Une nécessaire irruption : les psa montrent la voie !
Sale temps pour le PS. Après l’affaire Cahuzac, voilà que sa direction doit subir l’irruption des salariés de PSA Aulnay en plein milieu de son conseil national.
Une cinquantaine d’ouvriers sont en effet venus reprocher à des dirigeants« socialistes » plus habitués aux lambris dorés des palais républicains qu’à la chaleur des assemblées générales, de se coucher devant le plan de suppression de8 000 postes à Aulnay et le licenciement de grévistes, alors que ceux-ci mènent la lutte depuis trois mois. « Pour une fois, il y a eu des ouvriers présents au conseil national du PS », aurait malicieusement glissé un membre de la direction.
Dure journée, car la politique du gouvernement est si impopulaire que certains élus, ministres et députés PS ou Verts sont contraints – pour espérer ne pas sombrer avec le navire gouvernemental– de s’y opposer, quoique partiellement et à mi-voix. Emmanuel Maurel, un des dirigeants de la gauche du PS, prévient ainsi : « cette irruption du réel nous rappelle de ne jamais oublier notre base sociale ». Est-ce la colère des salariés ou l’impopularité du PS à l’approche des élections municipales qui effraie une partie de cette gauche qui, tout en s’en désolidarisant en parole, persiste à accompagner les politiques d’austérité du gouvernement ?
Jean-Luc Mélenchon, lui, a la solution : pour faire changer de cap le gouvernement, il suffirait qu’il devienne Premier ministre ! Son ancien directeur de campagne renchérit : « Oui, c’est une hypothèse envisageable. Son parcours fait de lui un premier ministrable :Jean-Luc Mélenchon a tout de même plus d’expérience gouvernementale que Hollande et Ayrault ! Si l’expérience et les fonctions passées sont des critères, il n’est pas illégitime. Mélenchon incarne une autre voie pour la gauche, un courant keynésien qui entend solder la crise par la relance économique. » Le ton est donné : les voilà, la révolution citoyenne et la 6e République de Mélenchon. Un replâtrage institutionnel, un changement de Premier ministre, et le tour est joué.
Pour le NPA, la bonne méthode – à rebours de ces illusions institutionnelles– est celle des PSA : « une irruption violente des masses dans le domaine où se règlent leurs propres destinées »(comme l’écrivait Trotsky, pour définirla révolution). Il s’agit pour les salariée-s de refuser l’austérité, de lutter contre les forces réactionnaires, défendre des mesures répondant à l’urgence sociale et démocratique. C’est le sens que nous voulions donner aux manifestations du 1er et du 5 mai, pour construire une opposition de gauche, populaire et militante, à ce gouvernement qui se situe entièrement du côté de la classe dominante.
Samedi 11 mai 2013 Par Antoine Larrache
Publié dans : Revue Tout est à nous ! 43 (mai 2013)