morts parmi les 200 à 300 Roms qui vivaient là depuis le mois d’octobre. Ce drame est le résultat de la politique raciste que mènent, conjointement, Manuel Valls, le Ministre de l’intérieur, et Gérard Collomb, le maire de Lyon. Ils ont fait, dans la continuité de Sarkozy et Guéant, de la stigmatisation et de la chasse aux Roms un axe revendiqué de leur politique. La circulaire d’août 2012 qui obligeait à la recherche de solutions alternatives aux bidonvilles n’est pas appliquée. Les Roms sont ainsi condamnéEs à être logéEs, expulséEs, relogéEs, et pour cela pourchasséEs par la police, sans qu’aucune situation stable et vivable ne leur soit proposée.
Une précarité extrême qui mène à des drames comme celui-ci.
Le NPA dénonce les stratégies récurrentes de stigmatisation des Roms par le PS et ses alliés. Valls et Collomb sont responsables du climat d’impunité xénophobe qui se répand dangereusement et ils sont coupables de maintenir les Roms dans des conditions de vie inacceptables. Nous exigeons l’égalité des droits pour tous et toutes dans l’accès au logement, à l’emploi, à l’éducation et à la santé.
NPA 69