Nouveau Parti Anticapitaliste 29

Npa29 Expression des comités Npa: Pays Bigouden, Brest, Carhaix-Kreiz Breizh, Châteaulin, Presqu'île de Crozon, Morlaix, Quimper, et Quimperlé. Seuls les articles signés "Npa" engagent le parti.

11 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

PSL (Antifa belges)

PSL (Antifa belges) dans Antifascisme site-13

Samedi 21 septembre. 14h De Coninckplein Anvers

Rendez-vous: 21/09/24
La solidarité, pas la haine. Manifestation antifasciste contre Voorpost

Contre qui manifestons-nous?

Le 21 septembre, Voorpost manifestera à Anvers pour de la « remigration » (=déportations de masse) et contre le « grand remplacement » (une théorie de conspiration des nazis).

Voorpost est le « service d’ordre » du Vlaams Belang. Il veut importer ici les émeutes racistes de cet été en Grande-Bretagne. Le 30 juin, ils ont fait une descente dans un centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Zutendaal (Limbourg). Ils ont intimidé les familles (des enfants inclus) présentes à l’aide de fusées éclairantes et de bombes fumigènes.

Un incendie a effectivement été déclenché dans un futur centre d’asile à Bilzen en 2019. L’homme arrêté, soupçonné d’incendie criminel, était un dirigeant local du Voorpost et actif au sein du Vlaams Belang à Zutendaal au moins jusqu’en 2006.

Pourquoi protestons-nous?

Contre la haine de l’extrême droite, nous lançons un message fort de solidarité. Ce faisant, nous nous opposons également au terreau du VB.

La solidarité signifie aller à l’encontre du système qui accroît les inégalités et les problèmes sociaux. Nous nous organisons pour protester en faveur d’une société qui ne laisse personne de côté.

Nous sommes solidaires des réfugiés, des migrants, de tous ceux qui subissent le racisme, et de la protestation contre le génocide à Gaza.

Nous sommes favorables à un investissement massif dans les ressources publiques : logements sociaux, services publics (tels que l’éducation, les soins de santé, les transports publics) et formation des enseignants (pour lutter contre le sexisme, le racisme et la LGBTQIA+phobie et mettre l’accent sur l’inclusion du genre), ainsi qu’à une augmentation du salaire minimum à au moins €17 de l’heure.

Qui organise cette manifestation?

Nous sommes des antifascistes (bien ou non) associés à diverses organisations. Le 25 avril, nous avions organisé ensemble une manifestation à Anvers contre une marche du club étudiant d’extrême droite NSV.

Nous sommes ouverts à tous ceux qui reconnaissent notre approche.

https://fr.socialisme.be/

Voir aussi:

Voorpost : le bras armé du Vlaams Belang

11 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Edito (NPA)

Barnier, Macron, Le Maire : votre censure se prépare dans la rue !

Lors du deuxième tour des législatives, la majorité des électeurEs ont fait barrage au RN et ont donné une majorité relative au Nouveau Front populaire. Pourtant, deux mois après, Macron nomme Barnier premier ministre. Il est le point d’équilibre entre la macronie et le Rassemblement National.

Macron impose Le Pen comme arbitre de la situation politique

Barnier est un pur produit de la bourgeoisie conservatrice, un vieux routier de la politique qui a cumulé les participations à des gouvernements anti-sociaux depuis 30 ans et à des institutions européennes non élues, garantes de l’orthodoxie budgétaire et des frontières, c’est-à-dire de la destruction des services publics et des droits sociaux, mais aussi de la mort de dizaines de milliers de migrants. Nous n’oublions pas ses prises de positions pour la retraite à 65 ans, celles violemment anti-immigrés lors de la primaire de la campagne présidentielle de 2022 ou encore son vote contre la dépénalisation de l’homosexualité en 1981.

En refusant la mise en place d’un gouvernement du NFP, et dans le cadre d’un marchandage direct avec Le Pen, Macron a fait le choix d’installer le Rassemblement national en arbitre du maintien ou non du nouveau gouvernement. Le RN l’a annoncé : il ne censurera pas un gouvernement qui mettra la « question de l’immigration et de la sécurité » au centre de sa politique. Deux jours après la mort de 12 personnes dont une dizaine de jeunes femmes dans la Manche, c’est donc tout un symbole de nommer Barnier qui a été le négociateur des accords du Brexit, c’est à dire du durcissement des conditions d’arrivée des migrantEs au Royaume-Uni. En réalité, Macron est en train de nommer un gouvernement qui représente une solution acceptable par la bourgeoisie et le grand patronat pour maintenir leur agenda : l’austérité pour les services publics, rien pour les salaires, tous pour les profits. Et tant pis si cela passe par un accord avec le Rassemblement National !

Préparons la censure de leur politique antisociale !

Toutes celles et ceux qui se sont engagéEs dans la volonté de faire barrage à l’extrême droite et sa politique et qui ont voulu exprimer l’urgence d’une rupture avec les politiques de casse des acquis sociaux doivent prendre la mesure du déni démocratique permis par les institutions et dont Macron se rend coupable. Il y a urgence à imposer notre agenda, celui des besoins sociaux : l’abrogation de la réforme des retraites et le retour à 60 annuités pour toutes et tous, l’augmentation générale des salaires de 400 euros, la réparation et l’extension des services publics pour protéger nos besoins vitaux et la nature notamment par la mise sous contrôle public des secteurs de l’énergie et des transports… Ces urgences, seules nos mobilisations pourront les imposer, notamment par des grèves, des manifestations, le blocage du pays s’il le faut.

Car rien n’est joué. Le budget d’austérité qui se prépare à l’assemblée peut être mis en échec. La responsabilité du NFP est de réunir toutes les organisations politiques, syndicales, associatives qui se sont engagées dans la campagne électorale, pour préparer ces mobilisations et les faire vivre dans les lieux de travail, d’études et les quartiers en construisant les comités locaux du NFP.

Les manifestations du 7 septembre ont été une première étape réussie pour affirmer que la censure du gouvernement se prépare dans la rue. La grève du premier octobre appelée par plusieurs syndicats est la prochaine échéance et doit être le départ d’une lutte prolongée pour en finir avec la macronie et l’extrême-droite !

Le 10 septembre 2024

https://npa-lanticapitaliste.org/

11 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

armes nucléaires (Reporterre)

Les bombes nucléaires ne sont pas à l'abri de la crise climatique

Les bombes nucléaires ne sont pas à l’abri de la crise climatique

Les liens entre les armes nucléaires et le changement climatique sont « largement ignorés », dénoncent des chercheurs. Mégafeux près de sites nucléaires, montée des eaux… Les menaces sont pourtant bien présentes.

La crise environnementale risque-t-elle de provoquer une apocalypse nucléaire ? On peut le soupçonner. Rien n’est certain, tant le déni est massif et la recherche inexistante. « Les liens entre les arsenaux nucléaires et les transformations environnementales en cours sont largement ignorés » aussi bien par la recherche que par les États, alertent Benoît Pelopidas, Thomas Fraise et Sterre van Buuren dans un article publié dans la revue Raison présente en juin dernier.

Les chercheurs au Ceri à Sciences Po dans le programme d’étude Nuclear Knowledges dénoncent ce « postulat d’indépendance réciproque ». Ils appellent à explorer ces relations d’urgence, alors que la menace climatique semble de plus en plus tangible — des mégafeux de forêt ont ainsi récemment menacé des sites nucléaires américain et russe.

Pour en arriver à ce constat, le trio a épluché toutes les études et les documents de planification militaire des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de la Russie — qui détiennent 93 % des arsenaux nucléaires mondiaux — parus entre 1990 et 2022. « On était persuadés que la question du risque environnemental était tellement importante que quelqu’un l’aurait posée et qu’il suffisait de faire une bonne revue de littérature pour y trouver une réponse satisfaisante », se souvient Benoît Pelopidas.

La récolte fut maigre : aucun article scientifique en trente-deux ans, et seulement une évocation des armes nucléaires dans le rapport Defence and Climate Change de la Chambre des communes britannique. « Les documents stratégiques étudiés ne mentionnent que rarement les transformations environnementales. Quand ils le font, c’est de manière périphérique et sans faire le lien avec les armes nucléaires », concluent les chercheurs dans leur article.

Pourtant, le secteur militaire est de plus en plus attentif au risque environnemental. « Depuis 2020, on constate une tendance à penser le lien entre le climat et la défense en général, note Sterre van Buuren. Les États-Unis, notamment, ont publié plusieurs documents assez détaillés sur le sujet. » En France, l’ex-ministre des Armées Florence Parly a de même approuvé en 2022 le projet de stratégie ministérielle Climat & Défense pour « préparer les forces armées au défi climatique » — mais le mot « nucléaire » n’y apparaît pas une seule fois. À l’inverse, en 2023, des députés du Rassemblement national ont présenté une proposition de loi visant à inscrire la possession d’armes nucléaires dans la Constitution, pour la protéger de « l’idéologie écologiste ».

Mégafeux, montée des eaux…

Pourtant, la menace se précise. En février, les activités de l’usine d’assemblage et de démontage d’armes nucléaires Pantex, au Texas, ont dû être interrompues suite à des feux de forêt autour des installations. Un tel événement s’était déjà produit en Russie à l’été 2020, durant lequel un canal de plusieurs kilomètres avait été creusé pour protéger le site de recherche sur les armes nucléaires de Sarov.

Outre les feux de forêt, d’autres phénomènes climatiques et environnementaux extrêmes, comme l’érosion des côtes, pourraient affecter les installations nucléaires militaires, estiment les chercheurs. Ils appellent ainsi à des recherches approfondies sur les risques encourus par la base navale de Fastlane, près de Glasgow en Écosse. « Dès 2001, William Barclay Walker et Malcolm Chalmers montraient dans leur livre “Uncharted Waters” que cette base était le seul endroit où le Royaume-Uni pouvait baser des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Si elle devenait inopérante, le Royaume-Uni deviendrait le seul État à devoir baser son arsenal nucléaire à l’étranger », rappelle Benoît Pelopidas.

Pour l’heure, le déni est massif, selon Sterre van Buuren : « Nous avons trouvé une évaluation de cette base. Le seul risque identifié, c’est un accroissement de la population de mouettes avec un impact sur le moral des personnels à cause du bruit », rapporte la chercheuse, incrédule. Aux États-Unis, la Fondation Carnegie pour la paix internationale s’est bien penchée sur le problème de la montée des eaux. Mais l’a minimisé et présenté comme un problème « que l’on peut résoudre en apportant beaucoup d’argent et de technologie aux structures existantes », regrette Benoît Pelopidas.

Il est d’autant plus important d’étudier la relation entre arsenal nucléaire et crise climatique que cette dernière est à double sens. « La production, le stockage et le démantèlement de systèmes d’armes nucléaires, y compris les vecteurs, ainsi que l’installation des infrastructures nécessaires, constituent des activités génératrices de gaz à effet de serre et de déchets hautement toxiques », rappellent les auteurs. Qui soulignent que cette filière représente aussi un coût important et risque de priver les États de ressources financières pour mener à bien leur transition énergétique.

Pour le trio, ce travail de recherche est crucial alors que la course à l’armement se poursuit. Les neuf États dotés de l’arme atomique dans le monde se partagent environ 12 500 têtes nucléaires. Depuis 2010, tous les États qui en sont dotés sont dans une dynamique de prolongation, voire d’augmentation de taille de leurs arsenaux. Fin août, The Guardian a révélé que les États-Unis se préparaient désormais à des attaques conjointes de la Chine — qui augmente actuellement la taille de son arsenal —, de la Russie et de la Corée du Nord. « C’est évidemment une mauvaise nouvelle, cela produit une justification pour une accélération du réarmement américain », observe Benoît Pelopidas.

En 2023, les États-Unis ont ainsi dépensé 51,5 milliards de dollars (environ 46 milliards d’euros) rien que pour l’acquisition de nouvelles armes. Malgré la crise climatique, « l’orgie nucléariste » qu’observe le chercheur de Sciences Po est loin d’être terminée.

Émilie Massemin 10 septembre 2024

https://reporterre.net

11 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Crise agricole ( Inprecor)

Crise agricole ( Inprecor) dans A gauche du PS

Des recettes réactionnaires à la crise écologique

Face aux contradictions mises en évidence par la crise écosystémique, le capital intensifie conflits, répression et exploitation. L’extrême-droite formule des propositions qui approfondissent cette dynamique.

Quel est l’intérêt de dire la vérité sur le fascisme – qui est condamné – si rien n’est dit contre le capitalisme qui l’engendre?

Bertolt Brecht

Le changement climatique est déjà une réalité qui impacte nos vies au quotidien. Il avance de pair avec les phénomènes météo­rologiques extrêmes qui nous accablent et se normalise par la répétition successive, inégale et combinée de ses effets.

Il n’est plus exceptionnel d’entendre parler de graves périodes de sécheresse dans la région méditerranéenne, de la raréfaction des ressources fossiles et des matières premières stratégiques dans le nord de la planète, de la perte de sols fertiles pour la production agroalimentaire ou de l’augmentation des incendies de sixième génération dans le monde entier. L’apparition quotidienne de ces éléments ne se fait pas dans l’abstrait ou de manière isolée, mais se combine et se nourrit d’autres phénomènes tels que les pénuries, l’inflation ou la spirale guerrière. Elle s’inscrit dans un contexte de crise et d’instabilité qui a son fondements dans le mode de production capitaliste.

Ce scénario nous expose à un long cycle de turbulences, de catastrophes et de changements auxquels le capital est loin d’être préparé par sa politique économique à court terme, mais qui, à son tour, ouvre sur un moment de transition par rapport à l’ordre actuel des choses. Ceci a des implications politiques claires que nous, écosocialistes, devons être en mesure d’aborder.

Nos «Années folles»

Les contradictions mises en évidence par la crise écosystémique constituent un défi pour le processus d’expansion constante de l’accumulation du capital. Confronté à un impératif de croissance et à un besoin infini de profit, celui-ci se heurte aux limites biophysiques de la planète. Dans cette contradiction, le fragile équilibre qui sous-tend les fondements du régime d’accumulation du capital est mis à nu et il devient plus clair que sa limite réside dans les sources de sa richesse. Comment en effet aspirer à une croissance infinie sur un temps, des ressources, des vies et des territoires finis? Face à ce constat, le capital propose une restructuration de ses circuits d’extraction de la valeur.

Des exemples de ce processus de restructuration peuvent être trouvés dans l’intensification du taux d’exploitation du travail, de la nature et des forces de reproduction ; dans le renforcement des pratiques rentières, de la spoliation et de la dépossession dans les espaces clés de la reproduction sociale comme le logement, l’alimentation, les produits de base, etc. ; ou encore dans l’intensification des conflits géopolitiques et impérialistes – qui ne se produisent pas seulement avec l’arrivée des sociétés transnationales, mais aussi dans les territoires où, après les occupations, les pratiques génocidaires et la répression, les ressources sont spoliées.

Ces différents éléments qui agissent comme des mécanismes pour assurer la reproduction du capital modifient les bases sur lesquelles notre réalité sociale est construite. Cela transforme les relations de genre, les configurations raciales, les régimes sexuels et les structures qui les soutiennent et affaiblissant les pratiques démocratiques, les droits et les libertés. Ainsi, la restructuration du capital en ces temps de transition s’accompagne d’une reconfiguration des relations sociales dans le cadre d’une plus grande contestation et de contrôle à caractère réactionnaire, conservateur et libéralisateur.

Les changements que nous observons dans cette période de transition ne sont pas synchronisés, ni immédiats et ne s’expriment pas de la même manière partout, mais ils montrent une tendance croissante dans les propositions de résolution de la crise écologique. Elles avancent des recettes qui impliquent un creusement des inégalités, une intensification de la violence marchande et une montée de l’autoritarisme dans l’approche de la question écologique.

La terre et la nation

Max Ajl dans A People’s Green New Deal (2021) a recensé les réponses réactionnaires face à la crise écologique. À travers une analyse critique des fondements idéologiques de diverses propositions, il souligne que, dans l’archipel de l’extrême-droite, des réponses sous forme de nationalisme vert et de racisme fossile existent. Ajl a ainsi mis en évidence un changement de comportement de l’extrême droite qui, loin de se concentrer uniquement sur la négation de la crise écologique et des impacts du changement climatique, ose formuler des propositions qui approfondissent les dynamiques impérialistes et incitent à l’ouverture de nouvelles frontières de l’accumulation.

Dans cette lignée, parmi les recettes réactionnaires, on trouve des projets et des propositions face à la crise écologique qui se focalisent sur la question de la sécurité nationale. Il s’agit de réponses qui considèrent la dégradation écologique comme une menace pour l’identité nationale, les convictions et les conditions de vie, et qui proposent donc une accélération des processus de sécurisation, de contrôle et de fermeture des frontières. Il s’agit de propositions qui reproduisent l’idée qu’il y a des corps qui comptent et d’autres qui ne comptent pas, des mort·es qui méritent d’être pleuré·es et d’autres non, des territoires qui peuvent être exploités, violés et détruits et d’autres qui doivent être sanctifiés.

Une politique écologique raciste, xénophobe et anti-immigration est déployée sous la maxime «si vous voulez protéger la nation, vous devez protéger la terre, l’environnement». Le RN en France, le FPÖ en Autriche ou Aliança Catalana en Catalogne reprennent cette position dans leurs programmes et campagnes électorales, prônant la défense de la nature à partir d’un patriotisme vert.

Ce pari réactionnaire va de pair avec la promotion de propositions qui proposent la résolution de la crise écologique par l’ouverture de nouvelles frontières d’accumulation. On retrouve ici toutes les propositions qui font de l’adaptation, de l’atténuation ou de la transition de nouveaux marchés verts transnationaux dans lesquels investir, ainsi que les différents mécanismes de marché, les bulles spéculatives et les processus de financiarisation de la nature, de la biodiversité et du climat sous la forme de marchés à terme et de marchés du carbone, d’obligations vertes, de politiques compensatoires pour les services écosystémiques ou d’échanges dette-nature.

Des propositions qui reproduisent le comportement à court terme du capital et favorisent l’intensification des conflits, l’intensification des taux d’exploitation et des pratiques de recherche de rente, sans remettre en cause le fait qu’elles sont aussi à l’origine de l’aggravation de la crise écologique. Des recettes néolibérales configurées par un écologisme réductionniste qui dit que ce qui est détruit peut toujours être substitué et contenu, et agit selon la maxime que tout est commercialisable.

Le cadre qui engendre ces prescriptions face à la crise écologique dépasse les limites de l’extrême-droite et imprègne les discours, les programmes et les propositions des forces de droite conservatrices, libérales et sociales-démocrates. Il pénètre dans les mouvements écologistes et paysans et pose un défi interne à nos collectifs: que les discours racistes, xénophobes et anti-immigration sont aussi produits dans les rangs écologistes et que les rêves hyper-individualistes et marchands du capitalisme vert sont aussi partagés dans les rangs écologistes.

Ainsi, la force des recettes réactionnaires ne dépend pas seulement de la montée de l’extrême-droite dans nos territoires – qui se développe et s’étend chaque jour – mais aussi de sa capacité à ébranler la machine infernale en période de transition et à faire croire que ce n’est qu’à l’intérieur des marges du capital que l’on pourra surmonter ce que la crise écologique nous réserve aujourd’hui.

Dans le conflit, une note d’espoir

Si l’intensification et l’avancée de la crise écologique constituent un défi pour les propositions écosocialistes et de classe, la montée de l’extrême-droite mondiale et l’expansion de ses recettes réactionnaires impliquent un degré supplémentaire de complexité. La normalisation de plus en plus avérée de la barbarie dans les guerres, les génocides, les pillages et aux frontières augmente le niveau d’urgence et la nécessité de briser l’hégémonie d’un capitalisme sauvage qui vit en tournant le dos à sa propre survie. Il est donc essentiel de reconnaître que dans tout processus de reconfiguration des relations sociales médiées par le capital, ce ne sont pas seulement des réponses réactionnaires qui émergent: dans leurs ruptures, des propositions alternatives de formation de la vie émergent également.

Face à un capital qui, depuis des années, construit divers instruments politiques pour assurer à tout prix la continuité de ses objectifs, il existe une vaste généalogie de luttes pour la défense de la terre, de la santé et de la vie qui font école. Le fait est que la restructuration du capital n’a jamais été exempte de conflits et que nous avons appris d’eux.

Nous savons qu’il n’y a pas de recette magique pour la crise écologique ou de moyens faciles pour retirer les griffes du système capitaliste de nos corps-territoires. Mais nous savons que, dans chaque confrontation, dans chaque expérience de lutte, nous nous reconnaissons les un·es les autres et nous semons la voie de l’auto-­organisation de classe comme un outil-clé de la contestation. Nous apprenons l’attention, l’affection et le soutien mutuel entre nous, et nous synthétisons de nouvelles propositions capables de briser les chaînes qui nous lient. Et nous tissons des ponts transfrontaliers en détectant un ennemi commun, ce qui nous renforce dans la certitude qu’il n’y a pas de frein d’urgence s’il n’est pas pour nous tou·tes.

C’est peut-être dans ce tou·tes que se trouve la question centrale d’une proposition qui se situe en dehors des recettes réactionnaires. La force et la radicalité d’une proposition écosocialiste et de classe sont condensées dans une politique irrévérencieuse, un engagement révolutionnaire construit sur la solidarité, l’internationalisme et l’anti-impérialisme, et qui fait de la diversité, de la pluralité et de la démocratie ouvrière un terrain fertile pour la dispute politique.

Article paru en castillan dans la revue Lab Sindikazua. Traduction: Juan Tortosa pour SolidaritéS.

8 septembre 2024  Joana Bregolat

https://inprecor.fr/

11 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Algérie (Inprecor)

 

Algérie (Inprecor) dans Altermondialisme

Le peuple algérien réitère son rejet du régime militaire

Malgré la confusion qui a accompagné l’annonce des résultats des récentes élections présidentielles en Algérie, une chose est claire et certaine : le peuple algérien rejette massivement le régime militaire, après avoir consacré son Hirak il y a cinq ans à exiger la fin de ce régime et son remplacement par un pouvoir civil démocratique.

En effet, la confusion elle-même est une conséquence directe de ce fait, qui a émergé à travers le véritable enjeu de ces élections, personne n’ayant le moindre doute quant à la victoire du candidat de l’institution militaire, Abdelmadjid Tebboune.

Ce qui était vraiment en jeu, c’était l’ampleur de la participation du peuple algérien à ces élections, par rapport aux précédentes organisées fin 2019, que l’institution militaire avait imposées face au rejet et au boycott du Hirak. Le résultat ne fut pas alors celui escompté par les militaires, puisque le taux de participation fut inférieur à 40% (39,51% pour être exact, avec 9 755 340 personnes ayant voté, selon les chiffres officiels, sur 24 474 161 inscrites). Ce faible taux de participation s’est produit alors que les autorités avaient permis une plus grande diversité des candidats, avec cinq candidats en lice en 2019.

Quant aux élections de samedi dernier, le taux de participation y a été inférieur à celui de 2019, qui était lui-même inférieur aux chiffres officiels des élections précédentes. Selon le décompte officiel, le nombre total de votes exprimés samedi dernier pour les trois candidats en lice n’a été que de 5 630 196, une baisse importante par rapport au total des votes exprimés il y a cinq ans, tandis que le nombre des inscrits était presque inchangé (24 351 551), de sorte que le taux de participation est tombé à 23,12% seulement !

La tentative du chef de l’Autorité nationale « indépendante » des élections, Mohamed Charfi, de camoufler la défaite du gouvernement en affirmant que le taux de participation « moyen » était de 48 %, chiffre obtenu en divisant le taux de participation par le nombre de circonscriptions électorales (comme dire que le taux de participation moyen entre 10 % dans une ville de 100 000 électeurs et 90 % dans une ville de moins de 1 000 électeurs est de 50 %) a échoué au point que la propre campagne de Tebboune a dû protester contre la confusion ainsi causée.

Face à cette défaite politique désastreuse, les 94,65% des voix obtenues par Abdelmadjid Tebboune, selon les chiffres officiels, semblent bien maigres, sans parler du fait que les deux autres candidats n’ont pas tardé à accuser les autorités d’avoir falsifié les résultats.

Selon le décompte officiel, Tebboune a reçu 5 329 253 voix, contre 4 947 523 en 2019, soit une légère augmentation. Mais contrairement à certains commentaires qui ont vu dans le pourcentage obtenu par Tebboune une imitation de la tradition bien connue des dictatures régionales, qui exige d’accorder au président plus de 90% des voix, le pourcentage de 94,65% aux dernières élections algériennes n’a pas été combiné avec un taux de participation élevé comme c’est généralement le cas dans les dictatures, que ce soit en falsifiant les chiffres ou en imposant la participation à la population, ou les deux.

Au contraire, la faible participation a confirmé que le Hirak de 2019 – même si le régime militaire et les services de sécurité ont pu l’écraser par la répression et les arrestations arbitraires, saisissant initialement l’opportunité offerte par la pandémie de Covid en 2020 et poursuivant la même approche jusqu’à ce jour – le Hirak est toujours vivant comme un feu sous les cendres, attendant une occasion de s’enflammer à nouveau.

Il ne fait aucun doute que l’establishment militaro-sécuritaire au pouvoir considérera le résultat des élections comme une source d’inquiétude, surtout qu’il s’est produit bien que le gouverne-ment ait augmenté les dépenses sociales avec lesquelles il tente d’acheter l’assentiment du peuple, en profitant de la hausse des prix des hydrocarbures et de l’augmentation de ses revenus qui s’en est suivie, avec le besoin européen croissant de gaz algérien pour compenser le gaz russe.

Les hydrocarbures représentent en effet plus de 90% de la valeur des exportations algériennes, un pourcentage bien plus important que tous les pourcentages électoraux, car il indique l’échec lamentable des militaires à industrialiser le pays et à développer son agriculture, un objectif qu’ils ont déclaré prioritaire depuis qu’ils ont pris le pouvoir en 1965 sous la houlette de Houari Boumediene, notamment après la nationalisation du secteur des hydrocarbures en 1971.

Il est à craindre que la réaction de l’institution au pouvoir à son échec politique évident ne se traduise par une nouvelle restriction des libertés et ne conduise le pays sur la voie traditionnelle des dictatures régionales, avec davantage de fraude électorale, au lieu de répondre au désir clair du peuple algérien de voir les militaires retourner dans leurs casernes et faire place à un gouvernement civil démocratique issu d’élections libres et équitables.

Au contraire, des faits indiquent que le pays suit le modèle égyptien en élargissant le champ d’intervention de l’institution militaire dans la société civile, comme en témoigne la décision prise par la présidence au début de l’été de permettre aux officiers de l’armée d’occuper des postes dans l’administration civile sous prétexte de bénéficier de leurs qualifications.

En fin de compte, des deux vagues de soulèvements qu’a connues la région arabophone (il y a aussi plusieurs zones « berbère » ou « kabyle » ) en 2011 et 2019, les régimes en place n’ont tiré que des leçons répressives en resserrant leur emprise sur les sociétés.

Ce faisant, ils ne font qu’ouvrir la voie à des explosions encore plus grandes et plus dangereuses que ce que la région a connu jusqu’à présent, alors que la crise économique et sociale structurelle qui a constitué la base des deux vagues révolutionnaires précédentes continue de s’aggraver et s’aggravera inévitablement tant que les régimes de tyrannie et de corruption resteront en place.

11 septembre 2024 par Gilbert Achcar

https://inprecor.fr/

Traduction de ma tribune hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est paru le 10 septembre en ligne et dans le numéro imprimé du 11 septembre. Vous pouvez librement le reproduire en indiquant la source avec le lien correspondant.

10 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Urgence ( Reporterre)

macron ecolo

« Michel Barnier n’est pas l’homme de l’urgence écologique »

Choisi par Emmanuel Macron pour appliquer l’austérité, Michel Barnier n’est pas un homme de l’urgence écologique, explique la politiste Vanessa Jérôme. Volonté et budget risquent fort de manquer aux politiques climatiques. Vanessa Jérome est politiste, spécialiste du parti vert français, docteure associée au CESSP/université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.


Reporterre — Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, peut se targuer d’une sensibilité écologique. Quelle écologie incarne-t-il ?

Vanessa Jérome — Michel Barnier a un bilan en matière environnementale. Un bilan qui s’inscrit dans un contexte particulier : sous des gouvernements de droite peu engagés sur l’écologie — Balladur et Fillon — et à un moment où l’on pensait qu’on avait le temps. Dans les années 1990, il faisait ainsi figure d’écolo avant-gardiste, mais ce temps est révolu. Le monde s’est transformé et l’urgence climatique est là. Michel Barnier est un homme du temps long, de l’écologie des petits pas.

Il porte une écologie prise dans l’acceptation du capitalisme et des politiques sociales et économiques néolibérales. Sa contribution s’est surtout faite au niveau du droit de l’environnement et de la fiscalité. Il a instauré des mesures dont on a ensuite pu percevoir la relativité. La Commission nationale du débat public est une avancée, mais qui n’a pas empêché nombre de projets polluants de se faire. Le principe pollueur-payeur ne fonctionne pas correctement…

Il a une sensibilité sur cette question, mais il n’est clairement pas l’homme du moment écologique que nous vivons. Il n’est pas l’homme de l’urgence écologique.

« L’écologie n’est pas la propriété d’un groupe, d’un clan ou d’un parti politique », déclarait Michel Barnier en 2021. Dans quelle mesure peut-on dire que l’écologie peut être de « droite » ?

L’écologie de droite, c’est une formule compliquée car elle nécessite de distribuer des bons et des mauvais points. Il s’agit d’une écologie qui se satisfait des structures du libéralisme. Mais ce qui m’interpelle dans la séquence politique actuelle, ce n’est pas tellement de savoir si Michel Barnier est écologiste mais plutôt de savoir s’il va avoir les moyens de l’être.

La configuration dans laquelle il est pris va extrêmement limiter sa portée écologique, si tant est qu’il en ait une. Il va être obligé de composer un gouvernement, avec le Rassemblement national en embuscade, des contraintes budgétaires énormes fixées par Emmanuel Macron, et toujours avec la menace d’une motion de censure.

Clairement, il n’a pas été nommé pour sa fibre écologique. Sa lettre de mission, c’est l’austérité budgétaire, qui risque d’ailleurs de toucher de plein fouet les politiques écologiques — avec des coupes envisagées pour l’Ademe ou l’électrification des véhicules. Ma crainte, c’est que Macron fâche tout le monde. Les écologistes de gauche, bien sûr, qui trouveront qu’il n’en fait pas assez. Mais aussi les écologistes de droite — qui prônent les véhicules électriques et le nucléaire — car pour les contenter, il faudrait beaucoup d’argent. La transition écologique nécessite des sommes colossales. Or, vu les contraintes budgétaires imposées par le chef de l’État, on n’y arrivera pas.

Donc les conditions ne sont pas idéales — c’est le moins qu’on puisse dire — pour avoir une politique écologique. Rien dans sa nomination ne constitue un signal en faveur de la transformation écologique de la société.

En juin dernier, plus de 30 % des Français ont voté en faveur d’un programme écologique ambitieux, celui du NFP. Pourtant, depuis, l’écologie s’est retrouvée complètement éclipsée des débats…

Quelles ont été les dernières élections où l’écologie était au centre des débats ? Depuis plusieurs scrutins, elle fait plutôt figure de grande absente. Ça fait une séquence politique très longue entièrement cadrée par la menace — ou l’opportunité, selon vos convictions — de l’arrivée du Rassemblement national au pouvoir.

L’écologie n’est mise à l’agenda que par les militants de terrain. Car, en attendant, les luttes sur le terrain se sont multipliées. D’une certaine manière, plus on a des gouvernements qui ignorent l’écologie, plus il y a des raisons objectives de lutter localement. Il faudra voir comment le nouveau gouvernement va se comporter avec les luttes écologiques. Mais il y a fort à parier que Michel Barnier ne reviendra pas sur la tendance à la criminalisation des militants écologistes, sur cette forme de cornérisation des activistes autour de l’idée de radicalité et de désordre.

L’écologie politique de gauche sort-elle abîmée de cette séquence ?

La dernière séquence est une bonne séquence pour la gauche, même si ça ne se voit pas d’un point de vue institutionnel. La gauche peut sortir grandie de cette période, parce qu’elle a démenti ce reproche de désunion qu’on lui fait sans cesse. Les partis de gauche ont été d’une intelligence politique remarquable, ils ont gagné en légitimité et en crédibilité. C’est une victoire, mais une victoire reportée, car ils ne peuvent pas en tirer le bénéfice institutionnel.

En revanche, les manœuvres de Macron ont abîmé la démocratie, à un point tel que la gauche pourrait ne jamais récolter les fruits de ce qu’elle a semé cet été. Emmanuel Macron vient de délégitimer l’acte de vote auprès de celles et ceux qui étaient les plus ardents défenseurs de l’élection et du front républicain. Clairement, en agissant ainsi, il a ouvert la voie au RN. Et clairement, cela va avoir des conséquences sur la démocratie, sur la gauche et de fils en aiguilles sur l’écologie.

Emmanuel Macron n’a rien résolu, c’est un créateur de risques. Outre qu’il n’a pas l’étoffe d’un président de la République, il nous a montré qu’il n’a jamais cessé d’être un banquier. Il joue son risque, comme les banquiers quand ils spéculent. Mais in fine, on perd un temps précieux, un temps qui nous manque déjà pour faire face à la crise écologique.

https://reporterre.net/

10 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

FSU (France Info)

L'intersyndicale réclame toujours un plan d'urgence pour l'éducation dans le département de la Seine-Saint-Denis. (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS via AFP)
L’intersyndicale réclame toujours un plan d’urgence pour l’éducation dans ledépartement de la Seine-Saint-Denis. (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS via AFP)

Conditions de travail, évaluations nationales… Les enseignants appelés à la grève contre une « rentrée catastrophique » ce mardi

Une semaine après la rentrée scolaire, trois syndicats enseignants dénoncent la généralisation des évaluations en élémentaire et leurs conditions de travail, notamment en Seine-Saint-Denis où un plan d’urgence est toujours réclamé.

FSU-Snuipp, CGT-Éducation et Sud-Éducation appellent à la grève mardi 10 septembre pour dénoncer la généralisation des évaluations dans les classes allant du CP au CM2. Ils souhaitent aussi dénoncer les conditions de travail dans les écoles, notamment les effectifs dans les classes et le manque d’attractivité du métier d’enseignant.

Urgence dans le 93

Mardi, c’est aussi la relance du mouvement de contestation en Seine-Saint-Denis lancé en février dernier. L’intersyndicale réclame toujours un plan d’urgence pour l’éducation dans ce département, le plus pauvre de métropolitaine. Une « rentrée catastrophique », c’est ce que dénoncent ces professeurs mobilisés. « Depuis neuf mois, rien n’a été mis en œuvre. L’incendie dans le 93 n’est pas éteint », tonne Louise Paternoster, enseignante dans une école de Saint-Denis et représentante du syndicat CGT-Éduc’Action dans le département. Elle pointe notamment le manque de personnels dans les établissements scolaires.

« Dans 65% des collèges et dans 71% des lycées, il manque au moins un personnel enseignant. La problématique du remplacement est catastrophique dans le département. Ce sont 15 mois de volés sur toute une scolarité en raison du manque de remplaçants. » Louise Paternoster, CGT-Éduc’Action à franceinfo

Voir le futur ministre au plus vite

L’an dernier, après quatre mois de mobilisation, l’intersyndicale avait décroché un rendez-vous avec la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet mais la dissolution de l’Assemblée nationale a tout annulé. « Pour nous, c’est un vrai hold-up », s’indigne la syndicaliste. Ces enseignants défendent donc toujours leur plan d’urgence de 358 millions d’euros notamment pour créer 5 000 postes supplémentaires d’enseignants et un peu plus de 3 000 emplois de vie scolaire.

La motivation est toujours là assure Louise Paternoster. « On a aujourd’hui des personnels qui compensent les manques, qui font un peu des miracles avec des bouts de ficelle, mais qui ne baissent pas les bras. On sait qu’en tenant tête et en se mobilisant, ça nous a ouvert les portes de la rue de Grenelle. L’objectif, c’est qu’aujourd’hui on soit à nouveau réentendus. » L’intersyndicale demandera donc une audience au plus vite à la prochaine personne qui occupera le ministère de l’Éducation.

10/09/2024

https://www.francetvinfo.fr/

Lire aussi:

Rentrée scolaire : des données internes à l’Education nationale révèlent les inégalités d’enseignement entre public et privé

 

09 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Armée (France Info)

rojava

Plusieurs hauts gradés de l’armée française jugés pour des soupçons de corruption et favoritisme

Le procès concerne plusieurs marchés relatifs notamment à l’affrètement d’avions-cargos dédiés au transport militaire.

Les militaires sont soupçonnés, à des degrés divers, d’avoir favorisé dans les années 2010 une société dans l’attribution de plusieurs marchés de logistique pour des opérations extérieures de l’armée française.

Trois officiers généraux, six officiers supérieurs et deux cadres d’une entreprise de transport de fret aérien se retrouvent à partir du lundi 9 septembre, et jusqu’au 25, devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, pour des soupçons de favoritisme lors de la passation de marchés publics. Corruption, prise illégale d’intérêt, abus de biens sociaux ou encore  violation du secret professionnel, tout le système du transport militaire aérien semble avoir été gangrené à une certaine époque.

Et ce n’est pas un hasard car l’époque en question correspond à celle où les armées françaises ne disposent pas encore d’avions de transport comme l’Airbus A 400M. Pour les opérations les plus lourdes, comme le déploiement en Afghanistan dans les années 2000, les forces armées ont recours à des compagnies de transport privées. Elles sont capables de charger matériels lourds ou fret en quantité avec essentiellement des appareils soviétiques, tels que l’Iliouchine Il-76 ou l’Antonov An-124. Ce dernier capable de transporter près de 100 tonnes de charge utile.

Tout le monde – à part l’armée américaine qui, elle, dispose de transporteurs lourds – procédait ainsi. Des Iliouchine et Antonovs transportaient le fret de l’ONU lors de déploiement de casque bleu ; l’Otan également utilisait ces appareils, principalement les pays qui ne disposent pas non plus de transporteurs militaires lourds, c’est-à-dire presque tous et ce dès les années 1990.

Un sous-traitant de l’armée française mis en cause

S’agissant de la France une petite société francilienne International Chartering Systems (ICS) joue les intermédiaires, répondant aux appels d’offres du ministère des Armées en mettant à disposition les appareils de compagnies ukrainiennes ou russes (ces dernières souvent très liées à l’armée de l’air russe) pour des missions de transport de fret ou de matériels.

Entre 2011 et 2015, ICS contracte ainsi pour 175 millions d’euros auprès du ministère des Armées pour le transport de troupes et de matériels selon une estimation de la Cour des comptes.

C’est autour de cette société et de ses rapports avec les militaires adjudicateurs de ces contrats que tournent tous ces soupçons de corruption. ICS est quasi systématiquement choisie, passant même parfois devant la société Salis mandatée par l’Otan et à laquelle l’armée française avait préacheté des centaines d’heures de vol de transport, occasionnant des surcoûts non négligeables – jusqu’à 16 millions d’euros, précise le Parquet national financier (PNF).

Pour leur défense, les militaires arguent de l’absolue nécessité d’avoir à disposition un prestataire plus souple, plus réactif et plus agile, alors que se multiplient les opérations extérieures à cette époque au Mali, en Centrafrique ou en Irak et Syrie contre Daesh.

D’ailleurs, dans son avis remis au PNF, le ministère des Armées demande de prendre en considération la pression qui a pesé sur leurs services respectifs à cette époque, remarquant qu’en dehors du colonel Philippe Rives, à l’époque chef d’État-major du centre de soutien des opérations et des acheminements (CSOA), aucun des autres militaires mis en cause n’a personnellement tiré avantage des faits constatés, notamment de favoritisme.

En revanche, les accusations les plus graves reposent sur le colonel Rives notamment de corruption passive et de prise illégale d’intérêt ; après avoir tenté et souvent réussi de privilégier ICS pendant deux ans, le colonel Rives a été embauché par la société ICS comme directeur adjoint. À l’époque, la commission de déontologie des militaires, saisie de cette reconversion express n’avait rien trouvé à y redire.

 09/09/2024
https://www.francetvinfo.fr/

08 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Edito (NPA)

Crédit Photo Photothèque Rouge / Martin Noda / Hans Lucas

Barnier à Matignon : nommé par Macron, adoubé par le RN

Les électeurEs n’ont pas voté pour ça !

C’est sous ces auspices qu’un homme, pas vraiment nouveau, arrive à Matignon près de deux mois après le deuxième tour des législatives. Et au mépris le plus total de ses résultats. Le message de ce deuxième tour avait pourtant été limpide : la majorité des personnes qui ont voté, ont exprimé leur volonté de faire barrage au RN et ont donné une majorité relative au Nouveau Front populaire.

En décidant d’exclure l’hypothèse d’un gouvernement formé par le NFP, Macron faisait le choix d’installer le Rassemblement national en arbitre du maintien ou non d’un gouvernement de droite. Il nomme un vieux routier de la politique, issu du parti qui a le moins de députés, qui a cumulé les participations à des gouvernements anti-sociaux et auprès des institutions européennes non élues et garantes de l’orthodoxie budgétaire, c’est-à-dire de la destruction des services publics et des droits sociaux. Ce n’est pas lui qui va abroger la contre-réforme des retraites et porter le SMIC à 1600 euros !

Tout cela a des conséquences concrètes : d’abord de renforcer la place du RN donc des obsessions qui lui tiennent lieu de programme. Et le RN l’a annoncé, il ne censurera pas un gouvernement qui met la « question de l’immigration et de la sécurité » au centre de sa politique. Deux jours après la mort de 12 personnes dont une dizaine de jeunes femmes dans la Manche, nommer Barnier – qui a été le négociateur des accords du Brexit, responsable du durcissement des conditions d’arrivée des migrantEs au Royaume-Uni, c’est un symbole lourd de menaces. Nous n’oublions pas ses prises de positions violemment anti-immigrés lors de la campagne présidentielle de 2022. En réalité, Macron est en train de nommer un gouvernement d’extrême droite sous les atours lisses et bien élevés du grand bourgeois Barnier

Toutes celles et ceux qui se sont engagéEs dans la volonté de faire barrage à l’extrême droite et sa politique et qui ont voulu exprimer l’urgence d’une rupture avec toutes les politiques libérales de casse des conquis sociaux doivent prendre la mesure du déni démocratique de Macron, permis par les institutions.

Il y a urgence à imposer l’agenda des besoins sociaux. Et seules les mobilisations sociales et politiques sont en capacité de le faire : l’abrogation de la réforme des retraites et le retour vers les 60 ans, l’augmentation générale des salaires à commencer par le SMIC, la réparation et l’extension des services publics pour protéger les besoins vitaux des êtres humains et de la nature sont des urgences qu’il faudra imposer dans les grèves, les manifestations, le blocage du pays s’il le faut.

La responsabilité du NFP est de réunir toutes les organisations politiques, syndicales, associatives qui se sont engagées dans la campagne électorale, pour préparer ces mobilisations et les faire vivre dans les lieux de travail, d’études et les quartiers avec des comités locaux du NFP.

Le 7 septembre sera une première étape pour prévenir Macron et Barnier que la censure du gouvernement se prépare dans la rue.

Le 5 septembre 2024

https://npa-lanticapitaliste.org/

08 septembre 2024 ~ 0 Commentaire

Brest (France Bleu)

Violaine, une manifestante brestoise, brûle sa carte électorale

Une manifestante brestoise, brûle sa carte électorale © Radio France – Dylan Jaffrelot

2.700 manifestants ont défilé dans les rues de Brest contre la nomination de Michel Barnier

La manifestation contre le « coup de force » d’Emmanuel Macron a rassemblé 2.700 personnes à Brest selon la préfecture du Finistère. Tous sont venus protester contre la nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre, ce samedi après midi, place de la Liberté.

À peine nommé Premier ministre et déjà la protestation gonfle autour de Michel Barnier. 2.700 personnes se sont rassemblées place de la Liberté à Brest, ce samedi après-midi, pour dénoncer la nomination d’un homme de droite à la tête du gouvernement alors que l’Assemblée nationale est majoritairement à gauche. Les manifestants ont défilé dans les rues après quelques prise de paroles notamment de Pierre-Yves Cadalen, député LFI et de Mélanie Thomin, députée PS.

À Quimper, 1.000 manifestants ont battu le pavé. Ils étaient 600 à Morlaix et 90 à Carhaix.

Un déni de démocratie selon les manifestants

« Je ne sais même pas comment faire pour expliquer à mes enfants le sens du vote », déclare Anna, une manifestante. Même si la plupart des manifestants ne croient pas à un changement de gouvernement ils veulent tout de même se réunir et aller dans la rue pour exprimer leur mécontentement. Plusieurs manifestants ont brandi des pancartes. Plus de 2.000 personnes se sont rassemblées place de la Liberté à Brest.

Plus de 2.000 personnes se sont rassemblées place de la Liberté à Brest. © Radio France – Dylan Jaffrelot La pancarte d'une manifestante.
La pancarte d’une manifestante. © Radio France – Dylan Jaffrelot
    • Dylan Jaffrelot
    Samedi 7 septembre

https://www.francebleu.fr/

Le député Pierre-Yves Cadalen prévoit une manifestation à Brest le 7 septembre contre "le coup de force d'Emmanuel Macron".
Le député Pierre-Yves Cadalen prévoit une manifestation à Brest le 7 septembre contre « le coup de force d’Emmanuel Macron ». © Radio France – Nicolas Olivier

Futur gouvernement : « Emmanuel Macron agit en irresponsable », estime le député de Brest Pierre-Yves Cadalen

La gauche est furieuse après la décision d’Emmanuel Macron de ne pas nommer de Premier ministre issu du Nouveau Front populaire. Dans une interview à France Bleu Breizh Izel ce mardi, le député insoumis de Brest Pierre-Yves Cadalen dénonce un « abus de pouvoir » du président de la République.

Emmanuel Macron a donc tranché au moins sur un point : il n’y aura pas de gouvernement Nouveau Front populaire. Le président de la République refuse de nommer Lucie Castets à Matignon au nom de la « stabilité » des institutions, car il juge que le risque de censure par l’Assemblée serait beaucoup trop important. L’Élysée poursuit ce mardi ses concertations avec les forces politiques du centre et de la droite en vue de trouver un consensus. À gauche, toutes les composantes du NFP fustigent le chef de l’État. À l’image du député (LFI) de la 2e circonscription du Finistère, Pierre-Yves Cadalen.

France Bleu Breizh Izel : Emmanuel Macron a donc écarté l’idée d’un gouvernement NFP. Est-ce que cela vous met en colère ?

Pierre-Yves Cadalen : Disons que ça m’inquiète considérablement. Emmanuel Macron agit non seulement en irresponsable mais en agent du chaos, car il ne reconnaît pas le résultat des élections législatives. Il a affirmé fin juillet à plusieurs patrons qu’il ne souhaitait pas changer de politique économique et sociale. Or c’est précisément une des revendications principales qui est remontée du pays et qui vient des urnes. Et donc il y a un problème, c’est que le président qui, selon l’article 5 de notre constitution doit être le garant de celle-ci, non seulement ne la respecte pas, ne respecte pas le suffrage universel, mais également plonge le pays dans un grand désordre.

« Il outrepasse ses fonctions »

Il invoque le fait qu’un tel gouvernement serait immédiatement censuré par les autres groupes de l’Assemblée. Cet argument n’est-il pas entendable ?

Cet argument est absolument inadmissible car c’est au chef de gouvernement de composer sa majorité. Lucie Castets a déjà dit qu’elle souhaitait une majorité texte par texte, ce que nous disons depuis juillet. Et ce n’est pas à Emmanuel Macron d’anticiper la décision des parlementaires. Il doit comprendre que les parlementaires ont une légitimité démocratique en propre, qui est différente de la sienne, qui vient du suffrage universel. Nous sommes également élus et il n’a aucune supériorité sur l’Assemblée nationale donc il outrepasse ses fonctions en ce moment et je le redis, il agit comme un agent du chaos.

Pensez-vous que le président de la République cherche à fracturer l’alliance de gauche ?

L’union tient et j’ai envie de dire que les calculs politiciens d’Emmanuel Macron ne sont même plus le sujet. Vu de la presse internationale, si vous lisez les journaux allemands, espagnols, italiens, on le décrit de plus en plus comme un autocrate. Donc le problème aujourd’hui c’est la dérive que le président de la République fait peser sur l’ensemble de nos institutions, ce pourquoi d’ailleurs, avec la France Insoumise, nous allons déposer une motion de destitution au titre de l’article 68. Il nous semble nécessaire de faire respecter nos institutions et la démocratie, et d’empêcher ce semeur de chaos d’aller plus loin dans le désordre qu’il sème dans tout le pays.

À quoi pourrait ressembler le futur gouvernement selon vous ?

Le futur gouvernement qui doit être issu des urnes est le gouvernement Nouveau Front populaire. Lucie Castets est toujours disponible et Emmanuel Macron doit, conformément à l’article 8 de la constitution, nommer Lucie Castets Première ministre. Ce n’est pas dans son rôle de choisir le gouvernement et donc il faut bien qu’il se rende compte que désormais le pouvoir est davantage à l’Assemblée nationale. Si le programme du Nouveau Front populaire avait été appliqué, les fournitures scolaires pour la rentrée seraient déjà gratuites, puisque c’était l’une de nos mesures d’urgence sociale.

La suite c’est cette journée de manifestations le 7 septembre ?

L’appel du 7 septembre est large et réunit plusieurs organisations de jeunesse. La France Insoumise s’y associe et sans doute d’autres organisations s’y associeront également. Je pense qu’il y aura une manifestation à Brest. Au fond, la situation est telle que les parlementaires et les citoyens doivent aujourd’hui se mobiliser pour défendre nos institutions démocratiques. Car le président de la République abuse de son pouvoir, il outrepasse ses compétences constitutionnelles. Je pense que c’est important que tout le monde comprenne bien qu’Emmanuel Macron n’a pas le droit de faire ce qu’il est en train de faire.

Brest Nicolas Olivier

Mardi 27 août 2024 à 16:26

Par France Bleu Breizh Izel

https://www.francebleu.fr/

Rocutozig |
Tysniq |
Connorwyatt120 |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Rafredipen
| Agirensemblespourpierrevert
| Buradownchin